Un opéra mélodramatique chinois : « Décapiter mon père »

31 mai 2011
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Établi à Shanghai en 1925 sous un autre nom, le théâtre Yifu fut jadis le plus célèbre d’Extrême-Orient. Rénové en 1994, son auditorium peut accueillir aujourd’hui 928 personnes.

Deux troupes originaires de Shanghai s’y produisent ; l’une spécialisée en opéra de Pékin, l’autre en opéra de Shaoxing (une ville située à 160 km de Shanghai).

Si les opéras de style pékinois sont connu en Occident grâce aux livres qui leur sont consacrés en anglais et qui furent traduits, les opéras de Shaoxing sont beaucoup moins connus hors de Chine.

Le dimanche 26 septembre 2010, le théâtre Yifu présentait « Décapiter mon père », un mélodrame de ce deuxième style, interprété ici par une distribution presqu’entièrement féminine.

Quelques rares Occidentaux assistaient à la représentation : le public était principalement composé de Chinois plutôt âgés. À l’opposé, la troupe de l’Opéra de Cologne présentait l’Or du Rhin de Wagner dix jours plus tôt au Grand Théâtre de Shanghai devant un public essentiellement jeune.

Ce soir-là au théâtre Yifu, le prix des billets variait de 50 à 280 yuans (soit de 7,50$ à 42$ ou de 5,4€ à 30€). Le mien — pour un siège au fond du parterre — coûtait 80 yuans (soit 12$ ou 8,6€).

J’étais prêt à tout et je ne fus pas déçu; gestes emphatiques, sanglots et trémolos de voix, changements de décor à vue, au moins le quart de l’assistance qui mange ou qui parle à haute voix au cours de la représentation — et qu’on entend d’ailleurs dans la vidéo — spectateurs qui changent de siège en tout temps pour rejoindre les amis ou pour être mieux placés, etc. Bref, on se serait cru en Italie au XVIIIe siècle.

Après les rappels, la Diva — déchargée des gerbes de fleurs qu’on venait de lui donner — chante a cappella pendant environ quinze minutes des airs typiquement chinois sur le devant de la scène, accompagnée du public qui en connait toutes les paroles.

Puisqu’il était permis de photographier et de filmer durant la représentation, j’ai capté des segments totalisant plus de 25 minutes du spectacle, résumés ici en moins de neuf minutes. Si le dépaysement ne vous effraie pas, je vous invite à regarder ce très rare document. Je vous préviens : c’est spécial…

Pour comparer avec un opéra de style pékinois — plus précisément avec « La Rivière d’automne » — cliquez sur ceci. Il est à noter que cet opéra, dont a distribution est au contraire entièrement masculine, raconte l’histoire d’une nonne taoïste qui s’est enfuie de son couvent afin de rejoindre son amoureux. Elle doit néanmoins traverser une rivière, aidée d’un vieux batelier qui, grâce au Ciel, est nul autre que son oncle.

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 45 mm


Voir aussi : Liste des diaporamas de Shanghai

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Écrit par Jean-Pierre Martel