Covid-19 : durée de vie hors du corps humain

Le 25 mars 2020

Un grand nombre de microorganismes peuvent se multiplier sur une surface inerte. C’est le cas, par exemple, des bactéries et des moisissures du sol; il suffit d’un peu d’humidité pour faire leur bonheur.

Mais les virus sont totalement incapables de se reproduire d’eux-mêmes. Pour se multiplier, ils doivent faire deux choses : pénétrer dans une cellule vivante et pirater son système de reproduction.

Le plus difficile pour eux est de réussir à pénétrer dans la cellule.

Sur la quarantaine de coronavirus connus, sept le peuvent chez l’humain et seuls trois d’entre eux peuvent causer de graves pandémies (dont le Covid-19).

Une fois la membrane cellulaire franchie, le virus n’a plus qu’à s’emparer de la machine reproductrice interne de la cellule. Ce qui, pour lui, est un jeu d’enfant.

Cette machine reproductrice est celle qui permet normalement à une cellule-mère de se diviser en deux cellules-filles. Une fois piratée par le virus, elle ne sert qu’à produire d’autres petits virus comme lui.

Infectée, cette cellule devient donc une machine à produire des virus. Lorsqu’elle éclate, cette poche de virus libère son contenu, permettant aux ‘virus-fils’ de se lancer à la conquête exponentielle d’autres cellules du corps.

En somme, pour les virus, pirater des cellules est leur unique but dans la vie.

Mais lorsqu’un virus ne trouve plus de cellule à pirater, que fait-il ? Il disparait. Comme ce fut le cas du SRAS après avoir fait le tour du globe en 2003; on ne l’a plus revu depuis.

Mais qu’advient-il lorsqu’ils sont laissés pendant quelque temps à eux-mêmes sur une surface qui ne leur laisse aucune chance de se multiplier ?

Dans une lettre parue le 17 mars 2020 dans The New England Journal of Medicine, treize chercheurs américains ont publié les résultats de leur étude au sujet de la longévité du Covid-19 en suspension dans l’air ou une fois pulvérisé sur des surfaces inanimées.

Le temps nécessaire pour qu’il ne reste plus de virus viable varie selon le matériaux :
• cuivre : 4h
• carton : 24h
• acier inoxydable : entre un et deux jours
• plastique : trois jours.

Dans le cas des virus en suspension dans l’air, la période d’observation au cours de cette expérience a été trop courte pour qu’on puisse en tirer une conclusion. Tout ce qu’on peut dire, c’est que ces virus survivent plus de trois heures.

Il est à noter que le cuivre est un métal doué de propriétés antivirales. Conséquemment, on peut conclure de cette étude que, de manière générale, le virus du Covid-19 peut vivre d’un à trois jours hors du corps.

Référence :
Aerosol and Surface Stability of SARS-CoV-2 as Compared with SARS-CoV-1

Parus depuis :
La COVID-19 peut survivre 28 jours sur des surfaces, selon une étude (2020-10-12)
We are over-cleaning in response to covid-19 (2020-12-11)

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4 commentaires à Covid-19 : durée de vie hors du corps humain

  1. sandy39 dit :

    Merci, J.Pierre ! Car j’allais vous le demander ! J’ai entendu aussi que sur le bois, il peut vivre 4 heures. Mais, j’évite, surtout de tout écouter. Et, hier, l’Homéopathe m’a dit qu’il valait mieux mettre la musique à fond les ballons comme disaient les enfants à l’Ecole maternelle !

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Fiez-vous aux recommandations officielles ou, à défaut, sur des expériences scientifiques. Je n’ai pas connaissance d’une étude au sujet de la survie du Covid-19 sur le bois.

      Mais c’est un jour sur le carton (fait de bois). Donc…

      C’est dans quelques minutes, après trois jours de quarantaine, que je placerai dans mon garde-manger l’épicerie achetée lundi dernier. J’y suis allé à l’ouverture, quand beaucoup de produits n’avaient pas été manipulés depuis la vieille.

      Dès mon arrivée lundi, les produits congelés et le pain avaient été prélevés du charriot utilisé pour faire mes emplettes. L’enveloppe du pain a été lavée à l’eau savonneuse et séchée avec un linge propre.

      Et j’avais lavé mes mains après avoir enlevé les vêtements portés à l’épicerie et les ai lavés de nouveau après avoir placé les mets congelés au frigo et le pain sur mon comptoir de cuisine.

      En raison de ces précautions extrêmes, je dois avouer que je crains davantage respirer dans les endroits clos les virus en suspension dans l’air que leur présence sur des produits que je toucherais.

  2. Lloyd Laurence dit :

    Quelle liste peut-on établir au sujet de la survie du virus sur nos vêtements (en l’état actuel des recherches) ?

    • Jean-Pierre Martel dit :

      À ma connaissance, aucune étude n’a été entreprise qui permettrait de répondre scientifiquement à votre question.

      Toutefois, à partir de ce qu’on sait, je dirais que cela dépend de la nature du tissus dont est constitué le vêtement.

      Si le virus se dépose sur un tissus qui, comme les fibres naturelles, absorbe bien l’humidité et donc qui déshydrate le virus, celui-ci survivrait un jour (comme sur du bois, un matériau poreux).

      Par contre, sur des fibres synthétiques, il pourrait survivre deux ou trois jours.

      Il serait donc prudent de séparer dans des penderies différentes (appelés garde-robes au Québec), les vêtements d’intérieur de ceux portés à l’extérieur.

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