Le chômage par pays en 2015

7 mars 2016
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L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est une organisation internationale qui réalise, entre autres, des études économiques comparatives.

Au sujet du chômage dans différents pays, les dernières données qu’elle a publiées remontent au troisième trimestre de 2015. Les plus récentes relativement au chômage des jeunes datent de 2014.

Sans surprise, les taux de chômage européens les plus élevés sont ceux de la Grèce et de l’Espagne : ces pays se distinguent nettement des autres grands pays développés.

Suivent ensuite le Portugal, l’Italie et l’Irlande, en particulier quant au chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans.

En 2013 sur ce blogue, j’exprimais de sérieuses réserves au sujet du relèvement économique de l’Irlande, présenté comme étant remarquable par certains chroniqueurs économiques.

Depuis 2013, ce paradis fiscal a connu une des plus fortes croissances du PIB en Europe. Cette nouvelle richesse est liée aux activités de succursales étrangères établies dans ce pays, qui se sont empressées de distribuer ces profits à leurs actionnaires répartis à travers le monde.

Et comme le taux d’imposition des entreprises en Irlande est un des plus faibles d’Europe, cette richesse — qui n’a que transité en Irlande — a très peu servi à soulager la dette irlandaise (au 10e rang mondial des dettes nationales) et très peu profité au peuple de ce pays.

Si bien que le taux de chômage en Irlande est parmi les plus élevés d’Europe, ce qui confirme ce j’écrivais précédemment.

Ce qui est intéressant, c’est de comparer le cas de l’Irlande à celui de l’Islande.

Il s’agit de deux pays insulaires situés à la périphérie de l’Europe, qui ont tous deux cru avec enthousiasme au néolibéralisme et notamment aux avantages de la dérèglementation de leurs institutions financières.

Lors de la Grande Récession de 2007, les gouvernements de ces deux pays se sont portés garants des dépôts effectués sur leur territoire respectif auprès des banques nationales en difficulté.

Toutefois, seule l’Irlande a plié aux demandes britanniques de cautionner également les dépôts effectués auprès des succursales des banques irlandaises installées au Royaume-Uni. Avec le résultat que l’Irlande croule sous les dettes.

À l’opposé, l’Islande — à l’issue de la révolution des casseroles — a estimé que c’était au gouvernement britannique de protéger ses propres épargnants. Si bien que l’Islande est considérée aujourd’hui comme un paria par les grandes capitales financières du monde, au premier chef desquelles se trouve la City (le quartier financier de Londres).

Mais ce n’est pas le seul résultat. L’Islande a tiré la leçon de cette expérience et s’est détournée du néolibéralisme financier. Malgré le fait qu’on ne cite jamais ce pays en exemple, il jouit aujourd’hui d’un des plus faibles taux de chômage au monde.

La conclusion qu’on doit en tirer, c’est que les chroniqueurs économiques sont largement tributaires des nouvelles rédigées par agences de presse internationales, ces dernières (notamment l’AFP) n’étant que les relais de la propagande des hautes instances financières.

Le Japon est aussi un cas d’exception. C’est le pays industrialisé le plus endetté au monde. Mais sa dette est essentiellement détenue par ses propres citoyens. Ce qui met ce pays hors de portée de la voracité des spéculateurs internationaux qui ne peuvent obliger ce pays à emprunter à des taux élevés.

S’il est vrai que la situation économique du Japon est très délicate et n’augure rien de bon pour l’avenir, ses dirigeants ont réussi jusqu’ici à y maintenir le plein emploi, au bénéfice du peuple japonais. Peut-être doit-on y voir matière à réflexion pour les chantres aveugles de l’austérité gouvernementale au Québec…

Références :
Taux de chômage
Taux de chômage des jeunes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Évolution du chômage au Québec depuis une décennie

5 septembre 2013

Le taux de chômage

L’Institut de la statistique du Québec est un organisme gouvernemental qui a pour mission de fournir des informations statistiques sur la situation économique du Québec. Il y a deux jours, cet organisme rendait public une étude de l’évolution du chômage au Québec de 1997 à 2011.

Les données présentées sont celles qui ont été colligées par Statistique Canada dans le cadre de son Enquête sur la population active : elles excluent les travailleurs autonomes et les étudiants. La population visée correspond à environ 75% de celle de l’ensemble de l’emploi.

Selon cette étude, le taux de chômage au Québec a diminué du cinquième, passant de 10,3% à 8,1% au cours de cette période. Cette diminution n’a pas été constante puisque ce taux était encore plus faible en 2007-8 (soit juste avant les répercussions de la crise financière sur le marché de l’emploi, en 2009).

À l’exception donc des années 2007 et 2008, il faut remonter en 1976 pour trouver un taux de chômage plus faible. Cette évolution à la baisse du taux de chômage s’observe dans toutes les régions du Québec.

Dans les régions périphériques, dont l’économie est principalement basée sur l’exploitation des ressources naturelles (forêts et mines), le taux de chômage moyen a diminué du tiers, passant de 14,0% à 9,2%. C’est le cas de la région la plus durement touchée à la fin des années 1990, soit la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, dont le taux de chômage a décliné de 22,1% à 14,3%.

La diminution du chômage a été analogue dans presque toutes les autres régions. Deux exceptions : Québec et Montréal.

Dans la vieille capitale, le déclin du chômage a été plus net, passant de 10,1% à 5,4%. À Montréal, ce fut le contraire; la diminution du taux de chômage y a été très faible, passant de 11,2 à 10,2%. Cela fait que la région montréalaise connaît présentement le deuxième taux de chômage le plus élevé du Québec.

Le taux d’emploi

Cette diminution généralisée du chômage s’est accomplie en dépit du fait qu’une proportion plus élevée de la population adulte participe au marché de l’emploi. En effet, le sixième de la population québécoise (principalement des femmes) a envahi le marché du travail au cours de cette période.

Le taux d’emploi est passé de 58,5% à 68,9% dans le cas des femmes, et de 70,8% à 73,0% dans le cas des hommes (pour une moyenne de 71,0%). De tous les pays de l’OCDE, seul le reste du Canada et l’Allemagne ont un taux d’emploi plus élevé que le Québec. À titre de comparaison, le taux d’emploi moyen des pays de l’OCDE pour les personnes en âge de travailler s’élevait à 64,8 % en 2011.

Dans presque toutes les régions du Québec, il existe une relation inverse entre le taux de chômage et le taux d’emploi des femmes et des hommes. Lorsque le taux de chômage s’élève au dessus de la moyenne québécoise, le taux de participation des femmes et des hommes au marché du travail diminue.

La scolarité

Depuis le début du siècle, on assiste à une chute draconienne de la proportion de Québécois de 25 à 64 ans qui n’ont pas réussi leurs études secondaires. En effet, de 1997 à 2011, cette proportion est passée de 26,5% à 15,1%.

Toutefois, cela est en partie le résultat du fait que beaucoup de personnes sans diplôme en 1997 ont dépassé aujourd’hui l’âge de 64 ans et conséquemment, ont disparu des statistiques.

Compte tenu du renouvellement de la population, les Québécois sont plus instruits de nos jours. La proportion des Québécois âgé de 25 à 64 ans qui possèdent un certificat de formation professionnelle ou un diplôme universitaire, est passée de 50,7% à 63,9%. La proportion de bacheliers a presque augmenté de moitié.

Le taux de chômage parmi ceux qui n’ont pas réussi leur secondaire est beaucoup plus élevé que celui dans la population en générale; ceux-ci forment 15,1% de la population de 25 à 64 ans mais n’occupent que 10,8% des emplois. Leur taux de chômage est donc 30% plus élevé que la moyenne québécoise.

Au contraire, les détenteurs d’un Certificat de formation professionnelle ou un diplôme universitaire représentent 63,9% de la population de 25 à 64 ans mais accaparent 69,4% des emplois disponibles. Leur taux de chômage est donc en dessous de la moyenne québécoise.

Le salaire horaire moyen

Depuis 1997, les salaires ont progressé davantage que l’inflation, telle que mesurée par l’indice des prix à la consommation. En dollars constants, les salaires horaires moyens ont augmenté de 8,6 % depuis 1997.

Puisque l’étude ne tient pas compte du nombre d’heures travaillées par semaine, on ne sait pas s’il y a eu augmentation des revenus, donc du pouvoir d’achat.

Références :
Marché du travail et qualité de l’emploi : un regard inédit sur la situation dans les régions du Québec (document PDF)
Un portrait rose derrière les fermetures d’usine

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le chômage au Canada

9 janvier 2011

Taux désaisonnalisé de chômage par province :

Provinces Déc. 2009 Déc. 2010
Terre-Neuve et Labrador 15,7 % 13,7 %
Île-du-Prince-Edouard 10,7 % 11,9 %
Nouvelle-Écosse 9,6 % 10,4 %
Nouveau-Brunswick 8,9 % 9,4 %
Québec 8,4 % 7,6 %
Ontario 9,3 % 8,1 %
Manitoba 5,7 % 5,2 %
Saskatchewan 4,8 % 5,5 %
Alberta 6,7 % 5,6 %
Colombie-Britannique 8,4 % 7,6 %
Canada 8,5 % 7,6 %


Lors de la récente récession économique, la diminution de l’emploi aux États-Unis a été deux fois plus importante qu’au Canada. Actuellement, le Canada est revenu presque à son niveau d’avant-récession alors que chez nos voisins du Sud, seuls 15 % des emplois perdus ont été récupérés.

Depuis deux décennies, le taux de chômage régresse dans toutes les provinces canadiennes. Note : Les provinces situées à l’ouest de la Saskatchewan n’apparaissent pas dans le graphique ci-dessous.

Taux de chômage au Canada, de 1988 à 2008

Références :
Caractéristiques de la population active, selon la province (1re partie)
Caractéristiques de la population active, selon la province (2e partie)
Le Canada n’a pas récupéré tous les emplois perdus

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Écrit par Jean-Pierre Martel