À cause de la lenteur de la connexion internet à Cuba, je lis tous vos messages mais je ne peux pas me permettre de prendre de longues minutes à essayer de rédiger une réponse intelligente à vos commentaires (que j’apprécie).
Une question qui s’est posée récemment est relative au taux de change entre l’euro et le peso convertible. Puisque cette dernière monnaie n’a aucune valeur hors de pays, je soupçonne qu’il est très difficile sur l’internet de savoir sa valeur relative.
Ce matin, je me suis rendu sur la rue Obispo à un des plus recommandables bureaux de change de la ville. Sur un tableau électronique, on pouvait lire que l’euro valait 1,2304 peso convertible.
À la caissière qui m’est attribuée par le gardien, je tends 750 euros. Quelques instants plus tard, elle me tend un bout de papier sur lequel elle a écrit le nombre « 700 ». Puisque cela ne correspond pas au nombre d’euros que je lui ai donnés, je me dis : « Je ne vais quand même pas accepter de recevoir 700 pesos en échange de 750 euros. »
Sans élever le ton, je lui lance quatre « no » en rafale et lui fait signe de me redonner mon argent.
Je sors et me remets dans la courte file d’attente. Mon tour arrivé, je précise au gardien que je veux une caissière qui parle anglais. À celle-ci je tends mes 750 euros. Elle calcule que je recevrai 922,85 pesos, ce que j’accepte.
À un jet de pierre, toujours sur Obispo, je visite le Musée numismatique.
Dans des présentoirs vitrés pyramidaux, ce musée présente des pièces de monnaie, des médailles et quelques billets de banque. Le rez-de-chaussée est réservé à la monnaie cubaine et accessoirement, celle des États-Unis.
À l’étage, ce sont des pièces de monnaie de l’antiquité et, si ma mémoire est bonne, de quelques autres pays. Les collections du musée comprendraient 160 000 pièces mais seulement quelques centaines sont exposées.
Celles de la Grèce antique sont dans un état exceptionnel de conservation. Elles proviennent de la collection du Comte de Lagunella (dont la collection des terres-cuites antiques au Musée des Beaux-Arts est également remarquable).
Dès la publication de mon récit de voyage d’hier, je prends un taxi pour l’église Notre-Seigneur-du-Carmel, située dans le quartier du Centro.
Il s’agit d’une église érigée en 1925 dont les colonnes et le bas des murs sont ornés de tuiles de céramique assez intéressantes mais dont les plafonds sont peints de fresques (en voie de restauration) qui ne m’ont rien dit.
Au fond du bas-côté gauche, l’autel dédié à l’Enfant Jésus, entièrement doré, est spectaculairement beau.
Je me rends ensuite au Collejón de Hamel où, sur cette ruelle colorée, des artistes présentent leurs œuvres. Pour illustrer que la nécessité est la mère de l’invention, un de ces artistes est le Dr Hugo A. Gonzáles-Fernández, psychiatre, sexologue et artiste graphique.
On y présente quotidiennement un spectacle gratuit de danse et de rythmes africains.
À l’Hôtel Nacional, perché sur un roc qui surplombe le détroit de Floride, je prends le repas du midi, soit une pizza Quatre-saisons (garnie de jambon, d’olives, de crevettes et de champignons). Avec un verre de vin : 11,50 pesos convertibles.
À un comptoir situé près de la réception, j’achète pour 30 pesos un billet pour le spectacle qui se donnera ce soir au Café parisien.
À quelques rues, je me rends à l’hôtel Habana libre. Avant la révolution, c’était le Hilton. Sur l’internet, les touristes qui y ont séjourné, disent le plus grand mal de la propreté de ses chambres. D’après ce que j’ai vu au rez-de-chaussée, les aires communes ont encore beaucoup de classe et n’ont pas vieillies.
Je traverse la rue pour aller au parc Coppelia, où se trouve le bar laitier (ou un glacier) du même nom. De partout à La Havane, on vient y savourer ses glaces. Certains jours, une seule saveur est au menu. Aujourd’hui, jour d’abondance, on a le choix entre trois variétés.
Dans la file d’attente, quelqu’un veut m’échanger quelques pesos convertibles pour de la monnaie nationale. Méfiant, je refuse. Il fait venir un gardien qui m’explique, en anglais, que cette file est pour les Cubains. Les touristes doivent plutôt se rendre à deux pas, où leurs pesos convertibles seront acceptés (et où il n’y a aucune attente). Deux boules de crême glacée au chocolat me coûteront 1,85 ou 2,85 pesos (je ne me rappelle plus).
Le trottoir des environs est en terrazzo. À certains endroits, on y a inséré des carrés d’environ 60 cm de côté où sont représentés des œuvres modernes polychromes où chaque couleur est limité par une mince tige de métal doré, comme s’il s’agissait de cloisonné.
Après une sieste à la maison, je retourne à l’Hôtel Nacional pour le spectacle dont je me suis procuré un billet plus tôt aujourd’hui.
Intitulé « Cubano, Cubano », ce spectacle commence à 22h. Il se veut la version latine des grands spectacles du Lido à Paris.
Moins de plumes, moins de nudité, mais une orgie de couleurs décorant des coiffes et des vêtements satinés.
La chorégraphie n’a pas de temps mort; on passe d’un tableau à un autre sans interruption pendant toute l’heure que dure ce spectacle. On y présente l’histoire de Cuba, de la période précoloniale aux années 1950. Étonnamment, aucun tableau ne montre la période révolutionnaire.
Ce spectacle divertissant, au son de musique latino-américaine, vaut largement son prix. Mais il faut être à Cuba pour en jouir. Désolé…
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 12 mm
2e photo : 1/100 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 19 mm
3e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 19 mm
4e photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 12 mm
5e photo : 1/640 sec. — F/9,0 — ISO 200 — 22 mm
6e photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 12 mm
7e photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 14 mm
8e photo : 1/80 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 12 mm
Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à La Havane, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.