Hier, le site de Radio-Canada reproduisait une dépêche de l’agence Reuters qui prétendait que la Commission européenne venait d’infliger des amendes ‘historiques’ à Apple et Meta, respectivement de 500 millions et de 200 millions d’euros.
C’est faux.
Ces amendes sont peut-être les plus importantes qui aient été imposées à ces deux compagnies, mais on ne peut pas les qualifier d’historiques. On en est loin.
En 2013, Microsoft avait été condamnée à payer 561 millions d’euros — ce qui équivaut aujourd’hui à 735 millions d’euros — pour avoir imposé par défaut le navigateur Internet Explorer à tous les utilisateurs de Windows™.
Au total, pour différentes infractions aux lois européennes, Microsoft avait dû payer à l’époque 2,16 milliards d’euros, ce qui équivaut aujourd’hui à 2,83 milliards d’euros.
En novembre dernier, nous avions sévèrement critiqué cette agence de presse pour avoir faussement qualifié de ‘pogrome’ une émeute déclenchée à Amsterdam par des voyous israéliens.
Le fait de qualifier aujourd’hui d’historiques des amendes simplement dissuasives — compte tenu de la taille de ces géants de l’informatique — est une manière pour Reuters d’attiser les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Europe et de mettre les mots dans la bouche de Donald Trump, un dirigeant politique déjà porté à l’exagération.
Références :
La Commission européenne inflige des amendes historiques à Apple et Meta
Microsoft (encore) puni par Bruxelles : 561 millions d’euros d’amende
Un ‘pogrome’ à Amsterdam : vraiment ?
Paru depuis : La Maison-Blanche qualifie d’« extorsion » les amendes sur Apple et Meta (2025-04-26)
Plus important que les amendes (et déjà pas assez élevées en raison de leur colossale richesse) les GAFA doivent être rien de moins que nationalisés Pourquoi ?
Parce que l’échange public (non son contenu, mais sa structure matérielle), tout comme les ondes, doit être de responsabilité publique.
Comme le sont pour notre sécurité les tribunaux, la police et les prisons.
Quand un pouvoir devient immense, voire pas assez soucieux du bien commun et trop vers l’accumulation de milliards, il faut le réguler. Plus encore, le nationaliser.