Au Jardin japonais
Voici la photo emblématique du post-traitement ‘polychromatique’ des photos prises à l’aide du filtre IR Chrome Lite. Elle montre l’étendue de la palette de couleurs dont est capable ce filtre.
En effet, cette photo n’a pas été coloriée artificiellement; la variété des couleurs qu’on y voit est due à un post-traitement qui s’est appliqué à révéler la polychromie latente dans l’image.
Mais ce n’est pas sur elle que nous allons procéder ici. La photo choisie en est une autre, prise au même endroit moins d’une minute plus tard.
Notre didacticiel d’aujourd’hui est basé sur cette photo-ci, dont voici l’aspect originel.
En ouvrant n’importe quelle photo sous Lightroom, la toute première question à se poser concerne la luminosité générale de l’image.
Selon le souvenir que vous avez conservé de la scène photographiée, l’image que vous voyez sous Lightroom, est-elle est trop pâle ou trop foncée ?
Dans ce cas-ci, ce pavillon japonais a été photographié par un bel après-midi ensoleillé. Or la photo ci-dessus est trop foncée.
• La première étape : l’exposition
Notre première étape sera donc d’augmenter l’exposition de la photo. Comme si on pouvait rétroactivement augmenter l’ouverture du diaphragme de notre appareil photo.
• La deuxième étape : l’histogramme
Notre deuxième étape est basée sur l’histogramme. On le trouve dans le coin supérieur droit de l’interface de Lightroom.
Si l’extrémité gauche de la courbe ne touche pas le côté gauche de l’histogramme, il faut déplacer le curseur des ‘noirs’ vers la gauche jusqu’à ce que le bout de cette courbe le touche. En pareil cas, la photo perd alors le voile laiteux qui la recouvrait.
Si, au contraire, cette courbe s’appuie déjà fortement sur le côté gauche de l’histogramme, on doit pousser le curseur des ‘noirs’ vers la droite, de manière à corriger cette sous-exposition.
D’autre part, cette courbe doit également toucher le côté droit de l’histogramme. Si ce n’est pas le cas, il faut déplacer le curseur des ‘blancs’ vers la droite jusqu’à ce que le bout de la courbe y touche.
Si, au contraire, cette courbe s’appuie déjà fortement sur le côté droit de l’histogramme, on doit pousser le curseur des ‘blancs’ vers la gauche, de manière à corriger cette surexposition.
Dans le cas précis de notre photo, l’augmentation de l’exposition a rendu superflue cette deuxième étape puisque dès nous avons augmenté la luminosité de l’image, la courbe s’étendait parfaitement d’un bord à l’autre de l’histogramme.
• La troisième étape : la saturation
J’aime bien augmenter la saturation des photos prises avec ce filtre. Ici, la saturation a été haussée de 82 %.
Toutefois, malgré des améliorations apportées jusqu’ici, on peut voir que le gravier et la pierre qui enjambe le ruisseau, de même que le revêtement du toit du pavillon japonais sont trop bleutés.
• La quatrième étape : peaufiner les couleurs
Pour réprimer sélectivement le bleu dans l’image, il faut utiliser des outils de Lightroom qui se trouvent plus bas, du côté droit de son interface.
Pour la grande majorité des photos prises avec IR Chrome Lite, il suffit de diminuer de manière draconienne la saturation du bleu. Ce qui a eu pour effet de pâlir les objets qui étaient bleutés. Pour compenser, on diminuera leur ‘luminance’.
Il arrive parfois qu’on doivent aussi atténuer légèrement le cyan (que Lightroom appelle le bleu-vert).
Par ailleurs, si un ciel dégagé apparait sur la photo, on le rend gris pâle en désaturant le bleu. Pour restaurer sa couleur d’origine, il faudra — à l’aide d’un logiciel comme Photoshop — combiner le ciel d’une version avec le reste de l’image d’une autre version.
La première des deux photos ci-dessus montre le résultat obtenu par le post-traitement ‘polychromatique’ alors que la seconde est le fruit du post-traitement ‘monochromatique’.
À mon avis, le post-traitement présenté aujourd’hui est préférable puisqu’il respecte la légère polychromie végétale que permet IR Chrome Lite alors que l’ensemble de la végétation devient monochrome lorsqu’on recourt à une balance des blancs personnalisée.
Ceci étant dit, seule une minorité de mes photos se prêtent à ce post-traitement. Si on examine l’aspect final de la photo et si on le compare avec son aspect d’origine, on voit que la polychromie était subtilement présente au départ dans l’image et que le post-traitement ‘polychromatique’ n’a fait que la révéler.


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Détails techniques : Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet + objectif Lumix 14-42mm + filtre précapteur IR Chrome Lite.
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