L’Omicron : l’expérience sud-africaine

31 décembre 2021

L’Omicron fut détecté en Afrique du Sud aux environs du 10 novembre 2021.

Très tôt, on connut l’essentiel de ce qu’on devait savoir à son sujet.

En résumé, il est beaucoup plus contagieux que le variant Delta. Il échappe partiellement à la protection conférée par les vaccins (conçus spécifiquement contre le Covid-19 ‘classique’); vacciné ou non, on peut l’attraper, mais plus brièvement et moins sévèrement si on est vacciné.

Les deux seules propriétés importantes qu’on ignorait encore, c’est son pouvoir immunisant et sa virulence.

Protège-t-il les personnes atteintes de toute infection ultérieure par le Covid-19 ? On l’ignore toujours.

Est-il dangereux ? Oui, quelques personnes en sont mortes. Mais est-il plus mortel que les autres membres de la famille covidienne ? C’est à cette question que l’expérience sud-africaine permet de répondre.


 
Dans ce pays de 60,4 millions d’habitants qu’est l’Afrique du Sud, la vague provoquée par l’Omicron correspond à un tsunami aussi brutal que bref.

Le nombre cumulatif de cas de Covid-19 est passé de 2,9 millions le 10 novembre à 3,4 millions hier. Ce qui correspond officiellement à 504 226 cas en 50 jours, soit en moyenne dix-mille cas par jour.

Le sommet de la contagion a été atteint le 12 décembre 2021 (avec ses 37 875 cas). Mais depuis, la contamination a chuté.

En somme, à peine un mois après son apparition, le tsunami de l’Omicron a commencé à perdre de sa force.

Au cours de son passage, a-t-il fait des ravages ?


 
Entre le 10 novembre et hier, le nombre cumulatif de morts du Covid-19 dans ce pays est passé de 89 435 à 91 061, soit 1 626 de plus en 50 jours. C’est une moyenne quotidienne de 33 décès.

C’est infiniment moins qu’au cours des vagues précédentes.

Rapporté à la taille de la population du Québec, cela correspond à 4,6 décès par jour. Au cours de la même période, il y a eu au Québec 164 décès en 48 jours, soit une moyenne de 3,4 par jour.

Toutefois, il faut se rappeler que la population d’Afrique du Sud est plus jeune que celle du Québec; l’âge médian y est de 28 ans.

De plus, le tsunami de l’Omicron a frappé ce pays au cours de la saison estivale puisque les saisons y sont inversées par rapport à nous.

Et finalement, le taux de double-vaccination y est de 26,6 %, compensé par une immunité acquise à la dure avec le variant Delta (qui y a fait des ravages en juillet et aout 2021).

Compte tenu de cela, dans quelle mesure l’expérience sud-africaine est-elle pertinente au Québec ?

On peut anticiper une augmentation très importante des cas en raison de l’extrême contagiosité de l’Omicron.

Déjà, du 11 au 28 décembre 2021, le nombre quotidien de cas au Québec est passé de 1 690 à 11 762, officiellement. Dans les faits, c’est certainement beaucoup plus en raison des délais excessifs à obtenir un rendez-vous de dépistage.

Au cours de cette période, la proportion des cas causés par l’Omicron passait d’environ 20 % à 92,6 %.

Puisque l’infection à l’Omicron provoque souvent des symptômes légers chez le vacciné qui ne durent que trois ou quatre jours, une partie de ceux qui réussissent à obtenir un rendez-vous y renoncent le temps venu. Ce qui fait qu’ils ne sont jamais officiellement comptabilisés comme des cas.

Au cours des semaines qui viennent, l’augmentation des hospitalisations devrait être moindre qu’anticipée puisque la contamination massive (et voulue) du personnel des hôpitaux québécois devrait servir de repoussoir à une bonne partie de la population qui, autrement, s’y présenterait.

Contrairement au nombre de cas, on peut se fier au nombre actuel des admissions aux soins intensifs. Du 11 au 28 décembre, elles sont passées de 68 à 122. À la même date l’an dernier, on en comptait 148.

L’Omicron déferle sur le Québec depuis trop peu de temps pour qu’on ait la certitude de sa responsabilité à ce sujet. D’autant plus que l’expérience de pays comme l’Afrique du Sud, le Danemark et la Grande-Bretagne — où l’infection à l’Omicron a été beaucoup moins sévère qu’avec le variant Delta — porte à croire que cette augmentation pourrait s’expliquer autrement.

Par exemple, il suffirait que le nombre véritable de cas au Québec soit beaucoup plus élevé que celui compilé par les centres de dépistage — une hypothèse que personne ne peut exclure — pour que l’augmentation du nombre de contaminés au Delta, en nombres absolus, soit responsable de l’augmentation actuelle du nombre de personnes admises aux soins intensifs.

Puisque l’admission aux soins intensifs est le passage obligé entre la simple hospitalisation et le décès, si l’Omicron provoque moins de décès, il provoque nécessairement moins d’admissions aux soins intensifs. Donc ce n’est pas lui la cause de l’augmentation observée depuis la mi-décembre.

D’ici peu, l’Omicron aura complètement remplacé le variant Delta. Au mois de janvier 2022, on doit s’attendre à :
• une augmentation très importante des cas,
• une augmentation du nombre des hospitalisations de courte durée,
• une diminution probable des admissions aux soins intensifs, et
• une diminution marquée des décès.

Références :
Covid-19 in South Africa
Le variant Omicron : ce qu’on a appris depuis trois semaines
Que sait-on des hospitalisations causées par Omicron?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : durée de la quarantaine

30 décembre 2021

Le premier de ce mois-ci, le New England Journal of Medicine publiait les résultats d’une étude américaine effectuée auprès de 173 personnes atteintes du Covid-19.

En mesurant la quantité de virus présents dans 19 941 échantillons prélevés dans leur bouche, leur gorge et leur nez, on a étudié l’évolution de leur charge virale.

Puisque les gouttelettes respiratoires émises par les personnes infectées proviennent de la fragmentation du liquide qui baigne leurs voies respiratoires supérieures, plus les virus y sont concentrés, plus leurs gouttelettes en contiennent, et plus ces personnes sont contagieuses.

Contrairement à l’idée généralement admise, il n’existe pas de temps contact avec une personne contagieuse qui soit sécuritaire et au-delà duquel il faudrait se placer en quarantaine.

À l’époque où ces mesures ont été effectuées (du 28 novembre 2020 au 11 aout 2021), plusieurs variants circulaient aux États-Unis. Si on se limite aux 36 participants atteints par le variant Delta, 25 d’entre eux étaient vaccinés alors que 11 ne l’étaient pas. Ce qui correspond, en gros, à la proportion des personnes vaccinées ou non aux États-Unis à cette époque.

Entre la contamination (c’est-à-dire le moment où on attrape le virus) et le moment de la contagiosité maximale, le temps fut à peu près le même chez les vaccinés et ceux qui ne l’étaient pas, soit environ 2,5 jours.

Sans savoir si cela était une coïncidence, le groupe des vaccinés se divisait en deux sous-groupes; le premier dont la charge virale maximale était atteinte en deux jours et l’autre en trois jours.

Chez les non-vaccinés, l’infection dura en moyenne 10 jours, soit 7,5 jours après le maximum de la charge virale.

Chez les vaccinés, elle dura 8,5 jours, soit 6 jours après le maximum de la charge virale.

Toute centrée sur l’évolution de la charge virale, cette étude ne nous précise pas combien de jours après l’apparition des symptômes on peut s’estimer guéri du Covid-19.

En d’autres mots, en elle-même, cette étude ne nous permet pas de savoir combien de temps on devrait s’isoler après avoir noté l’apparition des symptômes.

Heureusement, d’autres études nous l’ont appris; il s’écoule deux jours entre la contagion au Delta et l’apparition des symptômes. Ce qui signifie que la quarantaine au variant Delta devrait durer huit jours chez les non-vaccinés après leurs premiers symptômes et 6,5 jours chez les personnes complètement immunisées.

Ceci étant dit, tout cela concerne le variant Delta, encore très présent au Québec. Dans les semaines qui viennent, l’Omicron deviendra le moteur de la pandémie.

Or ce qu’on sait de ce dernier, c’est qu’il est plus contagieux que le variant Delta et qu’il est moins virulent.

Parmi les choses qu’on n’a pas encore précisées, il y a la cinétique de sa prolifération; en d’autres mots, après combien de temps peut-on considérer en être guéri ?

À défaut de le savoir, si on applique le principe de précaution, on présumera que la quarantaine à l’Omicron devrait durer comme celle au variant Delta, soit huit jours après le début des symptômes ou, chez les personnes asymptomatiques, après le premier test positif.

Références :
Le variant Delta ou l’accélération de la vague
Le variant Omicron : ce qu’on a appris depuis trois semaines
Viral Dynamics of SARS-CoV-2 Variants in Vaccinated and Unvaccinated Persons

Parus depuis :
Omicron – Les gens infectés peuvent être contagieux jusqu’à dix jours, dit Dre Tam (2022-01-18)
COVID-19 : les aînés pourraient être contagieux plus longtemps (2022-01-19)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Souhaits du temps des Fêtes

25 décembre 2021


 
Il s’agit ici d’un vitrail de Guido Nincheri réalisé pour l’église Saint-Léon de Westmount.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le tsunami de l’Omicron au Québec

24 décembre 2021

Introduction

Si on en juge par l’expérience sud-africaine, la pandémie à l’Omicron est un tsunami; brutal et bref, affectant beaucoup plus sévèrement les personnes qui ne sont pas immunisées contre le Covid-19.

On compte officiellement 38 personnes infectées par le Covid-19 au Québec par cent-mille habitants, soit presque le double de la moyenne canadienne (21 personnes). Toutes les autres provinces sont sous cette moyenne, tirée vers le haut par le Québec.

Comment en sommes-nous rendus là ?

Naviguer à l’aveugle

Le renseignement est le fondement de la stratégie.

En mai 2020, nous avions qualifié de plaisanterie la campagne dite ‘massive’ de dépistage du Covid-19 au Québec, originellement de 14 000 tests par jour (équivalent à 0,16 % de la population québécoise).

En deux ans de pandémie, les autorités sanitaires du Québec ont négligé de se doter d’une capacité de dépistage digne de ce nom.

De nos jours, le nombre maximal de tests effectués par les laboratoires de Santé publique est de 50 000 par jour (équivalent à 0,6 % de la population québécoise).

Ce pouvoir lilliputien de dépistage est incapable de faire face à une crise, peu importe son importance.

Aux rentrées scolaires de 2020 et de 2021, nous avions suggéré qu’à défaut d’imposer le port du masque, il fallait tester tous les écoliers deux fois par semaine.

Cette suggestion s’appuyait sur les recommandations de l’Harvard Global Health Institute et de la Rockefeller Foundation, auxquels s’est ajoutée l’Organisation mondiale de la Santé en 2021.

Si cette suggestion avait été retenue, avec la fermeture des écoles, il aurait été possible de réaffecter cette capacité de dépistage à la population en général à l’arrivée de l’Omicron.

De l’aveu même des autorités sanitaires, elles ont maintenant perdu le contrôle du dépistage et de la recherche de contacts.

Ça fait dur.

Mais d’où provient cette explosion du nombre de cas ?

L’école, creuset de l’épidémie

Lors de la 2e vague — qui correspondait, en gros, à l’année scolaire 2020-2021 — c’est l’école qui fut le lieu principal de la propagation du Covid-19 au sein de la population.

Au cours de la vague actuelle, l’école le fut davantage.

Selon l’INSPQ, la deuxième vague s’étendait du 23 aout 2020 au 20 mars 2011, soit pendant sept mois. Quant à la quatrième vague, elle a cours depuis le 18 juillet 2021, soit depuis cinq mois.


Nombre cumulatif de cas de Covid-19 chez les mineurs au Québec

  2e vague 4e vague
Nombre de cas chez les 0 à 9 ans 21 267 cas 25 200 cas
Nombre de cas chez les 10 à 19 ans 31 656 cas 21 477 cas
Pourcentage représenté par les 0 à 9 ans 8,8 % 18,9 %
Pourcentage représenté par les 10 à 19 ans 13,1 % 16,1 %

En raison de la protection offerte par la vaccination (avant l’apparition de l’Omicron), le nombre cumulatif de cas a été moindre chez les adolescents au cours de la quatrième vague. Par contre, ce fut pire chez les écoliers du primaire, pour lesquels aucun vaccin n’était disponible jusqu’à tout récemment.

La population adulte a également bénéficié de la protection vaccinale. Si bien qu’avant l’arrivée de l’Omicron, les mineurs (surtout les enfants) ont représenté une proportion plus grande des cas, passant de 21,9 % des cas au Québec à 35,0 % (18,9 % + 16,1 %) le 23 décembre 2021.

Et ce, après un sommet de 38,5 % atteint le 13 décembre, avant la fermeture graduelle des classes pour le temps des Fêtes.

Ce qui était vrai de la deuxième vague, l’est encore plus pour la quatrième; l’école a été la plaque tournante de la propagation de l’épidémie.

Ceci étant dit, chez les mineurs, les données de l’INSP sont une grossière sous-estimation. Particulièrement à l’école primaire où on a manqué de tests, de préposés au dépistage, et même de formule de consentement parental.

Un contexte propice à l’explosion des cas

Avec un variant qui se propage aussi rapidement que l’Omicron, la qualité première d’une campagne de dépistage efficace, c’est la réactivité. Seuls des tests dont les résultats s’obtiennent en quelques minutes sont appropriés.

Effectuer des tests analysés en laboratoire dont les résultats sont communiqués deux, trois ou quatre jours après le prélèvement, cela est complètement inutile pour combattre la pandémie.

Combinez premièrement une campagne de dépistage inopérante, deuxièmement une distance sanitaire abolie ou réduite à un mètre, troisièmement l’abolition de l’obligation de porter le masque à l’école primaire (depuis le début) et aux autres écoles (depuis novembre), et vous avez la recette idéale pour permettre l’explosion des cas; les écoliers qui se contaminent entre eux se transforment alors (parce que très souvent asymptomatiques) en chevaux de Troie de la pandémie.

Finalement, toute la lutte sanitaire du Québec contre l’Omicron reposait alors sur le lavage des mains, une mesure d’une efficacité douteuse puisqu’aucune étude n’a réussi à démontrer que dans les faits, le Covid-19 se propage par le toucher.

Références :
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale en 2020
Le dépistage ‘massif’ du Covid-19 au Québec : une plaisanterie
«La deuxième vague au Québec, c’est l’école qui l’a déclenchée» -Dr Karl Weiss
Le laisser-faire sanitaire à l’école primaire québécoise
L’« explosion » Omicron balaie le pays
Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille
Une rentrée scolaire sans dépistage (ou presque) au primaire

Parus depuis :
Des centaines de rendez-vous pour le dépistage de la COVID annulés (2021-12-30)
« Maman, je pense que je vais mourir » (2022-01-26)
« L’école ne nous dit plus rien » (2022-01-28)
Plus de 2 millions de Québécois auraient eu la COVID-19 depuis décembre (2022-02-09)
Plus d’un adulte sur quatre infecté par la COVID-19 au cours de l’hiver (2022-05-09)
Les trois quarts des Québécois ont contracté le virus (2022-10-15)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Travailler malade du Covid-19 en établissement de Santé

23 décembre 2021

En octobre dernier, le ministre de la Santé du Québec avait, à juste titre, ordonné la vaccination obligatoire de tous les travailleurs de la Santé. Mais il avait dû y renoncer en raison de l’opposition syndicale à cette mesure.

À l’époque, la solution de compromis du ministre prévoyait qu’on n’imposait plus aux travailleurs de la Santé la vaccination obligatoire en contrepartie de l’obligation pour les non-vaccinés de se faire tester deux fois par semaine.

Le principe qui guidait l’action ministérielle, c’était d’éviter que des personnes vulnérables attrapent le Covid-19 du personnel soignant.

Grâce aux tests, 3 650 travailleurs de la Santé étaient en quarantaine vendredi dernier. Leur nombre est passé à 4 223 lundi et à 5 185 hier, soit une augmentation de 42 % en six jours.

Au plus fort de la crise sanitaire, au printemps 2020, leur nombre était de 12 000.

Au cours des deux années écoulées depuis le début de cette pandémie, la Santé publique du Québec ne s’est toujours pas dotée d’une capacité de dépistage adéquate, limitée à 50 000 tests par jour. Soit l’équivalent de 0,6 % de la population québécoise.

Débordées à l’arrivée du variant Omicron, les autorités sanitaires annoncent que dorénavant, seules les personnes symptomatiques pourront se faire tester auprès de leurs centres de dépistage.

Ce qui signifie que les travailleurs de la Santé contagieux mais asymptomatiques pourront continuer de travailler parce qu’on n’aura jamais la preuve qu’ils sont atteints.

Même dans le cas des travailleurs de la Santé déclarés positifs (donc contagieux), Radio-Canada a appris que le ministère de la Santé songe à les maintenir au travail afin de limiter les coupures de service.

Références :
Covid-19 : la cigale québécoise
Date limite de vaccination : le repli stratégique du ministre Dubé
Des masques N95 réclamés pour le personnel de la santé au Québec
Le dépistage ‘massif’ du Covid-19 au Québec : une plaisanterie
Québec songe à maintenir au travail des employés de la santé infectés

Parus depuis :
Des centaines de rendez-vous pour le dépistage de la COVID annulés (2021-12-30)
Plus de 2 millions de Québécois auraient eu la COVID-19 depuis décembre (2022-02-09)
Le cercle vicieux des vagues de COVID-19 à répétition (2022-07-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Tests rapides et réceptions familiales au temps des Fêtes

21 décembre 2021

Introduction

Dans les jours qui viennent, par l’intermédiaire d’environ deux-mille pharmacies, le gouvernement québécois rendra disponibles, gratuitement, des tests rapides pour détecter le Covid-19.

Le quota mensuel est fixé à cinq tests rapides par personne, jusqu’à épuisement des stocks.

Cette décision est excellente.

Avec ou sans symptômes ?

Lorsqu’on nous dit que les tests rapides doivent être utilisés seulement chez les personnes qui éprouvent des symptômes suggérant l’infection par Covid-19, cette recommandation n’est pas basée sur la science.

Lorsque le Covid-19 est apparu, les experts l’ont classé parmi les coronavirus particulièrement dangereux, appelés ‘bêta-coronavirus’.

Cette catégorie comprenait déjà deux représentants; les virus du SRAS et celui du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient.

Chez les personnes atteintes par n’importe quel des deux, sans symptômes, on n’était pas contagieux.

Les experts ont présumé que cela devait être la même chose pour le Covid-19.

Mais bientôt, on s’est rendu compte que le Covid-19 faisait exception; depuis plus d’un an et demi, les études scientifiques ont prouvé qu’entre le tiers et la moitié des personnes contagieuses sont des porteurs asymptomatiques.

Pour ce qui est du variant Omicron, il est apparu trop récemment pour qu’on sache quelle est la proportion des personnes contagieuses asymptomatiques dans son cas à lui.

Combien de convives à une réunion du temps des Fêtes?

Les directives sanitaires à ce sujet varient de pays en pays parce que ce sont des choix arbitraires; tout ce que la science dit, c’est que la foule la plus sécuritaire est une foule d’une personne (sic).

Mais il peut avoir plein de raisons qui justifient qu’on tienne quand même une réunion familiale en temps de pandémie. Ma suggestion est de ne pas dépasser le nombre maximal permis par les autorités sanitaires.

Et durant cette réunion, on appliquera les recommandations d’usage.

Les voyageurs internationaux

Jusqu’à tout récemment, les personnes qui voulaient prendre l’avion devaient fournir la preuve d’un test négatif passé moins de trois jours plus tôt.

Dernièrement, les Pays-Bas ont décidé de vérifier si ces mesures étaient suffisantes; on a testé les passagers à leur arrivée d’un vol de 11h30 en provenance d’Afrique du Sud; 61 des 592 passagers étaient positifs au Covid-19.

Conclusion : seuls les tests effectués très, très récemment sont fiables en raison de la vitesse fulgurante avec laquelle l’Omicron se propage et se développe.

Tester au dernier moment

Il est tout à fait normal de se tester avant de participer à une réunion familiale durant le temps des Fêtes. Symptomatique ou non.

Quant aux tests, je recommande de les utiliser au dernier moment. Concrètement, le dernier moment c’est l’instant où la personne qui vous reçoit met les aliments au four ou c’est le moment où on s’apprête à s’y rendre.

Si le test est positif, on l’avise qu’on ne viendra pas. Et s’il est négatif (donc qu’on viendra), on le lui dit quand même pour la rassurer.

Il ne fait aucun doute à mon esprit que cette pandémie aura une fin. Et c’est alors qu’on organisera la plus extraordinaire fête de notre vie…

Soyons patients.

Références :
Covid-19 : évaluation actuelle de l’importance des porteurs asymptomatiques
Jusqu’à quel point les tests rapides sont-ils efficaces?
Le Covid-19 et les réunions du temps des Fêtes
Le variant Omicron : ce qu’on a appris depuis trois semaines

Paru depuis :
Tests rapides et masques: Québec invité à se mettre au diapason de la science (2021-12-24)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les rennes du père Noël

20 décembre 2021


 
Ce qu’on appelle ‘renne’ en Europe porte le nom de ‘caribou’ au Québec.

C’est la seule espèce de cervidé où le mâle et la femelle portent des bois (réservés aux mâles chez les cerfs, les chevreuils, les orignaux, etc.).

En Amérique du Nord, les caribous vivent à l’état sauvage. Mais dans le nord de l’Europe, les rennes sont domestiqués depuis le 5e siècle.

En Laponie, on en élève des troupeaux entiers pour la viande, de même que pour le lait. La fourrure sert à la confection des vêtements; autrefois, elle servait également à la fabrication des tentes. Les os et les bois servaient à créer des ustensiles et des outils divers.

Avant l’embargo continental décrété par Napoléon, les chantiers navals anglais s’approvisionnaient en bois auprès des pays scandinaves. Les rennes servaient alors comme animaux de trait pour transporter les billots vers les scieries de ces pays.

Dans les régions subarctiques d’Europe et d’Asie, les rennes attelés à des traineaux ont transporté des passagers pendant des siècles.

C’est cette coutume nordique qui est à l’origine de la légende selon laquelle le père Noël procède à la distribution des cadeaux grâce à un traineau attelé à des rennes.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Par un jour ensoleillé d’hiver

20 décembre 2021








 
Comme d’habitude, on cliquera sur une photo pour l’agrandir.

Détails techniques : Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet, objectif Lumix 14-45mm + filtre vert jaunâtre Лomo ж3-2* + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80A d’Omega
1re photo : 1/80 sec. — F/5,0 — ISO 160 — 14 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/5,0 — ISO 160 — 14 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/5,0 — ISO 500 — 14 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 20 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/9,0 — ISO 200 — 23 mm
6e  photo : 1/160 sec. — F/9,0 — ISO 160 — 14 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/9,0 — ISO 1000 — 16 mm

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Ce matin au Jardin botanique

19 décembre 2021




’Un Jardin à soi’ de Michel Goulet (2010)

Détails techniques : Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet, objectif Lumix 14-45mm + filtre vert jaunâtre Лomo ж3-2* + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80A d’Omega
1re photo : 1/60 sec. — F/5,1 — ISO 250 — 28 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/8,0 — ISO 500 — 20 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/8,0 — ISO 400 — 14 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/5,0 — ISO 500 — 15 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/5,0 — ISO 250 — 23 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Davantage de poussière cancérigène sur Québec, grâce à la CAQ

18 décembre 2021
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Introduction

Après le chrome, le nickel est le plus dur des métaux. Cette dureté, de même que sa résistance à la corrosion, en ont fait un métal de choix pour la fabrication de la monnaie.

De 1922 à 1942, la pièce canadienne de 5 cents était composée à 99 % de nickel. Depuis 2000, elle est en acier (à 94,5 %), seulement plaquée nickel.

La toxicité du nickel

Le nickel est le plus allergisant des métaux; une personne sur huit y est allergique.

Au sujet de ce métal, Wikipédia écrit :

Certains composés de nickel sont des corps dangereux ou très toxiques, par exemple le nickel tétracarbonyle, cancérigène reconnu, présent dans les vapeurs ou fumées.

Même la poussière de nickel ou les diverses poudres de nickel finement divisés, utilisé en catalyse, sont également reconnues cancérigènes, ils provoquent d’abord par contact et à faibles doses chroniques des dermites et des allergies cutanées.

L’inaction libérale

En provenance des gisements du Nord-du-Québec et du Labrador, le minerai brut de nickel transite par le port de Québec avant d’être acheminé à l’Étranger pour y être raffiné. Ce qui crée très peu d’emplois ici.

Pendant des années, le transbordement de minerais au port de Québec soulevait d’importantes quantités de poussières qui se déposaient sur les quartiers populaires de la Basse-Ville.

Puisque tous les ports du Québec sont de compétence constitutionnelle fédérale, les autorités portuaires ignorèrent les plaintes des citoyens et ne prirent aucune mesure destinée à réduire cette pollution. Et, en bon pouvoir colonial, Ottawa refusait d’intervenir.

Les dirigeants du port eurent même l’audace d’interdire l’accès au port aux enquêteurs de la santé publique du Québec.

Toutefois, l’analyse de la poussière — déposée, entre autres, sur les voitures stationnées près du port — avait révélé une teneur élevée en nickel.

Dépourvu de colonne vertébrale face à Ottawa, le gouvernement libéral du Québec préférait fermer les yeux.

La réaction péquiste

En 2013, le gouvernement de Pauline Marois décidait d’agir et de protéger la population à ce sujet.

Son ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet — l’actuel chef du Bloc Québécois au parlement canadien — adoptait une norme maximale de 14 nanogrammes de nickel par mètre cube d’air.

De la même manière que toutes les entreprises de compétence constitutionnelle fédérale doivent respecter les règlements municipaux et les lois du Québec, le règlement péquiste assurait la prépondérance de la santé des citoyens sur l’appât du gain des autorités portuaires nommées par Ottawa.

À l’époque, le ministre Blanchet se vantait d’avoir adopté une des normes les plus sécuritaires au monde.

Mais les temps changent.

L’assouplissement caquiste

Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) annonçait hier son intention de hausser de cinq fois la teneur maximale permise de nickel dans l’air. La norme québécoise passerait donc de 14 à 70 nanogrammes par mètre cube.

La raison invoquée par le ministre de l’Environnement est le désir d’harmoniser les normes québécoises à celles en vigueur en Ontario et en Europe, notamment dans les anciennes républiques soviétiques (dont la Russie, deuxième producteur mondial).

En réalité, il s’agit d’un moyen d’augmenter la profitabilité de l’industrie minière aux dépens de la santé des gens de Québec.

Malheureusement, on ne voit pas très bien comment cela devrait générer plus de revenus fiscaux pour le gouvernement québécois puisque l’industrie minière prélève des milliards de dollars de ressources naturelles, mais délocalise presque tous ses profits dans des paradis fiscaux.

Références :
Ingéniosité et résistance – la pièce de 5 cents
Nickel
Norme sur le nickel : le gouvernement « va trouver les citoyens sur son chemin »
Québec durcit le règlement sur la présence de nickel dans l’air

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8 — 1/160 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel