Trois orchidées récentes

31 janvier 2018
Cyrtochilum macranthum
Prosthechea fragrans
x Brassanthe Maikai ‘Mayumi’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/250 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
3e  photo : 1/640 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La disparition de l’Empire aztèque

28 janvier 2018


 
En 1519, lorsque l’Espagne entame la conquête de l’Empire aztèque, celui-ci est peuplé de vingt-deux millions d’habitants.

Huit décennies plus tard, il n’en compte que deux, soit une chute démographique de 90 %.

La première cause était connue. Quelques années après le début de la conquête, une épidémie de varicelle tua cinq à huit millions de personnes.

De 1545 à 1560, une deuxième épidémie, différente de la première, décima quinze millions d’Aztèques. Le décès survenait trois ou quatre jours après le début des symptômes.

Celle-ci fut l’une des trois épidémies les plus meurtrières qui décimèrent ce peuple après l’arrivée des Européens.

Or, justement, entre 1545 et 1576, le climat anormalement pluvieux favorisa l’explosion des populations de rats, vecteurs probables de la deuxième épidémie.

La troisième fut une réapparition de la deuxième, de 1576 à 1578. Elle tua la moitié des survivants.

Pendant longtemps, la nature exacte des deux dernières grandes épidémies demeura incertaine.

Effectuée à partir de l’ADN prélevé de la pulpe dentaire de 29 squelettes exhumés d’un cimetière aztèque, une étude publiée le 15 janvier 2018 a en finalement révélé la responsable; la Salmonella enterica du sérotype Parathyphi C, une bactérie apparentée à celles qui causent le choléra et la fièvre thyphoïde.

Références :
500 years later, scientists discover what probably killed the Aztecs
La fièvre typhoïde, fléau des Amériques ?
Mexique

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Trois orchidées blanches

26 janvier 2018
Paphiopedilum F.C.Puddle FCC/RHS
Rhyncholaelia glauca
Amesiella philippinensis

Sur les 30 000 espèces d’orchidées connues dans le monde réparties en 750 genres, le Jardin botanique en possède 4 000 espèces issues de 276 genres.

Cette collection comprend des espèces indigènes qui poussent dans le Jardin du sous-bois et d’autres, importées, que le Jardin botanique présente en rotation dans une de ses serres, conçue à cette fin.

En voici trois, à peu près blanches, de trois genres différents, photographiées plus tôt cette semaine.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/250 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/1600 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
3e  photo : 1/200 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Syrie : Le baiser de Judas

25 janvier 2018

Un Kurdistan improbable

Démographiquement, les Kurdes constituent le peuple le plus important au monde qui n’ait pas son propre pays. Ce peuple parle le kurde et non l’arabe. Ils sont plus de quarante-millions de personnes dispersées sur un vaste territoire qui chevauche quatre pays.

Mais comme les Catalans en font l’expérience, il ne suffit pas d’avoir droit à un pays pour pouvoir le créer officiellement.

Kurdistan
 
Malheureusement pour les Kurdes, aucun pays ne veut d’un Kurdistan indépendant. Pour ce faire, l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie devraient être démantelés. Or quel allié de l’un d’eux peut se permettre le luxe d’en faire un ennemi ?

La guerre en Syrie s’est accompagnée d’une épuration ethnique. Les combattants kurdes, alliés des États-Unis, ont concentré la population kurde de Syrie dans une bande presque continue au sud de la Turquie (ce que ne reflète pas la carte ci-dessus).

Mais ces combattants, appelés Peshmergas, ont également conquis dans ce pays de vastes territoires occupés par des Arabes. Ces derniers les perçoivent de plus en plus comme des envahisseurs.

Une Turquie belliqueuse

Depuis des décennies, la Turquie opère un lent génocide contre ses ressortissants kurdes.

Les Pechmergas syriens et irakiens, sympathiques à la cause des leurs persécutés en Turquie, sont une menace aux yeux de la Turquie.

Le 14 janvier dernier, en annonçant la création d’une armée de trente-mille hommes dans le Kurdistan syrien, les États-Unis provoquaient la colère de la Turquie et lui fournissaient le prétexte pour déclencher une opération de nettoyage au sud de sa frontière.

Cette opération vise à dégager une zone tampon au sud de la frontière turque. Une zone tampon qu’Erdoğan souhaite créer depuis des années.

En affaiblissant les Peshmergas par ses bombardements, la Turquie veut également permettre aux milices islamistes qu’elle supporte de reconquérir les territoires sunnites actuellement aux mains des milices kurdes.

Les États-Unis insouciants

Quant à la réaction américaine, elle a consisté à demander à la Turquie de faire preuve de retenue. En langage diplomatique, cela signifie : « Allez-y. Tuez des Peshmergas tant que vous voulez. On n’a plus besoin d’eux; l’État islamique est vaincu.»

Malheureusement, les États-Unis n’ont pas compris que le terrorisme est un bizness. Tant que l’argent coule, la plus minuscule milice islamiste en Syrie peut devenir un autre Al-Qaida ou un autre Daech et créer un nouveau califat sur les ruines fumantes de celui de Daech.

La Tony Blair Faith Foundation n’a-t-elle pas démontré qu’entre le tiers et la moitié des rebelles en Syrie souhaitent commettre des attentats en Occident ?

En ce début de reconquête, les supplétifs à qui la Turquie fait parvenir des armes et des munitions en Syrie sont essentiellement des milices d’Al-Qaida. C’est donc cette organisation terroriste qui devrait reprendre de la vigueur pour l’instant dans ce pays.

Poutine, maitre du jeu en Syrie

La Russie est le seul pays qui entretient des relations avec tous les belligérants et qui a quelque chose à donner si on est gentil avec elle.

La Russie contrôle l’espace aérien syrien. En laissant le champ libre à la Turquie, la Russie veut prouver que les États-Unis abandonnent toujours leurs alliés (sauf Israël et l’Arabie saoudite).

Les Américains ont abandonné le chah d’Iran, les Chiites qui se sont soulevés contre Saddam Hussein à l’appel des États-Unis, Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Égypte, le Qatar boycotté par ses voisins, et maintenant les Kurdes (qui n’en sont pas vraiment surpris).

Le message de Moscou est le suivant : nous, Russes, sommes fidèles à nos amis. Voyez Bachar el-Assad en Syrie. Voyez la minorité russe d’Ukraine.

En réalité, la Russie a laissé tomber Saddam Hussein en Irak et Kadhafi en Libye. Mais elle a pris de bonnes résolutions depuis.

Et voilà Erdoğan, aveuglé par son animosité envers les Kurdes, qui contribue involontairement à un exercice de propagande russe. Tout le Kremlin doit se tordre de rire.

Conclusion

L’annonce de la création d’une force militaire au sud de la Turquie, c’est le baiser de Judas de l’administration Trump aux Kurdes. C’est une preuve supplémentaire de son inaptitude à comprendre la complexité des grands enjeux internationaux.

C’est également la relance d’un conflit que les États-Unis ont fait trainer en longueur pendant des années afin de vendre des armes aux pays voisins inquiets.

Références :
Ankara accuse Washington de vouloir créer une armée de « terroristes » kurdes en Syrie
Le radicalisme des rebelles syriens
Syrie: discorde américano-turque après un entretien Trump-Erdogan
Turkey to extend Syria campaign to Kurdish-controlled Manbij
Turquie vs Kurdes vs État islamique

Parus depuis :
Syrie : les motifs et les enjeux de la bataille d’Afrin (2018-02-21)
Le Moyen-Orient, point fort de la stratégie diplomatique de Vladimir Poutine (2018-03-17)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La huitième édition de Luminothérapie

24 janvier 2018
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Il ne reste plus que quelques jours pour profiter de l’édition 2017-2018 de Luminothérapie.

Sous le nom d’Impulsion, l’évènement prend cette année la forme de trente bascules musicales et lumineuses disposées parallèlement à la Place des Festivals.

Conçues par Lateral Office de Toronto et CS Design de Montréal, les bascules ont été fabriquées par la firme montréalaise Generique Design, bien familière avec l’évènement annuel.

Les bascules émettent aléatoirement quatre ou cinq timbres sonores. Les balançoires longues jouent les sons les plus graves tandis que les balançoires plus courtes jouent les plus aigus.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 1000 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 1250 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Lac-Mégantic : dans l’attente de la sanction des vrais responsables

23 janvier 2018


 
À l’issue de leur procès, trois employés de MMA ont été reconnus non coupables des accusations qui pesaient contre eux. Rappelons que la MMA est cette compagnie ferroviaire responsable de la catastrophe de Lac-Mégantic qui a couté la vie à 47 personnes.

On se demande pourquoi un tel procès a eu lieu.

Il portait sur des accusations de négligence criminelle. Or pour prouver cela, il faut que les gestes des accusés démontrent une insouciante déréglée ou téméraire (en d’autres mots, excessive ou dangereuse) face à la vie ou la sécurité d’autres personnes. En somme, il faut prouver qu’ils l’ont fait exprès.

Dans le cas du conducteur du train, l’enquête a prouvé qu’il n’avait appliqué que sept freins au lieu de neuf stipulés par les procédures de la MMA pour un convoi de 70 à 79 wagons-citernes et locomotive.

Toutefois, même si le conducteur avait respecté scrupuleusement les directives de la compagnie, les tests réalisés par le Bureau de la sécurité des transports ont révélé qu’il aurait fallu en serrer plus d’une vingtaine pour retenir le train en place.

En effet, afin de minimiser ses frais d’exploitation, la MMA négligeait de remplacer les freins atteints de corrosion (ce qui était le cas de la majorité d’entre eux).

Parce que la compagnie économisait même sur le lubrifiant, la minorité de freins manuels qui fonctionnent correctement n’étaient pas suffisamment lubrifiés. Conséquemment, il était extrêmement difficile de les appliquer.

Les autorités américaines ont imposé 146 950$ d’amendes à la MMA depuis sa création en 2002. Jugée non fiable en raison de ses nombreux manquements à la sécurité, la MMA n’a jamais été autorisée aux États-Unis à faire circuler ses trains avec un seul employé à bord.

Au Canada, aucune amende n’a été payée par la MMA puisque la politique de dérèglementation du transport ferroviaire du gouvernement fédéral reposait (aveuglément) sur l’autodiscipline des transporteurs. Les trains de la MMA pouvaient donc circuler avec un seul employé à bord.

Après une journée d’enfer à rouler sur un réseau ferroviaire en ruine, le conducteur s’est arrêté finalement vers 23h à Nantes où il a dû appeler les pompiers parce que sa locomotive avait pris en feu. Cet incendie spontané résultait d’un défaut d’alimentation en carburant, défaut rafistolé maladroitement par la compagnie.

Laissé seul cette nuit-là comme le prévoyaient les procédures de la compagnie, le train s’est mis en marche et a ensuite dévalé à toute vitesse la pente jusqu’à Lac-Mégantic où il a déraillé dans une courbe au centre-ville.

La question fondamentale à laquelle le jury devait répondre est la suivante : le conducteur n’a appliqué que sept freins, mais le savait-il vraiment ? Épuisé, avec personne pour l’aider, a-t-il réalisé qu’il appliquait un nombre insuffisant de freins ?

Après neuf jours de délibération, le jury en est arrivé à la conclusion que les trois employés de la MMA ne pouvaient pas être tenus criminellement responsables de la catastrophe. Ni le conducteur et encore moins les autres.

En réalité, appliquer sept ou neuf freins, cela n’aurait rien changé à l’issue dramatique. D’où la futilité de ce procès. Espérons que ce jugement ne sera pas porté en appel.

Puisque qu’aucune poursuite criminelle n’est intentée contre le ministère fédéral des Transports — secondairement responsable de cette catastrophe en raison son laxisme — il ne reste plus qu’à attendre les poursuites contre les dirigeants de la MMA pour que justice soit faite.

Références :
Lac-Mégantic : camouflage de la vérité derrière l’échec de la réglementation
Lac-Mégantic: le jury blanchit les trois accusés
Procès Lac-Mégantic : les trois accusés blanchis par le jury
Tragédie de Lac-Mégantic: les mauvais coupables
Tragédie à Lac-Mégantic – Quand cesseront-ils de se renvoyer la balle ?

Sur le même sujet, sur ce blogue :
La sécurité du transport ferroviaire (2013-07-09)
La responsabilité du gouvernement Harper dans la cinquantaine de décès au Lac-Mégantic (2013-07-11)
Lac-Mégantic : les calculs du gouvernement Harper (2013-07-24)
Pour une réforme complète des chemins de fer canadiens (2013-07-26)
La lourde responsabilité du gouvernement Harper dans la catastrophe de Lac-Mégantic (2013-07-30)
Plaidoyer pour la saisie des actifs de la MMA (2013-07-31)
Lac-Mégantic : le silence étrange du sénateur Boisvenu (2013-08-03)
Les déraillements ferroviaires et la roulette russe du gouvernement Harper (2014-01-20)
La faillite de la dérèglementation ferroviaire du gouvernement Harper (2014-08-20)
Conduire un train de la MMA : bienvenue en enfer (2014-08-29)
Le mépris du Canadien Pacifique (2014-10-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les mille pannes annuelles du métro de Montréal

21 janvier 2018
Exemple de panne dans le métro de Montréal

Se basant sur une étude londonienne, la Société des transports de Montréal (STM) estime qu’elle fait mieux que la moyenne au chapitre des interruptions de service. Conséquemment, elle n’a aucun plan de réduction des pannes. Aucun objectif. Aucune cible.

Ainsi, Montréal se compare avantageusement au métro de Londres, inauguré en 1863, au vieux métro sale de New York, inauguré en 1904, et à différents métros dont les dates d’inauguration ne sont pas précisées.

J’ai eu l’occasion de prendre des vacances de trois semaines dans chacune des villes suivantes sans être affecté par une seule panne : Barcelone, Berlin, Lisbonne, Paris, Porto, Prague, Shanghai et Vienne.

Si la seule ambition des dirigeants de la STM est de faire mieux que différents métros vétustes à travers le mode, permettez-moi de dire qu’elle manque d’ambition.

Depuis des années, il y a environ mille pannes dans le métro de Montréal, soit une moyenne de trois par jour. Les interruptions de plus d’une heure ont augmenté de 52% en 2016. Les pannes de plus de cinq minutes ont augmenté de 31% en 2017.

La STM est toujours empressée de fournir des statistiques pour se justifier. Par exemple, on nous dira que 86% des usagers sont satisfaits du service.

À ce sujet, allez dans n’importe quel restaurant insalubre et vous verrez que plus de 86% des clients en sont satisfaits; ceux qui ne le sont pas mangent ailleurs.

La STM n’a jamais estimé le cout économique des pannes pour les usagers. Combien de millions d’heures-personnes perdues ? Combien de frais de taxi ? Bref, combien de millions$ de pertes économiques ? On ne sait pas.

Puisque tout se mesure, pourquoi n’est-elle pas capable de le dire ? Parce qu’il serait compromettant pour elle de le savoir. Alors elle s’abstient de le déterminer.

C’est plus simple de blâmer les usagers qui se suicident ou qui descendent imprudemment pour récupérer des objets échappés sur la voie. Ce sont eux les responsables, selon la STM.

Métro de Shanghai

À Paris et à Shanghai, on a choisi de dresser une paroi transparente entre les utilisateurs et les voies. Des portes ne s’ouvrent qu’au moment où un train est en gare. Pas de suicide. Pas de téléphone échappé sur la voie.

Avec de telles cloisons, on éliminerait les plus longues pannes montréalaises.

Plutôt que de dresser de telles cloisons — trop dispendieuses selon la STM — celle-ci se propose de climatiser tous les wagons du métro, ce qui coutera des millions de dollars.

La Havane n’a pas de métro. Mais elle a des autobus. Et pour lutter contre la chaleur tropicale, on utilise un moyen qui ne détruit pas la couche d’ozone, qui ne crée pas de gaz à effet de serre, qui est parfaitement écologique et qui ne coute presque rien : ce sont des éventails de papier. Ceux qui ont chaud s’en servent, mais pas les autres.

À défaut de données à ce sujet, je présume que les arrêts de service à Montréal causés par des tentatives de suicide doivent être plus nombreux que ceux causés par des coups de chaleur puisque nous habitons un pays où on gèle onze mois par année.

J’invite donc la STM à se demander si des cloisons qui sauvent des vies devraient avoir préséance sur des climatiseurs.

Une fois que les ambulanciers ont déplacé une personne vers les quais — elle est rarement traitée sur les voies — je ne vois pas ce qui empêcherait la ligne de métro de fonctionner; il suffit de ne pas faire d’arrêt à la station durant l’intervention.

Finalement, pour ce qui est de ceux qui tombent malades dans les wagons, combien y en a-t-il par année ?

Bref, si on veut que les Montréalais abandonnent l’auto pour le transport en commun, il faudra augmenter sa fiabilité.

Pour ce faire, il serait temps que les nouveaux dirigeants de la ville obligent la STM à se doter d’une politique de réduction des pannes plutôt que de se satisfaire de la médiocrité du service qu’elle donne présentement.

Références :
La navette du 747 : un service pourri
Métro de Montréal : les statistiques de la désinformation
Refonte majeure du réseau d’autobus de la STM

Paru depuis :
La STM alertée 25 fois par jour pour des escaliers roulants bloqués (2018-06-01)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La crise du Beaufort

18 janvier 2018
Tranche de Beaufort

L’hebdomadaire anglophone The Local se décline en différentes éditions nationales. Le rédacteur en chef de l’édition parisienne est le Britannique Ben McParland.

Cinq jours avant Noël, ce dernier se rend dans une fromagerie. Son fromager attitré étant absent cette semaine-là, le Britannique va dans un commerce parisien qu’il ne connait pas.

Au propriétaire qui le sert, le journaliste déclare qu’il vient acheter du fromage pour se faire une fondue. Mais il a sa propre recette, faite à partir de trois fromages.

Intrigué, le patron écoute.

Le premier est le Comté, un fromage au lait cru de vache, à pâte pressée cuite. On le qualifie ainsi parce que son caillé est pressé au moment du moulage et qu’il est chauffé au moment du tranchage.

Le second ingrédient de la recette de M. McParland est l’Appenzel, un fromage suisse au gout prononcé, également à pâte pressée cuite.

Alors que le fromager s’apprête à lui trancher son troisième fromage, il apprend que c’est du Beaufort. Affiné pendant quelques mois, le Beaufort est couramment utilisé pour faire de la fondue savoyarde.

Malheureusement, le seul Beaufort du fromager est millésimé de l’été 2015.

C’est trop bon pour de la fondue, lui dit-il.

Qu’à cela ne tienne, ce fromage vieilli n’en sera que plus gouteux pense le rédacteur en chef.

Donnez-m’en 200 grammes, s’il vous plait.

Le fromager insiste :
Ça me ferait mal au cœur de savoir qu’un tel fromage finisse ses jours en fondue.

Faisant fi des réticences du fromager, le journaliste hausse sa commande à 400 grammes, un changement perçu comme un affront par le commerçant.

Conservant son calme, il essaie de dissuader son client en lui précisant qu’à 39 euros (60$) du kilo, c’est très cher pour de la fondue.

Mais le rédacteur (qui avait déjà vu le prix, bien en évidence) lui dit qu’il en a les moyens.

Ce fromage savoyard, le fromager l’a fait vieillir dans ses caves pendant deux ans et il est inconcevable qu’il finisse ses jours fondu sur des croutons comme du vulgaire emmental.

Vous avez vraiment l’intention de mettre ça dans votre fondue ? lui demande le commerçant qui commence à sentir la moutarde lui monter au nez.
Euh… oui.
C’est hors de question !
Comment ça, hors de question ?

Après quinze minutes de palabres, le journaliste pourra acheter ce Beaufort 2015 s’il promet de ne pas s’en servir dans sa fondue.

Comme troisième fromage, le journaliste choisira plutôt l’Abondance, un fromage au lait cru de vache, à pâte ferme pressée cuite.

Mais à bien y penser, il va quand même pendre un petit 200 grammes de Beaufort, à part.

Par-dessus ses lunettes, le fromager lui jette un regard suspicieux; si le journaliste pense qu’il peut se moquer de lui, il se trompe.

Lui tendant un morceau de papier et un stylo, il accepte de lui en vendre à la condition que le journaliste s’engage par écrit à ne pas le gratiner ni le faire fondre.

Quelques jours plus tard, le journaliste publie dans The Local le récit de sa mésaventure et proteste sur son compte Twitter qu’en France, le client n’ait pas toujours raison.

Mais voilà qu’une bonne partie de ses lecteurs prennent le parti de son fromager. L’affaire prend des proportions internationales quand l’ambassadeur de France en Suède écrit à ce sujet (sans vraiment prendre position, évidemment).

Depuis, la nouvelle a été reprise par différents quotidiens, dont Le Monde et The Telegraph.

En signe d’apaisement, le journaliste a finalement publié sur son compte Twitter un message remerciant ce fromager et reconnaissant que le Beaufort 2015 était vachement bon (‘bloody good’).

Le message est accompagné d’une photo du Beaufort servi sur des craquelins de blé entier, accompagné d’une bière — non pas anglaise (c’eut été de la provocation) — mais portugaise.

Tout est donc bien qui finit bien…

Références :
Abondance (fromage)
Appenzeller
Beaufort (fromage)
Comté (fromage)
Du refus de se faire servir un bout de Beaufort par un fromager au « fonduegate »
Fonduegate and why the customer is not always right in France
“Fonduegate” sparks row of international proportions
Fondue savoyarde

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Des dieux et des jours

17 janvier 2018

Introduction

C’est en Mésopotamie (une région située dans l’Irak actuel) qu’est née l’astronomie.

Vers le VIIe siècle avant notre ère, des astrologues y divisent le cycle lunaire en quatre phases égales de sept jours.

Ces derniers portaient le nom babylonien des sept astres connus à l’époque : Saturne, le soleil, la lune, Mars, Mercure, Jupiter et Vénus.

À la suite des conquêtes, ces connaissances ont été transmises aux Grecs puis aux Romains. Ces derniers nommèrent leurs jours non pas en hommage aux astres mais, strictement parlant, aux dieux qui avaient donné leur nom à un astre.

En français

Le mot lundi vient du latin Lunis diem, ce qui signifie ‘jour de la déesse de la lune’.

Martis diem, le deuxième jour de la semaine, rend hommage à Mars, le dieu romain de la guerre.

Mercredi vient de Mercure, le messager des dieux.

Le nom du quatrième jour de la semaine, jeudi, vient de Jovis diem, ce qui signifie ‘jour de Jupiter’, l’être suprême selon les Romains.

Du latin Veneris diem, le vendredi honore Vénus, la déesse de l’amour et de la beauté.

Chez les Romains, le jour suivant honorait Saturne. Mais dès la christianisation de Rome, ce jour fut appelé Sambati diem (ou ‘jour du sabbat’), c’est-à-dire le jour consacré au culte divin chez les Juifs. En français, c’est devenu samedi.

Le lendemain, les Romains honoraient Sol, le dieu du soleil, de la lumière et de la chaleur. Mais ce jour fut christianisé en die dominicu, ce qui signifie ‘jour du Seigneur’.

Dimanche est le seul jour de la semaine qui commence par la syllabe ‘di’ au lieu de se terminer par elle.

En anglais

Lorsque les peuples du nord-ouest de l’Europe furent confrontés aux légions romaines, ils réalisèrent la supériorité de certains aspects de la civilisation gréco-romaine.

Tout comme les Romains avaient adopté la mythologie des Grecs tout en latinisant le nom de leurs dieux, les Anglo-Saxons ont cherché dans leur propre mythologie quels étaient les dieux qui possédaient les attributs les plus apparentés aux dieux romains et ont décidé que les jours seraient nommés, si possible, en l’honneur de leurs équivalents nordiques.

On conserva néanmoins l’hommage à certains dieux romains.

Le samedi demeura le jour de Saturne (Saturday). Tout comme le dimanche et le lundi : ceux-ci honorèrent respectivement le Soleil (Sunday) et la lune (Monday, déformation de ‘Moon Day’).

Mais dès le mardi, c’est au dieu Tiw (probablement dieu nordique de la guerre) qu’on rendit hommage. Tuesday est la déformation de ‘Tiw’s Day’.

Le mercredi, on pensa au dieu Woden, apparenté à Mercure. Ce qui donna Wednesday.

Alors que Jupiter est souvent représenté un foudre à la main, le jeudi (ou Thursday) s’appela ‘Thunresdæg’ en hommage à Thunor, dieu du tonnerre (hérité du dieu Thor des Vikings).

Tout comme Vénus donna en français son nom au vendredi, c’est la déesse équivalente Frig qui donna en anglais son nom à Friday.

Conclusion

Les mots sont souvent forgés par l’histoire.

Le nom des jours provient d’une décision prise il y a presque trois millénaires par des astrologues mésopotamiens. Une décision imitée par les Grecs, puis les Romains et transmise jusqu’à nous sous leur influence.

Références :
L’astronomie en Mésopotamie
Why Wednesday? The days of the week have a convoluted religious heritage

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La cotisation britannique à l’Union européenne

16 janvier 2018


 
Le 31 octobre dernier, l’Office national des statistiques de Grande-Bretagne rendait public le montant dû en 2016 par le gouvernement britannique à Bruxelles pour l’appartenance du pays à l’Union européenne.

Il ne s’agit pas d’une somme cumulative due en raison d’arriérés ni d’un bilan qui serait négatif des avantages et des inconvénients de l’appartenance au marché commun. Ce n’est que de la cotisation annuelle de 2016 due par cet état membre à l’Union.

En raison de sa population et de la taille de son économie, la contribution brute du pays est de 32,3 milliards$ canadiens (21,2 milliards d’€).

Pénalisé par la politique agricole commune de l’Union, le pays reçoit depuis 1984 un rabais dont ne bénéficie aucun autre membre de l’Union.

Estimé à 8,5 milliards$ (5,6 milliards d’€), ce rabais porte la contribution ‘semi-brute’ du pays à 23,8 milliards$ (15,7 milliards d’€).

Toutefois, Bruxelles verse en retour 7,5 milliards$ (5,0 milliards d’€) à Londres en vertu de différents programmes.

Par exemple, il reçoit 613 millions$ du Fonds européen de développement régional et 4,1 milliards$ du Fonds européen d’orientation et de garantie agricole, soit des sommes que le gouvernement de Londres distribue ensuite aux acteurs privés du développement régional et aux agriculteurs du pays.

Ce qui fait que la contribution nette du gouvernement à l’Union est, en principe, de 16 milliards$ (11,0 milliards d’€).

Toutefois, cela ne tient pas compte des sommes versées directement au secteur privé britannique (c.-à-d. sans l’être par l’intermédiaire de l’État), par exemple aux universités du pays. Ces sommes représentent un autre 2 milliards$ (1,3 milliard d’€).

Finalement, le ‘billet’ pour appartenir au marché commun européen représente 14 milliards$ (15,8 milliards d’€), soit 1 % du budget de l’État britannique.

Références :
Accord de Fontainebleau
Fonds européen d’orientation et de garantie agricole
The UK contribution to the EU budget


© 2010 — Carte de Google Maps (modifiée)

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Écrit par Jean-Pierre Martel