Plus de 182 enfants séparés de leurs parents à la frontière canadienne

Le 13 décembre 2020

Parmi toutes les mesures antimigratoires adoptées par nos voisins du Sud, la plus controversée est sans doute celle qui a consisté à prendre en otage les enfants d’immigrants afin de punir leurs parents d’avoir traversé illégalement la frontière américaine.

C’est ainsi qu’aux frontières de ce pays, plus de 2 300 enfants et adolescents ont été détenus séparément entre le 5 mai et le 9 juin 2018.

Dans un pays profondément raciste comme les États-Unis, il est imprudent de confier la vie d’étrangers vulnérables aux soins des forces de l’ordre de ce pays.

Effectivement, quelques-uns de ces enfants sont décédés alors qu’ils étaient sous la garde des services frontaliers américains, dont une fillette de sept ans, morte de soif.

Au Canada, cette pratique est évidemment interdite. Du moins, officiellement.

Selon une directive émise en 2017, les douaniers canadiens ne doivent pas séparer les familles ni les emprisonner, sauf dans des cas exceptionnels.

En dépit de cette directive, seulement au Québec, en 2019, 182 enfants ont été séparés d’un parent détenu à des fins d’immigration.

Compte tenu du fait que la population canadienne est le dixième de celle des États-Unis, cela signifie que le Canada fait pareil… sauf que — Dieu merci — aucun enfant n’en est mort jusqu’ici.

À Laval, le Centre de surveillance de l’immigration est en réalité une prison à immigrants.

Le 10 décembre dernier, Radio-Canada rapportait le cas d’un père de famille brésilien arrivé au Québec, dix jours après son épouse enceinte.

Parce qu’il est arrivé au pays sans papier, cet homme n’a pu faire la preuve de sa paternité à l’égard d’un garçon de quatre ans et d’une fillette de deux ans qui l’accompagnaient.

En dépit des pleurs du père et de ceux des enfants qui lui criaient ‘Papai’, il n’est pas venu à l’esprit des douaniers que cet homme pouvait dire la vérité. Conséquemment, ceux-ci ont décidé de séparer ces trois personnes et de transférer les enfants à la Protection de la jeunesse.

Celle-ci n’a rien trouvé de mieux à faire que de confier les deux enfants à deux familles d’accueil différentes.

Références :
Séparé de ses enfants à la frontière par l’Agence des services frontaliers
Un cinquième enfant migrant est mort aux États-Unis depuis décembre
Une fillette meurt de soif en détention aux États-Unis

Compléments de lecture :
COVID-19 : grève de la faim au Centre de surveillance de l’immigration de Laval (2021-03-06)
Une personne détenue au Centre de surveillance de l’immigration de Laval est décédée (2022-01-30)
Le Québec et l’Ontario parmi les provinces qui emprisonnent toujours des migrants (2022-09-28)
Emprisonnement de migrants : au tour de l’Alberta de rompre son contrat avec Ottawa (2022-10-12)

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3 commentaires à Plus de 182 enfants séparés de leurs parents à la frontière canadienne

  1. André dit :

    Effarent ce que vous racontez, quelle horreur.

    Concernant la censure du Devoir, je vous raconterai que je viens de l’être dans un commentaire vous concernant.

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Ne vous en faites pas; les censeurs de fin de semaine sont les pires.

      Il m’a fallu longtemps avant de découvrir qu’au Devoir, il ne fallait pas utiliser le néologisme ‘femme niqabée’, mais plutôt recourir à la périphrase ‘femme portant le niqab’. En somme, on pouvait écrire ‘femme voilée’, mais pas ‘femme niqabée’.

      Puis, des mois plus tard, quelqu’un d’autre a écrit la même chose et cela était devenu conforme à la nétiquette tatillonne du Devoir. Allez savoir pourquoi.

      En juin dernier, j’en ai eu assez de perdre mon temps. Et je les ai laissé moisir dans leur jus pendant six mois.

      • André. dit :

        Voici ce que Mathieu Lacoste a suggéré et ça marche, je l’ai fait 3 fois. On n’a qu’à renvoyer le message quelques heures plus tard et il passe.

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