L’âge des révoltes

Publié le 14 novembre 2011 | Temps de lecture : 2 minutes


Avant-propos : On trouvera ci-dessous l’opinion que j’ai émise dans le cadre d’une courte discussion relative au texte Analyse sur la zone euro – Les marchés sont-ils responsables de la chute des gouvernements?, paru dans l’édition de fin de semaine du quotidien Le Devoir.


Extrait du texte : «Si on veut soustraire les États au pouvoir des marchés, il faut arrêter de s’endetter. Ce pouvoir, on leur a donné en s’endettant massivement.»

Il faudrait savoir ce qu’on veut. On ne peut pas demander aux États d’investir des centaines de milliards afin de sauver le système financier, de sauver de la faillite des géants industriels comme GM, stimuler l’économie et, dès que cela est fait, reprocher aux États de s’endetter.

Une partie non-négligeable de la dette actuelle des gouvernements occidentaux — plus du tiers dans le cas de La France — provient des plans de relance économique réclamés à grands cris par les investisseurs qui craignaient un autre crash boursier comme celui de 1929.

Conclusion : Oui au filet de sécurité étatique pour les investisseurs : non au filet de sécurité étatique pour le peuple. Réduisons les impôts aux riches et coupons dans les mesures sociales.

Un tel discours a fait son temps. Nous sommes entrés dans l’âge des révoltes. Les économies occidentales sont en déclin (déficit commerciaux colossaux), les gouvernements sont forcés d’adopter des mesures d’austérité qui appauvrissent leur propre population, alors que les spéculateurs s’en donnent à cœur joie en sapant l’économie mondiale.

Parus depuis :
Émeutes de 2011 en Angleterre (2011)
Printemps arabe (2011)
Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ? (2012-05-08)
Gilets jaunes: sous les radars (2019-01-25)
The ‘risk to democracy’ in Chile isn’t from protesters. It’s from Piñera and the 1% (2019-10-24)
Les manifestations au Liban sont « un moment de vérité pour le Hezbollah » (2019-10-25)
Analyse — Le monde entier descend dans la rue (2019-10-25)
Protests rage around the world – but what comes next? (2019-10-25)
Les racines de la révolte au Liban et ses perspectives (2019-10-29)
Une exigence planétaire : reconquérir la démocratie (2019-11-08)
L’homme qui a vu venir notre crise de l’information (2020-11-02)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le congédiement de Jacques Duchesneau ou la vengeance de M. Charest

Publié le 30 octobre 2011 | Temps de lecture : 5 minutes

Afin d’éviter de mettre sur pied une commission d’enquête sur l’industrie de la construction, le Premier ministre Jean Charest créait en février 2010 une équipe multidisciplinaire spéciale appelée « Unité anticollusion au ministère des Transports du Québec » (UAC), dirigée par Jacques Duchesneau. Ce dernier est un ex-chef de police de Montréal réputé comme incorruptible.

Très tôt, l’UAC suscite le mécontentement et la grogne. Ses policiers posent beaucoup de questions. Trop de questions.

Les entrepreneurs enquêtés se plaignent d’être victimes de harcèlement policier. Les fonctionnaires disent qu’ils ne peuvent plus travailler en paix. Les firmes de génie conseil réclament qu’on mette fin à l’intrusion de l’UAC dans leurs affaires. De toutes parts, on parle d’État policier et on exige des changements. Les grands bailleurs de fonds à la caisse électorale du Parti libéral transmettent ces griefs en haut lieu.

En novembre 2010, M. Duchesneau est accusé publiquement d’avoir financé illégalement sa campagne électorale à la mairie de Montréal en 1998 : il est alors suspendu de ses fonctions. Après une enquête de trois mois, le Directeur général des élections du Québec blanchit M. Duchesneau de toute accusation. Conséquemment, celui-ci reprend ses fonctions.

M. Duchesneau a très bien compris que si cette affaire a refait surface douze ans plus tard, c’est qu’on voudrait qu’il s’écrase. C’est mal le connaître. Il revient à l’UAC plus déterminé que jamais. Ses policiers sont partout. Ils sentent dans tous les racoins, retournent toutes les pierres. 500 personnes seront interrogées. Du jamais vu.

À Québec, on juge que M. Duchesneau dépasse les bornes; il faut le neutraliser de toute urgence.

En mars 2011, le gouvernement décide de créer une Unité permanente anticorruption (UPAC), plus vaste, dirigé par un homme de main opposé à une commission d’enquête. Surtout, on décide d’assujettir l’UAC (et donc M. Duchesneau) à cette personne.

En septembre 2011, soit six mois plus tard, on sent une certaine fébrilité dans les couloirs du parlement. La cause ? M. Duchesneau doit remettre incessamment son rapport.

Tout est prévu. Il s’agit d’un rapport confidentiel qui sera remis au Premier ministre : ce dernier pourra en retarder la publication indéfiniment sous le prétexte de ne pas nuire au travail des policiers de l’Unité permanente. La réaction officielle du Premier ministre est déjà prête : c’est un bon rapport qui prouve que son gouvernement est sur la bonne voie et qu’il a raison de ne pas créer une commission d’enquête à ce sujet.

Mais voilà que tout dérape. Jacques Duchesneau a la dent longue : il se rappelle qu’on a tenté de l’éliminer. Il fait donc couler son rapport au quotidien La Presse. Ce rapport est dévastateur. Une véritable bombe.

Dans l’entourage du Premier ministre, c’est la panique. Il faut agir maintenant. Toutefois on ne s’entend pas sur la marche à suivre. Par défaut, M. Charest fait la déclaration pontifiante prévu à l’origine mais qui prouve qu’il n’a rien compris au rapport ou qu’il ne l’a pas lu.

Ridiculisé et critiqué de toutes parts, M. Charest finit par créer le 19 octobre une commission d’enquête castrée, dépourvue de pouvoirs et à qui il est même interdit d’adresser des reproches à qui que ce soit. Il faudra l’intervention de l’ordre professionnel des avocats du Québec — le Barreau — pour que M. Charest envisager la possibilité d’accorder à la commission au moins le pouvoir de contraindre à témoigner.

Mais M. Charest est rancunier. Il ne pardonne pas à M. Duchesneau de l’avoir forcé à créer cette commission d’enquête qui risque de faire la lumière sur les mécanismes de la corruption mis au point par son gouvernement afin de financer le Parti libéral. On veut sa tête. On s’affaire donc à intriguer entre M. Duchesneau et son supérieur hiérarchique jusqu’à ce que, finalement, ce dernier congédie M. Duchesneau vendredi dernier.

Ce que le public attend maintenant de celui qui a congédié M. Duchesneau, c’est qu’il fasse preuve du même zèle à combattre la corruption qu’il en met à se débarrasser de ceux qui lui font de l’ombre.

Références :
Jacques Duchesneau (policier)
Duchesneau s’en remet au jugement du DGE
Jacques Duchesneau congédié de l’Unité anticollusion
Jacques Duchesneau est congédié
Le rapport Duchesneau pour les nuls
Quebec anti-collusion crusader Duchesneau gets the chop
L’indépendance de Lafrenière remise en question
Robert Lafrenière à la tête de l’escouade anticorruption

Note : Photo de M. Charest par le journal Le Devoir.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Inégalités sociales aux États-Unis de 2000 à 2010

Publié le 14 septembre 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

Adapté de USA Today, le graphique ci-contre illustre l’évolution du revenu familial moyen (en dollars de 2010), depuis dix ans.

Après avoir atteint un sommet en 1999, le revenu familial moyen est actuellement à son niveau le plus bas depuis 1996. Depuis un an, il a chuté de 2.3%. Cette chute est plus accentuée chez les Noirs que chez les Blancs (excluant les Latinos) : 3,2% vs 1,3%.

Dans ce pays, 46,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté — fixé à 22 314$US pour une famille de quatre personnes — soit 14,1% de la population américaine : c’est le plus haut niveau depuis 1993. Le taux de pauvreté atteint 22% chez les jeunes de 15 à 18 ans, contre 13,7% chez les 18 à 64 ans et 9% pour les 65 ans et plus.

Quant au taux de chômage, il est officiellement aux alentours de 9%. Toutefois, si on tient compte des chômeurs découragés qui ont cessé de chercher un emploi et ceux qui travaillent à temps partiel à défaut de pouvoir dénicher un emploi à plein temps, le taux ajusté de chômage atteindrait les 16,2%.

C’est au Mississippi qu’on trouve la plus grande proportion de pauvres, soit 22,7%. Cet État est suivi par la Louisiane, le District de Columbia (c’est-à-dire la capitale américaine), la Géorgie, le Nouveau-Mexique et l’Arizona. À l’opposé, le New Hampshire est l’État qui compte la plus petite proportion de pauvres, soit 6,6%.

Finalement, 49,9 millions d’Américains vivent sans assurance-maladie, un record depuis plus de 20 ans. Cette hausse est principalement attribuable à la perte d’emplois qui comprenaient une couverture santé.

Références :
Poverty at 15.1%; its highest level since 1993
Les inégalités de revenu progressent plus vite au Canada qu’aux États-Unis
Plus de 46 millions de pauvres en 2010

Parus depuis :
L’écart des revenus se creuse encore, selon la Fed (2014-09-06)
Les inégalités ont encore crû aux États-Unis en 2015 (2016-07-02)
États-Unis – La classe moyenne goûte enfin à la reprise (2016-09-14)
Why and How Capitalism Needs to Be Reformed (2019-04-05)
Le Canada offre plus de chance de vivre le rêve américain que son voisin (2020-01-21)
Are You Willing to Give Up Your Privilege (2020-06-25)

Sur le même sujet :
Au Québec, l’enrichissement profite à tous
L’enrichissement profite à tous – Tout le Canada traîne de la patte

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’âge du beige

Publié le 23 août 2011 | Temps de lecture : 4 minutes

Dans l’opéra rock Notre-Dame-de-Paris, Plamondon écrivait : « Il est venu, le temps des cathédrales…»

C’était peut-être vrai il y a une décennie, mais aujourd’hui on est plutôt à l’âge du beige. Non pas du rouge, du vert ou de n’importe quelle autre couleur voyante. Non, non : du beige.

Ce qui est frappant dans l’histoire de l’Humanité, c’est qu’elle se confond avec le récit des accomplissements d’une multitude de gens passionnés. Les grands héros comme les pires tyrans, les auteurs célèbres, les champions olympiques et la très grande majorité de ceux dont l’Histoire a retenu les noms, étaient des passionnés.

Ces êtres sont exceptionnels. Ils se comportent différemment des autres. Ils dévient donc de la moyenne des gens qu’on dit ordinaires; ce sont des déviants. Or de nos jours, la moyenne, c’est la normalité : en dévier est suspect.

Autrefois, lorsqu’on adolescent occupait tous ses loisirs à construire des modèles d’avion, on disait qu’il développait des aptitudes : on le voyait déjà mécanicien chez Bombardier ou ailleurs. S’il s’intéressait plutôt à collectionner des timbres, celle-ci lui faisait découvrir de nouveaux pays et favorisait l’ouverture au Monde : c’était peut-être un futur explorateur. Si sa passion était la lecture, elle lui faisait découvrir l’univers créatif des auteurs.

Un ado qui passait tout son temps dans sa chambre à découvrir des choses extraordinaires, c’était merveilleux : au lieu de faire des mauvais coups, il était sagement à la maison. Quel bonheur pour les parents.

De nos jours, on ne dit plus que quelqu’un est passionné : on dit qu’il est accro. Accro à l’Internet. Accro à la malbouffe. Accro à ceci ou à cela. Car toutes ces passions dénotent plus ou moins un comportement asocial et une fuite de la réalité. Elles empêchent l’acquisition d’aptitudes dans les relations interpersonnelles.

Même l’abominable « womanizer » — qu’on appelait « coureur de jupons » à l’époque où on en portait — partage ce handicap dans la mesure où il ne sait pas comment se comporter autrement qu’en prédateur sexuel.

Mais heureusement, qui dit dépendance, dit remède à cette dépendance. Les magazines « People » regorgent d’articles destinés à aider à déceler la dépendance chez les autres. Ils enseignent comment se comporter devant la personne atteinte et fournissent des moyens d’aider les victimes à redécouvrir le bonheur tranquille du beige.

Et puisque la colère est un autre sentiment violent, on doit privilégier la rectitude politique afin de n’offenser personne. Car dans le royaume du beige, les rapports humains sont aussi harmonieux et lisses que superficiels. Ainsi, sourire aux inconnus qui s’approchent de vous doit devenir aussi naturel que de porter des talons hauts.

Et toujours dans le but de n’offenser personne, hommes et femmes doivent s’épiler le corps. La pillosité, c’est l’attribut des barbares et des animaux de compagnie. De plus, les odeurs corporelles et les parfums forts sont vulgaires. À éviter.

On doit éviter également la réussite ostentatoire car elle provoque l’envie et la jalousie. Le médiocre ne suscite pas l’animosité car nous nous reconnaissons tous dans ses faiblesses : voilà pourquoi il est le citoyen modèle au pays du beige.

Car le monde du beige est comme le Crisco®; sans couleur, sans saveur et sans odeur.

Mais plus on se laisse envahir par le beige, plus on est gagné par les pulsions inavouables et indomptés qui habitent les profondeurs de chacun d’entre nous. Ces pulsions que toutes les armées du monde canalisent en diabolisant l’ennemi, s’expriment aujourd’hui librement sous le masque du pseudonyme dans les forums de discussion et les médias sociaux.

Car en refoulant les sentiments excessifs de la sphère publique, ils apparaissent dans toute leur laideur dans la sphère privée. Du moins pour l’instant. Car la dernière frontière du beige, c’est la vie privée, site de toutes les passions résiduelles…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’éthique douteuse d’Air Canada

Publié le 12 août 2011 | Temps de lecture : 2 minutes
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On a tous vu ces réclames d’Air Canada, à pleine page dans certains quotidiens, qui annoncent des vols transatlantiques à des prix ridiculement bas. Toutefois, il faut lire les petits caractères au bas de la page puisque ces prix ne comprennent pas les taxes et plein d’autres frais cachés. En réalité, le prix réel d’une réservation est souvent deux à trois fois plus élevé que le prix annoncé.

Cet automne, l’Office de la protection du consommateur sommait le transporteur aérien de se conformer à la loi québécoise. Celle-ci exige que les prix affichés comprennent tous les frais applicables.

D’autres transporteurs — Porter Airlines, WestJet et Air Transat — ont signifié leur intention de se conformer à la loi québécoise mais pas Air Canada : cette dernière refuse, prétextant qu’elle n’est soumise qu’aux lois fédérales.

Selon le NPD, il existerait bien une loi fédérale à ce sujet mais le gouvernement actuel (qui était minoritaire au moment de son adoption) refuse de la mettre en application.

Air Canada devrait avoir honte. Comment une compagnie honnête peut-elle proposer publiquement de tels attrape-nigauds ? Évidemment, dès qu’on tente d’effectuer une réservation, on réalise très vite la supercherie mais tout cela est une perte de temps qui porte ombrage à l’image de respectabilité de cette entreprise.

Trop de compagnies comme Air Canada sont minées de l’intérieur par ces cadres sans scrupule, sans morale, prêts à tout (y compris la tromperie) pour parvenir à leurs fins.

Références :
Air Canada maintient une campagne publicitaire déjà jugée illégale
«Publicités trompeuses» – Le NPD veut qu’Ottawa sévisse contre Air Canada

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/30 sec. — F/5,0 — ISO 320 — 23 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Qui paie les canapés ?

Publié le 27 mai 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

LVM est une filiale de Desseau, un groupe d’ingénieurs-conseils. Le 18 mai dernier, Desseau et sa filiale LVM donnaient une réception à un bain public de Montréal auquel étaient invités leurs employés, de même que des clients du secteur public dont des cadres d’Hydro-Québec.

La firme Desseau considère acceptable d’inviter — dans la sobriété, précise-t-elle — des représentants de l’État qui attribuent des contrats publics. « Nous avons invité des êtres humains avant tout, avec qui nous avons une relation d’affaires. Il ne s’agissait pas de les remercier, mais de souligner le cinquantième anniversaire de LVM » a souligné la porte-parole de la compagnie.

En 2010, LVM a obtenu — sans appel d’offres — onze contrats d’une valeur totale de 18,9 millions de dollars au chantier de la centrale hydroélectrique Eastmain.

Le 6 mai 2011, Dessau, LVM, Technisol et Dunton-Rainville (firme très présente à Laval notamment), avaient réservé pour eux l’Aquarium de Québec afin d’y inviter les maires à une expérience gastronomique aux fruits de mer — qualifiée d’inoubliable dans le programme imprimé du congrès — à l’occasion des assises de l’Union des municipalités du Québec.

Roche — une autre firme de génie-conseil — était partenaire « bronze » de ces assises. En février dernier, les policiers de la SQ arrêtaient France Michaud, vice-présidente de Roche, lors d’une opération concernant la Ville de Boisbriand. Elle fait face à treize chefs d’accusation, entre autres de corruption d’élus et de fonctionnaires.

Le Commissaire au lobbyisme du Québec considère que ce type de rencontre est un cadre propice pour les communications d’influence. Selon lui, les titulaires de charges publiques demeurent titulaires de ces charges même en dehors de leurs heures de travail. Si un démarcheur (c’est-à-dire un lobbyiste) tente d’influer sur l’une de leurs décisions, ni le lieu ni le moment n’ont d’importance ; il s’agit alors d’une communication qui doit faire l’objet d’une inscription au registre des lobbyistes.

Cet avis n’est pas partagé par le gouvernement Charest qui a expressément exclu les services professionnels (en d’autres mots, les firmes d’avocats et d’ingénieurs) de l’obligation d’inscrire leurs démarcheurs dans le registre du Commissaire au lobbyisme du Québec.

Dès juin 2009, dix plus grandes sociétés de génie québécoises refusaient de se soumettre volontairement aux lois sur le lobbyisme invoquant qu’elles n’y sont par obligées par la loi.

Références :
Dessau et Roche commanditent les assises annuelles de l’UMQ
Dessau invite encore ses «amis» du secteur public
Projet hydroélectrique Eastmain – Dessau à la fois gérant et sous-traitant
Une question pour Jean-Marc Fournier

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La fin du harcèlement scolaire sur Facebook en France

Publié le 4 mai 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

En vertu d’un partenariat annoncé hier entre le Ministère de l’éducation nationale de France et Facebook, les élèves coupables d’harcèlement sur ce réseau verront leur compte Facebook fermé.

Il leur sera impossible d’ouvrir un compte sous un autre pseudonyme. S’ils décident d’utiliser le compte d’un ami, c’est cet ami qui risquera également de voir son compte fermé.

Il suffisait d’y penser.

Référence :
Harcèlement scolaire sur Facebook : comptes fermés pour les élèves coupables


Post-scriptum : Prévenu de la publication de ce billet, le Ministère de l’Éducation du Québec m’a fait parvenir la réponse qui suit.

Nous accusons réception de votre courriel, qui nous est parvenu le 4 mai 2011, et vous remercions d’avoir communiqué avec le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

Nous acheminons votre message au secteur concerné du Ministère afin que toute l’attention voulue y soit apportée.

Nous vous prions d’agréer nos salutations distinguées.

Claudèle Morin
Renseignements généraux
Direction des communications
Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Montréalais sont-ils casaniers ?

Publié le 27 avril 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

Sous la manchette « Montréal casanier », le quotidien Métro dévoilait ce matin le résultat d’un sondage effectué sur l’Internet auprès de 15,000 personnes âgées de 18 à 49 ans dans trente villes du monde, dont 500 personnes à Montréal.

Ce sondage révélerait que les jeunes Montréalais visitent peu leurs institutions culturelles, comparativement aux citoyens d’autres grandes villes.

Par exemple, la proportion des jeunes qui visitent un musée, une galerie d’Art ou un théâtre au moins une fois par mois est de :
   • Stockholm : 9%
   • Copenhague : 11%
   • Montréal : 12%
   • Londres : 29%
   • Mexico : 30%
   • Santiago : 30%
   • Beijing : 32%
   • São Paulo : 33%

Ce qui a attiré mon attention, c’est que ce sondage en ligne a été effectué entre le 15 janvier et le 15 février 2011.

Si on s’informe de la fréquence de mes sorties culturelles, ma réponse sera influencée par le temps de l’année où la question m’est posée. L’été, en pleine saison des festivals, j’aurai tendance à surévaluer cette fréquence et à oublier un peu les rigueurs du climat qui modéraient mes envies de sortie six mois plus tôt.

Effectivement, lorsqu’on analyse les résultats, on voit que les citoyens les plus casaniers habitent des villes nordiques (Stockholm, Copenhague et Montréal) alors que ceux qui vivent sous des climats plus chauds, sortent d’avantage. Une exception est Beijing qui possède un climat tempéré.

Si on effectue un sondage sur l’Internet dans un pays où les domiciles sont moins reliés à l’Internet, on risque que les répondants soient plus fréquemment des gens qui répondent à partir d’un lieu public. On sur-représente donc ceux qui sortent davantage que la moyenne. C’est comme effectuer ce sondage sous la marquise de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, auprès de ceux qui viennent justement d’assister à un spectacle.

On doit donc regarder avec beaucoup de circonspection les résultats de ce sondage puisque le journaliste n’a pas cru bon préciser le texte exact des questions et que les données y sont présentées de manière très sommaire.

Il s’agit donc de données possiblement intéressantes, mais analysées de manière superficielle. Jamais l’explication du climat — pourtant évidente — ne semble avoir traversé l’esprit de l’auteur. On lit le texte avec l’impression que les jeunes Montréalais sont des incultes comparés aux autres jeunes autour du globe.

Le journaliste y aurait pensé qu’il aurait eu honte de publier une lapalissade à l’effet que plus il fait froid, moins les gens ont le goût de sortir. Car on ne fait pas les manchettes avec des lieux communs.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Coup de théâtre : l’administration Tremblay sous enquête policière

Publié le 14 avril 2011 | Temps de lecture : 2 minutes
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Enfin une bonne nouvelle !

Hier matin, le ministre de la Sécurité publique du Québec annonçait qu’il confiait à l’Unité permanente anticorruption (UPAC) le mandat d’enquêter sur la Ville de Montréal.

Cette nouvelle unité dispose d’un budget de 31 millions de dollars. Son équipe comprend 189 personnes issues d’une demi-douzaine de ministères et organismes luttant contre la corruption. L’enquête sur l’administration Tremblay est le premier mandat que l’unité reçoit du ministre de la Sécurité publique.

Le nouveau commissaire de la lutte anti-corruption, Robert Lafrenière, aura carte blanche pour effectuer cette enquête. Rappelons que ce dernier a été sous-ministre associé à la Direction générale des affaires policières, de la prévention et des services de sécurité du ministère de la Sécurité publique. Il a enseigné les techniques auxiliaires de la justice au Collège de Maisonneuve et il a travaillé 39 ans à la Sûreté du Québec, où il a occupé les postes de directeur des services d’enquêtes criminelles.

Le mandat qui lui a été confié par le Ministre précise qu’il coordonnera les enquêtes relatives aux allégations d’irrégularités dans l’octroi de contrats à Montréal et qu’il sera aussi responsable de faire la lumière sur les moyens utilisés — entre autres, l’espionnage des courriels — par la ville lors de ses enquêtes administratives.

Le commissaire anti-corruption relève directement du ministre de la Sécurité publique du Québec. L’étau se resserre donc contre le maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui n’a pas caché sa vive contrariété en apprenant la nouvelle.

Références :
Allégations d’espionnage: Québec fera enquête sur la gestion de Montréal
Dure journée pour le maire Tremblay
Enquête sur Montréal : Tremblay aurait aimé être consulté
Robert Lafrenière à la tête de l’escouade anticorruption

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La déchéance de Dr Quichotte

Publié le 2 avril 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

À moins que sa condamnation ne soit cassée en appel (ce qui est très improbable), Pierre Mailloux — surnommé Docteur Mailloux — ne pourra plus exercer la profession de psychiatre pour les deux prochaines années.

Ce personnage m’a toujours fasciné. D’abord pour son franc parler. À la radio, le Doc Mailloux entretenait une relation paternaliste avec ses patients, osant leur dire publiquement ses quatre vérités comme probablement aucun autre « psy » n’oserait le faire.

Habitué de faire face à l’adversité, l’ex-psychiatre Mailloux s’est entêté à pratiquer de manière « déviante » en prescrivant des doses élevées de médicaments, des doses qui ont déjà été à la mode il y a quelques années mais qui sont aujourd’hui jugées imprudentes aux yeux de la majorité de ses collègues, et surtout aux yeux de sa Corporation professionnelle.

J’ai développé pour Pierre Mailloux une profonde antipathie depuis le jour où celui-ci a prétendu, en tant que professionnel, qu’il était prouvé que les Noirs étaient moins intelligents que les Blancs.

Dans une lettre adressée en octobre 2005 à l’animateur Guy-A. Lepage, j’ai eu l’occasion de donner mon opinion à ce sujet. Je profite de la déchéance de M. Mailloux pour répéter mon opinion à ce sujet parce je crois que la lutte contre les préjugés et le racisme est un combat perpétuel.

La théorie selon laquelle l’esclavage aurait sélectionné des Noirs forts mais abrutis est une théorie séduisante mais qui ne repose sur aucun fondement scientifique.

En effet, les « études » prouvant la supériorité aryenne n’ont pas plus de valeur que celles concluant que la taille moyenne plus petite du cerveau des femmes prouve quoi que ce soit.

Les publications tendant à prouver l’infériorité des Noirs et des Indiens, sont propagées par la Droite américaine et servent de justification au racisme larvé toujours présent dans le « Jesus Land » où Blancs, Noirs et Indiens forment généralement des collectivités territorialement séparées.

On a tendance à croire que l’intelligence humaine est héréditaire : cela n’est pas prouvé. D’abord, précisons que les tests de Quotient intellectuel ne mesurent pas l’intelligence mais sont, strictement parlant, des indices de réussite scolaire.

Les études prouvent que, de manière générale, lorsque les deux parents ont des Indices de Réussite Scolaire (IRS) sous la moyenne, leurs enfants sont généralement eux-aussi sous cette moyenne, mais dans une moindre mesure. En d’autres mots, ils se rapprochent de cette moyenne.

À l’opposé, lorsque les deux parents dont les Indices de Réussite Scolaire (IRS) au-dessus de la moyenne, leur progéniture a généralement tendance à être au-dessus de la moyenne, mais dans une moindre mesure. Eux aussi se rapprochent donc de cette moyenne.

Appliqué aux collectivités, cela signifie concrètement qu’après quelques générations, tout déficit sans cause biochimique (c’est-à-dire non basé sur une maladie héréditaire) ou tout avantage aura disparu.

Voilà ce que prouve la science. Le Doc Mailloux s’est entêté à soutenir le contraire. Il recueille aujourd’hui ce qu’il a semé.

Parus depuis :
Le «Doc Mailloux» radié pour cinq ans (2012-10-20)
Pierre Mailloux frappe un mur en Cour supérieure (2013-05-30)

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Écrit par Jean-Pierre Martel