Le parti de l’exclusion

26 juillet 2012

En réaction l’annonce de la candidature du leader étudiant Léo Bureau-Blouin pour le Parti québécois, le Premier ministre s’est efforcé de dépeindre l’opposition officielle comme un repaire d’extrémistes voués au chaos et l’anarchie.

Le Parti libéral n’est pas seulement le grand parti fédéraliste du Québec : depuis qu’il est au pouvoir, ce parti s’est transformé en parti de l’exclusion, un parti pour les membres d’une bande de pillards des fonds publics.

La Commission Bastarache — sur le processus de nomination des juges — nous a permis d’apprendre que seuls les avocats dont le dossier transmis au Conseil des ministres portait un auto-collant jaune (en fait, un Post-it note) pouvaient espérer être nommés juges. Or seuls les candidats qui ont fait du bénévolat pour le parti au pouvoir, qui ont contribué à la caisse électorale de ce parti ou qui sont parents avec des collecteurs de fonds du parti, bénéficiaient du précieux collant jaune apposé par Mme Chantal Landry (la Directrice-adjointe du cabinet du premier ministre). En somme, tous les candidats plus compétents étaient exclus s’ils ne faisaient pas partie de la bande libérale.

De plus, il semble bien que les permis de garderie soient attribués aux propriétaires qui contribuent à la caisse électorale du Parti libéral de préférence à ceux qui ne le font pas. En transformant l’appareil de l’État en machine à sous pour le Parti libéral, ce dernier s’est transformé en parti d’opportunistes et d’aventuriers attirés par l’odeur de l’argent.

Les contrats attribués à un contributeur à la caisse électorale du Parti libéral en contrepartie de l’hébergement pendant vingt ans de 256 personnes âgées à Québec est un autre cas d’exclusion puisque ces contrats (totalisant plus de 360 millions$. Vous avez bien lu : un tiers de milliards$) ont été attribués sans appel d’offres.

Le prêt consenti à un entrepreneur de l’Inde en vue de la réouverture de la mine Jeffrey est un autre cas où nos taxes sont attribués à un aventurier devenu membre de la bande simplement pour avoir organisé une levée de fonds en faveur du parti libéral à laquelle M. Charest a assisté.

Lorsque tous les demandes de subventions pour des équipement sportifs sont filtrés par le personnel politique de la Vice-première ministre avant que leur bien-fondé ne soit analysé par les fonctionnaires de son ministère, cela soulèvent bien des questions sur les critères sur lesquels on s’est basé pour exclure les autres demandes.

En somme, dans les années ’60, le Parti libéral était une coalition extraordinaire de gens aux horizons très différents, unis par un même désir de sortir le Québec de la Grande noirceur du gouvernement Duplessis. De nos jours, le PQ est un creuset de personnes unis par un même nationalisme et par un même désir de sortir de Québec d’une autre Grande noirceur, libérale cette fois-ci.

Note : Photo de M. Charest par le journal Le Devoir.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Gifle diplomatique pour Monsieur Harper

13 octobre 2010

Le Conseil de sécurité de l’ONU est composé de quinze membres, dont cinq permanents, qui disposent chacun d’un droit de veto. En 1945, lors de la création de cette organisation, le Conseil de sécurité ne comptait que quatre membres permanents, soit États-Unis, la France, l’URSS et le Royaume-Uni. Aux lendemains de la deuxième guerre mondiale, ces pays étaient les quatre grandes puissances victorieuses de ce conflit. Depuis, la Chine est devenue le cinquième membre permanent du Conseil de sécurité.

À ce nombre s’ajoute dix membres non-permanents, élus pour deux ans par l’Assemblée générale de cette organisation. Les membres non-permanents ont droit de vote mais n’ont pas droit de veto. À six reprises depuis soixante ans, le Canada a fait application pour devenir membre du Conseil de sécurité et à chaque fois, notre pays a été élu.

Cette année, notre pays a soumis sa candidature pour la septième fois, en compétition avec l’Allemagne et le Portugal. L’Allemagne a été élue au premier tour alors qu’au second, le Portugal a obtenu 113 votes contre seulement 78 pour le Canada. Puisqu’aucun de ces deux derniers pays n’a obtenu le nombre de votes suffisant — soit les des deux tiers des pays présents à l’Assemblée générale, c’est-à-dire 127 votes — il devait y avoir un troisième tour. Plutôt que de subir une défaite cuisante, le Canada a préféré retirer sa candidature. Tous les observateurs s’entendent pour dire qu’il s’agit d’un revers extrêmement humiliant pour le gouvernement Conservateur canadien.

Dans la mesure où le Canada est perçu comme le petit caniche des États-Unis en politique étrangère, beaucoup de pays ne voient pas l’utilité de lui donner un siège au Conseil de sécurité puisque cela revient à en donner deux aux Américains. Également, le refus du Canada d’honorer ses engagements à réduire sa pollution en vertu du Protocole de Kyoto — protocole qu’il a signé — constitue un scandale diplomatique. En effet, le Droit international oblige tout pays à respecter ses engagements.

Le gouvernement Conservateur canadien, dirigé par le Premier ministre Harper, récolte donc ce qu’il a semé.

Quant à la déclaration du Premier ministre à l’effet que cette défaite ne détournera pas le Canada de ses principes, à ce que je sache, le refus d’honorer ses engagements internationaux est une absence de principe et non le contraire.

Références :
Conseil de sécurité: humiliante défaite pour le Canada
Dur revers pour le Canada aux Nations unies
Le Canada reçoit une gifle à l’ONU

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Écrit par Jean-Pierre Martel