Voyage à La Havane — Sommaire (1re partie) : Considérations sanitaires

Le 22 novembre 2012


 
Pour éviter la diarrhée du voyageur, on recommande de ne boire que le contenu de bouteilles d’eau que vous ouvrez vous-mêmes, d’éviter les crudités et les glaçons. Tout cela est très facile à dire mais dans les faits, pour apprécier Cuba, il vous faudra prendre des risques… et les assumer.

Les Mojitos — ces cocktails à base de menthe fraîche, de rhum et de jus de lime — contiennent tous de la glace et de l’eau, deux interdits. À vous de choisir : la sécurité ou le plaisir…

La restauration


 
Comme partout au monde, faites preuve de discernement dans le choix de vos restaurants. Si ce que vous voyez a l’air sale, imaginez ce que vous ne voyez pas…

Dans la photo ci-dessus, les éviers du restaurant Colon (adjacent au Gran Teatro) ne sont pas connectés à l’eau courante.

Et comme presque partout à La Havane, on ne jette pas le papier hygiénique souillé dans la cuvette de la toilette mais plutôt dans la petite poubelle qu’on voit ici dans le coin de la pièce.

La raison, c’est que le papier hygiénique est rare et qu’on utilise souvent du papier journal à cette fin, ce qui bloque les toilettes : donc on prend l’habitude de jeter le papier utilité dans cette poubelle. Celle-ci est évidemment vidée plusieurs fois par jour.

Et comme les journaux du pays publient souvent les discours de Fidel Castro, les Cubains se plaisent à dire que Fidel a visité de bien curieuses parties de son peuple…

La collecte des ordures

Nulle part à La Havane, il n’y a de collecte des ordures aux maisons; les citoyens apportent et déposent leurs déchets dans des bacs placés un peu partout dans la ville.

C’est ce qui explique pourquoi si peu de consommateurs apportent leurs propres sacs réutilisables à l’épicerie : on préfère se voir remettre un sac de plastique neuf qui servira à tapisser l’intérieur des petites poubelles domestiques, dont celle de la toilette (changée, selon le besoin, plusieurs fois par jour).

La diarrhée du voyageur


 
Du côté Est de la baie de La Havane, un peu avant la Fortaleza de San Carlo de la Cabaña, il y une jolie hutte qui offre aux passants du jus de canne à sucre.

La fabrication de cette boisson est fascinante. On insère une tige de canne à sucre dans un broyeur. On en extrait le jus qu’on passe ensuite dans un tamis afin d’en retirer les grosses fibres. Puis on ajoute du jus de lime et de l’eau. Pour l’avoir essayée au seizième jour de mon voyage, je peux vous dire que cette boisson est délicieuse.

Le lendemain, je suis demeuré dans ma chambre parce que je ne me sentais pas très bien. Tôt le surlendemain, j’ai eu une diarrhée foudroyante.

Je ne crois pas que la contamination provienne de la tige de canne à sucre mais plutôt du broyeur qu’on ne désinfecte probablement jamais.

Les moustiques

La crème « Great Outdoors » de Watkins contient 28,5% de DEET. Cette préparation n’est pas trop grasse et conséquemment, ne donne pas l’impression désagréable de se huiler le corps. Mais je n’aime pas les crèmes insecticides.

Cela me déplait d’imaginer que chaque fois que je me touche, mes doigts se couvrent de produits chimiques que j’ingurgiterai après avoir touché un aliment.

Au début, j’appliquais de la crème seulement aux parties du corps à découvert, soit les bras, le cou et la tête (sauf la région buccale).

Mais au Jardin botanique national (visité le quinzième jour de mon voyage), je me suis fait piqué à deux endroits sur le mollet gauche. L’inflammation couvrait une zone d’un diamètre de 1,5 cm. Et sans une puissante crème à la cortisone, je me serais gratté au sang et je n’aurais pas dormi de la nuit.

J’ai cru qu’il s’agissait de morsures de termites puisque je m’étais approché de gros nids de ces insectes dans le but de les photographier.

Mais après deux autres piqures dans la même partie du corps dans les jours suivants — alors que j’étais demeuré en ville — j’en suis venu à la conclusion que je devais appliquer de la crème insecticide également des genoux aux chevilles, même si je portais toujours des pantalons. Résultat : plus aucune nouvelle piqûre pour le restant du voyage.


Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à La Havane, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.

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4 commentaires à Voyage à La Havane — Sommaire (1re partie) : Considérations sanitaires

  1. Pierre Pinsonnault dit :

    😮 Une maladie, des insectes… seigneur Jésus, on dirait un appel au secours, mais feutré, du genre “Faites vite, sortez-moi de cet enfer!”. Ne vous découragez pas, Monsieur Martel, vos lecteurs vous ont envoyé cette nuit une équipe de SWAT avec comme mission de vous ramener au Québec sain et sauf et … non contagieux. 😮

    Je blague évidemment car vous faites, encore une fois mais sur un autre plan, œuvre fort utile en nous sensibilisant, preuves à l’appui, aux risques d’une dérogation aux mesures de préservations de nos santés en voyage.

    J’ai eu cette chance de n’en pas souffrir au Pérou (1 mois) et à Cancun (1 semaine), chance d’autant plus appréciée qu’il y eut quelqu’un dans notre entourage que nous avons vu en souffrir. Ce n’était pas rose pour cette personne, ni pour nous, mais dans une moindre mesure évidemment, puisque son état de santé a nui au déroulement prévu de nos pérégrinations touristiques.

    Bref, merci donc pour cet article de ce jour et portez-vous bien, que dis-je, merveilleusement bien puisque vous le méritez. Et en plus, on ne voudrait pas vous perdre, n’est-ce pas ! Salud!

  2. Marcos DINET (France) dit :

    Bonjour,

    Je suis étonné que les voyageurs ne soient pas avertis de ce qui s’appelle la “tourista”. Et surtout, ne sachent pas juguler le problème en toute simplicité. Pour ne pas perdre de précieux jours des vacances si chèrement acquises.

    Tout changement de lieux provoque une réaction du corps soit qu’il se rebelle du changement trop brusque soit que la flore intestinale ne réagisse pas à de nouvelles contraintes différentes de ses habitudes de base. Rien de plus normal: Je suis parfois aussi soumis à ce genre d’inconvénient quelque soit la qualité de la nourriture.

    Solution : prendre de l’antidiarhéique à doses filées préventivement pour être tranquille, et une plus forte dose à la moindre alerte. Et tout se passe bien.

    Pour ce qui est de la méfiance envers mojitos et autres boissons avec glaçons, le rhum fait affaire de désinfectant.

    Pour le reste, retour au premier paragraphe.

    Noter que le cubain de base ne consomme pas de cocktails mais son rhum pur ce qui est délicieux quand on y a pris gout: (Après toute fois avoir fait l’offrande de la première giclée de la bouteille aux dieux ou aux ancêtres en disant “Maferefun”)

    Petite histoire:
    Le Mojito aurait été inventé par Sir Francis Drake le pirate, sans doute pour avaler du jus de citron pour éviter le scorbut, et noyer ainsi le gout du citron.

    Bien cordialement: Marcos

    • Les médecins québécois suggèrent la prise du vaccin oral Dukoral et diverses mesures sanitaires aux personnes qui vont à La Havane : toutefois ils déconseillent la prise préventive d’antidiarrhéique (la lopéramide, connue sous le nom commercial d’Imodium), puisque la diarrhée est un mécanisme de défense du corps contre un microbe qui cherche à prendre le contrôle de l’intestin.

      Après que la diarrhée s’est déclarée et que l’intestin a vidangé son contenu, on suggère la prise de lopéramide. Si cette diarrhée est sanguinolente ou accompagnée de fièvre, alors on ajoute la prise d’antibiotiques.

      Quant à l’alcool, sa réputation antiseptique est surfaite. Depuis des années (textes 1, 2 et 3), je me bats contre les gels alcoolisés qui, malheureusement, sont perçus comme une alternative à l’hygiène corporelle.

      Il ne faut donc pas compter sur l’alcool, surtout dilué puisque même pur, le rhum est de l’alcool dilué.

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