Le film ‘Ceux qui font les révolutions à moitié…’

24 août 2019

Cette semaine, j’ai vu à la télé le film collectif ‘Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau’.

Les échos que j’en avais eus ne m’avaient pas incité à le voir au cinéma. Je l’ai donc regardé avec réticence, prêt à en interrompre le visionnement si le film ne me plaisait pas.

Après l’avoir vu, je crois qu’il s’agit du film québécois le plus significatif paru depuis une décennie.

En architecture, en sculpture et en musique, il existe des œuvres qui sont caractéristiques de leur temps.

La cantate ‘Ecclesia militantis’ de Guillaume Dufay et la basilique de Saint-Denis témoignent de l’intense foi religieuse du Moyen-Âge.

De la même manière, ces églises richement décorées nées de la Contre-réforme avaient pour but de créer chez les fidèles une stupéfaction qui les rendait vulnérables à la prédication religieuse.

Le cinéma est un art plus récent dont certaines œuvres sont typiques de l’époque qui les a vues naitre.

C’est le cas de ce film qui puise sa source dans le souffle de révolte qui s’est emparé d’une bonne partie de la jeunesse étudiante lors du Printemps érable.

À l’instar de certains films de gangsters qui rendent intéressants les quartiers sales et délabrés de New York, les lieux glauques du tournage sont rehaussés par une direction artistique qui les magnifie (notamment par l’éclairage) au point que certains plans sont beaux en dépit de la pauvreté des moyens pour y parvenir.

Au cours de ce film engagé, le récit est parfois interrompu par des plans fixes qui présentent un texte jugé utile à la réflexion du spectateur.

Ce didactisme est évidemment de nature à irriter ceux qui sont hostiles à l’idéologie du film.

Tout comme le meilleur du Hip-Hop, les dialogues ont été écrits avec soin. Ils sont très littéraires en dépit du fait que certaines scènes sont probablement issues de séances d’improvisation.

Mais à la différence des chansons d’un groupe comme Loco Locass, le film évite la virtuosité formelle des dialogues qui, dans le flot continu d’un film, aurait été un obstacle à la compréhension immédiate du spectateur.

Une des scènes les plus saisissantes du film est celle où un comédien nu fait son autocritique devant les membres de sa cellule révolutionnaire. En équilibre sur le mince fil qui sépare la vraisemblance du ridicule le plus complet, l’acteur réussit à livrer une performance qui suscite la pitié du spectateur.

Alors que triomphent de nos jours les messages infantilisants qui deviennent viraux, ce film nécessaire est un document phare qui anticipe l’ère des révoltes qui s’annonce à l’issue de la faillite des mirages du néolibéralisme.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pourquoi dit-on que le cinéma est le 7e Art ?

3 mai 2019
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Entre 1818 et 1829, le philosophe allemand Georg-Wilhelm-Friedrich Hegel fait paraitre une série de cours qui, regroupés après sa mort, seront connus sous le titre d’Esthétique ou philosophie de l’art.

Dans cet ouvrage, le philosophe estime qu’il existe cinq domaines artistiques : l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique et la poésie.

En 1911, l’écrivain italien Ricciotto Canudo ajoute le cinéma au dernier rang (le sixième). Mais ce dernier deviendra le septième lorsqu’en 1923, Canudo insère la danse à sa liste.

Alors que le théâtre attend toujours son entrée au panthéon des arts, sa petite sœur télévisuelle a été placée depuis au huitième rang.

Et quand la bande dessinée s’est fait connaitre comme le neuvième art, le théâtre a crié à l’injustice. Imaginez : le poète et le dessinateur font de l’art, mais pas le dramaturge. Dans quel monde vivons-nous ?

Je suis sûr qu’une telle injustice serait matière à un drame théâtral… ou à un roman, puisque la littérature elle aussi ne fait toujours pas partie de la liste.

Références :
Esthétique ou philosophie de l’art
Ricciotto Canudo

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif M.Zuiko 12mm f/2,0 — 1/4 sec. — F/2,0 — ISO 400 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La culture au service de la francisation

14 décembre 2016

Il y a quelques années, l’entreprise pour laquelle je travaillais avait embauché un couple de néoQuébécois d’origine brésilienne.

Ceux-ci parlaient déjà le français assez bien tout en ayant des lacunes importantes quant à la compréhension de l’accent québécois.

J’avais donc décidé de parfaire leur intégration au Québec en leur prêtant mes DVD de nos meilleurs films et téléromans, à raison d’un ou de deux titres par semaine.

Cette initiative a été hautement appréciée. Ces films peuvent être vus à la télévision. L’avantage du DVD, c’est qu’on peut ajouter au besoin des sous-titres et repasser en bouche les phrases jugées difficiles à prononcer ou à comprendre.

Aujourd’hui ce couple comprend parfaitement bien le français tel qu’il est parlé au Québec. Je me plais à croire que mes DVD y sont peut-être pour quelque chose…

L’apprentissage du français est plus difficile pour la majorité des réfugiés syriens puisque souvent ceux-ci ne parlent que quelques mots de français ou rien du tout.

Ma suggestion s’adresse au ministère des Affaires culturelles et à celui de l’Immigration.

Pourquoi ne pas consacrer quelques millions$ pour financer l’ajout de sous-titres arabes aux grands succès de la cinématographie québécoise et assumer tous les couts relatifs à la mise en marché de cette nouvelle version.

Les DVD ou Blu-Ray de ces outils de francisation seraient donc dotés d’une trame sonore en français et de sous-titres en français ou en arabe, si désirés.

Par ce moyen, on donnerait aussi à nos créateurs accès au marché des centaines de millions d’Arabophones à travers le monde et on contribuerait par ce moyen au rayonnement de la culture québécoise.

De plus, par le choix et le traitement des sujets, les films québécois et nos séries télévisuelles témoignent de nos préoccupations et enseignent subtilement nos valeurs.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le film ‘Salafistes’

25 avril 2016
Le coréalisateur François Margolin, venu présenter son film

Samedi dernier, j’ai vu le documentaire Salafistes, réalisé et coproduit par François Margolin et le journaliste mauritanien Lemine Ould Salem.

Présenté en France depuis janvier dernier, le film prenait l’affiche au Québec la semaine dernière dans le cadre du festival Vues d’Afrique (puisque la majorité de plans se déroulent sur ce continent).

Tourné pendant trois ans au Mali, en Mauritanie, en Tunisie, en Syrie et en Irak, le film de 72 minutes laisse la parole aux théoriciens djihadistes et aux personnes qui vivent sur les territoires contrôlés par des milices islamistes radicales.

Des imams fondamentalistes y présentent librement leur conception de l’Islam. Seul le témoignage d’un vieillard africain, à la fin du film, montre quelqu’un en désaccord avec eux sur un point mineur (l’interdiction de fumer).

Pendant certains témoignages, le documentaire montre des extraits de la propagande filmée de l’État islamique, des scènes crues d’exécutions, d’amputations, et des clips vidéos amateurs réalisés lors d’attentats terroristes.

L’absence de voix hors champ ne permet pas de relativiser les points de vue exprimés. Si bien que le spectateur qui ne sait rien de l’Islam pourrait en venir à penser que ce qu’il entend est la manière la plus authentique d’envisager la religion musulmane, illustrée par des images de ce que cela signifie concrètement.

À l’opposé, celui déjà bien informé à ce sujet n’apprendra rien.

Quant au jeune qui a déjà entamé un processus de radicalisation, le documentaire légitime — en la présentant sur grand écran — une conception étriquée de l’Islam qu’il a commencé à faire sienne plus ou moins clandestinement. Notamment, il pourra entendre des héros qu’il n’a vus que dans des vidéos de qualité médiocre sur l’internet.

Pour toutes ces raisons, je n’ai pas aimé ce film. Ceci étant dit, je reconnais que plusieurs scènes du film sont des documents exceptionnels, pour lesquels les coréalisateurs ont risqué leur vie.

Mais présentés bruts, tels quels, sans la confrontation avec d’autres conceptions de l’Islam, ils font du film une longue infopublicité pour des idées que je réprouve.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 75mm F/1,8 — 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 6400 — 75 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La 39e édition du Festival des films du monde

9 septembre 2015

Du 27 aout au 7 septembre 2015, le Festival des films du monde présentait 469 films (dont 25 en compétition) provenant de 85 pays.

Au coût de 120$, le laissez-passer permettait au cinéphile d’assister à n’importe quel film, du moment que des places étaient encore disponibles. Les acheteurs de billets (à 10$ l’unité) avaient donc priorité.

Grâce à ce laissez-passer, j’ai donc vu les 44 films suivants :

Bambanti (L’Épouvatail) de Xig Dulay (Philippine, 90 minutes). Basé sur un fait vécu; enfant injustement accusé d’un vol. Interprétation irréprochable. Description sociologique admirable. Mise en scène magistrale. Mon coup de cœur du festival. Note : 11 sur 10 (sic).

Beijing Being d’Emma Jaay (Australie-Chine, 78 minutes). Équivalent cinématographie de Facebook. Chronique de la vie quotidienne d’une Occidentale dans les quartiers populaires de Beijing. Facture libre du film, en rupture de tons, en hommage à la Nouvelle vague française. Note : 6,5 sur 10.

Beijing Carmen de Wang Fan (Chine, 95 minutes). Rapports amour-haine entre un chorégraphe et celle qui incarnera le rôle-titre d’un ballet basé sur Carmen. Quelques bonnes chorégraphies. Trop de clichés. Note : 5,5 sur 10.

Borealis de Sean Garrity (Canada, 94 minutes). Un joueur au chômage entraine sa fille dans un dangereux voyage pour lui montrer la magnificence des aurores boréales, avant que le trouble de la vue dont elle souffre la rende complètement aveugle. Note : 2 sur 10.

Binguan (Deep in the Heart) de Xin Yukun (Chine, 118 minutes). Film à suspense, plein de rebondissements et de quelques situations absurdes. Note : 6 sur 10.

Çasin Sazlar (Let the Music Play) de Nesli Colgeçen (Turquie, 118 minutes). Deux amis tombent amoureux de la même femme. Acteurs médiocres. Comédie faible. Note : 3 sur 10.

Capitão Falcão (Le Faucon portugais) de João Leitão (Portugal, 106 minutes). Film satyrique. Bonne idée de départ, mais trop diluée. Note : 5 sur 10.

Cha và con và (Mekong Stories) de Di Phan Dang (Vietnam-France-Allemagne, 102 minutes). Sensualité et violence dans le climat humide et chaud d’un village riverain du Vietnam. Récit intéressant. Bien joué. Note : 8 sur 10.

Chemia de Bartosz Prokowicz (Pologne, 95 minutes). La déchéance d’un couple dont la femme est atteinte de cancer. Direction photo excellente. Acteurs un peu faibles. Note : 5 sur 10.

Chrieg de Simon Jacquemet (Suisse 106 minutes). Placé en réhabilitation dans une ferme, un jeune découvre que celle-ci s’avère contrôlée pas des délinquants bien pires que lui. Note : 6 sur 10.

Dusha shpiona (L’Âme d’un espion) de Valdimir Bortko (Russie, 110 minutes). Film d’espionnage aux couleurs froides, au récit opaque et aux comédiens sans charisme. Note : 2 sur 10.

Eisenstein in Guanajuato de Peter Greenaway (Pays-Bas-Mexico-Finlande-Belgique, 105 minutes). À la direction artistique spectaculaire, ce film soft-porn explique que l’échec du cinéaste russe Eisenstein à compléter le film Que Viva Mexico ! serait dû à une aventure homosexuelle torride qui l’aurait éloigné de ses responsabilités. Note : 7 sur 10.

El Virus de la Por (Le Virus de la peur) de Ventura Pons (Espagne, 76 minutes). Mélodrame. Effet désastreux de la calomnie d’une fillette jalouse sur la carrière d’un maitre-nageur. Bonne idée de départ mais film mal interprété. Note : 3 sur 10.

Fasle Framoshi Fariba (La Saison de l’oubli) de Abbas Rafei (Iran, 93 minutes). Le courage d’une ex-prostituée qui doit, seule, gagner sa vie honorablement en dépit de la jalousie maladive de son époux impotent et du machisme de la société iranienne. Note : 6,5 sur 10.

Felvilàg (Demimonde) d’Attila Szàsz (Hongrie, 88 minutes). Une courtisane entretenue par un riche industriel trompe ce dernier au péril de sa vie. Splendeur des images. Excellents comédiens. Intrigue intéressante. Note : 9 sur 10.

Fratii Dabija (Les frères Dabija) de Catalin Draghici (Roumanie, 62 minutes). Une heure interminable passée avec trois frères dans leur cuisine. Note : 1 sur 10.

Gassoh de Tatsuo Kobayasi (Japon 87 minutes). Actualisation d’un genre; le film de samouraï. La vie de l’époque, vécue par de jeunes guerriers. Très crédible. Note : 9 sur 10.

Hiszpanka de Lukasz Barczyk (Pologne, 110 minutes). Interprétation très libre d’un événement historique; l’insurrection polonaise contre l’occupation allemande en 1918. Hommage aux films muets de Fritz Lang. Note : 6 sur 10.

It’s really kind of you de Soe Jae-ick (Corée du Sud, 92 minutes). Film d’horreur. Note : 0 sur 10.

Kurai Kurai – Verhalen met de Wind (Kurai Kurai – Récits du vent) de Marjoleine Boostra (Pays-Bas – Kyrghizistan, 85 minutes). Lente présentation de personnages rencontrés à l’occasion d’un retour au bercail. Bonne présentation des différents modes de vie de ce coin du monde. Note : 9 sur 10.

La Pantalla Desnuda (Écran nu) de Florence Jaugey (Nicaragua, 93 minutes). Par jalousie, un ami publie sur YouTube une vidéo compromettante. Idée intéressante et bien développée. Fine psychologie des personnages. Fin trop abrupte. Note : 9 sur 10.

Le Dernier loup de Jean-Jacques Annaud (Chine, 98 minutes). Des nomades mongols (respectueux du délicat équilibre écologique de leur milieu) doivent se soumettre aux diktats désastreux des technocrates de Beijing. Paysages magnifiques. Scénario admirable. Excellents acteurs. Note : 10 sur 10.

L’Orchestre de minuit de Jérôme Cohen-Olivar (Maroc, 114 minutes). Loufoque. Quelques bons numéros d’acteurs arabes incarnant des personnages juifs. Note : 5 sur 10.

Mission Mozart – Lang Lang et Nikolaus Harnoncourt de Christian Berger (Autriche-Allemagne, 53 minutes). Excellent documentaire des répétitions de deux concertos pour piano de Mozart. Note : 10 sur 10.

Muhammad de Majid Majidi (Iran, 171 minutes). Grandiose fresque de l’enfance de Mahomet. Note  10 sur 10.

Neckan de Gonzalo Tapia (Espagne, 92 minutes). Rythme lent. Lumière sombre. Bavard. Note : 4 sur 10.

One day, œuvre collective (Chine, 90 minutes). Publireportage mièvre sur divers organismes venant en aide à des enfants handicapés chinois. Note : 3 sur 10.

Outliving Emily d’Eric Weber (États-Unis, 88 minutes). Film à l’eau de rose, cousu de fils blanc, d’un couple, de leur première rencontre à leur vieillesse. Note : 3 sur 10.

Qanli Yanvar (Janvier sanglant) de Vlalid Mustafa (Azerbaïdjan, 138 minutes). Télé-film sur la répression sanglante d’une émeute à l’origine de l’indépendance du pays. Bonne présentation des motivations des forces en présence. Cinématographiquement très faible. Note : 4 sur 10.

Sakli (Le Secret) de Selim Evci (Turquie, 102 minutes). Un musicien célèbre a une relation secrète avec la fille d’un ami. Ce dernier, gardien jaloux de la virginité de sa fille, a une relation extra-conjugale. Regard sociologique sur la moralité de ses contemporains. Note : 6 sur 10.

Sept jours de Xing Jian (Chine, 73 minutes). Film sonore. La neige, le vent, un vieillard, des poissons et un oiseau. Film à la Taurus, lent et interminable. Note : 1 sur 10.

Sika Deluxe de Ian Cvitkovic (République Tchèque – Macédoine, 108 minutes). Trois gars ouvrent une pizzeria. Psychologie préhistorique des personnages. Note : 3 sur 10.

Song of the Phoenix de Wu Tianming (Chine, 107 minutes). Regard nostalgique sur l’abandon de l’usage d’instruments à vent traditionnels chinois. Décors réalistes. Note : 4 sur 10.

Taboo de Khosro Mousami (Iran, 108 minutes). Drame cohérent et plausible, remarquablement bien mis en scène et bien joué, sur la malédiction qui frappe ceux qui transgressent les coutumes matrimoniales du pays. Un Roméo et Juliette transposé avec intelligence dans l’Iran moderne. Note : 10 sur 10.

The Duel of Wine (Le Duel du vin) de Nicolás Carreras (Italie-Argentine). Comédie romantique. Un vieux sommelier essaie de reconquérir le cœur de sa dulcinée. Charmant et drôle. Note : 9 sur 10.

The Girl King de Mika Kaurismäki (Canada, 102 minutes). L’histoire de la reine suédoise Kristina. Une reine trop en avance sur son temps, qui abdique et quitte le pays en pillant le trésor royal. Scénario excellent. Psychologie fouillée des personnages. Note : 9 sur 10.

The Next Generation Patlabor – Tokyo War de Mamoru Oshii (Japon, 93 minutes). Photographie glauque. Film bavard. Note : 1 sur 10.

The Union de Jeremy Thibodeau (États-Unis, 81 minutes). Confident des secrets des membres d’une famille dysfonctionnelle, le barman embauché à l’occasion d’un mariage résolut le secret de son abandon par son père. Note : 7,5 sur 10.

Tian Jiang (Montagne rouge) de Xin Mei (Chine, 96 minutes). Devenu garde-forestier contre son gré, un jeune homme découvre et s’attache à la forêt. De bons sentiments qui conviennent à des adolescents. Note : 6 sur 10.

Tskhra Mtas Iqit (Le Village) de Levan Tutberidze (Géorgie, 112 minutes). À la montagne, une étrangère doit affronter les préjugés et l’hostilité des villageois. Développement psychologique faible. Note : 5 sur 10.

Under construction de Rubaiyat Hossain (Bangladesh, 88 minutes). Lasse du rôle principal d’une pièce célèbre, une actrice est déchirée entre les exigences aliénantes de sa famille et de la société machiste dans laquelle elle vit, et d’autre part ses aspirations à se réaliser en tant qu’être humain. Description fine des personnages. Note : 7,5 sur 10.

Un instante en La Habana de Guillermo Ivàn Duenas (ÉU-Cuba-Mexique-Colombie, 95 minutes). Réunion de deux frères après une longue séparation. Mélodrame excessif. Psychologie primaire. Rudesse des rapports humains. Note : 2 sur 10.

Yang Pi Fa Zi (Chèvres à la dérive) de Li Jide (Chine, 89 minutes). Un batelier, maitre dans la confection de radeaux flottant sur des peaux de chèvres gonflées d’air, se désole que son fils préfère la modernité plutôt que de lui succéder. Note : 3 sur 10.

Ziporey Hol (Phénix) de Amir Wolf (Israël, 105 minutes). Un vieux tombeur se spécialise dans la séduction de veuves d’ex-survivants de l’holocauste, ce qui lui portera malheur. Comédie noire pleine de charme. Note : 8 sur 10.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Muhammad, un film merveilleux

4 septembre 2015

Introduction

C’est à Montréal qu’a eu lieu la première mondiale du film iranien Muhammad.

Dans toute l’histoire du 7e art, c’est la deuxième fois qu’un film est consacré à celui qu’on appelle en français Mahomet. Le premier fut le film hollywoodien Le Message (1976), du réalisateur syrien Moustapha Akkad.

En comparaison, il y a 200 films portant sur la vie de Jésus, une centaine sur différents personnages bibliques et 42 à propos de Bouddha.

La difficulté vient du fait que la majorité des Musulmans sont sunnites et que les courants majoritaires du sunnisme contemporain interdisent toute représentation du prophète. Il s’agit d’un handicap sérieux pour tout réalisateur. C’est comme faire un film sur Dieu sans jamais le voir ni entendre sa voix.

Par contre, les Musulmans chiites, majoritaires en Iran et en Irak, permettent toute représentation respectueuse du prophète. C’était le cas dans l’ensemble du monde musulman avant que l’intégrisme saoudien s’y répande.

Dans le film, on voit du jeune Mahomet que les pieds, les mains, l’arrière de la chevelure, le bout du nez et le bas du visage (du menton au nez).

Au festival, il ne devait originellement y avoir que deux représentations puisque le film doit sortir en salle d’ici un mois. Mais à la demande générale, on a ajouté deux supplémentaires, elles aussi à guichet fermé. Au total, environ deux mille Montréalais ont déjà vu ce film.

En Iran, le film est sorti simultanément dans 57 salles. Il est question d’étendre la distribution à la moitié des salles du pays.

L’œuvre

Réalisée au coût de 40 millions $US, cette ambitieuse reconstruction historique est très crédible par le soin que sa direction artistique a apporté à la création des décors et des costumes.

Les meilleurs acteurs iraniens ont été mis à contribution pour incarner les personnages principaux et des milliers de figurants ont été embauchés pour les scènes de combat, notamment dans l’attaque de La Mecque par le général Abraha d’Abyssinie alors que cette ville est défendue par le grand-père de Mahomet

Le film frappe d’abord par la beauté de ses paysages et des villages reconstitués. Le spectateur qui n’est pas déjà familier avec la vie du prophète risque de se perdre un peu dans la multitude des rivalités tribales qui existaient à l’époque et qui ont obligé le jeune Mahomet de mener une vie errante afin d’échapper aux menaces qui pesaient sur lui en tant qu’héritier dynastique de son clan.

Toutefois, la distribution des rôles caractérise bien les bons (à l’apparence physique flatteuse) et les méchants (laids), ce qui fait qu’on s’y retrouve grosso modo dans le récit du film.

Dans le style des films hollywoodiens comme Ben Hur ou Les dix commandements, Muhammad ne se donne pas pour but de renouveler le style des films consacrés à des sujets sacrés.

Le prophète n’y est donc pas représenté comme un simple personnage historique, comme le serait César ou Bonaparte. À l’instar de la représentation cinématographique de Jésus de Nazareth, le jeune prophète — dont on suit la vie de la naissance jusqu’à 13 ans — est montré comme bon et charitable, plein d’empathie envers les faibles et les persécutés, nimbé d’un aura de lumière qui le sacralise, et porté par une trame musicale qui le glorifie.

C’est donc à la fois un film édifiant et merveilleux au sens littéral du terme (c’est-à-dire qui suscite une grande admiration en raison de son caractère exceptionnel).

D’où les reproches, adressés par les critiques occidentaux, selon lesquels Muhammad serait un film de propagande musulmane.

Un film trop musulman ?

Muhammad-2À la suite de chacune des représentations montréalaises, le réalisateur (ici au centre) s’est prêté à une séance de photos avec les festivaliers.

En conférence de presse, il a déclaré avoir voulu casser l’image de violence associée à l’Islam et offrir un apaisement aux luttes entre Chiites et Sunnites.

« L’islam est une religion de paix, d’amour et d’amitié » a-t-il déclaré, en expliquant avoir essayé de montrer le vrai visage de sa religion. « Cela n’a strictement rien à voir avec l’image violente qui en est faite à cause de radicaux qui l’ont détournée de son sens. »

Le film se compare donc aux grands films bibliques qui connaissent une popularité ininterrompue chez nous depuis des décennies à chaque fois qu’on les présente à la télévision à l’approche de Pâques.

Est-il trop long ?

À Montréal, le film de 171 minutes est présenté dans sa version originale en farsi — c’est-à-dire en langue perse moderne ou en ‘iranien’ — sous-titrée en français et en anglais. Il a été montré à une audience composée majoritairement de Musulmans montréalais, mais également de cinéphiles curieux d’autres confessions religieuses.

Au cours de la représentation à laquelle j’ai assisté debout près de la sortie, à peine quelques personnes sont sorties au cours de la projection, essentiellement pour y revenir quelques minutes plus tard. Je présume que ces gens ont simplement été soulager des besoins naturels. Deux mamans sont également sorties par crainte que leur bébé (qui s’était réveillé) de dérange leurs voisins.

Bref, presque tout le monde — hommes, femmes et enfants — a assisté à la totalité de cette projection qui débutait à 21h et qui se terminait aux environs de minuit.

Est-il, au contraire, une insulte à l’Islam ?

Quelques jours après la sortie du film, le grand mufti d’Arabie saoudite a prononcé une fatwa contre ce film, interdisant sa projection sous le prétexte qu’on y voit le corps du prophète et que ce film serait hostile à l’Islam.

Conséquemment, dans tous les pays sunnites du Moyen-Orient, le film sera probablement interdit. Dans ces pays, les exploitants de salles de cinéma qui se risqueront à braver cette fatwa le feront au péril de leur vie puisqu’un grand nombre de croyants zélés de ces pays se croient investis de la mission de réaliser la Colère Divine.

À Montréal, les Musulmans ont été nombreux à voir ce film avant que soit connue cette fatwa. Sur les médias sociaux, leur appréciation déjà publiée contribuera à la popularité du film en Occident et, involontairement, à mettre en doute la crédibilité du grand mufti et des imams d’ici qui relaieront l’interdit saoudien.

Que ce film représente physiquement le prophète, cela est indéniable : qu’il soit hostile à l’Islam est une accusation totalement burlesque, à laquelle ne pourront croire que les fidèles naïfs qui se priveront de voir ce film remarquable.

Quant à moi, non-musulman qui ai vu cette production, je recommande ce beau film à tous les Musulmans et à tous les cinéphiles.

Références :
Entre Mahomet et tout ce qu’on voudra
Film Review: ‘Muhammad: The Messenger of God’
« Mahomet », une oeuvre « hostile à l’islam »
Muhammad biopic director calls for more movies about the prophet’s life
« Muhammad » de Majid Majidi: long, ennuyant et pompeux
Muhammad: Messenger of God review – evocative account of Islam’s gestation
Muhammad: un film religieux à l’ancienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Odyssée — ou La Vie — de Pi

25 février 2013

 

Connu en France sous le nom de L’Odyssée de Pi, et au Québec sous celui de La Vie de Pi, le film Life of Pi a créé toute une surprise hier soir, à la grande fête du cinéma hollywoodien, en raflant quatre des Oscar les plus convoités, soit les prix du meilleur réalisateur, de la meilleure caméra, des meilleurs effets visuels et de la meilleure musique.

Je profite donc de l’occasion pour vous en parler puisqu’il s’agit du meilleur film que j’aie vu depuis longtemps.

Basée sur le roman du Québécois Yann Martel (auquel je ne suis pas apparenté), l’œuvre cinématographique est une initiative américaine financée aux États-Unis, mais réalisée par un cinéaste de Taïwan et tournée à 90% dans ce pays à l’aide d’artisans très majoritairement asiatiques (si je me fie au générique qui dresse une liste interminable de collaborateurs aux noms indous ou chinois). Bref, ce film n’a absolument pas l’air d’un film hollywoodien.

Tout comme les récits invraisemblables du baron de Münchhausen, il s’agit d’une histoire brillante où pendant 125 minutes on vous transporte à des années-lumière de vos problèmes quotidiens.

En ordre décroissant, l’action se déroule en mer, en Inde, à Montréal et à Paris. Si j’exclus certains plans irréels d’une beauté à couper le souffle, les effets spéciaux sont invisibles et totalement au service du récit. En somme, tout ce qu’on y voit semble vrai.

Quant à l’histoire, elle se résume à peu de choses. Les propriétaires d’un zoo en déclin dans la ville indoue de Pondichéry décident transporter leur ménagerie au Canada afin de tenter d’y faire fortune. Mais leur cargo fait naufrage. Seuls survivent le fils du propriétaire et trois animaux (dont deux périssent presqu’aussitôt). Le film raconte donc l’odyssée de 227 jours de Pi et de son tigre du Bengale.

Comment le romancier Yann Martel et le scénariste David Magee ont-ils réussi à étirer sur plus de cent minutes, cette cohabitation hautement improbable ? Avec brio, puisque dans ce film merveilleux, ce qui est important ce n’est pas l’histoire mais la manière inventive avec laquelle elle est racontée.

Sur une appréciation maximale de cinq étoiles, une proportion importante de spectateurs (62%) lui accordent quatre ou cinq étoiles, 21% lui en décernent trois, et seulement 17% s’en disent décus.

Bref, un film chaudement recommandé dont j’attends la sortie en Blu-Ray 3D afin d’être en mesure de répéter à volonté le plaisir que j’en ai retiré en salle de cinéma.

Références :
Audience du film “L’Odyssée de Pi”
L’Odyssée de Pi
85es Oscar : Day-Lewis primé pour Lincoln – Argo, meilleur film, mais Ang Lee crée la surprise

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Écrit par Jean-Pierre Martel


« Opération avant l’aube » au Cinéplex StarCité : une expérience assourdissante !

14 janvier 2013

Opération avant l'aubeJ’avais essayé de voir ce film avant-hier. Après avoir écouté les aperçus d’autres films en me bouchant les oreilles, il m’avait suffi d’entendre le début de celui-ci — qui commence par une scène de torture — pour me convaincre que je n’allais certainement pas passer 157 minutes à me faire crier dessus.

J’étais donc sorti après cinq minutes de projection et avais obtenu sans difficulté le remboursement de mon billet.

Après avoir installé l’application « Volume Meter » son mon iPad, je suis revenu à ce cinéma le lendemain, après m’être bouché les oreilles avec des protecteurs auditifs de marque Ohropax et m’être installé au dernier rang de la salle.

Je présume que le volume sonore aux salles Cinéplex est ajusté de manière à permettre aux amateurs de maïs soufflé d’apprécier leur collation favorite sans rien manquer du film.

De plus, qu’y a-t-il de plus détestable qu’un vieux sourd qui passe son temps à demander à son épouse : « Qu’est-ce qu’i’dit ? ». Aux cinémas Cinéplex, cela n’arrive jamais. Vous avez oublié vos prothèses auditives ? Ce n’est pas grave.

Au juge qui vous demande : « Mais enfin, vous étiez bien à côté de la victime au moment du meurtre, n’est-ce pas ? » « Oh, c’est possible : vous savez, il faisait très noir…»

Tableau des intensités sonores
 20 db Seuil de l’ouïe
 30 db À peine audible
 40 db Soupirs
 50 db Conversation paisible
 60 db Conversation normale
 70 db Conversation forte
 80 db Dommages auditifs à long terme
 90 db Dommages auditifs légers après 8h
100 db Dommages auditifs sérieux après 8h
110 db Dommages auditifs sérieux après 1h
120 db Seuil instantané de la douleur
130 db À 100m d’un avion à réaction
150 db Rupture du tympan

Au cours du film « Opération avant l’aube », dans la dernière rangée, l’intensité sonore varie de 38,4 décibels à 89,5 décibels, avec des pics fréquents bien au-delà.

L’éditeur de « Volume Meter » déclare qu’au-delà de 120 db, on devrait mesurer le son à l’aide d’un micro indépendant. Mesuré avec le micro interne de l’iPad (ce qui n’est donc pas fiable), l’intensité maximale mesurée par l’application est de 205,7 db : cela est impossible puisque si cela était le cas, tous les spectateurs seraient sortis de la salle les tympans perforés.

Ce qui est certain, c’est qu’on ne devrait pas aller voir ce film aux cinémas Cinéplex sans bouchons auditifs, au cas où la situation observée au StarCité découle d’une pratique générale dans toutes les salles de cette chaine de cinémas. Dans ce cas-ci, seules les dix dernières minutes du film s’écoutent normalement (c’est-à-dire sans bouchons).

Mais qu’en est-il du film ?

J’avoue que je m’attendais à un ramassis de clichés hollywoodiens. Or ce n’est pas le cas. Les dialogues sont plausibles. Il n’y a aucune intrigue amoureuse (à la Titanic). Le développement de l’histoire est près de la réalité historique. Et la fin — que je ne vous révèlerai pas — n’est pas celle (triomphante et tapageuse) à laquelle je m’attendais.

Si vous avez lu le compte-rendu de la traque de Ben Laden publié en mai 2011 sur ce blogue, ce film ne vous apprendra pas grand-chose. Mais si ce n’est pas le cas, ce film est un divertissement bien fait. S’il vous intéresse, je vous suggère d’attendre sa sortie en DVD ou Blu-Ray : vous pourrez l’écouter au niveau sonore qui vous convient.
 
Appréciation du film

À mon avis, la cinéaste et son scénariste ont fait un travail honnête. On ne peut pas parler de la traque de Ben Laden en évitant le sujet controversé de la torture puisqu’elle a effectivement été utilisée.

Toutefois, on y montre bien les réponses contradictoires et incohérentes du supplicié. Parce que justement, c’est là la lacune principale de la torture : elle permet d’obtenir une grande quantité d’informations de faible valeur, impossibles à départager de la vérité. Le supplicié dit n’importe quoi pour qu’elle cesse.

La traque de Ben Laden n’allait nulle part tant qu’on ne comptait que sur les interrogatoires violents et les traitements qui ont conduit officiellement certains prisonniers au suicide. Dans les faits, on soupçonne que certains prisonniers sont décédés au cours d’interrogatoires.

Cette traque a véritablement démarré lorsqu’on a finalement trouvé un témoin coopératif. C’est ce que filme montre (trop) subtilement, sans doute pour ne pas affronter la puissante machine de propagande républicaine, qui défend bec et ongles la nécessité de la torture.

Le mérite de ce film est de rappeler au grand public les crimes de guerre commis par l’administration Bush au nom de la sécurité nationale. Il s’agit d’un sujet délicat puisque certains politiciens américains (dont G.W. Bush lui-même) ne peuvent plus voyager dans certains pays européens sans risquer d’y être arrêtés pour avoir violé le droit international à ce sujet.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les neiges du Kilimandjaro

7 décembre 2011
Affiche du film
Présentation du film

C’est devant une salle comble qu’avait lieu hier soir la première montréalaise du film Les neiges du Kilimandjaro qui prendra l’affiche vendredi prochain au cinéma Excentris.

Le film raconte l’histoire d’un chef syndical dont l’entreprise doit procéder à des licenciements par tirage au sort. Le film débute au moment de l’annonce des résultats.

Lui-même parmi les licenciés, ce chef syndical est ensuite célébré pour son trentième anniversaire de mariage. À cette occasion, des parents et amis se sont cotisés afin d’offrir au couple des billets pour un voyage en Tanzanie (où se trouve le Kilimandjaro).

Voilà les prémisses film. C’est assez : je ne vous raconte pas le reste.

Son réalisateur, Robert Guédiguian, est un humaniste. (Note : on le voit ici à droite, en compagnie de l’acteur Jean-Pierre Darroussin). Déjà, Marius et Jeannette lui avait valu deux Césars en 1997; celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Les neiges du Kilimandjaro renouvelle l’enchantement et, lui aussi, met en scène des gens ordinaires, rendus attachants en dépit de leurs défauts et de leurs erreurs.

Les scénaristes ont donc pris bien soin d’expliquer les raisons personnelles qui poussent des gens à poser des gestes asociaux. Le résultat, c’est qu’on a affaire non pas à des caricatures, mais à des personnages qui sont tous crédibles et aimables (au sens littéral du terme).

Le film traite de la solidarité entre les gens ordinaires, un thème que le réalisateur a souvent abordé. Subtilement, il plaide pour un ordre social plus vaste et plus fraternel. En somme, c’est un « feel good movie » sans les mièvreries généralement attachés à ce genre.

Bref, un très bon film que j’ai beaucoup aimé.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif M.Zuiko 12mm f/2,0
1re photo : 1/30 sec. — F/2,0 — ISO 320 — 12 mm
2e photo  : 1/10 sec. — F/2,0 — ISO 800 — 12 mm
Imagette  : 1/8 sec. — F/2,0 — ISO 800 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’avenir du cinéma québécois passe par la 3D

1 février 2011
© 2009 — Twentieth Century Fox Film Corporation

Dans les années 90, l’audience des films québécois représentait environ 4% des recettes des salles de cinéma de la province. Ce pourcentage grimpa à 11% au cours de la décennie suivante (soit 11,7% entre 2001 et 2005 et 10,3% entre 2006 et 2010).

En 2009, le Québec a produit trente longs métrages qui ont pris 12,2% des parts de marché. Cette bonne performance a été suivie d’une chute des entrées en 2010 : seulement 8,8%.

Cette diminution s’explique, au moins en partie, par l’arrivée en force des films 3D. Les films 3D présentés au Québec en 2010 — tous étrangers — ont accaparé près de 30% des recettes. Cela correspond précisément à la baisse de l’audience des films québécois l’an dernier. En d’autres mots, les films « 2D » québécois ont conservé leur part du marché en déclin des films « 2D ».

L’arrivée du cinéma 3D représente un bouleversement aussi important que l’arrivée du cinéma muet à la fin des années 1920. Notre industrie cinématographie doit donc s’adapter à ce phénomène qui, de toute évidence, n’a rien de passager.

Cela est d’autant plus important que le cinéma est davantage que du divertissement. Depuis des années, je me sers des meilleurs films québécois comme outil de francisation auprès de collègues néoquébécois.

Non seulement ces films véhiculent-ils nos valeurs sociales, mais ils offrent aussi un échantillonnage du vocabulaire usuel et de l’accent québécois. Il nous suffit donc de prêter nos DVD pour aider les nouveaux québécois à s’intégrer à la culture majoritaire — pour l’instant — du Québec.

Référence : François Macerola défend la performance du cinéma québécois

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Écrit par Jean-Pierre Martel