La fabrication des mosaïcultures

Publié le 16 août 2013 | Temps de lecture : 1 minute

 


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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Chine, un leader mondial des mosaïcultures tridimensionnelles

Publié le 15 août 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

La taille d’un arbuste afin de créer une sculpture végétale existe depuis des millénaires. Toutefois l’assemblage de différents matériaux principalement d’origine végétale afin de réaliser un dessin préétabli, remonte aux parterres en broderie, dont la popularité a culminé avec ces jardins rococo en forme de tapis persans, au XVIIIe siècle.

Indépendamment du fait que les jardins à la française peuvent comprendre des buissons qui se dressent à quelques mètres du sol, ils sont considérés aujourd’hui comme des mosaïcultures bidimensionnelles parce qu’ils sont conçus dans le but d’habiller une surface plane.

C’est principalement en Chine, dans les années 1980, qu’est née la mosaïculture tridimensionnelle. À l’origine, on créait une structure métallique très sommaire à l’intérieur de laquelle on plaçait de la paille, de l’argile et du fumier : on recouvrait le tout de plantes vertes ou de plantes à fleur, arrosées à la main. L’ensemble devenait une mosaïculture.

Lors des deux premières éditions des Mosaïcultures Internationales, toutes deux tenues à Montréal en 2000 et 2003, la technique de la mosaïculture s’est considérablement raffinée.

De nos jours, chaque mosaïculture dispose de son propre système d’irrigation. Elle est recouverte d’une plus grande variété de plantes. De nouveaux terreaux sont découverts ou expérimentés. Par exemple, la dernière nouveauté étant l’utilisation des fibres de l’écorce de la noix de coco comme terreau.

Si bien qu’aujourd’hui, Montréal, Beijing et Shanghai rivalisent d’ingéniosité et de créativité. Dans le texte qui suit, nous vous présentons la participation chinoise aux Mosaïcultures Internationales Montréal 2013.

Beijing

« Planter des platanes pour attirer le Phénix »
Détail de la participation de Beijing

Roi des oiseaux, le Phénix symbolise la paix et l’harmonie. Selon un dicton chinois, celui qui plante des platanes attire le Phénix. En d’autres mots, l’effort soutenu est toujours récompensé.

La contribution pékinoise se caractérise par son horizontalité, par la fluidité de ses lignes et par son formalisme (cela fait très chinois). L’œuvre gigantesque innove par l’utilisation de bégonias miniatures pour colorier en rose le plumage de l’oiseau mythique.

Shanghai

« Une histoire vraie !»
Détail de la participation de Shanghai

La participation de Shanghai est plus lyrique et poétique. Elle est basée sur l’histoire apparemment vraie d’une jeune chinoise, Xu Xiu Juan, qui aurait perdu la vie à la fin des années 1980 en tentant de sauver une grue à tête rouge incapable de se libérer d’un marais en raison d’une blessure.

L’ensemble se caractérise par sa verticalité. Je soupçonne que la coiffe de la jeune fille l’identifie à une ethnie particulière.

Contrairement à la participation plus orthodoxe de Beijing, celle de Shanghai est plus asiatique que strictement chinoise. Dans une certaine mesure, cela représente bien les différences culturelles de ces deux villes, Shanghai étant plus ouverte sur le monde.

Dans ce cas-ci, Shanghai innove par son utilisation de nébuliseurs afin de simuler le brouillard à la surface du marais.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
2e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 35 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 22 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Terre-Mère

Publié le 14 août 2013 | Temps de lecture : 1 minute
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Après l’Arbre aux oiseaux, la Terre-Mère est la deuxième œuvre phare des Mosaïcultures Internationales Montréal 2013.

La Terre-Mère est un thème récurant dans de nombreuses civilisations. Ici elle est représentée par un torse féminin de près de quinze mètres. Le bras gauche dépose quelques cerfs au milieu d’une prairie fleurie dans laquelle s’ébattent déjà des chevaux et des bisons. Dans la main droite, dressée, un aigle royal vient s’abreuver à la source d’une chute d’eau alimentée à partir d’un puits artésien et mise en service grâce à une pompe solaire.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 24 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 13 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Homme qui plantait des arbres

Publié le 13 août 2013 | Temps de lecture : 2 minutes
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Aux Moisaïcultures Internationales 2013, Montréal est représentée par quatre oeuvres dont celle-ci.

À l’origine, L’Homme qui plantait des arbres est une nouvelle écrite par Jean Giono en 1953. Elle est considérée aujourd’hui comme un manifeste écologique qui montre l’importance de nos actions individuelles sur la nature.

Ayant lui-même planté plus de 30 000 arbres dans le cadre de ses activités au sein de la Société pour vaincre la pollution, le cinéaste et illustrateur canadien Frédéric Back se reconnaissait dans le personnage principal de la nouvelle de Giono et rêvait de porter à l’écran ce texte, paru jusqu’alors uniquement dans des revues spécialisées.

L’Oscar qu’il obtient en 1982 pour le court-métrage d’animation CRAC ! donne à Back les moyens de réaliser son rêve. Cinq ans plus tard, le film L’Homme qui plantait des arbres paraît. Dans les années qui suivent, ce film rafle une trentaine de prix internationaux.

En 2009, les Mosaïcultures Internationales se tenaient à Hamamatsu, au Japon, sous le thème de « La Symphonie de l’homme et de la nature ».

Participante à cette exposition, Montréal s’est adressée à Back afin d’y présenter un ensemble de mosaïcultures inspiré de son film d’animation. Cette participation obtient le Grand prix du jury et le Prix de l’oeuvre favorite du public.

L’ensemble a été remonté cette année à Montréal sans les 250 érables de couleurs différentes disposés en arc de cercle et dont la taille était croissante è partir de l’arbre minuscule en train d’être planté par le personnage principal.

En dépit de cela, tel quel, cet ensemble de mosaïcultures est parmi ceux qui sont les plus réussis aux Mosaïcultures Internationales de Montréal.

Références :
Jean Giono
L’Homme qui plantait des arbres (le film)
L’Homme qui plantait des arbres (la nouvelle)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
2e  photo : 1/1250 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 23 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Des floralies aux mosaïcultures

Publié le 12 août 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Entrée des Mosaïcultures Internationales de Montréal
« Ces fermiers qui nourrissent la planète ! » (California Polytechnic State University)
Sur le circuit des mosaïcultures
Passerelle aménagée pour admirer l’Arbre aux oiseaux

Les Floralies

Les floralies sont expositions florales. Certaines d’entre elles se spécialisent dans la présentation d’une seule variété de plantes — des tulipes à Keukenhof, aux Pays-Bas, par exemple — ou d’un mode culture.

Dans de nombreux cas, ces événements ont évolués, passant de simples expositions de plantes à des présentations de jardins de plus en plus sophistiqués.

Tout comme les festivals de films peuvent se transformer en compétitions internationales organisées dans différentes villes à travers le monde, les floralies peuvent également être ouvertes à la participation de différentes villes ou de différents pays.

Et, contrairement aux Expositions internationales ou aux Jeux olympiques, des Floralies internationales peuvent se tenir simultanément dans différentes villes.

Au fur et à mesure que de nouvelles villes entreprennent d’organiser des floralies internationales, cette concurrence croissante a amené d’autres villes à annuler la tenue de leurs floralies.

Les Mosaïcultures

La mosaïculture est l’art d’assembler différents matériaux afin de réaliser des motifs ou du texte selon un dessin préétabli. Les plantes sont choisies selon la couleur de leurs fleurs ou de leur feuillage, de même que pour le caractère régulier et prévisible de leur croissance.

Cet art s’est développé en Europe avec la mode des parterres en broderie, dont la popularité a culminé avec ces jardins rococo en forme de tapis persans.

Au XXe siècle, la mode des jardins à la française a déclinée au profit des jardins à l’anglaise, ces derniers étant plus conformes à notre conception contemporaine des rapports entre l’homme et la nature. Si bien que la mosaïculture — qui asservit la nature aux dessins de l’homme — a périclité.

Elle connait un regain de popularité, principalement à cause de l’intérêt du public pour les mosaïcultures tridimensionnelles.

N’importe quelle ville peut organiser des mosaïcultures et les tenir à la fréquence qu’elle voudra. Toutefois, la tenue de Mosaïcultures Internationales — tout comme pour les Jeux olympiques — est décidée par un Comité international. Jusqu’ici, elles ont eu lieu aux trois ou quatre ans.

Celles-ci sont nées à Montréal en 2000. Les éditions suivantes se sont tenues à Montréal (de nouveau en 2003), à Shanghai (en 2006), à Hamamatsu (en 2009) et à Montréal (cette année).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 45 mm F/1,8 (la deuxième photo) et objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/4000 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 15 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 45 mm
3e  photo : 1/3200 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 16 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’arbre aux oiseaux

Publié le 10 août 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Maquette de l’Arbre aux oiseaux
Détail de l’Arbre aux oiseaux
Détail de l’Arbre aux oiseaux
Détail de l’Arbre aux oiseaux
Vue d’ensemble de l’Arbre aux oiseaux

Ville hôte des Mosaïcultures Internationales 2013, Montréal est représentée par quatre œuvres hors-concours dont celle-ci, intitulée « L’arbre aux oiseaux ».

L’œuvre mesure 16 mètres de hauteur, soit l’équivalent d’un immeuble de six étages. Son feuillage possède une envergure maximale de seize mètres. Son tronc fait trois mètres de diamètre.

Elle pèse 120 tonnes, ce qui correspond au poids du plus grand animal vivant, soit la baleine bleue.

Sa surface est décorée de 350 000 plantes qui ont été produites par le Jardin botanique de Montréal et une douzaines d’entreprises horticoles.

L’arbre aux oiseaux représente 57 oiseaux et six amphibiens menacés de disparition. L’arbre lui-même est une mangrove.

De toutes les pièces de mosaïculture produites à ce jour à travers le monde, celle-ci est la plus colossale.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 45 mm F/1,8 (les trois premières photos) et objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 (les deux dernières photos)
1re photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 45 mm
2e  photo : 1/2500 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 45 mm
3e  photo : 1/2000 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 45 mm
4e  photo : 1/400 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 20 mm
5e  photo : 1/400 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 17 mm


Liste alphabétique de 56 oiseaux représentés : Aigle de Florès, Aigle de Java, Albatros des Galapagos, Amazone à tête jaune, Amazone de Porto-Rico, Ara canindé, Ara de Buffon, Ara de Lafresnaye, Ara de Spix, Ara hyacinthe, Bernache à cou roux, Brève de Gurney, Buse de Ridgway, Cacatoès à huppe jaune, Caïque de Fuertes, Calao de Narcondam, Calao de Walden, Chevêche forestière, Cigogne orientale, Colombe à tête bleue, Colombe de Geoffroy, Condor de Californie, Conure à poitrine grise, Cornure dorée, Conure soleil, Crabier blanc, Érismature à tête blanche, Étourneau de Rothschild, Gallicolombe de Negros, Grèbe mitré, Grue du Japon, Harle de Chine, Ibis chauve, Kakapo, Lori arlequin, Marabout argala, Martin-chasseur des Gambier, Milan de Forbes, Nette à cou rose, Oréophase cornu, Paon spicifère, Pénélope à front noir, Pénélope siffleuse, Perruche à ventre orange, Perruche de Latham, Perruche d’Ouvéa, Petit duc d’Irène, Phodile de Prigogine, Pic à bec ivoire, Pic à tête rouge, Pic d’O’Brien, Pie-grièche de Sao-Tomé, Pluvier siffleur, Tétras du Gunnison, Vautour indien, et Vautour percnoptère.

Liste alphabétique de cinq amphibiens et reptiles représentés : Crocrodile Cuba, Dendrobate Lehman, Ignace Fidji, Neurergus empereur, et Tortue d’Asie.


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Écrit par Jean-Pierre Martel


La décontamination des sols

Publié le 7 août 2013 | Temps de lecture : 2 minutes

Depuis des années, des chercheurs universitaires se consacrent à la dépollution des sols contaminés par des métaux lourds et par des hydrocarbures.

Pour ce qui est des métaux lourds, les nettoyeurs les plus efficaces sont certaines variétés de saules. Plantés à 25cm d’intervalle, ces arbustes créent un réseau touffu de racines qui absorbent les métaux lourds : ceux-ci finissent entreposés dans les cellules de ces plantes.

À l’automne, on fauche les arbustes et on brule leurs tiges et leurs feuilles : les cendres concentrent alors ces polluants. Après une période de trois à dix ans, le sol est complètement décontaminé.

La décontamination des hydrocarbures est plus compliquée. Peu de bactéries aiment le pétrole. Mais certains champignons en raffolent. Alors comment fait-on pour trouver les microorganismes capables de digérer le pétrole ?

C’est simple : on va sur un site hypercontaminé et on recueille les microorganismes qui s’y développent. Parmi ces derniers, il y a ceux qui se multiplient en dépit du pétrole et ceux qui se multiplient grâce à celui-ci. Il suffit de distinguer ces derniers pour obtenir d’habiles dépolluants.

Mais l’écueil à éviter, c’est de chercher un microorganisme qui, à lui seul, ferait tout. Non seulement le pétrole est une soupe de milliers de substances apparentées mais tout être vivant rejette des déchets qui s’accumulent.

C’est ainsi que les levures qui transforment le jus de raisin en vin dégagent de l’alcool qui, en s’accumulant, finit par arrêter leur multiplication.

Aux moisissures qui dégradent le pétrole, il faut donc associer des bactéries qui se nourriront de leurs déchets et qui leur éviteront d’être empoisonnées par eux.

Le choix de ces microorganismes complémentaires est un art et une science en plein développement.

Ici même au Québec, des chercheurs universitaires ont acquis une expérience inestimable. C’est grâce à leur talent qu’une ville dévastée comme Lac-Mégantic symbolisera dans quelques années, le triomphe de la vie sur la désolation.

Références :
Des champignons qui se nourrissent de pétrole
GENOREM: How willows decontaminate soils

Sur le même sujet : Le jambon de pétrole

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le jambon de pétrole

Publié le 5 août 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

Pendant des décennies, un litre d’essence importé du Moyen-Orient coûtait moins cher qu’un litre d’eau embouteillée localement.

En 1958, dans un restaurant marseillais, le microbiologiste Jacques-Charles Senez rencontre son patron, Alfred Champagnat, directeur scientifique de la filiale française de British Petroleum.

Le microbiologiste vient d’avoir une idée géniale. Dans le but de trouver un nouveau débouché pour le pétrole bon marché et abondant de la compagnie, il suggère à son patron de transformer cette ressource en protéines et ainsi combattre la faim dans le monde.

Étonné, le directeur scientifique demande : « Et tu vois ça comment ? ». Le chercheur répond : « Les levures sont des poches d’enzymes. Trouvons celles qui ont ce qu’il faut pour se nourrir et se multiplier à partir du pétrole : il nous suffira de recueillir les levures et de les laver. Et comme leurs enzymes sont toujours des protéines, celles-ci nourriront les affamés.»

En trois ans, BP isole des souches de levures et fait construire de gigantesques fermenteurs remplis de produits de raffinerie. Avec une tonne d’hydrocarbures, on obtient une tonne de levures, contenant jusqu’à 60% de protéines.

Après des tests d’innocuité concluants, on donne cette poudre à des porcs à la place de la moulée. Puis le directeur scientifique français apporte à ses grands patrons londoniens deux jambons : l’un au grain, l’autre aux protéines de pétrole. Ceux-ci ne parviennent pas à faire la différence.

Le jambon de pétrole est alors jugé digne de la gastronomie anglaise, aux côtés des chefs-d’œuvre que sont la Soupe de têtes de poisson à la cerise, le Potage de lichen écossais flambé, ou la célèbre Tourte de rognons et de sabots de bœuf.

Le feu vert est donné. En 1968, on construit près de Fos-sur-Mer, dans le midi de la France, une usine pilote capable de produire 16 000 tonnes de protéines de pétrole par an. Convaincu du potentiel économique énorme de l’entreprise, l’État français assure la protection militaire des lieux. Afin d’en interdire l’accès et d’en faciliter la protection, l’usine est construite sur un bras qui s’avance sur la Méditerranée.

Mais le choc pétrolier de 1973 plombe la rentabilité de l’entreprise. Quelques années plus tard, BP arrête son programme.

Référence : La manne pétrolière

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Lac-Mégantic : le silence étrange du sénateur Boisvenu

Publié le 3 août 2013 | Temps de lecture : 6 minutes


 
Depuis l’assassinat de sa fille Julie, le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu s’est fait le défenseur des victimes. Pendant des années, cet apôtre de la vengeance a utilisé toutes les tribunes à sa disposition pour réclamer des peines toujours plus sévères, allant même jusqu’à souhaiter publiquement qu’on laisse à chaque assassin une corde disponible dans sa cellule pour qu’il se pende, s’il le désire.

Le sénateur Boisvenu est membre du Comité sénatorial permanent des Transports et des Communications. À ce titre, il a adopté article par article, l’encadrement législatif du transport ferroviaire au pays. De plus, en tant qu’homme politique, il a défendu bec et ongles les politiques de dérèglementation du gouvernement Harper, politiques responsables de la tragédie de Lac-Mégantic.

Évidemment, il existe une grande différence entre un meurtre froidement exécuté et un accident involontaire. Mais jusqu’ici, le degré de responsabilité du tueur n’a jamais intéressé M. Boisvenu; en présence d’un homicide, qu’il soit volontaire ou non, le sénateur réclamait vengeance dans tous les cas.

Puisqu’un homicide se définit comme l’action de tuer un être humain, la tragédie de Lac-Mégantic s’est soldée, entre autres, par l’homicide de 47 personnes, toutes aussi attachées à la vie que sa petite Julie.

On aurait pu imaginer le sénateur Bienvenu réclamant l’emprisonnement à vie des dirigeants de la MMA et la saisie de leurs actifs. Il aurait pu réclamer la démission du ministre des Transports de l’époque ou de celle du gouvernement Harper, responsable par son laxisme de cette tragédie humaine.

Celui qui n’hésitait pas à pointer un doigt accusateur contre la Commission des libérations conditionnelles (qui avait remis en liberté l’assassin de sa fille), s’est transformé aujourd’hui en une limace qui glisse silencieusement dans l’ombre de ce gouvernement qui l’a utilisé comme un pion pour promouvoir son idéologie.

Références :
À chaque assassin sa corde?
Délibérations du Comité sénatorial permanent des Transports et des communications
Le sénateur Boisvenu, apôtre de la vengeance
Le sénateur Boisvenu retire ses propos controversés sur l’option du suicide donnée aux assassins

Entete_Boisvenu
Bonjour effectivement je garde silence. Je me remets lentement d’une crise médiatique qui a touché ma vie privée et ma santé cette année. Avoir été présent, j’aurais été critiqué. Ne pas l’être, je le suis quand même. Donc, d’une manière ou d’une autre, on m’aurait critiqué.

Ayant perdu deux filles dans des circonstances dramatiques aussi, je comprends la douleur des familles et mes prières quotidiennes sont avec elles.

Je saurai être près d’elles quand les caméras s’en seront éloignées.

Merci de me publier sur votre blogue.

Pierre-Hugues Boisvenu
Estrien d’adoption et de cœur,
Sénateur canadien

Entete_Boisvenu_2
Jean-Pierre,

Je n’avais pas lu encore votre blog quand je vous ai envoyé mon commentaire par courriel.

Après l’avoir lu, je constate votre ignorance de la chose politique et surtout votre mauvaise foi.

Comment pouvez-vous me traiter d’apôtre de la vengeance ? Sans doute parce je suis un conservateur convaincu. Comment pouvez-vous affirmer que je ne peux faire la différence entre un meurtre prémédité et un homicide involontaire ?

La preuve de votre ignorance: aucune commission de libération conditionnelle a libéré l’assassin de ma fille….il a été libéré par le directeur de la prison provinciale de Gaspé.

Je vous demande, si vous avez 5 onces d’honnêteté intellectuelle de retirer ce texte de votre blog.

Merci.

Pierre-Hugues Boisvenu
 
Réponse_JPM
 
Le rôle du gouvernement fédéral est, entre autres, de protéger la population canadienne contre ceux qui violent l’ordre public.

Lorsqu’un train fou tue 47 personnes, déverse 1,7 million de litres de pétrole brut, pollue une rivière qui constitue la principale source d’eau potable de plusieurs municipalités riveraines, et cause des dommages estimés entre 500 millions$ et un milliard$, cela s’appelle troubler l’ordre public.

Ce n’est pas vrai que nous, contribuables québécois, allons payer plus de 500 millions$ pour une catastrophe qui ne serait pas survenue si votre gouvernement s’était acquitté correctement de sa responsabilité de garantir la sécurité du transport ferroviaire.

Monsieur le Sénateur, je vous accuse publiquement, vous et vos complices, de nous avoir trahi. La population canadienne a élu le gouvernement Harper croyant que ce gouvernement la protégerait.

Au contraire, il a préféré dérèglementer l’industrie ferroviaire et remettre notre sécurité entre les mains d’aventuriers. Avec, comme résultats, 47 morts et la pire catastrophe environnementale de l’histoire du Canada.

Laissez-moi vous dire qu’il faudra plus que vos prières quotidiennes pour vous faire pardonner.

Le gouvernement Harper est, après la MMA, responsable de ce désastre. C’est à lui de payer la totalité des frais reliés à cette catastrophe, et non le minable 60 millions$ qu’il a annoncé afin d’aider à la reconstruction de la ville.

Au XIXe siècle, les compagnies minières n’hésitaient pas à risquer la vie de leurs travailleurs : en cas d’effondrement ou d’explosion, on se contentait d’envoyer des couronnes de fleurs mortuaires aux familles des victimes. De nos jours, le gouvernement Harper fait pareil avec nous.

Tant que ce sera plus économique pour lui de s’aplatir devant les compagnies de broche-à-foin qui mettent nos vies en péril — quitte à nous donner quelques cacahouètes en cas de problème — il poursuivra son aveuglement bienveillant à leur égard.

La seule manière de nous assurer que votre gouvernement prendra ses responsabilités à l’avenir, c’est que la tragédie de Lac-Mégantic lui coûte cher.

Le gouvernement fédéral n’a pas payé un sou des 421 millions$ qu’a couté la crise du verglas : cette fois-ci, il devra payer la totalité des sommes impliquées dans le désastre dont il est responsable et récupérer ce qu’il peut des compagnies imputables au premier degré.

Si vous pensez que le Québec acceptera le passage sur son territoire de matières dangereuses par train ou par pipeline à destination d’autres provinces, tout en assumant le prix des catastrophes éventuelles que votre laxisme aura causées, vous nous prenez vraiment pour des imbéciles.

47 morts, ça suffit !

Jean-Pierre Martel, blogueur

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