Rabelais au théâtre Denise-Pelletier

30 septembre 2018
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François Rabelais (1493-1553) est un écrivain français de la Renaissance. Il est connu pour deux œuvres qui sont parmi les premiers exemples de romans modernes : Pantagruel et Gargantua, où se mêlent le conte, la parodie et l’épopée.

La pièce présentée au théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 20 octobre 2018 s’intitule Prouesses et épouvantables digestions du redouté Pantagruel.

C’est une création librement inspirée de Rabelais dans laquelle les personnages de Pantagruel vivent une aventure de l’invention de l’auteur Gabriel Plante.

L’unique décor, assez laid, représente l’estomac de Pantagruel dans lequel les personnages se retrouvent. Ils vont longuement discuter de pets, de merde, de la meilleure manière de s’essuyer le derrière, etc.

Les quatre principaux comédiens engagés dans cette galère se tirent assez bien d’affaire, notamment Nathalie Claude qui réussit à incarner un frère Jean burlesque sans ajouter à la vulgarité du texte.

Je suis sorti environ quinze minutes avant la fin, désolé de ne pas l’avoir fait plus tôt.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 32 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Jean-François Lisée dans HoMa

29 septembre 2018
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Pour la première fois depuis le début de la campagne électorale, le chef du Parti Québécois s’est rendu dans la circonscription d’Hochelaga-Maisonneuve (HoMa).

Accompagnée de la vice-cheffe du parti et de candidats péquistes, M. Lisée est venu encourager les bénévoles qui travaillent à la réélection de la députée Carole Poirier. De plus, il en a profité pour répondre aux questions des journalistes.

Une fois cela fait, toute sa suite s’est rendue prendre le repas du soir à la taverne irlandaise Le Trèfle, située à proximité. Son autocar a pris ensuite la direction du Théâtre National où se déroulait un spectacle musical destiné aux membres du PQ.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 — 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 70 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pétrole et élections : un rendez-vous manqué avec le destin

26 septembre 2018

Introduction

Pendant des décennies, les intérêts économiques du Québec et ceux du Canada allaient dans le même sens; la conquête du marché américain et le développement de modes de transport pancanadiens (voies ferrées et autoroutes) qui favorisaient l’échange de biens et de service à travers le pays.

Depuis la mise en valeur des sables bitumineux albertains, les économies québécoise et canadienne sont entrées en concurrence.

De 2002 à 2006, le prix du pétrole a connu une très forte hausse sous l’effet combiné de la demande chinoise et d’une spéculation générale sur les matières premières.

Cette hausse de prix a entrainé plusieurs conséquences. La balance commerciale canadienne est devenue très excédentaire. De plus, les investissements étrangers en Alberta ont connu une croissance exponentielle.

Cela a provoqué une forte appréciation de la devise canadienne. En janvier 2002, le dollar canadien valait 61,79 cents américains. En novembre 2007, il valait 110,3 cents, soit une augmentation de 56%.

En l’espace de quelques années, l’industrie manufacturière canadienne — concentrée en Ontario et au Québec — est devenue beaucoup moins concurrentielle sur le marché américain.

Conséquemment, des milliers d’emplois ont été perdus au Québec et en Ontario, victimes en partie du mal hollandais et en partie d’un manque de productivité.

Selon Wikipédia, le mal hollandais «…est un phénomène économique qui relie l’exploitation de ressources naturelles au déclin de l’industrie manufacturière locale. Ce phénomène est suscité par l’accroissement des recettes d’exportations, qui à son tour provoque l’appréciation de la devise. Le résultat est que dans les autres secteurs, les exportations deviennent moins favorables que les importations.»

L’intérêt du Canada

Pour bien comprendre quelqu’un, il faut se mettre à sa place.

Le Canada est au troisième rang mondial — après l’Arabie saoudite et le Venezuela — quant aux réserves exploitables de pétrole (173 milliards de barils).

Dans 50 ans, il est possible que l’économie mondiale soit devenue postpétrolière et que cette ressource n’ait plus aucune valeur.

D’ici là, indépendamment de toute considération environnementale, l’intérêt économique du pays est de s’enrichir en vendant le pétrole pendant que cette ressource naturelle vaut encore quelque chose.

Le marché domestique canadien est alimenté partiellement par du pétrole albertain. À titre d’exemple, 36% du pétrole vendu au Québec vient de l’Alberta.

Environ 90% de l’augmentation de la production pétrolière canadienne d’ici 2030 pourrait être écoulée aux États-Unis par le biais, notamment, du pipeline Keystone (en voie de construction).

En raison de la concurrence du pétrole de schiste américain, le pétrole canadien s’y vend vingt pour cent moins cher que le prix que le Canada obtiendrait sur les marchés internationaux.

Pour se libérer du marché américain et accéder au marché international, le Canada veut désenclaver son pétrole.

La première solution envisagée devait être la construction d’un pipeline — appelé Énergie Est — qui devait traverser les deux tiers du pays, dont le Québec.

C’est la baisse du prix mondial du pétrole qui a sonné, pour l’instant, le glas de ce projet pharaonique.

La seule autre issue est le transport vers l’océan Pacifique : c’est le pipeline Trans Mountain.

Ce pipeline existe déjà. Le gouvernement fédéral vient d’en faire l’acquisition au cout de 4,5 milliards$. Toutefois, ce vieux pipeline est insuffisant et le fédéral est déterminé à en augmenter la capacité.

Les sommes qu’il devra consacrer à cette fin n’ont pas été révélées.

Si ce projet a connu un revers juridique récent en raison de l’attitude cavalière du gouvernement Harper dans ce dossier, le gouvernement Trudeau est déterminé à aller de l’avant.

Ceux qui sont déçus de voir le gouvernement Trudeau poursuivre les mêmes politiques que celles du gouvernement Harper, n’ont pas compris que les gouvernements à Ottawa ne sont que l’interface ministérielle d’une machine étatique puissante, animée par sa propre conception de l’intérêt national.

Les pouvoirs absolus du fédéral

En 1867, le gouvernement fédéral a hérité des pouvoirs coloniaux de Londres.

Ces pouvoirs ont été reconduits dans la Canadian Constitution de 1982.

En vertu de celle-ci, tout transport de marchandises au-delà des frontières d’une province devient sous l’autorité exclusive du gouvernement fédéral.

Que ce transport soit routier, ferroviaire, maritime, aérien ou par pipeline, il tombe sous la compétence constitutionnelle exclusive du gouvernement fédéral. Les provinces n’ont aucun pouvoir.

Il leur est permis de protester. Mais au bout du compte, elles devront capituler devant Ottawa.

Bien plus. Le gouvernement Harper a modifié la loi canadienne sur le terrorisme : toute action citoyenne qui aurait pour effet de nuire à la construction d’un oléoduc répond maintenant à la définition d’un acte terroriste.

Le bouclier de l’indépendance

Vers 2030, l’augmentation prévue de la production pétrolière canadienne dépassera les capacités des pipelines Trans Mountain et Keystone.

Dans les années qui précèderont cette date fatidique, l’intérêt du Canada sera d’envisager d’autres possibilités.

L’une d’elles sera de ressusciter le projet d’un pipeline vers l’Est qui traversera le Québec.

Si le gouvernement canadien a eu l’audace de faire adopter une nouvelle constitution sans le Québec en 1982, il faut être naïf pour croire que l’opposition du gouvernement québécois empêchera Ottawa de nous passer ce pipeline sur le corps.

La seule chose qui pourrait empêcher la capitulation du Québec face à l’ordre pétrolier canadien, c’est de devenir un pays indépendant.

À preuve : si le Québec était déjà indépendant, le Canada ne pourrait exporter son pétrole vers l’Est que par le biais de la baie d’Hudson ou en contournant le Québec par les États-Unis.

De plus, si nous étions déjà indépendants, nous n’aurions pas à payer notre part (un milliard$) du cout d’acquisition de Trans Mountain et des sommes nécessaires à son amélioration.

Du point de vue environnemental, le choix entre le fédéralisme et l’indépendantisme se résume entre le financement obligatoire (par nos impôts) du Nation Building de l’État pétrolier canadien ou la création d’un pays moderne, respectueux de l’environnement et conforme à ce que nous aspirons à être.

Conclusion

De toute évidence, à l’élection qui aura lieu dans quelques jours, les Québécois vont rater l’occasion de se prémunir contre le passage — différé mais inévitable — d’un pipeline à travers le Québec.

Cela n’est pas catastrophique; tant que Trans Mountain ne sera pas en train de se réaliser, il est douteux qu’on entreprenne un autre grand chantier vers l’Est.

Toutefois, au fur et à mesure qu’approchera 2030, il y aura une limite à toujours rater nos rendez-vous avec le destin.

Références :
5 questions pour comprendre la chute du dollar canadien
État de l’énergie au Québec
La façade ministérielle de l’État canadien
Le pipeline Trans Mountain et « l’intérêt national »
Maladie hollandaise
Marché pétrolier
Risques bitumineux
Sables bitumineux de l’Athabasca

Paru depuis :
Andrew Scheer promet de relancer Énergie Est (2018-10-21)
Le pétrole du Québec vient désormais d’Amérique du Nord (2018-11-02)

Au sujet de la dangerosité environnementale des pipelines :
Keystone pipeline raises concerns after third major spill in five years (2022-12-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le nez de Philippe Couillard s’allonge

25 septembre 2018

À l’époque où Pierre-Karl Péladeau était chef du Parti Québécois, j’avais mis en doute l’assurance qu’il avait donnée de n’avoir jamais créé d’entreprises dans des paradis fiscaux.

Deux ans plus tard, l’attitude suspecte du ministre libéral Carlos Leitão à l’Assemblée nationale m’incitait à réitérer le souhait que soit obligatoire la déclaration des avoirs des élus dans les paradis fiscaux.

Contrairement à ce qu’on pense, les élus ne sont pas tenus de déclarer les liquidités détenues dans un établissement financier situé à l’étranger. Seul le capital détenu sous forme d’actions et d’obligations doit être divulgé, mais pas l’argent liquide.

Aujourd’hui, les chefs des quatre principaux partis politiques québécois dévoilaient l’état de leurs finances personnelles.

Manon Massé a déclaré posséder des épargnes de 41 320$.

Jean-François Lisée vaut un peu moins de deux-millions$.

François Legault possède un petit pactole d’un peu moins de dix-millions$.

La surprise vient de Philippe Couillard; celui-ci ne possèderait que des avoirs nets de 441 919$.

Descendant du premier colon canadien à être anobli par Louis XIV, Philippe Couillard a exercé le lucratif métier de neurochirurgien. Moins lucratif à l’époque que maintenant, évidemment.

Dans les années 1990, il fut conseiller du ministre saoudien de la Santé, le prince Abdullah bin Abdulaziz Al-Rabeeah. Or une rumeur persistante veut que ses honoraires lui permissent de s’alimenter pour bien au-delà de 75$ par semaine.

Effectivement, selon Wikipédia, il lui en a resté suffisamment pour s’ouvrir un compte dans un paradis fiscal.

Depuis quatre ans, son salaire de premier ministre lui rapporte 186 243$ annuellement, après avoir été ministre pendant plusieurs années à plus de 150 000$ par an.

Même si un travailleur moyen mangeait du caviar et buvait du champagne trois fois par jour, il n’arriverait pas à dépenser 150 000$ par année.

Or en l’an 2000, M. Couillard avait déjà un magot de 600 000$ placé à l’ile de Jersey (un paradis fiscal). Presque deux décennies plus tard, après avoir gagné environ 2,7 millions$, il est moins riche qu’il y a 18 ans.

Qui peut avaler une telle couleuvre ?

De toute évidence, son train de vie a échappé à l’austérité.

Combien de maitresses a-t-il eues ? Passe-t-il tout son temps au casino ? Se ruine-t-il en substances illicites ?

Ou est-il simplement menteur ?

Références :
La déclaration obligatoire de l’évitement fiscal
Le salaire de nos élus
Les chefs ouvrent leurs livres
Philippe Couillard
Possible de nourrir une famille pour 75 $ par semaine, croit Couillard

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La CAQ promet d’épargner 500 millions$ en combattant le gaspillage

24 septembre 2018

Depuis au moins vingt ans, j’entends régulièrement des partis politiques justifier leurs promesses de baisses d’impôts en s’engageant à ‘couper dans le gras’.

En réalité, cela fait longtemps qu’on est rendu à gratter l’os.

Où en sommes-nous au juste ?

Le quotidien La Presse nous apprenait ce matin qu’on manque de savon à la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Depuis des quelques mois, les concierges doivent faire face à des pénuries intermittentes de papier hygiénique, de savon à mains, de papier à mains et de nettoyant à plancher. Cela dure depuis quelques mois.

Cette situation, digne du Tiers-Monde, s’explique par les mesures mises en place pour éviter le gaspillage.

Autrefois, les concierges avaient toute la liberté de passer des commandes de produits d’entretien auprès des fournisseurs. Ces derniers expédiaient les produits en moins de 48 heures et l’école payait la note dans des délais raisonnables.

Plus maintenant.

Afin de mieux contrôler les dépenses et s’assurer d’une meilleure gestion des budgets, les concierges rédigent d’abord une requête électronique qu’ils adressent à la direction de leur école.

Cette dernière transmet ensuite la requête au Centre administratif de la CSDM qui en juge l’à-propos compte tenu des priorités budgétaires de l’organisme.

Si la requête est jugée pertinente, le Centre administratif approuve la requête et passe la commande auprès du fournisseur.

Afin que les politiques d’austérité du gouvernement québécois affectent le moins possible la qualité de l’enseignement, on a ‘couper dans le gras’, notamment dans l’administration.

Mais comme il y a moins d’employés dans l’administration et qu’on a accru leurs responsabilités en centralisant les décisions entre leurs mains dans le but de combattre le gaspillage, tout le monde est débordé et les autorisations prennent des semaines, voire des mois.

En bon gestionnaire de l’argent des contribuables, le Centre administratif procède à des appels d’offres afin de s’assurer d’obtenir le meilleur prix possible.

Lorsqu’un nouveau fournisseur est choisi, son chiffre d’affaires bondit de six-millions$ par année. Cela l’oblige à embaucher en catastrophe de nouveaux employés et à agrandir ses entrepôts. De plus, cela perturbe sa chaine d’approvisionnement et occasionne des délais supplémentaires.

Dans l’attente, une école du Plateau Mont-Royal fabrique du savon à mains en diluant du savon à plancher. Un directeur d’école va lui-même chercher du savon à l’épicerie. Ailleurs, ce sont des professeurs qui paient de leur poche pour acheter des produits de première nécessité.

Dans son grand projet de faire économiser 500 millions$ aux contribuables, trente-millions$ d’économies seront réalisés par l’abolition des commissions scolaires, remplacées par des ‘centres de services’ sous l’autorité du ministère de l’Éducation.

Sur un budget de dix-milliards$ consacrés à l’éducation primaire et secondaire, cela représente une économie de 0,3%.

Au-delà des avantages que fait miroiter la CAQ pour justifier ce bouleversement structurel, le but fondamental de l’exercice est de faire en sorte que les centres de service coutent moins cher que les commissions scolaires existantes. Sinon, à quoi ça sert ?

Lorsqu’on en est rendu à manquer de savon dans les écoles, est-on bien certain que l’obsession de la lutte au gaspillage se justifie après des années d’austérité libérale ?

L’état déplorable de nos écoles, de nos hôpitaux, du transport collectif (et j’en passe), c’est le prix que nous payons pour avoir été séduits collectivement par les chantres du néolibéralisme.

Apparemment, nous n’avons pas encore compris la leçon.

Références :
Abolir ou ne pas abolir les commissions scolaires? Telle est la question
Abolition des commissions scolaires: levée de boucliers contre le projet de la CAQ
Pénurie de savon dans des écoles de Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Québec Solidaire et les collèges privés

20 septembre 2018

Introduction

Dans son programme électoral, Québec Solidaire promet d’abolir le financement public des écoles privées. Cette abolition ne serait pas brutale, mais amortie sur un petit nombre d’années.

Les 500 millions$ ainsi épargnés serviraient à améliorer le financement des écoles publiques. Cela représente cinq pour cent des sommes consacrées à l’éducation primaire et secondaire au Québec.

Avec le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique, le Québec est l’une des cinq provinces canadiennes qui financent leurs écoles privées.

Le cas ontarien

La Constitution de 1867 obligeait le gouvernement du Québec à financer ses écoles protestantes en contrepartie de quoi l’Ontario était obligé de financer ses écoles catholiques.

En plus de son rôle éducatif, l’école publique ontarienne visait à l’assimilation de la minorité francophone de cette province.

Ce qui a poussé les Franco-Ontariens à créer le réseau indépendant des Roman Catholic Schools. Qualifiées d’écoles ‘séparées’, ce sont des écoles privées sous un autre nom. Pour y être admis, la présentation du certificat de baptême est obligatoire.

La création d’un réseau séparé était d’autant plus logique qu’en vertu des obligations constitutionnelles auxquelles est soumis l’Ontario, ce réseau était complètement financé par l’État.

Ce qui n’a pas complètement protégé les Franco-Ontariens des visées assimilatrices de la majorité anglophone puisque partout où les Irlandais (anglophones) étaient majoritaires au sein des Roman Catholic Schools, on cessa d’enseigner le français.

Ce qui a poussé les Catholiques francophones à créer leur réseau séparé… d’écoles ‘séparées’.

La volonté assimilatrice de la majorité anglophone ontarienne culmina en 1912 alors que le gouvernement ontarien adopta le Règlement 17. Celui-ci interdisait l’enseignement du français autant dans les écoles publiques que dans les écoles séparées de la province, y compris dans celles où les Catholiques francophones étaient majoritaires.

Non seulement le français n’y était-il pas enseigné, mais les élèves surpris à parler français dans la cour de récréation étaient punis.

Ce règlement fut en vigueur jusqu’en 1927.

Il est donc exact de dire que l’Ontario ne finance aucune école privée… à l’exception de ses écoles ‘séparées’.

Résultat de ses querelles linguistiques et religieuses passées, l’Ontario possède 35 conseils scolaires publics (31 anglophones et 4 francophones) et 37 conseils scolaires ‘séparés’ (29 anglophones et 8 francophones). Tous financés à 100% par l’État.

Conséquemment, la majorité de la population canadienne vit dans une province où les écoles privées sont financées par l’État d’une manière ou d’une autre.

Au Québec

De manière générale, les écoles privées accueillent environ 12% des élèves du Québec et reçoivent 5% du budget de l’État consacré à l’enseignement primaire ou secondaire.

Ce qui veut donc dire que si tous ces élèves sont transférés du privé au public, on devra augmenter les budgets des commissions scolaires pour faire face à cette augmentation de leur fréquentation.

Les écoles privées sont financées à 42% par l’État. La différence est assumée principalement par les parents qui y envoient leurs enfants.

Puisque les frais scolaires sont déductibles d’impôt, on doit prendre en considération la déduction fiscale dont jouissent les parents qui envoient leurs enfants dans ces écoles.

Le revenu moyen de ces familles est de 130 000$ par année. Puisque leur taux d’imposition est élevé, une bonne partie des déductions qu’ils obtiennent sont des pertes fiscales et une subvention indirecte qui s’ajoute aux sommes versées directement par l’État.

Concrètement, le contribuable dont des revenus annuels sont de 130 000$ est soumis à un taux d’imposition de 36,2%.

Il en coute annuellement entre 3 100$ et 4 000$ pour envoyer un enfant au privé. Pour l’État, la déduction fiscale de 36,2% de cette somme représente une perte de 1 122$ par élève.

En 2012-2013, on estimait qu’à l’école secondaire, il en coute 5 471$ par élève, mais que l’État ne verse que 4 090$ pour chaque élève au privé. Pour chaque élève formé au privé, l’État économise directement 1 400$ par année.

S’il passait au public, il faudrait dépenser 1 400$ de plus. En contrepartie, l’État gagnerait, indirectement, les déductions fiscales de 1 122$ dont il se prive actuellement.

En somme, il y a plusieurs raisons qui expliquent que tous les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir à Québec depuis des décennies n’ont pas osé abolir le financement public des écoles privées.

La première raison, facile, c’est de dire que c’est parce qu’une bonne partie des dirigeants de ces partis envoient eux-mêmes leurs enfants au privé.

La deuxième explication, tout aussi facile, est de dire que c’est parce que ce sont des vieux partis qui n’osent pas s’attaquer au problème.

Mais la troisième raison, beaucoup plus profonde, est que l’abolition du financement des écoles privées ne dégagerait, au mieux, que des économies de bout de chandelle.

Ceci étant dit, il n’est pas normal qu’on tolère un double système scolaire : l’un, élitiste, pour les classes aisées de la société, et l’autre pour les simples citoyens.

La meilleure manière de diminuer l’attrait des écoles privées est d’améliorer celui de l’école publique.

Je me dispenserai de dresser ici la longue liste des lacunes occasionnées par le sous-financement de nos écoles depuis des années.

Références :
Et si l’Ontario réglait la question des conseils scolaires?
Les écoles privées seront épargnées
Les écoles publiques de plus en plus populaires
Les examens du privé, en chiffres
Le tabou des écoles privées
Règlement 17

Parus depuis :
Écoles publiques et privées, deux réseaux complémentaires (2018-09-25)
Faut-il crucifier l’école privée? (2019-06-07)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Taux de chômage selon les régions du Québec

19 septembre 2018

Source : Téléjournal de Radio-Canada.
 

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Citadelle de Québec défigurée

17 septembre 2018

Construites entre 1608 et 1871, les fortifications de Québec sont le plus important et le plus ancien ouvrage défensif du Canada.

En 2016, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il investirait 37 millionsS pour la rénovation de la citadelle et des fortifications de la Vieille Capitale.

Cette dépense représente 1,2% d’un vaste programme de trois-milliards$ que Parc Canada réalisera à travers le pays d’ici 2021.

Ce programme vise à réaliser des travaux d’infrastructure dans les installations patrimoniales situées dans les lieux historiques de juridiction fédérale, dont les parcs nationaux et les aires marines de conservation.

Aux fins de la restauration des fortifications de Québec, les fonctionnaires d’Ottawa ont décidé d’acheter pour 16,5 millions$ de pierre bleue Pensylvania Bluestone américaine au lieu de pierre grise Grès vert de Sillery dont les carrières sont situées à Lévis.

La citadelle de Québec sera donc dorénavant bicolore; une partie ancienne, gris légèrement verdâtre, et la partie restaurée, bleu foncé.

Cette décision a été prise à l’encontre des recommandations de l’architecte responsable du projet et en violation de l’appel d’offres.

Celui-ci stipulait clairement que la restauration devait être effectuée avec une pierre semblable à celle utilisée autrefois pour l’érection des fortifications. Or le Grès vert de Sillery est exactement la même pierre qui fut utilisée jusqu’ici.

Si le Pensylvania Bluestone coute la moitié du prix du Grès vert de Sillery, les contribuables n’économiseront que trois pour cent de la facture, la différence étant empochée par les frais de transport de la pierre jusqu’au Québec et les profits de l’entreprise qui a obtenu le contrat en violation de l’appel d’offres.

Non seulement cette rénovation québécoise ne représente que 1,2% du programme de Parc Canada, mais Ottawa a trouvé le moyen de faire en sorte que près de la moitié de la dépense fédérale à Québec soit représentée par l’achat de pierre américaine.

Voilà un autre exemple du prix du fédéralisme; les Québécois paieront 18,9% d’un programme de trois-milliards$ de Parc Canada, mais n’en recevront que des bénéfices de l’ordre de 0,7%.

Références :
Le gouvernement du Canada investit dans les fortifications et la Citadelle de Québec
Patrimoine : la Citadelle de Québec rénovée avec des pierres américaines

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le débat des chefs du 13 septembre 2018

16 septembre 2018

Impression subjective

Très souvent grimaçant, parlant le plus fort même lorsqu’il était le seul à s’exprimer, François Legault m’a paru le plus stressé.

Au contraire, c’est Manon Massé qui s’est davantage exprimée sur le ton de la conversation.

Philippe Couillard a paru le plus calme avec toutefois un peu de condescendance lorsqu’il s’adressait à la seule femme du débat, un détail qui n’a sans doute pas échappé aux téléspectatrices.

Après avoir enregistré et écouté ce débat trois fois, je peux dire que j’ai apprécié de façon croissante la performance de M. Lisée en dépit du fait que je la trouvais assez bien dès la première écoute.

Les partis en présence n’ont pas profité pleinement des règles qui régissaient ce débat. Celui-ci visait à offrir un temps d’antenne à peu près égal à chaque parti.

Concrètement, lorsque deux chefs parlaient en même temps, le chronomètre de chacun d’eux augmentait la durée du temps d’antenne utilisé.

La meilleure stratégie consistait donc à utiliser principalement son temps d’antenne à tenir les propos les plus convaincants. Une fois l’essentiel dit, il fallait poursuivre en tenant succinctement les propos les plus susceptibles de faire réagir l’adversaire, l’inciter à vous interrompre au sujet de détails insignifiants et épuiser ainsi son temps d’antenne à lui.

La santé

Marqué par la cacophonie, ce segment a été le procès de seize ans de régime libéral.

Le Parti libéral

Philippe Couillard a vanté les 49 supercliniques (et le 25 autres à venir) que son ministre de la santé a créées.

Personne parmi ses opposants ne lui a fait remarquer que les supercliniques n’ajoutent aucun médecin de plus au Québec puisque ce sont généralement des cliniques privées qui font simplement changer de statut.

Le Parti Québécois

Dans le but de désengorger les hôpitaux et faire davantage de prévention, le PQ promet deux fois plus de soins à domicile que les autres partis.

De plus, un médecin qui accepte de superviser le travail d’une superinfirmière reçoit une prime de 60 000$ par année. Jean-François Lisée veut abolir cette prime, libérer les infirmières et les pharmaciens de la tutelle médicale et faire en sorte qu’ils puissent offrir davantage de soins de première ligne.

La Coalition Avenir Québec

Reprochant au gouvernement Couillard sa générosité à l’égard des médecins spécialistes, la CAQ compte modifier le mode de rémunération des omnipraticiens.

Appelé capitation, ce mode consiste à rémunérer un médecin par ‘tête de pipe’, c’est-à-dire par le nombre de personnes qu’il prend en charge.

Ce mode de rémunération, en vigueur en Angleterre, comporte de nombreux avantages. Il en est question au Québec depuis un quart de siècle.

Québec Solidaire

Québec Solidaire veut réduire la part des budgets de santé liée à la rémunération des médecins (le double qu’en Europe) et veut favoriser le financement des CLSC (publiques) aux dépens des supercliniques (privées).

L’éducation

Le Parti Québécois

Jean-François Lisée veut faire adopter un ‘bouclier’ législatif qui interdirait toute compression dans les budgets consacrés à l’éducation.

Puisqu’il s’agirait d’une loi (si j’ai bien compris), rien n’interdirait toutefois à un gouvernement de l’abroger s’il voulait passer outre.

Créateur des CPE (centres de petite enfance), le PQ veut également compléter le réseau en ajoutant 17 000 places dans les CPE dès son premier mandat.

De plus, le PQ compte consacrer 2,6 milliards$ à la réfection et à la construction d’écoles d’ici quatre ans.

Le Parti libéral

Philippe Couillard a reproché au PQ d’avoir offert aux professeurs de prendre volontairement leur retraite il y a une vingtaine d’années. Comme si cela avait encore de l’importance aujourd’hui.

Pour alléger la tâches des enseignants actuels, il promet d’embaucher plus de professeurs et d’offrir la gratuité des garderies aux enfants de 4 ans.

À la dernière élection, il s’était formellement engagé à ne pas hausser le tarif des garderies, promesse aussitôt brisée lorsqu’il est arrivé au pouvoir.

Québec Solidaire

Québec Solidaire veut faire cesser le financement public des écoles privées (où étudient 12% des élèves du Québec). Les 500 millions$ qu’elle compte ainsi économiser serviraient à majorer le financement de l’école publique.

Ce parti veut également réduire le nombre d’élèves par classe et promet la gratuité scolaire, du CPE à l’université.

La Coalition Avenir Québec

François Legault veut qu’au secondaire, on ajoute cinq heures par semaine pour l’aide aux devoirs.

La CAQ veut modifier les échelles salariales de professeurs de manière à augmenter leur rémunération. Elle compte couper dans le gaspillage. De plus, elle veut instaurer la maternelle dès l’âge de 4 ans.

D’après ce que je comprends, vingt pour cent des enfants de 4 ans sont déjà dans des CPE ou dans des garderies. Mais s’ils vont dans des maternelles (comme en France), ils seront pris en charge par des commissions scolaires.

Or, à Montréal, on peine à loger les élèves du primaire. Voilà pourquoi on a loué cette année des conteneurs amovibles dans lesquels des classes temporaires ont été aménagées.

Les dirigeants scolaires affirment qu’il leur est impossible d’accueillir des dizaines de milliers d’enfants de 4 ans.

L’économie

Le segment consacré à l’économie fut le plus faible. Au lieu de parler d’économie au sens de stratégie industrielle ou de développement économique, les chefs de parti ont parlé d’économie au sens strict d’économiser de l’argent aux contribuables.

Le Parti libéral

Philippe Couillard s’est vanté d’avoir rétabli l’équilibre budgétaire… qui existait avant que les Libéraux prennent le pouvoir en 2003.

Il s’est également vanté d’avoir créé 217 000 emplois depuis quatre ans. Ce qui est une manière de dire fièrement qu’il a échoué à réaliser sa promesse d’en créer 250 000. Cette cible ratée aurait été dans la moyenne si cet objectif avait été atteint.

Son parti augmentera le salaire minimum de manière à ce qu’il atteigne la moitié du salaire médian au Québec.

Le Parti Québécois

Jean-François Lisée a été clair; le PQ ne promet pas de réduire les taxes et les impôts des contribuables, mais s’engage à faire en sorte qu’ils en aient plus pour leur argent.

Il a rappelé que si les hauts salariés du Québec sont plus taxés qu’ailleurs au Canada, c’est en raison des CPE et garderies publiques et des frais universitaires qui sont la moitié, le tiers ou le quart (selon les facultés) des frais payés dans les autres provinces canadiennes (sauf Terre-Neuve).

Il a également promis de s’attaquer aux employeurs qui font travailler leurs salariés en deçà de ce que prescrit la loi.

La Coalition Avenir Québec

François Legault veut réduite les taxes scolaires et augmenter les allocations familiales. Il ne veut pas augmenter le salaire minimum, mais attirer au Québec les entreprises qui créent des emplois très bien rémunérés (ce que souhaitent tous les pays du monde).

Québec Solidaire

Pour Québec Solidaire, la pénurie actuelle de main-d’œuvre est une occasion unique d’augmenter le salaire minimum à 15$. De plus, elle veut augmenter le pouvoir d’achat des citoyens en offrant la gratuité scolaire complète, la gratuité des soins dentaires et la gratuité partielle du transport collectif. Toutes ces dépenses seraient financées par l’imposition accrue des riches et des entreprises.

L’environnement

Le Parti libéral

Philippe Couillard s’est vanté d’avoir ‘sauvé Anticosti’ et s’est érigé en grand défenseur de l’environnement.

Pourtant son gouvernement a adopté une loi qui accorde le droit d’expropriation aux pétrolières. Il a limité les pouvoirs des municipalités de s’opposer à des projets pétroliers. Et il a adopté une loi qui fait en sorte l’exploration pétrolière dans nos lacs et rivières est permise ou non, discrètement, par simple décision ministérielle (c’est-à-dire sans passer par le parlement).

Québec Solidaire

Dans ce segment, Manon Massé a livré un vibrant plaidoyer en faveur de l’environnement.

Québec Solidaire veut interdire ici toute exploration et toute exploitation des hydrocarbures (pétrole et gaz naturel). Elle propose également un ambitieux programme d’investissement dans l’électrification des transports.

Cette formation politique s’oppose au ‘troisième lien’ (probablement un pont) entre la ville de Québec et Lévis. Et elle compte augmenter les redevances exigées par l’État sur l’eau embouteillée. De plus, elle interrompra les versements annuels au Fonds des générations afin de financer son plan de transition énergétique pour le Québec.

La Coalition Avenir Québec

La CAQ veut faire cesser le développement de l’éolien en raison des surplus d’énergie d’Hydro-Québec. Elle veut prolonger le Réseau express métropolitain de Montréal. Et elle s’oppose à cimenterie de Port Daniel, en Gaspésie, en raison de la pollution qu’elle entraine.

Le Parti Québécois

Sans préciser dans quelle mesure, le PQ augmentera les redevances sur l’eau embouteillée.

Dès son élection, le PQ ne permettra que l’achat d’autobus scolaires électriques.

De plus, le PQ veut lui aussi interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures au Québec.

Et s’il est de nouveau question de faire traverser tout le territoire québécois par un pipeline, François Lisée promet de livrer une guérilla législative et normative pour empêcher cela.

Ce que M. Lisée feint d’ignorer, c’est que le transport interprovincial, peu importe par quel moyen, est un domaine de compétence exclusif du fédéral.

S’il est de nouveau question de construire un pipeline comme Énergie Est, seule l’indépendance du Québec permet d’empêcher un tel projet.

À preuve : si le Québec était déjà indépendant, le Canada ne pourrait exporter son pétrole vers l’Est que par la Baie d’Hudson ou en contournant le Québec par les États-Unis.

Bref, le PQ se tire dans le pied en faisant croire qu’on peut retirer tous les avantages de l’indépendance sans avoir besoin de la faire.

Ce que PQ doit dire, c’est que si un tel projet devait renaître de ses cendres — ce qui finira bien par arriver un jour — il sera trop tard pour réagir. Les Québécois doivent dès maintenant voter pour un parti indépendantiste et voter également oui au prochain référendum sur l’indépendance du Québec.

De plus, j’aurais aimé que M. Lisée souligne que le PQ compte abroger la loi que le gouvernement Couillard a adoptée et qui accorde aux pétrolières le droit d’expropriation. Sans ce pouvoir, le cout de construction d’un pipeline traversant le Québec augmente considérablement, ce qui nuit à sa rentabilité et diminue le risque qu’un projet comme Énergie Est renaisse de ses cendres.

À titre de comparaison, Manon Massé a offert une meilleure réponse : « Pour Québec Solidaire, il n’y a qu’une façon de pouvoir réaliser le changement de cap nécessaire pour relever les défis du XXIe siècle — notamment la lutte aux changements climatiques — c’est de mettre fin à nos liens avec le Canada, cet État pétrolier… »

Immigration et identité

Ce dernier segment ne nous a pas appris grand-chose.

Québec Solidaire

Manon Massé à critiqué les traités de libre-échange puisqu’ils réduisent la souveraineté des États. Elle propose la création de carrefours d’accueil des immigrants et veut appuyer la culture québécoise car celle-ci véhicule le bonheur d’être québécois.

De plus, QS maintiendra les niveaux actuels en matière d’immigration.

Afin de corriger rapidement la sous-représentation des minorités visibles au sein de la fonction publique québécoise, la CAQ établira une discrimination positive en leur faveur et leur réservera le quart des postes ouverts au cours des quatre prochaines années.

La Coalition Avenir Québec

La CAQ a réitéré son intention de faire passer des tests de français et des tests de connaissance des valeurs québécoises. Toutefois la CAQ ne réalise pas encore qu’on peut connaitre les valeurs de la société québécoise sans avoir l’intention d’y adhérer.

Elle veut réduire le nombre annuel d’immigrants au Québec à 40 000.

Le Parti Québécois

Jean-François Lisée décrit l’échec des politiques de francisation du Parti libéral et présente une de ses solutions : exiger la connaissance préalable du français avant de pouvoir immigrer au Québec.

Il n’y pas de solution plus radicale pour s’assurer que tous les néoQuébécois choisis par le gouvernement du Québec soient des locuteurs francophones; sans ce pré-requis, on n’entre pas chez nous.

C’est simple, c’est clair et c’est efficace.

Quant au niveau annuel d’immigrants, il serait fixé selon l’étude des besoins du Québec.

Le Parti libéral

Et finalement, Philippe Couillard s’est attaqué à la politique migratoire de la CAQ et a réitéré son intention de maintenir le nombre d’immigrants que l’on reçoit annuellement (environ 50 000).

Conclusion

Un grand nombre de personnes écoutent les débats des chefs un peu comme les Romains se rendaient au Colisée; afin de voir les gladiateurs périr sous les coups de leurs adversaires.

Ont donc été déçus ceux qui espéraient voir un chef de parti perdre la face sous les propos accusateurs d’un adversaire politique.

Mais ont été servis ceux qui espéraient en savoir plus au sujet des programmes politiques des partis qui s’affrontent à cette élection.

De ce débat, je retiens deux choses.

Premièrement, j’ai été agréablement surpris par la sincérité de la ferveur indépendantiste de Manon Massé.

Quant au reste, je ne crois pas que ce débat à lui seul ait pu modifier les intentions de vote.

Mais de tous les chefs de parti, Jean-François Lisée est celui qui est le plus sous-estimé dans la population en général. Or il a été bien meilleur que l’image que s’en faisaient les sympathisants des autres partis.

Donc même si ces derniers ont probablement conservé leurs préférences politiques, il est probable que plus de gens le voient apte à diriger le Québec.

Dans ce sens, le chef du PQ a gagné ce débat.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’incohérence politique des Millénariaux

13 septembre 2018

Introduction

Le quotidien La Presse publie aujourd’hui les résultats d’un sondage politique effectué chez les Millénariaux, soit les jeunes de 18 à 25 ans.

Il est difficile d’interpréter ce sondage puisqu’on n’a accès ni aux questions ni aux données, mais seulement à l’interprétation des résultats qu’en font les journalistes François Cardinal et Philippe Teisceira-Lessard.

Les partis politiques sont tous pareils

Pour les trois quarts des Millénariaux, c’est l’incapacité des élus à tenir leurs promesses qui est la cause principale du manque de confiance envers les politiciens.

Si cela est vrai, de quoi parle-t-on ?

Les Millénariaux n’ont pas connu autre chose que des gouvernements du Parti libéral du Québec.

Entre les gouvernements libéraux de Jean Charest et celui de Philippe Couillard (composé en bonne partie des mêmes ministres), y a-t-il une grande différence ? La réponse est évidente.

Par contre, si on compare le Parti Québécois au Parti libéral, comment expliquer :
• l’adoption de la Loi 101,
• l’adoption de la loi au sujet du zonage agricole (visant à soustraire les meilleures terres agricoles du développement domiciliaire),
• l’adoption de la loi de protection des consommateurs,
• la mise sur pied des garderies publiques,
• l’assurance automobile,
• le rétablissement de la paix sociale sous Mme Marois.

Tout cela s’est fait en dépit de l’opposition féroce du Parti Libéral et, depuis qu’elle existe, de la CAQ.

En d’autres mots, aucune de ces mesures n’aurait vu le jour si les Québécois avaient voté libéral ou caquiste au lieu de voter pour le PQ.

Le Parti libéral a déjà été un grand parti. Mais quel est le legs de ses seize dernières années au pouvoir ? À peu près rien d’important :
• le retour à l’équilibre budgétaire qui existait avant qu’il prenne le pouvoir, et
• la construction de deux hôpitaux universitaires,
• des investissements récents dans l’électrification des transports après 40 ans d’immobilisme.

Les préoccupations environnementales

Selon le sondage de La Presse, 18% des Millénariaux sont très concernés par l’environnement. À juste titre.

Mais savent-ils que c’est le PQ qui décidé en 2012 de la fermeture de la seule centrale nucléaire en activité au Québec ?

Et savent-ils que le ‘sauvetage d’Anticosti’ par le gouvernement Couillard était un écran de fumée destiné à aider les pétrolières à se sortir du bourbier financier dans lequel elles se trouvaient ?

Bref, on ne peut pas reprocher aux Millénariaux d’effectuer des choix en fonction de ce qu’ils ignorent.

Toutefois, il est difficile de comprendre comment ils peuvent ignorer que François Legault songe à permettre de nouveau l’exploration pétrolière à Anticosti. Ou que Philippe Couillard sonde à autoriser la recherche de pétrole dans nos lacs et rivières.

Par dessus tout, ils ne réalisent pas qu’il est impossible d’être à la fois fédéraliste et écologiste. Être fédéraliste, c’est vouloir habiter un État pétrolier et assumer ce que cela implique.

L’étatisation du pipeline Trans Mountain fait de chaque citoyen canadien le co-propriétaire de ce pipeline. En d’autres mots, quand le fédéral achète les vieux pipelines de Trans Mountain au coût de 4,5 milliards$, chaque écologique est obligé d’en payer une partie en faisant son rapport d’impôts.

De plus, il paiera une partie des coûts importants de l’amélioration de ce réseau d’oléoducs traversant les Rocheuses. Qu’il le veuille ou non. C’est le prix du fédéralisme.

Peu importe leur idéologie, tous les partis politiques, une fois au pouvoir adoptent la raison d’État. Et la raison d’État, c’est d’appuyer à fond l’exploitation des troisièmes plus importantes réserves pétrolières exploitables au monde, celles qui se trouvent au Canada.

Bref, être citoyen canadien, c’est fondamentalement travailler involontairement à détruire la planète. Que ce soit par l’offre pétrolière, par les missions guerrières de l’armée canadienne, ou la vente d’armements à des dictatures moyenâgeuses.

Les partis bons pour l’économie

Les Millénariaux ignorent les bilans désastreux des gouvernements Charest et Couillard ? Très peu d’entre eux ont lu autre chose que des nouvelles qui présentent les résultats économiques du Québec au cours du dernier mois ou du dernier trimestre ?

Si les jeunes électeurs — en majorité des partisans du Parti libéral et de la CAQ — étaient cohérents, ils voteraient pour des partis politiques différents de ceux qu’ils jugent tous pareils.

En somme, si les Millénariaux essayaient autre chose, ils verraient la différence…

Références :
Anticosti : payer 200 millions$ pour une pétrolière qui vaut 16,5 millions$
Décrochage électoral des millénariaux: à qui la faute?
De la supposée dépolitisation des jeunes
Legault reste ouvert à l’exploration pétrolière sur Anticosti
Nous, les jeunes
Sauver Gentilly-2 : un combat perdu d’avance
Sondage IPSOS-La Presse: génération ni oui ni non
Sondage Ipsos-La Presse: les jeunes tournent le dos à la souveraineté

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Écrit par Jean-Pierre Martel