Principaux pays d’où proviennent les étudiants internationaux à l’université McGill

24 novembre 2023


 
L’université McGill accueille cette année 11 987 étudiants internationaux. Ceux-ci proviennent de plus de 150 pays.

Ici sont présentés les pays dont au moins cinquante ressortissants y étudient.

• Chine : 2 756 (dont 62 de Taïwan et 55 de Hong Kong)
• États-Unis : 2 184
• France : 2 096
• Inde : 782
• Iran : 442
• Arabie Saoudite : 233
• Grande-Bretagne : 233
• Mexique : 202
• Corée du Sud : 170
• Bangladesh : 163
• Turquie : 162
• Brésil : 111
• Koweït : 111
• Liban : 104
• Belgique : 102
• Pakistan : 100
• Allemagne : 97
• Égypte : 80
• Colombie : 78
• Maroc : 77
• Italie : 73
• Nigéria : 73
• Japon : 72
• Espagne : 65
• Australie : 64
• Vietnam : 61
• Israël : 60
• Émirats arabes unis : 57
• Ghana : 56
• Singapour : 51

Référence : McGill International Students by Citizenship 2023-2024

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’immigration au Québec : enfin de bonnes décisions !

30 mai 2023

La connaissance du français, un prérequis

La ministre québécoise de l’Immigration annonçait jeudi dernier la nouvelle politique migratoire de son gouvernement. En quelques mots, il s’agit d’une politique digne de ce nom.

Sa mesure phare ? Il sera dorénavant obligatoire d’avoir une connaissance adéquate du français avant d’immigrer au Québec. Sauf dans le cas des réfugiés, vu l’urgence de leur situation.

Le qualificatif ‘adéquat’ signifie que la connaissance du français sera modulée en fonction des métiers auxquels le requérant pourra postuler en raison de son expertise; en somme, il devra connaitre ce qui lui sera nécessaire pour vivre au Québec et travailler dans notre langue.

Ce faisant, la CAQ s’inspire de la Grande-Bretagne. Dans ce pays, l’immigrant ne peut pas mettre le pied sur le sol britannique s’il n’a pas déjà la connaissance de l’anglais. De manière conséquente, un citoyen britannique ne peut pas faire venir son conjoint de l’Étranger si cette personne ne parle pas l’anglais.

Lentement, cette mesure permettra de renverser l’anglicisation de Montréal si et seulement si la CAQ associe cette mesure à d’autres destinées à faire du français la langue du travail au Québec et à bloquer l’accès aux CÉGEPs anglophones à ceux qui ne devraient pas y avoir droit.

L’intention de la CAQ de hausser les seuils d’immigration — à l’exclusion des travailleurs temporaires — a attiré beaucoup d’attention.

Entre la cible péquiste d’accueillir trente-cinq-mille néoQuébécois par année et le double préconisé par le Parti libéral du Québec, tout est acceptable puisqu’aucune étude n’a déterminé la capacité d’intégration du Québec.

Deux choses sont certaines.

Premièrement, lorsqu’une pénurie de main-d’œuvre est ponctuelle, l’immigration est un excellent moyen de la corriger. Cela consiste à faire appel à l’Étranger pour combler des besoins que le marché intérieur n’arrive pas à corriger de lui-même.

Mais cela n’est plus vrai lorsque la pénurie est généralisée. Comme c’est le cas actuellement, puisque tout effet positif de l’arrivée d’un néoQuébécois est contrebalancé par la pression qu’il exerce en raison de l’ensemble des biens et des services qu’il requiert.

Et deuxièmement, dès que la connaissance du français est un prérequis à l’immigration au Québec, on pallie automatiquement la menace existentielle représentée par l’immigration massive anglophone voulue sournoisement par Ottawa.

L’échec du programme Arrima

Élaboré par le Parti libéral et adopté par la CAQ huit mois après son accession au pouvoir, le programme Arrima était voué à l’échec.

Son principe était pourtant séduisant; il s’agissait d’arrimer (d’où son nom) l’immigration au Québec aux besoins du marché.

En réalité, il s’agissait plutôt de limiter le ‘cheptel’ migratoire à une évaluation technocratique des besoins du marché.

Cela reposait sur une illusion; l’aptitude à prévoir rigoureusement les besoins futurs d’une économique dont le rythme de transformation s’accélère.

Les délais à l’immigration, qui se calculent en années au fédéral, font en sorte que les compétences utiles que possède le requérant pouvaient ne plus être celles recherchées lorsqu’il est finalement accepté au pays.

Concrètement, ajoutez la pandémie au Covid-19, la délocalisation industrielle vers l’Amérique du Nord causée par les sanctions contre la Russie, la course à décarboner l’économie occidentale et le résultat est que, soudainement, les besoins de main-d’œuvre surgissent de partout.

En réalité, dans le contexte actuel, n’importe quel locuteur francophone qui est à la fois intelligent et débrouillard est le bienvenu au Québec.

D’où la nécessité d’abolir la lourdeur bureaucratique du programme Arrima.

Malheureusement, la décision cavalière de l’ex-ministre de l’Immigration du Québec de détruire dix-huit-mille dossiers en attente d’une décision — plutôt que de retourner ces précieux documents à leurs expéditeurs — afin de forcer ces derniers à soumettre de nouveau leur demande par la voie du système Arrima a durablement terni la réputation du Québec à l’Étranger.

Le programme d’expérience québécoise

Créé en 2010, le Programme de l’expérience québécoise visait à offrir une voie rapide à l’immigration au Québec pour des étudiants étrangers et des travailleurs temporaires.

Toutefois, une décennie plus tard, dans le but d’atténuer son succès, l’ex-ministre de l’Immigration du Québec avait décidé d’exiger douze ou dix-huit mois d’expérience québécoise aux étudiants étrangers qui désiraient demeurer ici à la fin de leurs études. Dans le cas des travailleurs temporaires, l’expérience exigée était de 36 mois.

Cette exigence caquiste, combinée à la discrimination du ministère fédéral de l’Immigration à l’égard des étudiants francophones — particulièrement s’ils sont africains — a fait chuter la fréquentation des établissements scolaires francophones dans les régions du Québec où ces étudiants compensaient une baisse de fréquentation résultant de la diminution de la natalité.

Le résultat de la politique coloniale d’Ottawa est que 44 % des demandes qu’il accepte au Québec le sont pour des personnes qui veulent étudier dans les universités anglophones.

En plus d’abolir la nécessité d’avoir accumulé une expérience pratique pour tous les étudiants étrangers, la CAQ pallie la discrimination fédérale en exigeant à ceux qui fréquentent les établissements anglophones d’avoir également étudié en français à plein temps pendant trois ans à un niveau secondaire ou postsecondaire.

Quant aux travailleurs temporaires peu qualifiés (comme les travailleurs agricoles) qui voudraient profiter du Programme d’expérience québécoise, ils devront posséder une maitrise intermédiaire (niveau 5 sur 12) du français.

Francisation Québec

Pour terminer, le gouvernement de la CAQ crée un droit d’apprendre le français.

À cette fin, il mettra sur pied un guichet unique d’apprentissage du français — sans obligation de réussite — ouvert à tous, néoQuébécois ou non.

La formation prodiguée pourra l’être en salle de cours, en usine ou en ligne.

Conclusion

Après cinq ans d’errance, la CAQ s’est finalement dotée d’une politique migratoire digne de ce nom.

Pour ce faire, elle s’est largement inspirée du Parti Québécois. Or ça tombe bien; le PQ possède le meilleur programme politique à ce sujet.

À mes amis péquistes qui se désolent de voir la CAQ ‘voler’ leurs meilleures idées en matière d’immigration, consolez-vous en pensant qu’une politique linguistique nationale comprend évidemment un volet migratoire, mais également un volet sur la langue de travail, sur la langue de l’enseignement et, dans une moindre mesure, au sujet de la langue d’affichage.

Bref, la CAQ a encore des croutes à manger avant d’égaler le PQ.

De plus, pensez qu’il ne peut y avoir de référendum gagnant au sujet de l’indépendance du Québec sans refrancisation préalable de Montréal. Puisque le PQ tient absolument à cette mauvaise idée qui consiste à organiser un référendum dès son premier mandat alors que cela serait prématuré, la CAQ, dans le fond, prépare le terrain à l’accession au pouvoir du PQ et à l’organisation d’un référendum gagnant.

Références :
Étudiants étrangers : les préférences canadiennes
Immigrants francophones « Évitez le Québec »
Immigrants’ spouses ‘must speak English before entering UK’
Immigration : l’appel du patronat entendu par François Legault
Immigration : l’illusion des prophéties
La Grande démission aux États-Unis
Le gouvernement Legault a terni la réputation du Québec, accuse l’opposition
Le PQ et la francisation des immigrants
Pénuries de main-d’œuvre, immigration et âge de retraite
Québec éliminera 18 000 dossiers d’immigration non traités
Québec lance son guichet unique de services en francisation
Québec songe à accueillir plus de 60 000 immigrants en 2027
Révision des programmes d’immigration: Québec modulera les exigences de français
Six éléments à retenir des annonces de Québec en immigration

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pénuries de main-d’œuvre, immigration et âge de retraite

15 mai 2023

De 37 millions de Canadiens en 2021 à 100 millions en 2100

Jusqu’en 2015, le Canada accueillait environ 250 000 immigrants par année. Compte tenu du taux de fertilité actuel au Canada, ce nombre d’immigrants, s’il avait été maintenu, aurait fait en sorte que la population du pays aurait avoisiné 53 millions de personnes en 2100.

Toutefois, en 2016, le Conseil consultatif en matière de croissance économique — un comité fédéral composé de quatorze personnes dont aucun Québécois francophone — recommandait de presque doubler le nombre d’immigrants accueillis au pays, soit 450 000 par année. Et ce, afin de contrer les effets du vieillissement de la population et de répondre aux besoins de main-d’œuvre.

Le 14 février 2022, Ottawa dévoilait son plan d’accueillir 1,3 million de néoCanadiens au cours des trois prochaines années. En gros, c’était ce que recommandait le Conseil consultatif six ans plus tôt.

De 2023 à 2025, cela devrait comprendre :
• 762 000 immigrants économiques,
• 327 500 personnes admises au motif de réunification familiale, et
• 239 000 réfugiés.

À cela s’ajoute l’immigration irrégulière comme celle des personnes qui, jusqu’à tout récemment, empruntaient le chemin Roxham.

Cela ne comprend pas non plus les travailleurs temporaires et les étudiants étrangers. En effet, ceux-ci habitent le territoire une partie ou la totalité de l’année sans faire partie, officiellement, de la population canadienne.

En 2022 (l’année qui a précédé l’entrée en vigueur de ce plan), la population du Canada augmentait déjà de plus d’un million de citoyens pour la première fois de son histoire. Essentiellement par le biais de l’immigration.

Cette année-là, rien qu’au Québec, sur les 149 900 personnes qui se sont ajoutées, 146 000 étaient des immigrants permanents ou temporaires. L’écart entre les naissances et les décès, n’a ajouté que 2 300 personnes.

Le groupe de pression politique modestement appelé Initiative du siècle comprend des gens d’affaires et des ex-politiciens torontois. Le document qu’il a élaboré, Pour un Canada qui voit grand, veut faire en sorte que la suggestion du Conseil consultatif, prévue pour trois ans, devienne permanente. Ce qui fait que la population canadienne atteindrait cent-millions d’habitants en 2100.

L’objectif de soumettre le Canada à une immigration massive fait donc son chemin à Ottawa depuis des années.

Le texte de l’économiste Rodrigue Tremblay, paru dans l’Action nationale en juin 2022, l’entrevue accordée à la même époque par son collègue Pierre Fortin à Radio-Canada, et l’article de l’urbaniste Richard Bergeron, paru dans La Presse en novembre 2022, n’ont pas suffi à alerter l’opinion publique.

Il a fallu la manchette du Journal de Montréal du 6 mai dernier pour que, soudainement, on se réveille.

Depuis ce temps, les chroniqueurs et les éditorialistes québécois sont unanimes à condamner le plan d’immigration massive du fédéral. Un plan qui n’a fait l’objet d’aucune consultation populaire.

Mercredi dernier, les députés de l’Assemblée nationale du Québec adoptaient unanimement une motion gouvernementale jugeant le document torontois incompatible avec la protection de la langue française au Québec.

Face à ce tollé, le ministre fédéral de l’Immigration a senti le besoin de s’en distancier… sans toutefois le désavouer explicitement puisque son ministère suit déjà ses recommandations.

Comble d’hypocrisie, les députés libéraux et néodémocrates ont battu aujourd’hui une résolution présentée par le Bloc Québécois (et appuyée par le Parti conservateur) demandant le rejet des objectifs de la Century Initiative par la Chambre des Communes, et demandant au gouvernement fédéral de ne pas s’en inspirer pour développer ses seuils d’immigration à venir.

Pénurie de main-d’œuvre et immigration

Lorsqu’une pénurie de main-d’œuvre est ponctuelle, l’immigration est un excellent moyen de la corriger. Cela consiste à faire appel à l’Étranger pour combler des besoins que le marché intérieur n’arrive pas à corriger de lui-même.

Mais cela n’est plus vrai lorsque la pénurie est généralisée.

Par exemple, les centaines de milliers de néoCanadiens et les 1,5 million de résidents non permanents au Canada (dont 346 000 au Québec) doivent se loger. Ce qui aggrave la pénurie actuelle de logements au pays.

Ces personnes sont également des consommateurs de biens et de services. Entre autres, ils achètent ce qui leur faut pour se nourrir, pour se vêtir contre le froid, et pour de se déplacer en ville.

Et leurs enfants vont à la garderie ou à l’école.

Bref, chaque néoCanadien aggrave la pénurie de main-d’œuvre partout sauf dans le domaine précis où il a été embauché.

Une fois naturalisés, lorsque ces néoCanadiens veulent que leurs aïeuls les rejoignent, même si les règles canadiennes obligent les premiers à assumer tous les frais médicaux dont leurs aïeuls auraient besoin pendant cinq (?) ans, cela ne change pas la pression exercée sur notre système de santé, déjà au point de rupture.

Bref, dans un contexte de pénurie généralisée de main-d’œuvre, tout effet positif de l’arrivée d’un néoQuébécois est contrebalancé par la pression qu’il exerce en raison de l’ensemble des biens et des services qu’il requiert.

En 315 pages, c’était la conclusion à laquelle arrivait ‘Le Remède imaginaire : pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec’ publié en 2011 par le philosophe Benoît Dubreuil et le démographe Guillaume Marois.

Pénurie de main-d’œuvre et âge de la retraite

Il y a un demi-siècle, il y avait sept travailleurs pour chaque retraité. Actuellement, ce rapport est de trois pour un. Et dans moins de quinze ans, il sera de seulement deux pour un.

Les retraités se distinguent par le fait que leur consommation de biens et de services requiert de la main-d’œuvre — pour regarnir les tablettes d’un magasin où ils ont acheté quelque chose, pour effectuer un paiement à la caisse, etc.— sans qu’à leur tour, ils œuvrent à satisfaire la demande de biens et de services des autres.

En somme, il y a une relation directe entre le vieillissement de la population et la pénurie généralisée de main-d’œuvre. Et ce, par le biais de la baisse de la proportion de la population active.

Au sein des pays de l’OCDE, le pourcentage de la population âgée de 65 ans ou plus est passé de 9 % en 1960 à plus de 17 % en 2019.

Dans l’édition de septembre 2019 de L’Action Nationale, Michel Paillé, le plus respecté des démographes québécois, écrivait :

Le Québec se montre, depuis bientôt 50 ans, indifférent au cumul des naissances manquantes qui auraient été nécessaires pour assurer à long terme le remplacement des générations.

D’autre part, pendant des décennies, la baisse de la proportion de la population active a été compensée par ces coupures de personnel que les gestionnaires imposaient aux grandes entreprises. Même lorsque celles-ci enregistraient de profits records.

Dans nos hôpitaux, le recours aux heures supplémentaires obligatoires palliait le manque chronique de personnel.

Puis, la plus importante pandémie depuis un siècle a causé six-millions de morts, dont des centaines de milliers de travailleurs. Et elle a occasionné la ‘Grande Démission’ chez beaucoup de personnes pour qui les bouleversements occasionnés par cette pandémie furent une occasion de repenser leur vie.

Comme un grain de sable dans un engrenage bien huilé, les conséquences de la baisse progressive de la population active sont soudainement apparues évidentes.

Dans les pays dotés d’un régime de pensions de vieillesse qui évite de plonger dans la misère ses retraités, les mesures volontaires qui sont destinées à motiver les gens à demeurer sur le marché du travail au-delà de l’âge de la retraite donnent peu de résultats.

Au Japon, on a préféré compter sur des politiques natalistes pour pallier (sans grand succès) le vieillissement de sa population.

La seule mesure qui permet de combattre progressivement une pénurie généralisée de main-d’œuvre, c’est de hausser l’âge où les gens quittent le marché du travail et non d’ouvrir les vannes de l’immigration.

Mais la colère sociale suscitée récemment en France par la hausse de l’âge des retraites est de nature à refroidir l’ardeur de tout gouvernement qui voudrait imiter ce pays.

On peut donc s’attendre à ce que les pénuries de main-d’œuvre persistent dans tous les pays occidentaux pour encore très longtemps.

Conclusion

Dans son rapport présenté à Londres en 1839, Lord Durham écrivait :

Le meilleur moyen de résoudre l’opposition des deux groupes français et anglais [au Canada], c’est de noyer la population française sous le flot continu d’une immigration organisée méthodiquement, contrôlée au départ, accueillie à l’arrivée, assurée d’une situation privilégiée dans [ce pays].

En dépit du fait que la plus importante minorité ethnique au Canada est le peuple francoQuébécois, le gouvernement canadien a toujours considéré qu’il était de son devoir de protéger ce qu’on appelle la ‘minorité anglaise du Québec’. Alors que celle-ci est plutôt l’annexe québécoise de la majorité angloCanadienne.

En favorisant cette annexe par le biais, notamment, de sa politique migratoire, Ottawa suit les recommandations du rapport Durham.

Lorsque le gouvernement de René Lévesque adoptait la Loi 101 en 1977, cette dernière ajoutait au droit canadien la notion de droits collectifs; elle établissait les bases juridiques du droit du peuple francoQuébécois d’assurer sa survie en protégeant le français au Québec.

C’est ce qui a motivé Ottawa à entreprendre la rédaction d’une nouvelle constitution qui, cinq ans plus tard, consacrait la suprématie des droits individuels sur les droits collectifs.

En somme, son but était de retirer au Québec une bonne partie des moyens dont il avait besoin pour lutter contre son anglicisation.

Si l’ethnie dominante au Canada a pu adopter sans nous cette camisole de force constitutionnelle, on voit mal ce qui la ferait hésiter à se doter de cibles migratoires qui lui conviennent… même si cela devrait accélérer l’anglicisation du Québec.

Une anglicisation à laquelle elle travaille déjà depuis 150 ans et qui s’approche dangereusement du point de non-retour, si on en juge par les résultats du dernier recensement…

Références :
Anglicisation de Montréal depuis quinze ans
Canada wants to welcome 500,000 immigrants a year by 2025. Can our country keep up?
100 millions de Canadiens d’ici 2100 : Ottawa dit non à l’« Initiative du siècle »
Immigration : entrevue avec l’économiste Pierre Fortin (vidéo)
Justin Trudeau et la camisole de force constitutionnelle de 1982
La cible d’Ottawa «incompatible» avec la protection du français, dit Québec
La façade ministérielle de l’État canadien
La Grande démission aux États-Unis
Le Canada à 100 millions d’habitants en 2100
Libéraux et néodémocrates refusent de «rejeter» l’Initiative du siècle
L’immigration permet-elle de régler la pénurie de main-d’œuvre?
L’Initiative du siècle est une menace pour le Québec, dit Legault
Pénurie de logements : une crise sociale nous guette
Pour un Canada qui voit grand
Texte de la motion bloquiste au sujet de la « Century Initiative »
Un nouveau plan en matière d’immigration

Parus depuis :
Ottawa accusé de retarder l’immigration francophone (2023-05-18)
Immigration : l’appel du patronat entendu par François Legault (2023-05-27)
Le Canada ne peut pas loger plus d’immigrants (2023-08-08)Une croissance de la population « insoutenable », avertissent des économistes (2024-01-11)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La politique linguistique du Parti Conservateur du Québec est dans le Cracker Jack

21 septembre 2022

Introduction

Le Cracker Jack est une friandise américaine composée de maïs soufflé enrobé de mélasse. Auprès des enfants, il doit sa popularité au cadeau-surprise de peccadille que chaque boite contenait de 1896 à 2016.

Vingt ans de laisser-faire

Au cours des vingt dernières années, le gouvernement québécois n’a rien fait pour contrer l’anglicisation du Québec.

L’inaction des gouvernements libéraux de Jean Charest et de Philippe Couillard a été suivie par celle du gouvernement de François Legault. Sauf quant à la présentation de la loi 96, très insuffisante, en fin de mandat.

Selon un sondage publié hier par le Journal de Québec, trois partis politiques se disputent à égalité (16 %) la seconde place dans les intentions de vote, dont le Parti Conservateur du Québec (PCQ).

De toutes les formations politiques, le PCQ est le plus flou quant à ses intentions relatives à la défense du français.

D’esprit libertarien, le PCQ s’oppose à la loi 96 qu’il juge contraignante. Tout comme le Parti Libéral, le Parti Conservateur s’oppose aux mesures qui suscitent l’opposition des angloQuébécois. Ceci est l’équivalent de leur donner un droit de véto sur la défense du français au Québec.

Ceci étant dit, que propose-t-il en retour ?

Le son des criquets

Dans le communiqué intitulé ‘Tous unis pour protéger le français de manière positive’, daté du 6 septembre dernier, on peut lire :

Le PCQ va s’inspirer du rapport intitulé « Une langue commune à tous et pour tous » déposé en novembre 2016 par madame Claire Samson pour élaborer des solutions constructives et non coercitives.

En d’autres mots, depuis 2016, nous avons eu six ans pour accoucher d’un programme concret, mais nous n’avons pas eu le temps. Toutefois, élisez-nous et on verra.

C’est ainsi que son programme électoral affirme son intention de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires à la restauration ou à l’établissement de programmes scolaires aptes à corriger les lacunes du système public d’éducation en matière d’apprentissage, de maitrise et de transmission de la langue française.

Tout cela est très joli. Mais concrètement, quelles sont les mesures que le PCQ compte mettre en œuvre à ce sujet ? Euh… on verra.

Idéalement, une politique linguistique comporte quatre volets : un sur la langue d’enseignement, un autre sur la langue du travail, une politique migratoire et le moins important, au sujet de la langue d’affichage.

Même si le PCQ n’a pas de programme formel pour pallier l’anglicisation du Québec, on trouve dans ses promesses plusieurs mesures qui ont une incidence à ce sujet.

La revanche des berceaux

Sous la rubrique intitulée ‘Assurer la croissance de la culture québécoise dans un contexte de faible natalité et de vieillissement de la population’, le PCQ déclare qu’il favorisera l’augmentation de la natalité en tenant compte des besoins et des réalités des familles québécoises afin d’assurer le renouvèlement démographique de la nation québécoise.

On ignore comment une politique nataliste pourrait assurer la croissance de la culture française au Québec à moins de cette ‘revanche des berceaux’ soit limitée aux couples francophones ? Sinon, qu’est-ce que ça donne ?

D’autant plus que, selon ses propres mots, le PCQ favorisera une politique volontariste pour faire croitre la langue et la culture française. Voilà qui n’est pas forçant.

La langue d’enseignement

À l’école primaire ou secondaire, le PCQ ne remet pas en question l’enseignement du français. Mais il donnera 200$ par semaine (soit 10 400$ par année) pour chaque enfant à qui les parents feront l’enseignement à domicile.


 
Depuis quinze ans, le pourcentage des parents qui élèvent leurs enfants à la fois en français et en anglais est passé de 1,6 % à 16,6 % sur l’ile de Montréal, et de 1,3 % à 13,5 % dans l’ensemble de l’agglomération métropolitaine.

En subventionnant l’enseignement parental à domicile, un nombre inconnu d’élèves passeront de l’école publique française à une microécole privée bilingue.

Une autre mesure que le PCQ compte adopter concerne le mode de financement public des lycées (appelés cégeps au Québec). Le PCQ entend les financer selon leur fréquentation.

Le plus gros cégep anglophone du Québec est le collège Dawson. C’est aussi le plus fréquenté, toutes langues confondues. C’est donc lui qui recevrait la plus grosse part du financement public des cégeps québécois sous un gouvernement du PCQ.

Normalement, les maisons d’enseignement anglophones devraient recevoir leur juste part des sommes que l’État québécois consacre à sa mission éducative.

Cette juste part est liée à l’importance démographique du peuple angloQuébécois au Québec. Au-delà, les contribuables francophones financent l’anglicisation du Québec.

La politique migratoire

Rapatrier tous les pouvoirs

Le PCQ veut rapatrier tous les pouvoirs d’Ottawa en matière d’immigration.

Cela n’arrivera pas. Il y a un demi-siècle, le fédéral et Québec ont conclu une entente qui représente le maximum qu’Ottawa est prêt à concéder. Si le Québec en veut plus, il devra devenir un pays indépendant.

Comme dans la fable ‘La Laitière et le pot de lait’, le PCQ caresse de grandes ambitions; après avoir rapatrié d’Ottawa le programme de regroupement familial, le PCQ en limitera l’accès aux personnes qui parrainent leurs propres enfants d’âge mineur.

Pour des raisons humanitaires, la Cour Suprême du Canada a déjà statué qu’on ne peut pas limiter le regroupement familial. Donc tout Canadien peut cautionner l’immigration de ses propres parents à condition de subvenir à leurs besoins pendant un certain nombre d’années.

Le choix judicieux des immigrants

Le PCQ s’oppose au recours à la clause dérogatoire de la Canadian Constitution. Mais du même souffle, il annonce sa volonté de choisir les immigrants permanents en fonction de leur ‘compatibilité civilisationnelle’.

On cherchera en vain sur le site du PCQ quels sont les critères objectifs qui permettraient de mesurer précisément la ‘compatibilité civilisationnelle’ d’un requérant au statut d’immigrant au Québec.

Si ces critères sont appliqués au cas par cas, il faut se rappeler que lorsqu’une personne demande à immigrer au Québec, elle doit signer une Déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise.

Le requérant y déclare vouloir respecter nos valeurs et apprendre le français. Tant que ce document n’est pas signé, le dossier du requérant est incomplet et ce dernier ne peut recevoir le certificat de sélection émis par Québec.

Si ces critères du PCQ bannissent tous les requérants en provenance d’un pays ou tous ceux qui pratiquent une religion jugée ‘civilisationnellement incompatible’, cela est contraire à la Déclaration universelle des droits de la Personne en plus d’être contraire aux chartes canadienne et québécoise des droits et libertés.

Bref, le PCQ ne trouvera pas un seul magistrat au Québec qui acceptera de valider une discrimination systématique basée sur les préjugés ‘civilisationnels’ du PCQ.

La francisation des immigrants

Le financement généreux des cégeps anglophones par le PCQ — dont nous avons parlé plus tôt — est au cœur des mesures destinées à la francisation des immigrants.

Au premier coup d’œil, cela semble contradictoire. Mais pas aux yeux du PCQ. Selon son programme électoral, un gouvernement conservateur…

…rehaussera l’enseignement du français dans les cégeps et les universités anglophones afin de permettre à tous les étudiants issus de l’immigration temporaire d’être en contact avec la culture québécoise d’expression française.

Opposé à interdire aux néoQuébécois l’accès aux cégeps anglophones, le PCQ compte sur des cours de français langue seconde dispensés dans ces maisons d’enseignement pour franciser les immigrants.

Conclusion

En matière de francisation, le programme politique du Parti Conservateur du Québec est le plus insuffisant que j’ai lu de toute ma vie, digne des colifichets de Cracker Jack.

Références :
Anglicisation de Montréal depuis quinze ans
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Cracker Jack
Duhaime d’abord contre l’agrandissement de Dawson… mais maintenant?
Langue, culture et immigration
Le Collège Dawson réclame le maintien du financement pour son agrandissement
Le serment d’allégeance aux valeurs du pays
Tous unis pour protéger le français de manière positive : Le Parti conservateur du Québec abrogera la Loi 96

Complément de lecture :
Quand défendre le français consiste à enfoncer des portes ouvertes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Roxham Inc.

18 septembre 2022

Introduction

Plus tôt cette semaine, Radio-Canada présentait le reportage Roxham Inc.

Le ‘Roxham’ dont il est question est cette voie terrestre qui relie à pied le Québec à l’État de New York et qui est empruntée annuellement par des dizaines de milliers de demandeurs d’asile.

Ce reportage visait à dénoncer « le lucratif marché des passeurs qui exploitent la détresse de ceux qui sont prêts à tout pour refaire leur vie au Canada.»

Soyons francs; qu’un chauffeur américain de taxi charge 500$US pour transporter un passager de Miami à Montréal n’a rien de scandaleux lorsqu’on pense qu’il en coute le dixième simplement pour aller de chez moi à l’aéroport de Montréal.

En mars 2010, sur ce blogue j’avais blâmé sévèrement le gouvernement canadien pour son laxiste frontalier. Or en écoutant Roxham Inc., je me suis rendu compte que mon opinion avait évolué à ce sujet.

2020 vs 2022

En mars 2020, l’État de New York était l’épicentre de la pandémie de Covid-19 en Amérique du Nord; on y comptait dix fois plus de morts par million d’habitants qu’au Québec.

Pendant plusieurs semaines, tout ce qu’Ottawa a fermé, c’est l’édicule où les garde-frontières arrêtaient les demandeurs d’asile. Jamais le chemin Roxham lui-même n’a été véritablement fermé.

Or qu’est-il arrivé aux migrants qui ont traversé la frontière canadienne au cours de la première vague de la pandémie ?

À l’époque, la Santé publique du Québec interdisait le port du masque aux employés de nos hospices (qu’on appelle CHSLD).

Plutôt que de leur permettre de porter des masques artisanaux ou des masques chirurgicaux (lorsque ces derniers ont cessé d’être rares), les experts autoproclamés de la Santé publique obligeaient ces employés à travailler à visage découvert.

À leur arrivée le matin, les employés découvraient les cadavres des vieillards morts au cours de la nuit, alors que sur les étages flottait une odeur d’urine et de matière fécale.

Bref, des milliers d’entre eux ont décidé de démissionner; à leur place, j’aurais fait pareil.

Or qui s’est occupé de nos vieillards au cours de cette période ? Ces demandeurs d’asile qui n’ont pas pu trouver d’emploi en raison du confinement et de la fermeture de l’économie.

Bref, ces gens ont pris soin de nos vieux au péril de leur vie.

Leur cas est l’illustration parfaite du fiasco du système Arrima du gouvernement de la CAQ.

Celui-ci devait arrimer (d’où son nom) l’immigration aux besoins du marché. En réalité, ce système visait à ‘importer’ des immigrants selon l’évaluation technocratique des besoins du marché.

Malheureusement pour le système Arrima, nous vivons à une époque où tout évolue tellement rapidement qu’il est impossible de prévoir le futur autrement que de manière très générale.

Ce que nous devrions avoir appris depuis le début de la pandémie, c’est que les besoins migratoires du Québec, ce sont essentiellement des néoQuébécois qui parlent déjà français à leur arrivée, qui sont intelligents et débrouillards. C’est tout.

Le gouvernement Legault a raison de vouloir des travailleurs qualifiés. Mais il a tort d’être dogmatique à ce sujet puisque l’économie du Québec repose principalement sur la petite ou moyenne entreprise. Or les dizaines de milliers de postes qui y sont vacants le sont pour des emplois à faible qualification.

En somme, ce sont des emplois qui peuvent être comblés facilement par les demandeurs d’asile qui passent par le chemin Roxham.

Si le Québec accueillait tous ces gens, ne devrait-on pas craindre que leur nombre dépasse la capacité d’accueil du Québec ?

Le principal problème est le logement. Il est indéniable que l’arrivée au Québec de dizaines de milliers de néoQuébécois aggravera la crise du logement déjà existante.

Toutefois, en comblant des milliers de postes disponibles, ces néoQuébécois permettront aux entreprises du Québec de retrouver leur vitesse normale de croisière, génèreront de l’activité économique et du coup, des revenus fiscaux pour l’État.

Or plutôt que d’être redonnés stupidement en baisses de taxes et d’impôts, ces revenus fiscaux, investis dans le logement social, permettraient justement de corriger la crise du logement.

Ce qui serait profitable à tout le monde.

Quant à la crainte qu’un grand nombre de demandeurs d’asile contribue à l’anglicisation du Québec, ce risque est nul si le Québec fait le tri des demandeurs d’asile en ne conservant que ceux qui parlent déjà français à leur arrivée et en transférant les autres hors du Québec où, j’en suis convaincu, on s’occupera très bien d’eux.

Il est de la responsabilité de nos dirigeants politiques de souligner, par exemple, que les Karim Ouellet, les Boucar Diouf et les Corneille, ce n’est pas eux qui menacent la culture québécoise parce que tous ces créateurs y contribuent et la font rayonner.

Le modèle canadien

La frontière canado-américaine est la plus longue au monde.

Plutôt que de dépenser des milliards de dollars pour construire un mur entre le Canada et les États-Unis, plutôt que d’embaucher des dizaines de milliers de garde-frontières et de les équiper de moyens technologiques aussi extraordinaires que couteux, le Canada a préféré favoriser l’entrée ‘illégale’ par un tout petit nombre de points d’entrée dont le plus connu est le chemin Roxham.

Nos garde-frontières n’ont pas à débusquer ceux qui traversent ‘illégalement’ la frontière; les demandeurs d’asile viennent gentiment en taxi se présenter au magnifique édicule de contreplaqué blanc où ils sont interceptés par une poignée d’agents.

Les demandeurs d’asile sont alors identifiés, fichés, et transférés dans un centre de détention à Laval.

Sous ses apparences d’amateurisme pur, le système canadien offre un rapport cout-efficacité remarquable.

Ceux qui persistent à croire qu’Ottawa ne protège pas suffisamment les frontières du Québec ont toute la liberté de voter en faveur de l’indépendance ou de porter au pouvoir à Ottawa un parti de droite qui tentera vainement de colmater la frontière canado-américaine, cette passoire qui ne peut faire autrement que de l’être.

Références :
Covid-19 : la nécessité du port du masque
Immigration : l’illusion des prophéties
La convergence culturelle : communion et symbiose
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Les chevaux de Troie du chemin Roxham
Plus de 182 enfants séparés de leurs parents à la frontière canadienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le charabia woke de l’interculturalisme

27 juin 2022

L’assimilation pure et simple des immigrants — au sens du renoncement à leur culture d’origine — est un appauvrissement, autant pour la société d’accueil que pour les personnes concernées.

Parmi les solutions de rechange à l’assimilation, il y a le multiculturalisme, la convergence culturelle, et l’interculturalisme.

Le multiculturalisme est simple; c’est une forme de tribalisme où on perpétue activement l’appartenance ethnique en tant que facteur identitaire.

De son côté, la convergence culturelle est le métissage culturel au sein d’un creuset où le français est la langue commune.

Mais qu’en est-il de l’interculturalisme ?

À plusieurs reprises, j’ai cherché à comprendre ce concept sans vraiment y parvenir.

Après avoir qualifié l’interculturalisme de « charabia woke sans queue ni tête », j’ai lancé sur Twitter le défi à quiconque d’expliquer en 128 caractères la différence entre le multiculturalisme et l’interculturalisme.


 
Ce défi a été relevé de manière brillante par Rémi Vachon. Effectivement, ce dernier résume assez bien le peu que j’en avais compris.

Mais son résumé contient une ambigüité; l’éléphant dans la pièce, c’est la place de l’anglais.

Que sont ‘la/les cultures locales’ ? Il est évident que les langues autochtones en font partie. Mais si on considère le français comme une culture locale —‘naturalisée’ après un demi-millénaire de présence française sur le territoire national — pourquoi en serait-il différemment de l’anglais, présent ici depuis des siècles.

Alors il y a deux possibilités.

Si l’anglais et le français font tous deux partie de la liste des langues locales que l’État doit valoriser, c’est qu’il n’y a pas de différence réelle entre le multiculturalisme et l’interculturalisme.

Par contre, si l’interculturalisme valorise le français et les langues autochtones, mais considère l’anglais comme une langue étrangère, ne serions-nous pas en présence d’un nationalisme ethnique qui se cache sous les traits vertueux de l’inclusivité (à l’égard des langues autochtones) et d’un anticolonialisme limité à l’anglais ?

Références :
Interculturalisme
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes

Complément de lecture :
La convergence culturelle : communion et symbiose

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’immigration et l’extrême droite

7 juin 2022

Introduction

Dernièrement, un député du NPD m’expédiait un courriel dans lequel on pouvait lire ce qui suit :

Ça m’inquiète pas mal de voir des chroniqueurs politiques comme Mathieu Bock-Côté […] attiser la haine, la méfiance, la peur envers l’autre […et…] banaliser des mesures qui [attentent aux] droits et libertés […] des immigrants […].

Ce sont des propos poussés par […] l’extrême droite […qui…] prône une vision insulaire, tribale et repliée sur nous-mêmes […].

Implicitement, ce courriel visait un colloque organisé le lendemain par un parti politique rival du NPD au cours duquel Mathieu Bock-Côté fut conférencier.

Je connais Mathieu Bock-Côté de nom et de réputation. Mais j’ai très peu lu ses écrits.

Je me contenterai de parler du lien simpliste que ce député du NPD tisse entre l’extrême droite et la xénophobie.

Le refus de l’immigration

La Corée du Nord

Le pays le plus hostile à l’immigration est la Corée du Nord; aucun étranger ne peut y immigrer. Être autorisé à y séjourner temporairement à l’occasion d’un voyage est même extrêmement difficile.

Pourtant, ce pays renfermé sur lui-même est dirigé par un régime communiste, c’est-à-dire d’extrême gauche.

Soulignons également que ce pays cultive ‘la haine, la méfiance, la peur envers l’autre’. L’autre dont il est question ici est américain.

Le Japon

Le Japon représente un cas moins extrême. En dépit du vieillissement de sa population, ce pays exerce une politique discriminatoire envers les peuples voisins. Pour un Coréen ou un Chinois, réussir à immigrer au Japon est un défi colossal.

Cette discrimination est une constante de la politique nippone, peu importe l’idéologie du parti au pouvoir.

Le Canada

Ce n’est pas une coïncidence si les Canadiens à la peau très pigmentée forment moins de trois pour cent de la population canadienne.

De 1910 à 1967, la Loi de l’immigration était hostile à certains types d’immigrants, notamment ceux en provenance d’Afrique noire.

Encore aujourd’hui, le ministère fédéral de l’Immigration exerce une discrimination contre les jeunes Africains francophones qui veulent étudier au Québec.

Ce qui veut donc dire qu’en dépit du discours bienveillant du Parti libéral canadien à l’égard de l’immigration, la machine étatique fédérale se comporte de la même manière, peu importe l’idéologie de sa façade ministérielle.

Mais il y a plus. Alors que les médias canadiens se sont scandalisés de la politique de l’administration Trump de séparer aux frontières les jeunes enfants de leurs parents afin de punir les familles qui entraient illégalement aux États-Unis, le Canada a fait pareil… sans le dire.

La diabolisation de l’immigrant

Ce qui caractérise les politiciens ‘populistes’ hostiles à l’immigration, c’est leur manque de rectitude politique.

Or les mots comptent.

Lorsque les influenceurs d’une société (dont les politiciens ne sont qu’une partie) cassent du sucre à répétition sur le dos des immigrants, inévitablement ceux-ci, de même que les membres de leurs communautés ethniques déjà naturalisés, sont la cible d’actes haineux.

C’est automatique. L’attentat terroriste à la mosquée de Québec est la directe conséquence du discours des influenceurs radiophoniques de cette ville.

Aux États-Unis, les politiciens démocrates ont sévèrement critiqué les politiques migratoires de leurs adversaires républicains. Mais arrivé au pouvoir, Joe Biden a essentiellement perpétué les politiques ‘trumpiennes’.

Tout comme le Canada maintient ses politiques migratoires racistes, peu importe qui dirige le pays. Le discours officiel change, mais les habitudes demeurent.

L’exemple de l’hospitalité

La Pologne est un des moutons noirs de l’Union européenne.

Depuis des années, ce pays est en conflit ouvert avec Bruxelles pour les réformes judiciaires mises en œuvre par le parti populiste de droite au pouvoir, Droit et Justice (PiS).

La Pologne était également en conflit avec l’Ukraine qu’elle accusait d’avoir collaboré avec les nazis au ‘génocide’ de 100 000 Polonais dans la région ukrainienne de Volhynie en 1941.

Les Polonais d’aujourd’hui ont conservé un souvenir très pénible de l’époque où leur pays était sous domination russe.

Si bien que dès l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne, les Polonais ont mis de côté ces vieilles rancunes et se sont associés aux souffrances du peuple ukrainien.

La majorité des Ukrainiens qui ont fui leur pays ont été accueillis en Pologne. Non pas sous la tente, dans des camps de réfugiés comme c’est généralement le cas, mais plutôt chez l’habitant.

Plus précisément, des centaines de milliers de Polonais ont pris leur voiture et se sont rués aux frontières pour choisir des gens au hasard parmi le lot des personnes qui arrivaient en Pologne.

Ils ont pris des femmes et des enfants épuisés par la marche. Des personnes aux yeux rougis qui descendaient des trains. Des inconnus souvent sales et couverts de sueur. Des types désespérés qui ont tout perdu.

Et c’est à des millions de ces gens-là que les Polonais offrent gratuitement le gite, la nourriture, des vêtements de rechange et sortent des placards quelques jouets qui pourraient aider les enfants à surmonter les traumatismes de la guerre.

Les jours où le nombre d’arrivants a dépassé le nombre de bons Samaritains, ceux qui n’ont pas été choisis trouvent place dans des centres d’hébergement d’urgence.

De son côté, le gouvernement polonais a débloqué une aide d’urgence de 1,6 milliard d’euros. Il a délivré des permis de travail. Il a ouvert les écoles aux enfants ukrainiens et a garanti à tous l’accès aux soins médicaux.

C’est pourtant le même gouvernement à qui on reprochait de refouler violemment les migrants irakiens, syriens ou afghans.

Évidemment, on peut reprocher aux Polonais leurs affinités sélectives. Mais qui sommes-nous pour en juger ?

Avons-nous vraiment fait mieux ? Nous qui accueillons les réfugiés ukrainiens au compte-goutte et dont les premiers sont arrivés ici 94 jours après de début de la guerre…

Conclusion

Au sujet de l’immigration, les politiciens ne sont que l’expression de l’inconscient collectif de leur peuple, un inconscient qui varie selon les circonstances.

Lorsqu’ils ne sont pas en phase avec leur électorat, ces politiciens ne sont pas élus.

Et lorsqu’ils le sont, leur autorité se buttent au pouvoir discrétionnaire des décideurs du ministère de l’Immigration.

Or ces derniers sont issus de la population du pays. Qu’ils le veuillent ou non, ils sont inconsciemment influencés par l’idéologie qui prévaut autour d’eux.

Si bien que la fonction publique des peuples racistes l’est toujours et les politiciens qui y sont élus sont habituellement les reflets de leur électorat.

Il en est de même des chroniqueurs.

Dans le cas de Mathieu Bock-Côté, j’ignore son idéologie. Mais il est certain qu’il ne jouirait pas toutes les tribunes qu’on lui offre s’il n’était pas en phase avec notre époque.

Références :
C’est quoi un parti de droite ou un parti de gauche ?
Communautés noires au Canada
L’accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l’Histoire
La façade ministérielle de l’État canadien
Le premier ministre polonais dénonce « le chantage » de Bruxelles, la Commission défend ses valeurs
L’unilinguisme anglais à Immigration Canada
Montréal accueille un premier vol de réfugiés ukrainiens
Plus de 182 enfants séparés de leurs parents à la frontière canadienne
Projet de loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français
Visas étudiants refusés : un rapport fédéral évoque de possibles « préjugés raciaux »

Complément de lecture : Immigration : l’illusion des prophéties

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Qu’est-ce qu’un Francophone ?

2 juin 2022

La langue maternelle

On peut définir un Francophone par quelqu’un né d’une mère francophone. C’est sur ce critère que Statistique Canada base ses principales analyses.

La majorité des citoyens canadiens sont adultes. Du coup, la langue maternelle reflète une appartenance linguistique ancienne.

Par exemple, une personne née voilà longtemps de parents francophones, mais qui, de nos jours, lit principalement des textes en anglais, voit des films en version anglaise, écoute de la musique anglaise et surtout, parle exclusivement anglais à la maison, n’est plus un Francophone.

Par nostalgie, elle peut encore se définir comme tel. Mais dans les faits, c’est un Anglophone fonctionnel (sauf peut-être lorsqu’il est en colère, alors que son vieux fond de français refoulé refait surface le temps d’un juron).

La première langue officielle apprise

L’anglais et le français sont les deux langues officielles du Canada.

Chez la majorité des néoQuébécois, la première langue apprise dans leur pays d’origine n’est ni le français ni l’anglais.

Par exemple, chez ceux d’origine algérienne, la langue maternelle est habituellement le berbère. À l’école, ils ont appris l’arabe. Et lorsqu’ils choisissent d’émigrer au Québec plutôt qu’ailleurs, c’est parce qu’ils parlent déjà une troisième langue, la nôtre.

Toutefois, même quand un parent parle déjà le français, il arrive que la connaissance de notre langue laisse à désirer chez son conjoint.

Puisque les néoQuébécois sont rémunérés pour assister aux classes de francisation, ces dernières sont très populaires.

Voilà pourquoi le français est très souvent la première langue officielle apprise, parfois très sommairement, puisque dans ces classes, il n’y a pas d’obligation de réussite.

Cela ne signifie pas que leur appartenance linguistique définitive sera le français.

Lors du dévoilement des résultats du recensement de 2016, Statistique Canada était heureux de souligner que la proportion des néoQuébécois qui choisissait de s’assimiler l’anglais était passée de 65 % à 60 %, une nouvelle jugée très positive.

En réalité, pour maintenir l’équilibre linguistique au Québec, la quotepart de l’anglais ne devrait être que de onze pour cent selon Michel Paillé, le plus important démographe du Québec.

La principale langue officielle utilisée à la maison

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La langue avec laquelle on choisit spontanément de s’exprimer dans l’intimité de sa famille est celle qui reflète le mieux son appartenance linguistique.

Voilà pourquoi le gouvernement de la CAQ, à juste titre, se fie à ce critère pour juger de la situation du français au Québec.

Il n’en fallait pas plus pour que les députés libéraux accusent le gouvernement de la CAQ de vouloir dicter la langue parlée à la maison.

Soyons clairs. Lorsqu’une famille décide que l’hébreu, le persan ou l’arabe (pour ne mentionner qu’eux) sera la langue parlée exclusivement dans la bulle familiale, cela n’a aucune importance.

Le français au Québec n’est menacé ni par l’hébreu, le persan ou l’arabe. Il est menacé par l’anglais.

Donc, on s’en moque de la langue non officielle parlée exclusivement à la maison.

Toutefois, dès qu’un parent néoQuébécois élève ses enfants en anglais, il en fait la première langue officielle apprise par eux. Il fait ainsi grossir les rangs de la communauté anglophone et contribue à l’anglicisation du Québec.

Il ne s’agit pas ici de lui interdire ce choix personnel. Toutefois, il faut tenir compte de l’ampleur de la prévalence domestique de l’anglais afin d’adopter les mesures législatives ou réglementaires qui y feront contrepoids. Puisque la pérennité du français au Québec est intimement liée à sa démographie.

Cela ne veut pas dire non plus qu’on doive planter des micros dans les chaumières (comme le suggère l’hystérie qui s’est emparée du caucus libéral à Québec), mais qu’il faut prendre note de l’anglisation de Montréal, confirmée de sondage en sondage, et y pallier dès maintenant.

Conclusion

Nous avons connu quinze ans d’immobilisme libéral à ce sujet, complétés par quatre ans d’immobilisme caquiste.

Maintenant que la CAQ est décidée d’adopter les mesures (malheureusement insuffisantes) prévues par la loi 96, ce n’est pas le temps des chichis sur les petits détails insignifiants ou de protester contre ce qui ne s’y trouve pas.

La loi 96 est un minimum en deçà duquel on ne peut pas descendre.

À ceux qui voudraient, au contraire, que le Québec en fasse moins pour protéger sa langue, soyez rassurés; les tribunaux se chargeront de dégriffer la loi 96 comme ils l’ont fait pour la Loi 101.

Complément de lecture :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
La francisation des immigrants suffit-elle pour assurer la pérennité du français au Québec ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La loi 96 : le mythe de l’obligation d’apprendre le français en six mois

30 mai 2022

Dans la guerre de propagande que se livrent les adversaires de la loi 96 (qui vise à renforcer la Loi 101), un des mythes qu’on propage est que cette loi donnerait six mois aux néoQuébécois pour apprendre le français (évidemment, s’ils ne le parlent pas déjà).

À l’époque où la loi 96 était à l’étape d’un projet de loi, j’ai eu l’occasion de critiquer ses importantes insuffisantes. Elles sont toujours aussi béantes.

Mais l’obligation d’apprendre le français en six mois ne fait pas partie de mes griefs pour une raison toute simple; la loi 96 n’exige pas cela.

Rien dans cette loi n’oblige le néoQuébécois à s’adresser à l’État en français.

Ce que cette loi dit, c’est que six mois après leur installation chez nous, les néoQuébécois ne recevront leur correspondance de l’État qu’en français.

Libre à eux d’utiliser Google Translation, ou l’aide d’un parent ou d’un ami pour savoir ce que ça dit.

Le message est clair; au Québec, c’est en français que ça se passe.

Dès la loi adoptée, Québec Solidaire s’est empressé de préciser que même si elle a voté pour cette loi, elle prolongerait le délai pour apprendre le français à deux ou trois ans si elle formait le prochain gouvernement.

Cela prouve que Québec Solidaire n’a pas besoin d’avoir compris un texte de loi pour voter en sa faveur…

Pour les fins de la discussion, supposons que la loi 96 exigait cela et que ce délai était prolongé à trois ans. On ne ferait que différer le problème; après trois ans, on argumenterait que trois ans, c’est insuffisant. Et ainsi de suite.

Le Parti Québécois, qui a voté contre, possède la meilleure politique migratoire de toutes les formations politiques du Québec. S’il était élu, il ferait ce que le Royaume-Uni fait déjà.

Depuis des années, la connaissance préalable de la langue anglaise par tout requérant à l’immigration est un prérequis à l’acceptation de sa demande par la Grande-Bretagne.

En d’autres mots, le requérant doit savoir parler anglais avant de mettre le pied en sol britannique. Évidemment, cette exigence ne s’applique pas aux réfugiés, en raison de l’urgence de leur situation.

De manière conséquente, une personne qui a déjà obtenu la citoyenneté britannique ne peut pas faire venir son conjoint de l’Étranger si celui-ci ne parle pas l’anglais.

Depuis 2017, le Parti Québécois demande qu’aucun certificat de sélection ne soit délivré par le ministère québécois de l’Immigration à moins que le candidat et son conjoint aient démontré une connaissance intermédiaire ou avancée du français. Sinon, leur demande sera rejetée.

Voilà LA solution !

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Immigrants’ spouses ‘must speak English before entering UK’
Le PQ et la francisation des immigrants
Peut-on réellement apprendre le français en six mois ?
Politique migratoire et lutte sanitaire
Québec solidaire rendrait inopérante la clause de six mois

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Étudiants étrangers : les préférences canadiennes

1 avril 2022

En 2017, Ottawa a autorisé 64 % des demandes de permis d’études d’étudiants étrangers au Québec et 69 % des demandes pour le reste du pays.

En 2021, le taux d’acceptation était descendu à 39 % au Québec et à 53 % pour le reste du pays.

Le réseau collégial québécois a été beaucoup plus impacté par cette diminution que le réseau universitaire.

Lorsqu’on étudie attentivement les données à ce sujet, on découvre que les chances d’être acceptés sont beaucoup plus grandes dans le cas des demandes qui proviennent de pays peuplés de gens à la peau pâle, contrairement aux demandes qui proviennent de pays habités par des gens à la peau sombre ou olivâtre.

Le taux d’acceptation des demandes concernant des étudiants d’Algérie, de la République démocratique du Congo, du Togo, du Sénégal ou du Cameroun est d’environ 20 %.

Par contre, les demandes faites de France, de Grande-Bretagne ou d’Allemagne sont presque toutes acceptées.

Le ministère fédéral de l’Immigration se défend des accusations de racisme en disant que depuis mars 2018, tout est décidé par ordinateur. En effet, depuis cette date, un système informatique, appelé Chinook, a été mis en place.

En somme, dit Ottawa, je n’y suis pour rien; c’est de la faute de l’ordinateur.

Sur quels algorithmes le logiciel se base-t-il ? C’est confidentiel. Quels sont les indicateurs de risque auxquels les fonctionnaires doivent répondre pour alimenter le système ? C’est confidentiel.

Les rapports générés par Chinook et les notes de travail des agents sont détruits. Dans le dossier du requérant, seuls sont conservés les documents échangés entre lui et le ministère fédéral de l’Immigration.

Ce qui est moins confidentiel, c’est le résultat.

Il y a deux jours, Radio-Canada révélait que le pourcentage des demandes acceptées par Ottawa était de 50 % pour les étudiants étrangers à l’université Laval et de 92 % (!!!) pour ceux à l’université McGill.

Il est courant que les diplômés étrangers les plus brillants fassent une demande d’immigration à la fin de leurs études que le Canada s’empresse, à juste titre, d’accepter.

Par conséquent, on doit réaliser que les politiques migratoires fédérales sont un des nombreux moyens utilisés par Ottawa de favoriser la colonisation anglaise au Québec et nuire au rayonnement international du Québec dans la francophonie.

Voilà le prix du fédéralisme.

Références :
Comment des étudiants étrangers francophones sont refusés par Ottawa
Rejet des étudiants francophones : le ministre du Travail du Québec interpellé

Parus depuis :
Visas étudiants refusés : un rapport fédéral évoque de possibles « préjugés raciaux » (2022-06-04)
Rentrée ratée pour Immigration Canada (2022-08-29)
Immigration francophone – Ottawa doit revoir sa cible à la hausse, dit le ministre Roberge (2022-12-06)
Hausse de l’immigration francophone – La cohésion sociale en dépend, selon le ministre Fraser (2022-12-07)
Permis d’études pour étudiants étrangers : la moitié des demandes pour le Québec refusées par Ottawa (2023-05-18)

Complément de lecture : Visas de visiteur : des délais qui font mal à Montréal (2023-06-14)

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Écrit par Jean-Pierre Martel