Voyage à La Havane — Quinzième jour

Publié le 13 novembre 2012 | Temps de lecture : 5 minutes

Au cours de mes préparatifs en vue de ce voyage pour La Havane, j’avais voulu voir un film cubain qui avait connu un grand succès international dans les années 1970, soit « Fraises et chocolat ». Or ce film n’a jamais été réédité en DVD ou s’il l’a été, est épuisé et est devenu introuvable sur l’internet.


 
Ce matin je suis allé dans deux magasins afin de voir s’il serait disponible dans la capitale cubaine. L’un de ces deux magasins est « La Moderna Poesia », situé dans un imposant édifice Art déco de la rue Obispo.

Les vitrines du magasin annoncent qu’on y vend livres, CD et DVD. En réalité, l’intérieur, assez vaste, est presque vide. Parmi la marchandise disponible, il n’y a pas ce film.

J’en profite pour acheter plutôt le CD « Vincentico Valdés y su Orquesta » dans la série « Les voix du siècle » à 3 pesos (le prix fixe pour les enregistrements cubains), et le CD du « Stabat Mater » de Pergolèse, dirigé par Vincent Dumestre à 2,15 pesos (le prix fixe pour les œuvres classiques enregistrés par des groupes étrangers).


 
Je prends le repas du midi au restaurant El Floridita. C’était l’endroit préféré de l’écrivain américain Esnest Hemingway lors de ses séjours dans la capitale cubaine.

Si vous cliquez sur la photo ci-dessus afin de voir la version à haute résolution, le monsieur qui semble parler à la dame en rose au centre de l’image, c’est une statue de bronze de l’écrivain.

Puis je prends le taxi pour me rendre au Jardin botanique national, situé à quelques dizaines de km de la capitale. La course en taxi monte à 20 pesos convertibles. Le chauffeur m’offre de revenir me chercher à la fermeture, à 16h30.

Le guide de voyage de l’éditeur Ulysse consacré à La Havane mentionne que ce jardin botanique est ouvert tous les jours. Toutefois, à notre arrivée, mauvaise nouvelle : il n’est ouvert que du mercredi au dimanche (nous sommes un lundi). En somme, c’est fermé.

Mais on m’offre de me permettre de visiter le Jardin botanique quand même, accompagné pendant deux heures d’une guide parlant anglais, sans frais supplémentaire autre que le coût de l’admission, soit 4 pesos. Et plutôt que de retourner à La Havane et de revenir à 16h30, le chauffeur m’attendra.

À noter : lorsque vous dites aux Cubains « Je me sens traité comme un roi », ils ne réagissent pas. Mais si vous leur dites « Je me sens traité comme Fidel Castro », ils partent à rire.

Mais revenons au jardin botanique. Créé à l’initiative justement de Fidel Castro, il accueille une grande variété de plantes tropicales et subtropicales de différents continents.


 
La visite débute par les serres. Celles-ci sont de forme triangulaire et ne sont pas fermées. Si elles l’étaient, au gros soleil, la température intérieure serait étouffante.

Elles font partie de ce mouvement architectural révolutionnaire cubain qui consistait à repenser l’architecture moderne, parfois totalement inadapté au climat tropical ou subtropical.


 
Ce jardin botanique couvre 6 km², dont une bonne partie est occupée par deux forêts : de pins et de palmiers. Dans cette dernière, entre autres, on trouve une variété de palmier royal natif de Cuba, d’apparence identique à l’espèce floridienne, mais beaucoup plus résistante.

Le jardin héberge un exemplaire de la faune originelle de Cuba, avant sa transformation sous l’effet de l’agriculture coloniale. Tout comme celui de Vienne, le Jardin botanique national est dirigé par des chercheurs universitaires.

Il y a très peu de fleurs (et conséquemment peu de papillons). Celles qui y poussent suffisent à nourrir une petite colonie d’oiseaux-mouches.

À l’heure convenue, mon taxi m’attend. Nous partons alors pour un lieu entièrement minéral, soit la Place de la Révolution.


 
Celle-ci est dominée par le Monument à José Martí (1853-1895), écrivain et poète national dont les écrits ont nourri la Révolution cubaine. La tour de 140 mètres sert également de relai pour les communications et de perchoir à de grands oiseaux.


 
La place est entourée de différents édifices publics : au Nord par les bureaux du redoutable ministère de l’Intérieur (ci-dessus), à l’Ouest par le Théâtre national (fermé pour rénovation), et à l’Est par deux immeubles : celui du ministère de la Défense et celui de la Bibliothèque nationale (dont le vestibule contient une petite exposition de livres anciens et où se trouve également l’original de l’attestation médicale du décès de Napoléon Bonaparte).

Détails techniques : Lumix GH1 (transformé pour prendre des photos infrarouges), objectif Lumix 14-45 mm (3e et 4e photos), Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/400 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
3e  photo : 1/40 sec. — F/5,2 — ISO 100 — 29 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 29 mm
5e  photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 27 mm
6e  photo : 1/640 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 31 mm


Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à La Havane, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.

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Écrit par Jean-Pierre Martel