Alertée de la probabilité d’un attentat terroriste, la Belgique a décidé de se refermer comme une huitre.
Depuis plusieurs jours, les écoles sont fermées, le métro ne fonctionne plus et l’activité économique du pays tourne au ralenti.
Peu à peu, ces mesures seront levées prochainement.
La question que tous les Belges se posent est la suivante : ces précautions, ont-elles prévenu la commission d’un attentat ou l’ont-elles reportée à plus tard ?
À défaut d’avoir identifié les personnes qui se proposent de commettre un attentat et d’avoir procédé à leur arrestation préventive, tout ce qu’on a fait, c’est de forcer les comploteurs à différer leur méfait.
Cela démontre deux choses.
Premièrement, en dépit de la masse colossale de données que les agences de renseignements accumulent à notre sujet, ils n’arrivent pas à les interpréter de manière à prévenir des attentats terroristes.
Ils sont convaincus — probablement à juste titre — qu’un attentat est imminent en Belgique. Mais où ? Comment ? Par qui ? Ils ne savent pas.
Après qu’un attentat ait été commis, les services de renseignements peuvent consulter ces données et remonter dans le temps à la recherche de complices et de lieux où les malfaiteurs se cacheraient encore. Après un attentat, ils sont très efficaces. Avant…
Deuxièmement, on réalise qu’il y a incompatibilité totale entre sécurité et liberté.
Si on désire la protection absolue contre le danger, on ne traverse plus les rues par peur d’un accident automobile, on ne sort plus de chez soi par crainte des malfaiteurs, on ne mange plus ceci ou cela à cause du contenu en cholestérol, des résidus de pesticides, des OGM, etc. Bref, on se laisse mourir de faim ou d’ennui.
Conséquemment, vivre c’est prendre des risques.
En entr’ouvrant sa coquille, la Belgique devient inévitablement vulnérable. Si effectivement un attentat se préparait et n’était qu’en attente d’être commis, beaucoup de personnes rendront les dirigeants du pays responsables de ce drame.
D’avance, ils ont tort.
Les coupables des attentats sont toujours ceux qui les commettent et ceux qui les financent.
S’il y a négligence, elle a été commise par ceux qui dirigeaient le pays dans le passé et qui ont tardé à s’attaquer à la racine du mal, soit la promotion de la haine.
Pour l’instant, craindre le pire est normal. Mais se laisser envahir par le syndrome de l’huitre, c’est céder la victoire aux terroristes.