L’aide humanitaire à Gaza : l’hypocrisie du Canada

Publié le 31 janvier 2024 | Temps de lecture : 6 minutes


 
Les allégations israéliennes contre l’Onu

Vendredi dernier, les dirigeants israéliens ont accusé une agence de l’Onu (l’UNRWA) de compter des terroristes parmi son personnel.

Le jour même, onze pays occidentaux se sont empressés de suspendre leur contribution à cette agence : les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Finlande, l’Autriche, la Roumanie, l’Italie, le Japon et l’Australie.

Pour compenser, le ministre canadien du Développement international annonce aujourd’hui que son ministère versera 40 millions$ à des organismes qui prendront, dit-il, la relève de l’UNRWA :

« Nous accordons un financement d’urgence supplémentaire pour que nos partenaires fiables et expérimentés du secteur humanitaire puissent continuer à veiller à ce que ce financement vienne en aide aux personnes plus vulnérables lorsqu’elles en ont besoin.»

L’UNRWA

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a été créée en 1949 à la suite de l’épuration ethnique à l’origine de la création d’Israël et après les déplacements de la population palestinienne occasionnés par le conflit arabo-israélien qui en a résulté.

L’agence offre ses services partout où se trouvent des réfugiés palestiniens au Proche-Orient.

Même si des organismes onusiens ont été créés pour pallier d’autres crises humanitaires, l’UNRWA est le seul qui s’occupe des réfugiés palestiniens.

Voilà pourquoi une vingtaine d’ONG — dont le Conseil norvégien pour les réfugiés, Oxfam et Save the Children — ont affirmé qu’il n’y a pas de solution de remplacement à l’UNRWA.

Le but de cette agence est de répondre aux besoins essentiels des Palestiniens en matière de santé, d’éducation, d’aide humanitaire et de services sociaux.

C’est ainsi qu’elle prend en charge la scolarité de plus de 540 000 enfants palestiniens au sein de ses écoles, tout en supervisant environ soixante camps de réfugiés (dont 19 en Cisjordanie et 8 dans la bande de Gaza).

Entre le 21 octobre 2023 et le 24 janvier 2024, l’Agence a distribué aux Gazaouis treize tonnes de farine, pour 6,2 millions$ de médicaments et de fournitures médicales, et 19 millions de litres d’eau.

Sur les 30 000 employés de l’Agence, 13 000 opèrent dans l’une ou l’autre de ses trois-cents installations situées dans la bande de Gaza. Ils y œuvrent comme enseignants, médecins, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants, travailleurs sociaux et gestionnaires.

À 99 %, ces employés-là sont des Gazaouis : personne n’est plus motivé qu’eux pour aider leur propre peuple. À preuve : ils continuent d’accomplir leurs tâches en dépit du fait que 152 d’entre eux ont été tués jusqu’ici au cours de la riposte israélienne.

En supposant que les partenaires fiables dont parle le ministre recrutent d’ici peu les milliers de personnes courageuses qui voudront, sous les bombes, prendre la relève de l’UNRWA, jamais le gouvernement de Gaza (le Hamas) n’acceptera que des ONG occidentales, truffées d’espions à la solde des États-Unis, opèrent sur son sol en pleine guerre.

La solution du ministre est d’une telle stupidité qu’on se demande sur quelle planète vit le gouvernement canadien.

Conclusion

L’affrontement actuel entre le Hamas et Israël est non seulement un conflit armé; c’est aussi une guerre de propagande.

Depuis des années, l’Onu condamne la colonisation illégale de la Palestine par Israël. Même les États-Unis sont de cet avis. Pour se venger, Israël tente de discréditer l’Onu.

Pour l’instant, les allégations d’Israël semblent être vraies puisque l’UNRWA a, sur-le-champ, congédié elle-même presque tous les employés pointés du doigt par Israël.

Toutefois, on ne doit pas oublier que ces accusations concernent un millième du personnel de l’UNRWA dans la bande de Gaza.

Il y a deux jours, en éditorial, le quotidien Le Monde concluait :

« Les actes d’une dizaine d’employés ne doivent pas être instrumentalisés contre une agence tout entière, dont l’action est aujourd’hui indispensable pour éviter une catastrophe encore plus grande.»

L’empressement du Canada à couper les vivres à l’UNRWA est indécent. Alors que l’État d’Israël est accusé par l’Onu de punir tout le peuple palestinien pour des actes commis par le Hamas, le Canada fait pareil; il coupe son financement à l’UNRWA et punit ainsi les centaines de milliers de ses bénéficiaires.

Intrinsèquement, la décision d’Ottawa est déjà gênante. Défendre cette décision en prétendant que l’aide du Canada à l’égard des Palestiniens est maintenue, mais sera simplement acheminée autrement, est typique de l’hypocrisie d’Ottawa : cela n’arrivera pas.

Références :
Gaza : l’ONU mise en cause mais indispensable
Gaza: qu’est ce que l’UNRWA, cette agence de l’One mise en cause par Israël
Le Canada versera 40 millions $ à d’autres ONG que l’UNRWA pour aider à Gaza
Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
Pourquoi l’UNRWA, l’agence d’aide humanitaire à Gaza, est au cœur d’une polémique ?
Qu’est-ce que l’UNRWA, à laquelle plusieurs pays ont suspendu leurs versements ?
What we know about Israel’s allegations against UN staffers in Gaza

Parus depuis :
Pays-Bas : un tribunal suspend la livraison de pièces de F-35 à Israël (2024-02-12)
Israël bloque au port d’Ashdod de l’aide alimentaire destinée à Gaza (2024-02-15)
Which countries are still funding UNRWA amid Israel’s war on Gaza? (2024-02-17)
Nicaragua drags Germany to ICJ for ‘facilitating Israel’s genocide’ in Gaza (2024-03-02)
Une coalition poursuit Ottawa pour faire cesser ses exportations militaires à Israël (2024-03-05)
Sept travailleurs humanitaires tués :Israël dénoncé de toutes parts (2024-04-02)
Dans les archives de l’UNRWA, le récit intime des réfugiés palestiniens, de la Nakba à aujourd’hui (2024-08-19)

Complément de lecture :
« Je vais vous parler de notre vie sous la tente, et de celle des milliers de gens qui nous entourent » (2024-06-10)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Au centre du boulevard Robert-Bourassa

Publié le 28 janvier 2024 | Temps de lecture : 2 minutes







Le boulevard Robert-Bourassa sépare trois quartiers de Montréal; le Quartier international et la Cité du Multimédia à l’est, et Griffintown à l’ouest.

Juste avant de se poursuivre au sud sous le nom d’autoroute Bonaventure, le terreplein du boulevard s’élargit pour donner naissance à un parc urbain allongé. Celui-ci est agrémenté de chaises longues, de sculptures et d’aires de jeu.

Du sud au nord, on y trouve notamment Source (2017) de l’artiste catalan Jaume Plensa (1re photo) et Dendrites (2017), une sculpture en deux parties du Montréalais Michel de Broin (5e et 6e photos).

Détails techniques : Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet + objectif M.Zuiko 12 mm F/2,0 (1re et 5e photos) ou Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet + objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos), + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C d’Hoya
1re photo : 1/100 sec. — F/5,6 — ISO 160 — 12 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 34 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 29 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/8,0 — ISO 1000 — 12 mm
6e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 28 mm
7e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La prise en charge du patient Trump par le vétérinaire Trudeau

Publié le 26 janvier 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

L’Équipe Canada

En novembre prochain, Donald Trump pourrait de nouveau être élu président des États-Unis.

Face aux inquiétudes exprimées à ce sujet, Justin Trudeau se montre rassurant : « M. Trump représente une certaine… euh… incertitude. On ne sait pas exactement ce qu’il va amener. Mais comme on a su le faire [lors de la renégociation de l’Aléna], on a su bien gérer M. Trump en défendant les intérêts canadiens et en démontrant qu’on peut créer de la croissance économique des deux côtés de la frontière.»

Le premier ministre annonce donc la création d’une ‘Équipe Canada’ qui sera composée principalement de ministres et de fonctionnaires qui ont joué un rôle important dans la renégociation de l’accord de libre-échange avec les États-Unis.

Puisque tous les gains de cette nouvelle mouture (l’ACEUM), en comparaison avec l’ancienne (l’ALÉNA), ont été à l’avantage des États-Unis, les négociateurs canadiens ont bien tenté de faire passer leur défaite pour une victoire : « Ç’aurait pu être pire.»

Ce qui, à mes oreilles, ne sonne pas comme un triomphe. On dirait plutôt un échec… pas si pire… dans le fond.

Le problème

Sur toutes les tribunes, Donald Trump ne cache pas son intention d’abattre son bras vengeur sur ses ennemis.

Pendant ce temps, Justin Trudeau fanfaronne en se présentant comme celui qui sait comment ‘dégriffer’ Donald Trump.

C’est la dernière chose à dire.

Tout le monde sait que Donald Trump déteste Justin Trudeau; à titre de coq du poulailler nord-américain, le magnat immobilier le déteste personnellement. Et en retour, Trudeau méprise l’ancien président américain.

Nous faire croire qu’il est le mieux placé pour pallier l’incertitude trumpienne demande un acte de foi que partagent de moins en moins de Canadiens.

En dépit de ses qualités personnelles, Justin Trudeau n’est plus l’homme de la situation.

Une obligation de réserve

Un des tout premiers devoirs d’un premier ministre canadien, c’est de bien s’entendre avec son vis-à-vis américain puisque son pays est notre principal marché d’exportation.

À l’interne, le Canada peut se distinguer de son puissant voisin par ses mesures sociales, ses lois limitant la possession d’armes, etc.

Le prix de cette indépendance, c’est notre soumission totale aux positions américaines sur la scène internationale. En d’autres mots, sur les tribunes desquelles s’adresse le premier ministre du Canada, celui-ci doit être le perroquet du président américain.

On ne lui demande pas de penser ce qu’il dit, mais simplement de dire la même chose… à voix basse si cela le gène. Il est payé pour ça.

D’ici les élections présidentielles américaines (prévues pour novembre prochain), le premier ministre canadien aurait intérêt à présenter des offrandes au Ciel pour que Donald Trump soit soudainement frappé d’amnésie.

Sinon, il risque de regretter l’imprudence de ses fanfaronnades…

Références :
Donald Trump représente une «certaine incertitude» pour le Canada, dit Trudeau
Enjeux agricoles : « La pilule d’avoir servi de monnaie d’échange n’est pas passée »
La Barbade dit adieu à la couronne britannique et devient une république
Une « Équipe Canada » renouvelée pour préparer le pays en vue des élections américaines

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Droit international et géopolitique (première partie)

Publié le 23 janvier 2024 | Temps de lecture : 5 minutes


Plan :
• 1re partie : Assises et instances (ce texte-ci)
• 2e partie  : Impact du droit international
• 3e partie  : L’exemple du droit à la légitime défense
• 4e partie  : Le droit à l’indépendance – Crimée vs Taïwan
• 5e partie  : Les mandats d’arrestation de la CPI

Assises du droit international

Le droit international s’appuie sur deux choses; le droit coutumier et le droit écrit.

Le droit coutumier est un droit fondé sur la coutume.

Pour prouver qu’une norme relève du droit coutumier, il faut démontrer, selon Wikipédia, qu’elle reflète la pratique normale et continue des États et qu’il existe, au sein de la communauté internationale, la conviction qu’une telle pratique est requise par le droit.

C’est dans la mesure où le droit écrit n’apporte pas de réponse claire aux cas qui leur sont soumis que les tribunaux internationaux peuvent invoquer le droit coutumier pour rendre leurs décisions.

De son côté, le droit écrit se compose des traités, conventions et accords internationaux. Les multiples résolutions de l’Onu font également partie de ce droit.

Chaque fois que les pays s’entendent par écrit pour interdire des pratiques étatiques (la torture, par exemple), cette entente écrite agrandit la portée du droit international.

Pour faire respecter le droit international, on compte deux tribunaux : la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice.

La Cour pénale internationale (CPI)

Jusqu’à la création de cette cour, les responsables de crimes de guerre étaient jugés à l’issue du conflit par des tribunaux temporaires mis sur pied par les vainqueurs.

Étendue de l’autorité de la Cour pénale internationale

La CPI est née en 2002 de la ratification d’un traité appelé Statut de Rome. Contrairement à la Cour internationale de justice, la CPI est un tribunal indépendant de l’Onu; elle est financée par les pays signataires de ce traité.

À l’instar du Tribunal de Nuremberg, la CPI juge des personnes et non des États. Seuls des dirigeants politiques ou militaires sont sommés d’y comparaitre.

Et pour les y forcer, la CPI peut émettre des mandats d’arrestation. Mais ceux-ci ne sont respectés que par les pays signataires du Statut de Rome.

Pour être inculpé, l’accusé doit remplir l’une ou l’autre des conditions suivantes :
• être citoyen d’un État qui a ratifié le traité, ou
• avoir commis son crime sur le territoire d’un État membre, ou
• avoir été référé par le Conseil de sécurité de l’Onu (où les États-Unis et la Russie ont droit de véto).

Seuls quatre délits peuvent y être sanctionnés :
• les crimes de guerre,
• les crimes contre l’Humanité,
• les génocides et
• les agressions militaires.

Le but est d’empêcher l’impunité des auteurs de ces crimes et de dissuader la répétition de leurs actes par d’autres.

Les deux plus importants crimes de guerre de toute l’histoire de l’Humanité ont été commis par les États-Unis à Hiroshima et à Nagasaki. Puisque le but de ces deux bombardements était de tuer le maximum de civils japonais.

Mais ces deux crimes de guerre n’ont jamais été sanctionnés par la CPI parce qu’antérieurs à sa création.

De plus, la CPI fonctionne sur le principe de la complémentarité. Si un État signataire s’acquitte de sa responsabilité de punir lui-même ses ressortissants coupables de crimes de guerre, la CPI ne s’en mêle pas.

La Cour internationale de justice (CIJ)

Née au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la CIJ est le tribunal officiel de l’Onu. Son rôle est double.

Premièrement, la CIJ possède le pouvoir de trancher juridiquement les conflits entre des États à la condition que la plainte soit portée par un pays qui a accepté de se soumettre à son autorité (même si ce pays n’est pas directement concerné par le conflit en question).

Celle de l’Afrique du Sud contre Israël (relative au conflit en Palestine) en est un exemple.

Et deuxièmement, le rôle de la CIJ est d’émettre des avis à la demande des instances de l’Onu afin de préciser des règles du droit international.

La CIJ ne juge pas des personnes. Elle s’adresse aux États (ou aux entités étatiques comme l’Autorité palestinienne). Son but est de régler pacifiquement des différends internationaux par le moyen, entre autres, de la négociation, de la médiation, de la conciliation, et de l’arbitrage.

Puisque son autorité n’est que morale, elle ne possède aucun moyen de forcer un pays de se soumettre à ses décisions.

À l’exclusion des avis juridiques qu’elle émet (et qui sont des éclaircissements bienvenus du droit international), le rôle positif de la CIJ est limité à la résolution diplomatique de conflits entre de petits pays lorsque l’un d’eux est accusé devant la CIJ.

À suivre…

Références :
Cour internationale de justice, Cour pénale internationale… comment fonctionne la justice internationale ?
Cour internationale de justice
Cour pénale internationale
Droit international coutumier
Procès de Nuremberg

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le cout environnemental de la guerre

Publié le 20 janvier 2024 | Temps de lecture : 7 minutes


 
Introduction

Les guerres sont principalement des catastrophes humaines au cours desquels un grand nombre de personnes perdent la vie ou deviennent handicapées, physiquement ou moralement, pour le reste de leur vie.

Mais un des aspects dont on parle insuffisamment est le cout environnemental des conflits armés.

Les destructions matérielles

En Syrie

Trois ans après le début de la guerre en Syrie, 791 000 logements avaient été détruits dans ce pays, dont 58 % des habitations d’Alep, la ville la plus peuplée du pays à l’époque.

De nos jours, on estime que 98 % de l’économie syrienne a été détruite par cette guerre, du site d’extraction pétrolière à la petite boulangerie de quartier.

En Ukraine

Avant l’invasion russe du 24 février 2022, l’Ukraine était déjà le deuxième pays le plus pauvre d’Europe (après la Moldavie).

Au cours de la première année du conflit, le pays a enregistré une chute d’environ trente pour cent de son PIB.

De nos jours, l’État ukrainien vit sous le respirateur artificiel de l’Occident. Sans les sommes qui lui sont versées, Kyiv serait incapable de payer la solde des soldats, les salaires des professeurs, des médecins, des fonctionnaires, de même que la pension des retraités.

Dans la bande de Gaza

Il y a dix jours, entre 48 et 60 % de tous les bâtiments de la bande de Gaza avaient été endommagés ou détruits par les bombardements israéliens.

Cela comprend 70 % des écoles et lycées. De plus, 23 des 36 hôpitaux gazaouis ne sont plus en fonction.

Au cours des deux premiers mois de cette guerre, la riposte israélienne a généré 281 000 tonnes de CO₂, soit l’équivalent de la combustion de plus de 150 000 tonnes de charbon.

De leur côté, les missiles du Hamas tirés sur Israël ont généré 713 tonnes de CO₂, soit l’équivalent de la combustion de 300 tonnes de charbon.

Cette différence reflète le déséquilibre des forces en présence.

Un peu plus de la moitié de l’empreinte environnementale de la riposte israélienne vient… des États-Unis; l’appui inconditionnel de Washington a signifié, concrètement, le transport par cargo de 10 000 de tonnes de matériel militaire américain vers Israël.

Cela compte pour 133 650 des 281 315 tonnes de CO₂ de la riposte israélienne.

L’autre moitié, c’est l’essence brulée par les bombardiers, les chars d’assaut, et les véhicules de transport des soldats israéliens. Ce sont également les émissions de gaz à effet de serre généré par la fabrication et l’explosion des missiles utilisés.

De manière générale

Dans leurs engagements climatiques, les pays ne chiffrent jamais l’empreinte environnementale de leurs aventures guerrières à l’Étranger. Par exemple, les bombardements ‘humanitaires’ (sic) du Canada en Syrie n’ont jamais été comptabilisés dans le bilan carbone de notre pays.

En 2022, les bombardements américains au Moyen-Orient contre les infrastructures pétrolières de DAECH ont généré plus de gaz à effet de serre que les émissions totales de 150 pays.

Selon certaines estimations, l’empreinte carbone de la protection militaire américaine dont bénéficient les pays producteurs de pétrole au Moyen-Orient équivaut au cinquième de l’empreinte carbone de tout le pétrole qu’ils produisent.

C’est comme si les États-Unis utilisaient 20 % de tout le pétrole pompé au Moyen-Orient pour protéger les pays producteurs dans cette partie du monde.

À travers le monde, les forces armées produisent un peu moins de 5,5 % des gaz à effet de serre de la planète, soit presque autant que le bilan carbone combiné du transport aérien de passagers (2,9 %) et du transport maritime des marchandises (3 %).

La reconstruction éventuelle

En décembre dernier, l’Ukraine estimait à 150 milliards de dollars US le montant des dommages matériels subis par le pays.

En Syrie, on estime que la reconstruction du pays couterait entre 100 et 200 milliards de dollars. Dans la mesure où l’Occident a perdu la guerre contre le régime syrien, il est hors de question pour nos pays de réparer ce qu’ils ont détruit.

Dans la bande de Gaza, la reconstruction des 500 km du métro de Gaza — ce réseau de tunnels souterrains servant autant à des fins militaires qu’à l’importation clandestine d’objets de première nécessité — génèrera 176 000 tonnes de gaz à effet de serre.

De manière générale, la reconstruction des cent-mille édifices endommagés de la bande de Gaza génèrerait l’équivalent de trente-millions de tonnes de CO₂. C’est environ 40 % des GES produits annuellement par le Québec, selon les plus récentes données disponibles (soit celles de 2021).

Conclusion

La production d’armements nécessite le recours à des ressources matérielles importantes.

Il faut creuser le sol pour y extraire des métaux qui seront fondus à haute température en lingots. Puis il faut laminer ces lingots pour créer, entre autres, les carcasses de bombardiers et des cartouches d’obus ou de missiles.

Sans parler de l’extraction extrêmement polluante des métaux stratégiques nécessaires à la fabrication des circuits électroniques qui rendront ‘intelligentes’ les armes utilisées.

Malheureusement, aucune bombe n’est recyclable. Aucune poudre à canon n’est biologique. Aucun bombardier, aucun char d’assaut et aucun missile n’est alimenté par une source d’énergie renouvelable.

Bref, la guerre est polluante et quand on y recourt, on crée des ruines qu’il faut déblayer et qu’il faut habituellement remplacer. Ce qui exige de nouvelles ressources.

Bref, la guerre est non seulement une boucherie, c’est aussi un désastre environnemental d’origine humaine.

Si on veut sauver la planète, il faudra responsabiliser les va-t-en-guerre, les médias qui propagent leur idéologie haineuse, et les niais qui les applaudissent.

Il arrive que la guerre soit nécessaire. Mais c’est rarement le cas; sur la quarantaine de guerres régionales ou mondiales survenues au XXe siècle, on peut compter sur les doigts d’une main, les conflits armés dont c’était le cas. Les autres n’ont servi qu’à répandre le malheur, qu’à perpétuer les haines, et à polluer l’environnement.

Références :
A Multitemporal Snapshot of Greenhouse Gas Emissions from the Israel-Gaza Conflict
Après un an de guerre en Ukraine, une économie de la résilience
Cinq éléments qui influenceront la guerre en Ukraine en 2024
COP27 : le fret maritime est l’un des plus grands émetteurs de CO2, et il tarde à changer de cap
‘Elephant in the room’: The US military’s devastating carbon footprint
Emissions from Israel’s war in Gaza have ‘immense’ effect on climate catastrophe
Impact climatique du transport aérien
Interventions militaires des États-Unis dans le monde
Léger rebond des GES au Québec en 2021 par rapport à l’année précédente
L’énorme coût environnemental de la guerre en Ukraine
L’impact de 100 jours de guerre entre Israël et le Hamas, en chiffres et en cartes
Liste des guerres du XXe siècle
The numbers that reveal the extent of the destruction in Gaza

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pouvoir d’achat : BRICS vs G7

Publié le 7 janvier 2024 | Temps de lecture : 0 minutes


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Réveillon du Jour de l’An au centre-ville

Publié le 4 janvier 2024 | Temps de lecture : 2 minutes


Avant-propos : Le ‘réveillon du Jour de l’An’ et le ‘réveillon de la Saint-Sylvestre’ sont synonymes.

Contrairement au réveillon de Noël qui a lieu la veille de Noël, le réveillon de la Saint-Sylvestre se déroule le soir même de la Saint-Sylvestre, soit le 31 décembre.

Pendant des siècles, sous l’influence de l’Église chrétienne de Rome, on prit l’habitude de nommer les jours, non pas en fonction de la date, mais selon le nom du saint auquel ce jour était dédié.

C’est ainsi que le 31 décembre était la Saint-Sylvestre en l’honneur de Sylvestre Ier (pape de 314 à 335).

D’habitude, je passe le réveillon du Jour de l’An à écouter les émissions humoristiques qui passent en revue les faits saillants de l’année écoulée en les parodiant.

Mais cette année, j’ai fait autrement.

Après avoir programmé l’enregistrement des émissions les plus populaires ce soir-là, je suis allé faire un tour au centre-ville pour en rapporter les images qui suivent.








Cliquez sur une image pour l’agrandir

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif PanLeica 8-18mm (sans filtre)
1re photo : 1/60 sec. — F/3,0 — ISO 1600 — 9 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,9 — ISO 4000 — 9 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 8 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/3,3 — ISO 6400 — 11 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/3,1 — ISO 4000 — 10 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/3,4 — ISO 800 — 13 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/3,9 — ISO 5000 — 17 mm
8e  photo : 1/60 sec. — F/4,0 — ISO 6400 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vœux du Nouvel An

Publié le 1 janvier 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtre bleu FS KB20 + filtre FS VertX1a + filtre Lee No 354 (Special Steel Blue). Balance des blancs automatique. Police de caractères : Fournier MT Small Caps & Old Style.

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Écrit par Jean-Pierre Martel