L’empathie, le mensonge et les affaires internationales

Publié le 30 mars 2016 | Temps de lecture : 6 minutes

Fabien Deglise, chroniqueur au Devoir, se faisait récemment l’écho d’un texte de Paul Bloom publié en septembre dernier dans The Atlantic.

Dans celui-ci, l’auteur américain écrivait : « On s’engage dans une guerre par empathie pour une poignée de victimes sur lesquelles le regard se concentre sans voir que, ce faisant, l’on va entrainer plus de morts et de nouvelles victimes par cette guerre.»

Carte de la Syrie
 
Par ailleurs, dans le même quotidien montréalais, un éditorialiste dénonçait hier le mensonge de la Russie lorsque celle-ci avait annoncé son retrait de Syrie.

Ici même sur ce blogue, j’ai plutôt qualifié ce retrait de ‘limité’.

Être bien renseigné sur la guerre en Syrie, cela consiste à distinguer le vrai du faux. Parce que dans ce conflit, tous les pays mentent.

La palme d’or revient incontestablement à la Turquie. Celle d’argent va à l’Arabie saoudite. La médaille de bronze, au régime de Bachar el-Assad. En ordre alphabétique, des mentions spéciales vont au Canada, aux États-Unis, à la France, au Royaume-Uni, à la Russie et, de manière générale, à tous les pays impliqués.

Mais ces pays ne font pas que mentir; ils disent aussi une part de vérité. La difficulté consiste à distinguer le vrai du faux.

Une des vérités qu’on doit savoir est que cette guerre est une infopublicité.

À de multiples reprises sur ce blogue, j’ai écrit qu’avant les attentats de Paris, les Américains n’avaient pas pour but d’anéantir l’État islamique (ÉI).

Cette organisation terroriste est née contre leur volonté. Toutefois, les dirigeants américains sont des gens pragmatiques. Très vite, ils ont compris que l’ÉI constituait une occasion d’affaires pour leur complexe militaro-industriel.

L’unique souci des Américains était d’éviter la convergence de l’ÉI et d’Al-Qaida afin que l’ÉI demeure une menace régionale. Comme si l’ÉI ne pouvait pas de lui-même se transformer un jour en une organisation terroriste de classe internationale.

En bombardant l’ÉI de manière à limiter son expansion territoriale sans toutefois chercher à l’anéantir, les dirigeants américains faisaient perdurer l’insécurité qui amenait les pays voisins à multiplier les contrats militaires auprès d’eux afin de se protéger.

Voilà pourquoi depuis cinq ans, seulement deux pour cent de leurs 10 600 frappes aériennes ont ciblé les sites d’extraction pétrolière de l’ÉI. S’ils en avaient fait leurs cibles prioritaires, les coffres de l’ÉI seraient aujourd’hui vides et la guerre serait finie depuis longtemps.

Mais l’entrée en guerre de la Russie a changé la donne. En cinq mois, l’intervention militaire directe de la Russie a davantage fait évoluer la situation en Syrie que la coalition américaine l’a fait en cinq ans.

Si les Russes ont déployé en Syrie des batteries antiaériennes d’une redoutable efficacité (d’une portée de 400 km), les bombardiers russes utilisés sont loin de représenter leurs meilleurs modèles. Et pourtant, leur utilisation marqua un tournant dans cette guerre.

Depuis, des pays du Tiers-Monde se bousculent aux portes de Moscou pour acheter du matériel militaire russe.

On estime que les contrats en cours de négociation représentent six ou sept milliards$ de ventes supplémentaires pour la Russie.

Sur les rangs, on trouve l’Algérie, l’Indonésie, le Vietnam et le Pakistan.

En démontrant sa détermination et ses capabilités, la Russie a imposé le respect. Or personne n’achète de l’armement des perdants.

Un autre effet de l’intervention russe, c’est de créer une surenchère avec les Américains.

En prenant le contrôle de l’espace aérien syrien, les Russes ont chassé la coalition internationale de ce pays, l’obligeant à concentrer ses bombardements aériens sur l’Irak. C’est ainsi que la France a dû redéployer le porte-avion Charles-de-Gaulle de la Méditerranée vers le Golfe persique.

De plus, l’aviation turque ne se risque plus à survoler la Syrie; lorsque la Turquie bombarde une ville frontalière syrienne, ce sont des tirs d’artillerie à partir de son territoire. Quand aux Américains, leurs frappes ne se font plus en Syrie que par des drones. Par leur précision, ceux-ci nécessitent beaucoup de compétence de la part de leurs services de renseignements.

En janvier dernier, j’écrivais que ce redéploiement était un autre signe annonciateur de la reconquête de Mossoul (la deuxième ville irakienne, actuellement aux mains de l’État islamique).

Mais on hésite. À la fin du mois de février, les Américains exprimaient publiquement leur crainte que la rupture du barrage hydroélectrique de Mossoul puisse entrainer la mort par noyade d’un million de personnes.

Comme si la conquête de ce barrage ne pouvait pas être un prérequis à l’assaut contre la ville.

Dans le pays voisin, la reconquête toute récente d’une ville syrienne symbolique — celle de Palmyre, par les forces gouvernementales appuyées par les Russes — crée de la pression sur les Américains.

Partout en Occident, les éditorialistes et les commentateurs aveuglément acquis aux thèses américaines se désolent que la reconquête de Palmyre serve à la propagande russe.

On veut de l’action. Si bien que les Américains sentent monter la pression sur eux pour qu’ils livrent la marchandise et fassent reculer l’ÉI.

Leur problème, c’est que leur coalition est faible, minée par des pays qui n’y sont que sur papier (sans y jouer de rôle actif), alors que d’autres ne savent plus comment cacher leur sympathie pour l’ÉI et Al-Qaida.

Il y a cinq jours, le quotidien The Guardian rendait public un mémo confidentiel révélant que le roi de Jordanie avait confié secrètement à des congressistes américains qu’à son avis, le but d’Erdoğan (le président turc) était de remplacer le régime de Bachar el-Assad par un régime islamiste fondamentaliste.

Évidemment cette opinion ne prouve rien. Mais c’est un indice supplémentaire du double-jeu pratiqué par certains membres de la coalition américaine.

Entourés de traitres, les Américains devront surmonter les incohérences de leur politique étrangère et s’appuyer sur une poignée de fidèles alliés pour remporter prochainement quelques victoires en Irak contre l’ÉI : leur crédibilité en dépend.

Références :
Iraqi PM and US issue warnings over threat of Mosul dam collapse
L’ABC de la guerre syrienne (3e partie et fin)
Le cadeau à Bachar
L’éclipse russe de la Syrie
Russia’s campaign in Syria leads to arms sale windfall
SAS deployed in Libya since start of year, says leaked memo
The Dark Side of Empathy

Paru depuis :
Opérations aériennes contre l’EI depuis le porte-avions « Charles-de-Gaulle » (2016-09-30)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un diner à la cabane à sucre

Publié le 28 mars 2016 | Temps de lecture : 5 minutes

 

 
Introduction

On ne peut pas être véritablement québécois si on n’a jamais mangé dans une cabane à sucre.

Hier, le jour de Pâques, des membres de ma famille se sont réunis à la cabane Dupuis, située à Saint-Jacques-de-Montcalm.

Il est à noter qu’au Québec, on appelle dîner le repas du midi, alors que dans les pays francophones d’Europe, on appelle plutôt ce repas le déjeuner.

Le Temps des sucres

Au printemps, lorsque la température commence à s’élever, la sève migre des racines vers le sommet des arbres. C’est cet apport nourricier qui permettra aux branches de donner naissance aux premiers bourgeons quelques semaines plus tard.

Cette sève — qui contient deux à trois pour cent de sucre — est différente de celle, amère, qui nourrit l’érable durant de reste du printemps et de l’été. Voilà pourquoi on lui donne le nom particulier d’eau d’érable.

Et la période durant laquelle cette eau peut être récoltée s’appelle le Temps des sucres. L’apparition de ces bourgeons annonce la fin du Temps des sucres.

La récolte de l’eau d’érable

Les acériculteurs utilisent un entailloir dont la mèche est de 1,1 cm pour entailler les érables et y créer un trou incliné de quelques centimètres de profondeur.


 
Traditionnellement, un chalumeau de métal assurait la collecte de l’eau d’érable. Celui-ci était doté d’un bec verseur et d’un crochet qui permettait d’y suspendre un seau dans lequel l’eau s’accumulait.

L’acériculteur parcourrait son domaine en vidant les seaux dans un ou plusieurs barils de bois à la queue-leu-leu sur des traineaux tirés par des chevaux.

Même si les seaux étaient légèrement évasés afin d’éviter que le gonflement de l’eau lors de sa congélation ne les fende, ce risque n’était pas complètement éliminé. Conséquemment les seaux devaient être vidés au moins une fois par jour.

De nous jours, afin de réduire les couts de main-d’œuvre, on utilise des chalumeaux de plastique reliés à des tubulures en polyéthylène coloré bleu. L’eau d’érable s’écoule donc d’elle-même.

La coloration des tubulures vise à protéger l’eau (et ses précieux antioxydants) des rayons du soleil.

Lorsque cette technologie était naissante, on devait s’assurer que les tubulures étaient en pente, de manière à ce que l’eau s’écoule par gravité.

De nos jours, ces tubulures sont semi-rigides et soumises à une pompe qui applique une légère succion, ce qui achemine automatiquement l’eau vers la cabane à sucre où elle sera filtrée avant d’être bouillie.

La quantité d’eau d’érable recueillie représente environ cinq pour cent de la sève totale provenant des racines, ce qui ne nuit pas à la croissance de l’arbre.

La cabane à sucre


 
À la cabane Dupuis, les visiteurs pénètrent par la chambre d’ébullition. Celle-ci est dominée par une grande marmite en acier inoxydable chauffée au bois. La vapeur d’eau s’échappe par une ouverture au sommet de cette chambre.

Il faut faire évaporer trente à quarante litres d’eau d’érable pour obtenir un litre de sirop.

Cette transformation nécessite de grandes quantités de combustible. On peut utiliser le gaz naturel mais beaucoup de cabanes à sucre utilisent le bois.

Celui-ci est entreposé dans un pavillon indépendant afin d’éviter qu’un incendie dans la chambre d’ébullition détruise également les stocks de bois.

Après avoir traversé la chambre d’ébullition, le visiteur pénètre dans une salle à gauche de laquelle se trouve la cuisine. Au fond, une deuxième salle est l’endroit où nous avons décidé de nous attabler.

Le repas

Les visiteurs se servent de la soupe aux pois à partir de soupières métalliques cylindriques déposées près d’eux.


 
Puis une serveuse utilise un charriot à deux plateaux pour nous apporter différents mets (identifiés ci-dessus). Chaque met est apporté en double et déposé à chaque bout de la table.

Plusieurs récipients de sirop d’érable sont à notre disposition. On peut donc, selon son gout, déguster ces mets arrosés ou non de sirop.

Comme dessert, on a le choix entre des pets-de-nonne et/ou de la tarte au sucre.

Une friandise supplémentaire attend les visiteurs à l’extérieur de la cabane; il s’agit de la tire d’érable sur neige.

Un préposé verse des rubans de sirop à la surface de bacs de neige. Au contact de celle-ci, le sirop se transforme en bonbon mou.

On fait adhérer la tire à un bâtonnet de bois qu’on roule sur le ruban afin d’en faire une sucette (qu’on appelle ‘suçon’, par pudeur, au Québec).

Voilà donc, en résumé, une visite typique de cabane à sucre au Québec.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Parler français conduit au terrorisme

Publié le 26 mars 2016 | Temps de lecture : 3 minutes


 
Il y a des nouvelles qui me font bondir.

Ce matin Le Devoir publiait un texte intitulé « La francophonie, facteur clé de la radicalisation djihadiste, selon des chercheurs ».

Il s’agit d’une dépêche écrite par le correspondant à Washington d’une agence de presse canadienne.

Celui-ci cite deux ‘chercheurs’ américains qui déclarent que, « par habitant musulman, la Belgique produit nettement plus de combattants étrangers que le Royaume-Uni ou l’Arabie saoudite ».

Il semble que ceux-ci s’appuient sur le fait que par million d’habitants, la Belgique a fourni 41,6 djihadistes en Syrie, comparativement à 11,8 pour le Royaume-Uni et un pourcentage inconnu pour l’Arabie saoudite.

On peut tout faire dire aux statistiques. Mais voyons cela de plus près…

Il est clair que la commune de Molenbeek à Bruxelles est aux prises avec un problème de radicalisation.

Mais dans les faits, le principal contingent de djihadistes en Syrie est composé de Saoudiens, suivis d’environ cinq-mille combattants tchétchènes qui se sont exilés en Turquie après leur défaite par les forces russes.

Suivent une multitude de pays, dont la Belgique fait partie. La contribution de ce pays est d’environ 470 à 553 personnes, soit une contribution appréciable pour ce pays, mais insignifiante dans l’ensemble des forces en présence; à lui seul, il resterait 32 000 hommes dans les rangs de l’État islamique (après avoir perdu 22 000 à 25 000 combattants).

En 1995, les attentats d’Oklahoma City ont été commis par Timothy McVeigh, un terroriste américain anglophone. Les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 étaient majoritairement des Saoudiens immigrés aux États-Unis : ils parlaient anglais. Les bombes qui explosent devant des cliniques d’avortement aux États-Unis sont posées par des terroristes de Droite qui parlent anglais. Et les auteurs de la fusillade de San Bernardino étaient anglophones, tout comme ceux qui commettent des tueries dans des écoles américaines.

Et ils parlaient anglais, non pas parce que cette langue mène au terrorisme, mais plutôt parce qu’ils habitent un pays anglophone.

Comme les membres des Brigades rouges, qui habitaient l’Italie, parlaient italien. Comme les membres de l’IRA, en Ulster, parlaient l’anglais avec un accent irlandais. Comme ceux de l’ETA, en Espagne, parlaient l’espagnol ou le basque.

Soutenir que parler français ou partager la culture française représente un facteur de risque sécuritaire, voilà un exemple de la médiocrité journalistique de l’agence de presse canadienne. On s’étonne donc qu’une telle connerie soit publiée par Le Devoir.

Mon commentaire cinglant à ce sujet ayant été refusé par ce quotidien, je me félicite d’avoir créé un blogue qui sert à l’occasion d’exutoire à mes contrariétés. 😉

Référence :
The French Connection – Explaining Sunni Militancy Around the World

Paru depuis :
An Econometric Analysis on the Global Flow of Militants Joining the Islamic State (2016-08-?)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’orchidée Coryanthes macrantha

Publié le 24 mars 2016 | Temps de lecture : 3 minutes
Coryanthes macrantha ‘Jardin botanique de Montréal’ AM/AOS

Parmi les orchidées, le genre Coryanthes comprend une trentaine d’espèces. Et parmi celles-ci, la Coryanthes macrantha — originaire de l’ile de Trinité et d’Amérique du Sud — se présente sous une multitude de variantes dont l’une des plus magnifiques est celle développée par le Jardin botanique de Montréal.

Même en sachant que les orchidées peuvent adopter une grande variété de formes, on est toujours un peu surpris la première fois qu’on se trouve en présence d’une Coryanthes macrantha.

De près

Toutes les parties de la fleur sont mouchetées diversement de taches rouges. Le pétale inférieur (appelé labelle) est invaginé de manière à former un gobelet qui prend parfois l’aspect d’une tasse lorsque les deux autres pétales — repliés vers l’arrière après l’éclosion du bourgeon — prennent temporairement la forme d’une poignée avant de se dessécher.

Liquide accumulé dans le fond du labelle

C’est au creux de la fleur que s’accumule une petite quantité de liquide odorant.

Robinet double du Coryanthes macrantha

Ce liquide est sécrété goutte à goutte par un robinet (semblable au robinet double de certaines machines expresso) situé près du bord de ce gobelet. En réalité, cette sécrétion est de la sève odorante provenant de la tige de l’orchidée (qui sert de réservoir).

Cette sécrétion est précieuse. Afin de maximiser sa production, la fleur est entièrement recouverte d’une peau cireuse (appelée cuticule) qui lui confère un aspect luisant et qui a pour fonction d’éviter l’évaporation.

Mais pourquoi cette sécrétion est-elle si importante pour la plante ?

C’est que l’orchidée est pollinisée par une abeille mâle spécifique dont les pattes ont la propriété de capter cette odeur et de la stocker. On croit qu’il en a besoin pour attirer les femelles.

C’est un des très rares insectes pollinisateurs qui ne soient pas attirés par le nectar ou le pollen d’une fleur, mais plutôt par son odeur.

Drain du Coryanthes macrantha

Et pour éviter que ce parfum ne soit dilué par l’eau de pluie et perde ainsi ses propriétés attractives, ce gobelet est doté d’un drain qui n’est nul autre que les organes reproducteurs de la fleur, situés près du fond du gobelet.

Si de petits insectes se noient souvent dans le liquide au fond de la fleur, se décomposent et servent de nourriture à l’orchidée, l’abeille pollinisatrice est à la fois suffisamment grosse pour ne pas courir ce risque, et suffisamment petite pour pouvoir s’échapper par le biais de l’ouverture crée par les organes reproducteurs de la fleur… et ainsi contribuer à sa pollinisation.

On aura donc compris à quel point cette orchidée est un chef-d’œuvre d’adaptation d’une plante à son environnement.

Bourgeon du Coryanthes macrantha

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/125 sec. — F/4,0 — ISO 250 — 60 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 80 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 400 — 210 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 800 — 70 mm
5e  photo : 1/400 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 87 mm
6e  photo : 1/160 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 56 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pourquoi Bruxelles ?

Publié le 23 mars 2016 | Temps de lecture : 8 minutes
Grand-Place de Bruxelles

La Belgique — et plus précisément la commune bruxelloise de Molenbeek — est apparue sur les radars des services de renseignement mondiaux deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001.

Molenbeek et le terrorisme international

L’assassinat d’Ahmed Chah Massoud

Le 9 septembre 2001, le chef des rebelles afghans — sur lesquels les États-Unis comptèrent par la suite pour déloger militairement les Talibans du pouvoir — donne une entrevue à une équipe de journalistes belges.

En réalité, il s’agit de deux kamikazes tunisiens ayant séjourné quelques années en Belgique, l’un d’eux pour y étudier. Ce dernier fréquentait le Centre islamique belge, basé à Molenbeek.

Tous deux étaient munis de faux passeports belges créés à partir des 19 000 passeports dérobés aux autorités belges entre 1990 et 2000.

L’attentat dans lequel ils périrent avait pour but de tuer le commandant Massoud, ce qui fut fait.

Les attentats de Madrid de 2004

Le 11 mars 2004, 191 personnes perdent la vie et mille-neuf-cents sont blessés dans une série d’attentats commis dans des trains de banlieue à Madrid.

Les 29 responsables sont quinze Marocains, deux Syriens, un Libanais, un Égyptien, un Algérien et neuf Espagnols.

Un des concepteurs des attentats avait séjourné à Molenbeek entre 1997 et 2004.

Le recrutement de djihadistes pour la Somalie

Le Français Rachid Benomari a été condamné en octobre 2014 à 18 ans de prison par un tribunal bruxellois pour avoir dirigé en Belgique un groupe terroriste spécialiste du recrutement de djihadistes pour la Somalie et la Syrie.

L’homme a avoué être parti de Molenbeek en avril 2011 et avoir rejoint les camps des djihadistes en Somalie, où il est resté jusqu’en 2012.

L’attentat au Musée juif de Belgique en mai 2014

Le responsable Franco-Algérien de cet attentat a vécu à Molenbeek pendant plus de six semaines avant de passer à l’acte, le 24 mai 2014. À cette occasion, il tue par balles quatre visiteurs du musée.

C’était la première attaque perpétrée par l’État islamique en Occident.

L’attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015

Certaines des armes utilisées par les terroristes contre Charlie Hebdo avaient été achetées aux alentours de la Garde du Midi, un peu au sud de Molenbeek.

La prise d’otages d’une épicerie cachère parisienne en janvier 2015

L’auteur de l’attaque, né en France, s’était procuré ses armes à Molenbeek.

L’attaque sur le Thalys en aout 2015

Le Marocain responsable de la tentative avortée de carnage sur le TGV reliant Bruxelles à Paris a séjourné dans l’appartement de sa sœur à Molenbeek d’où il est parti le jour de l’attaque. C’est également dans ce quartier qu’il s’était procuré son armement.

Le carnage à Paris, le 13 novembre 2015

Les trois membres de la cellule terroriste qui a mitraillé les gens attablés à des cafés de Paris étaient un Français et deux Belges, tous originaires de Molenbeek. En plus, six de leurs 26 complices présumés sont de Molenbeek.

L’unique survivant du commando responsable de ces attaques a été capturé à Molenbeek le 18 mars 2016. Les policers ont découvert la planque dans laquelle il se cachait à la suite du tuyau fourni par un des ses amis.

La guerre en Syrie

Proportionnellement, la Belgique a davantage fourni de djihadistes en Syrie et Irak que les autres pays européens, soit 41,6 combattants par million d’habitants, comparativement à 25,5 pour la France et 3,7 pour le Canada.

Aussi importante qu’elle soit en pourcentage, cette contribution compte pour peu en nombres absolus puisqu’il s’agit de 470 à 553 personnes. À titre de comparaison, les mercenaires tchéchènes (la plus importante contribution après les Saoudiens), représentent environ cinq-mille combattants dans les rangs des diverses milices islamistes en Syrie.

Ce qui est inquiétant, c’est que le tiers des djihadistes belges sont revenus vivre à Molenbeek sans être inquiétés par les autorités du pays.

En fait, lorsqu’on prend connaissance de l’historique des terroristes ayant séjourné à Molenbeek, on est frappé par la facilité avec laquelle ils se sont déplacés d’un pays à l’autre en dépit du fait que beaucoup d’entre eux étaient considérés comme dangereux par les services de renseignement.

La commune de Molenbeek

Molenbeek est un arrondissement de Bruxelles. Cette commune compte 96 000 habitants sur un territoire de 6 km². Le revenu médian est de 23 687$ et le taux de chômage y est de 31,5%.

Les cinq mosquées de l’arrondissement sont reconnues comme des foyers de salafisme. Cela n’est pas surprenant.

Quoique située bien au-delà de Molenbeek, la construction de la Grande mosquée de Bruxelles a été financée par l’Arabie saoudite. Celle-ci redistribue à d’autres mosquées belges une part de l’aide saoudienne. Le salafisme des mosquées de Molenbeek s’explique par l’influence saoudienne qui rayonne à partir de la Grande mosquée.

Mais depuis des années, cette influence va bien au-delà des lieux de culte. L’idéologie wahhabiste a essaimé chez une multitude de prédicateurs amateurs qui recrutaient originellement des jeunes au sortir des mosquées et qui tiennent depuis des réunions de prières chez les uns et les autres. À cette occasion, ils enseignent leur conception rigoriste de l’Islam et incitent leurs fidèles au djihadisme.

Le dispositif sécuritaire belge

À la suite de tout attentat terroriste, les services de renseignement imputent la faute à l’insuffisance des moyens à leur disposition.

La Belgique avec ses 10,4 millions d’habitants compte trois fois moins d’agents de renseignement (ils sont 600) que les Pays-Bas avec ses 16,8 millions d’habitants.

Pour espionner un seul suspect 24 heures sur 24 sans risquer d’être détectées, les agences de renseignement doivent mobiliser jusqu’à 36 agents.

Toutefois, contrairement à ce qu’on pourrait penser, les services de renseignement sont généralement peu efficaces à prévenir les attentats terroristes. Une fois un attentat commis, ils brillent à trouver des complices et faire avorter les autres attentats en préparation par les mêmes personnes. Autrement, les attentats qu’on prévient avortent presque toujours à cause d’une dénonciation.

Pendant des années, alors que montait la menace terroriste en Europe, rien n’a été fait en Belgique jusqu’aux attentats de Paris. La raison est simple; de tous les pays européens, la Belgique est probablement celui dont l’État est le plus faible.

À la suite des élections de juin 2007, la Belgique avait été sans gouvernement pendant 194 jours. Aux élections suivantes de 2010, la crise politique dura 541 jours.

Même si des milliers de fonctionnaires veillaient alors aux affaires courantes, personne n’était là pour prendre les grandes décisions. Et la Belgique fut pendant ce temps un grand navire à la dérive, où on a laissé se développer le salafisme et la contrebande des armes en provenance de l’Europe de l’Est.

Si Molenbeek est aujourd’hui un terreau fertile au djihadisme, c’est à cause de son ouverture relative aux prédicateurs fondamentalistes et l’existence d’un florissant marché noir des armes à deux pas du quartier.

Ajoutez-y un taux élevé de chômage chez les jeunes et vous avez alors tous les ingrédients nécessaires à la création du Belgistan qu’est devenu Molenbeek.


Postscriptum Le 2 décembre 2017, sur les ondes de France 24, l’ex-ambassadeur allemand Joachim Bitterlich déclarait au sujet de l’époque où la Belgique avait offert au régime saoudien le financement de la construction de la Grande mosquée de Bruxelles :

…en même temps, ce qui est beaucoup plus important, la Belgique a permis à l’Arabie saoudite de former les imams en Belgique.

D’où un mouvement salafiste — si vous voulez islamiste d’extrême-Droite ou de Droite — en Belgique, répandu jusqu’au sud des Pays-Bas et à l’ouest de l’Allemagne; Cologne et Bonn sont devenus les centres du salafisme en Allemagne.

Références :
A Bruxelles, Molenbeek, base arrière des terroristes?
Attentats à Paris: le pistolet-mitrailleur de Coulibaly vient de Belgique
Attentats de Madrid du 11 mars 2004
Attentats du 13 novembre 2015 en France
Belgique: un Français condamné à 18 ans de prison pour terrorisme
Crise politique belge de 2010-2011
Belgium’s big problem with radical Islam
Les attentats de Bruxelles soulèvent des failles dans le système
Les avocats du présumé terroriste Rachid Benomari plaident un renvoi aux assises
Molenbeek: un si long passif terroriste
Pleins feux sur la «filière belge»
Pourquoi Bruxelles?
Ratages et bon tuyau : comment les enquêteurs ont fini par débusquer Salah Abdeslam
Thalys: Ayoub El Khazzani est parti de la Chaussée de Gand, à Molenbeek
Vie et mort des assassins de Massoud
Why did the bombers target Belgium?

Parus depuis :
Où sévit le terrorisme islamiste dans le monde? La réponse en carte (2016-03-24)
La Belgique est accusée de négligence (2016-03-25)
La Belgique, foyer du djihadisme (2016-03-26)
Les trois lectures de la violence djihadiste (2016-03-26)
Molenbeek ou l’islamisme ordinaire (2016-04-01)

Détails techniques de la photo : Canon Powershot G6 — 1/320 sec. — F/3,5 — ISO 50 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le papillon Isabella

Publié le 22 mars 2016 | Temps de lecture : 2 minutes
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L’Eueides isabella — surnommé Isabella — est un papillon qui habite l’Amérique latine, du Mexique au bassin amazonien. On le trouve parfois également au Texas.

Ses ailes possèdent une envergure de 6,5 à 9 cm.

Les ailes antérieures sont allongées, au bout arrondi. Elles ont l’apex noir bordé de petites taches blanches et décoré de taches allongées de couleur crème. Le reste des ailes antérieures est orange, traversé par une bande noire.

Les ailes postérieures sont orange bordé de noir (moucheté d’une série de points blancs) et traversé de deux bandes noires parallèles, jointes à leur extrémité.

Semblable à la face dorsale, la face ventrale des ailes est décorée en plus de deux zones crème près du thorax.

Ce papillon dresse fièrement deux magnifiques antennes aux extrémités jaunes.

Contrairement aux Héliconius — auxquels il se distingue par sa taille plus grande, ses ailes antérieures un peu moins allongées et ses yeux plus petits — l’Isabella ne se nourrit que de nectar, ce qui explique son espérance de vie beaucoup plus courte, de l’ordre d’un mois.

La femelle pond ses œufs sur des feuilles de passiflore puisque c’est le seul aliment des chenilles.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (3e photo) et M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 (les autres photos)
1re photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 800 — 210 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
3e  photo : 1/160 sec. — F/4,0 — ISO 1250 — 60 mm
4e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
5e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 400 — 115 mm
6e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés aux papillons, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


À quand l’arrestation de l’ex-premier-ministre Jean Charest ?

Publié le 21 mars 2016 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

La semaine dernière, le monde politique québécois a été secoué par l’arrestation de l’ex-vice-première ministre du Québec. Celle-ci est accusée de complot, de fraude et d’abus de confiance, pour des gestes commis lorsqu’elle était au gouvernement et reliés au financement du Parti libéral du Québec.

Ces accusations font suite à des enquêtes effectuées par l’Unité permanente anticorruption. Bloquées depuis des mois au bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), les accusations criminelles en ce sens ont finalement abouti grâce à des changements de responsables au sein du DPCP à la faveur d’une réorganisation administrative.

La cause profonde

Toute cette affaire découle de la décision de l’ex-premier-ministre Jean Charest d’obliger chacun de ses ministres à susciter des contributions totalisant au moins 100 000$ par année lors d’activités de financement du Parti libéral du Québec.

Les lourdes règles administratives relatives au démarchage étaient suspendues le temps d’une soirée où le ministre était conférencier.

Il suffisait donc de participer à cette activité de financement pour avoir un accès privilégié au ministre, le sensibiliser à un problème et possiblement, faire débloquer un dossier.

D’une certaine mesure, cela mettait l’État à l’écoute des gens d’affaires et probablement favorisait le développement économique de la province.

Le hic, c’était que l’État devenait à la solde des seuls contributeurs de fonds à la caisse du Parti libéral.

Compromis par une firme ayant utilisé des prête-noms pour lui permettre d’atteindre son objectif de 100 000$, le ministre devenait vulnérable à des demandes déraisonnables, notamment à des subventions excessives ou hors-normes.

Si bien que le défi du 100 000$ a pavé la voie au plus grand pillage du Trésor public des dernières décennies, surtout par le moyen des ‘extras’.

Les dépassements de cout

On appelle extras les dépassements de cout autorisés. C’est le principal mécanisme par lequel s’opérait la corruption sous le gouvernement Charest. Voici comment on procédait.

À la suite d’un appel d’offres gouvernemental, un entrepreneur soumettait l’offre la plus basse en vue de réaliser le projet. Évidemment, il obtenait le contrat.

Toutefois, en cours de réalisation, le ministère exigeait des modifications au devis. L’entrepreneur aurait pu s’y opposer en invoquant les couts supplémentaires que cela entraine.

Mais voilà, ces changements étaient justement le prétexte qu’attendait l’entrepreneur pour faire gonfler la facture, lui qui parfois avait soumissionné à perte dans le but d’obtenir un contrat, confiant de pouvoir se reprendre avec les extras.

En renégociant ce contrat — qui ne pouvait pas être confié à quelqu’un d’autre en raison de l’avancement des travaux — le ministère, complice dès le départ de cet entrepreneur, payait à prix d’or les changements apportés au projet.

Importance des extras

Sous la pression de l’opinion publique, le gouvernement Charest a créé une commission d’enquête et mis sur pied des unités policières spécialisées dans la lutte anticorruption.

À la suite de ces mesures, le montant des contrats d’infrastructures a baissé de 30%. Seulement pour 2013, le ministère des Transports aurait économisé 240 millions$.

Le retour des extras

En décembre 2014, le service de recherche de la Coalition avenir Québec a révélé que les ‘extras’ au ministère des Transports ont augmenté de 75% depuis le retour au pouvoir du Parti libéral.

Au cours des neuf premiers mois de l’année 2015, le ministère des Transports a dû débourser près de 55 millions supplémentaires pour la réalisation de certains de ses projets.

Les pénalités

Le Parti libéral du Québec s’est engagé à rembourser à l’État toutes les sommes collectées illégalement lors de ses activités de financement. Mais cela n’est pas suffisant.

Depuis son retour au pouvoir, le Parti libéral du Québec a adopté une politique d’austérité des finances publiques. En vertu de cette politique, les Québécois ont payé des centaines de millions$ en majoration tarifaire et ont subi d’innombrables coupures de service.

Cette médecine draconienne trouve sa justification par la situation des finances publiques, situation aggravée notamment par une décennie de pillage du Trésor public sous le gouvernement Charest.

Le Parti libéral doit donc également rembourser les centaines de millions$ que les contribuables ont payé en dépassements de cout pour la réalisation de projets gouvernementaux.

Jusqu’ici, le Parti libéral du Québec n’a pas vraiment expié pour les fautes commises sous Jean Charest; il a seulement été privé du pouvoir pendant 18 mois. Beaucoup des ministres actuels du gouvernement Couillard ont œuvré sous Jean Charest.

La seule manière de prouver publiquement qu’il a vraiment changé, c’est de dire publiquement aux sous-fifres comme Mme Normandeau que la véritable loyauté au ‘nouveau’ Parti libéral, c’est d’offrir leur pleine et entière collaboration aux unités policières anticorruption, même si cela devait signifier la dénonciation des véritables responsables du pillage du Trésor public au cours de la décennie précédente.

Sans donner de nom, on aura tous compris de quoi il s’agit…

Note : Photo de M. Charest par le journal Le Devoir.

Références :
Corruption libérale : chassez le naturel…
Contrats du MTQ: plus de 50 millions en «extras»
Dépôt d’accusations: l’UPAC s’impatiente
Des extras de 55 millions au MTQ
Dons illégaux: des contrevenants peuvent de nouveau recevoir des contrats
Les extras ont augmenté depuis l’élection des libéraux
Nathalie Normandeau
Nathalie Normandeau accusée: complot, corruption, fraude, abus de confiance
Un seul et même parti
UPAC: les procureurs «ne dorment pas», dit le DPCP

Parus depuis :
La CAQ constate une «explosion de coûts» dans les infrastructures routières (2016-03-30)
Les mandarins de l’État sont-ils omnipotents? (2016-05-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


OrchidExpo 2016

Publié le 19 mars 2016 | Temps de lecture : 2 minutes
Kiosque d’Orchis Floriculturing, de Taiwan
Kiosque d’An Li Orchid Garden, d’Ajax en Ontario

C’est aujourd’hui le 19 mars 2016 et demain que se tient l’OrchidExpo 2016 au CÉGEP Maisonneuve. Note aux lecteurs européens : les CÉGEPs sont l’équivalent québécois des lycées français.

Cette exposition est organisée par la Société des orchidophiles de Montréal. Elle réunit des producteurs principalement canadiens venus présenter, entre autres, les variétés qui leur ont valu de remporter des prix dans divers concours.

L’exposition est jumelée à une foire permettant aux visiteurs de se procurer une grande variété d’orchidées et le matériel nécessaire à la culture de ces plantes. Le prix d’entrée est de 10$ (7 euros).

Voici quelques variétés en vedette.

Lysudamuloa ‘Red Jewel’
Phragmipedium schlimii ‘Wilcox’ AM/AOS
Brassocattleya Hoku Gem x SLC Wendy’s Valentine ‘June’ AM/AOS
Cymbidium Gracie Allen ‘Crystal’
Phragmipedium Twilight Touch
Cattleya Penny Kuroda ‘Spots’ x Slc Jungle Gem ‘Very Nice’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix Leica 42,5mm F/1,2
1re photo : 1/250 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 42,5 mm
4e  photo : 1/160 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
5e  photo : 1/160 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
6e  photo : 1/250 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
7e  photo : 1/100 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 42,5 mm
8e  photo : 1/100 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’éclipse russe de la Syrie

Publié le 15 mars 2016 | Temps de lecture : 6 minutes

Carte de la Syrie
 
Bilan militaire de l’intervention russe

En entrevue à la télévision russe le 11 octobre 2015, Vladimir Poutine avait déclaré au sujet de l’intervention de son pays en Syrie : « Notre tâche est de stabiliser le pouvoir légitime et de créer les conditions pour assurer la recherche d’un compromis politique.»

En y consacrant seulement 2% du budget militaire national, l’aviation russe a effectué 9 000 sorties, détruit 209 sites d’extraction pétrolière ou de points de transit d’hydrocarbures, et libéré 400 agglomérations (sur les 25 000 que compte le pays).

La proportion du territoire syrien contrôlé par le régime de Bachar el-Assad est passée de 16 à 20%, soit un gain de 10 000 km² en quelques mois.

Par endroits, cela a permis de ralentir ou de stopper l’approvisionnement des rebelles islamistes en armes et munitions, de même que mettre un terme à leur trafic d’hydrocarbures.

Au cours de l’avancée des forces gouvernementales sous le couvert des bombardements russes, des négociateurs russes et syriens ont conclu des centaines de serments d’allégeance au régime de la part des chefs de villages et seigneurs de la guerre. Par le biais de ces ententes, des milliers de combattants ont fait défection des milices islamistes rebelles.

Pour terminer, l’armée gouvernementale syrienne a fait le plein d’équipement neuf.

Un retrait limité

Le retrait annoncé par Moscou ne signifie pas que la Russie abandonne toute présence militaire en Syrie.

Depuis des décennies, la Russie possède à Lattaquié, sa seule base maritime en Méditerranée. Et le port de Tartous, sans avoir été cédé officiellement à la Russie, accueille en permanence des navires de la flotte russe.

C’est à Tartous que se trouve aussi une base de radars russes.

En préparation de son intervention militaire, la Russie a ajouté à son dispositif deux bases aériennes (à Jableh et à Shaayrat). Un communiqué du Kremlin précise qu’une présence aérienne serait maintenue pour contrôler l’application du cessez-le-feu.

La Russie est le seul pays étranger qui possède des bases militaires en Syrie. Elle y maintiendra ce qu’il faut pour assurer leur défense et préparer son retour en force si jamais la situation devait se dégrader.

Ses conseillers militaires resteront en Syrie tandis que se poursuivra la livraison d’armes au régime de Bachar el-Assad.

En somme, la Russie retirera une partie de la cinquantaine de bombardiers déployés en Syrie depuis le début de son intervention directe et une partie de ses troupes au sol.

Quant à ses redoutables missiles sol-air, la Russie n’en a pas fait mention. Qu’ils soient rapatriés ou non, aucun pays étranger ne voudra courir le risque de voir ses chasseurs-bombardiers abattus en Syrie. Conséquemment, la Syrie continuera d’être soustraite aux bombardements occidentaux comme est l’est depuis le début de l’intervention russe.

N.D.L.R.: Le lendemain de la publication de ce texte, la Russie a annoncé que ses missiles sol-air en Syrie y demeureraient.

Bilan géostratégique de l’intervention russe

Jusqu’à tout récemment, la Russie comptait trois alliés dans les pays arabes soit l’Irak, la Libye, et la Syrie. Or les États-Unis ont privé la Russie des deux premiers sans que celle-ci se porte à leur défense. Pour Poutine, il devenait important de stopper la politique d’isolement de la Russie et de démonter — sur le tard il est vrai — que son pays n’abandonne pas ses amis.

C’était d’autant plus important que dans ce cas-ci, les seules bases militaires russes de la région dépendent de cette amitié.

Le prestige de la Russie est également rehaussé par le fait qu’elle a davantage fait évoluer la situation en Syrie en cinq mois que la coalition américaine l’a fait en cinq ans. Avant l’intervention russe, qui aurait pensé que les rebelles islamistes et le régime en place auraient pu entamer des négociations de paix ?

En réalité, ces négociations ne peuvent pas aboutir à la fin de la guerre en Syrie. D’une part parce que l’État islamique et Al Qaida en sont exclus et d’autre part parce que les autres rebelles islamistes ne sont que des marionnettes. Les véritables décideurs sont leurs commanditaires, soit l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar. Or rien n’indique que ceux-ci veulent cette paix.

En quittant les lieux maintenant, la Russie ne pourra pas être blâmée d’être responsable de l’échec de négociations auxquelles aucun expert ne croit. Et une fois de plus, les États-Unis sont confrontés à leur impuissance apparente et la perte de prestige qui en découle.

Actuellement, l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar songent sérieusement à entrer en guerre contre la Syrie afin d’en finir avec le régime de Bachar el-Assad et de le remplacer par un régime islamiste fondamentaliste. En s’éclipsant, la Russie tend un piège à la Turquie tout en se lavant les mains de ce qui pourrait survenir.

Croyant le régime de Bachar el-Assad laissé à lui-même — alors que la Russie est à quelques heures de vol — si la Turquie entre en guerre, elle sera aux prises avec cinq problèmes simultanés; son effort de guerre en Syrie, l’insurrection kurde dans l’Est de la Turquie, les millions de réfugiés syriens supplémentaires qui frapperont à ses portes, la multiplication des attentats terroristes en Turquie (probablement financés par la Russie) et conséquemment, l’effondrement de son industrie touristique. Qui veut visiter un pays en guerre ?

On estime que l’intervention russe a couté entre 2,2 et 3,6 millions d’euros par jour. Autrement dit, pour une somme totale équivalente à celle de la ‘mission’ canadienne en Syrie, la brève intervention russe a prouvé la puissance militaire et stratégique de ce pays et placé les États-Unis dans une position d’échec et mat puisqu’il leur sera impossible de réaliser les espoirs de paix qu’ils ont suscités à Genève.

Références :
Le retrait de Syrie, coup stratégique pour la Russie
Les 8 thèses principales de l’interview de Vladimir Poutine
Russia’s exit from Syria a move military analysts never saw coming
Vladimir Poutine annonce le début du retrait des troupes russes de Syrie

Parus depuis :
Putin: Russia could redeploy forces in Syria within hours if needed (2016-03-17)
Exclusive: Russia, despite draw down, shipping more to Syria than removing (2016-03-30)


Compléments de lecture :
L’ABC de la guerre syrienne (1re partie)
L’ABC de la guerre syrienne (2e partie)
L’ABC de la guerre syrienne (3e partie)

Un commentaire

| Géopolitique, Guerre en Syrie | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Lacunes sanitaires de restaurants et d’épiceries de Montréal (de mai 2015 à janvier 2016)

Publié le 14 mars 2016 | Temps de lecture : 8 minutes

On trouvera ci-dessous la liste alphabétique des établissements condamnés récemment pour avoir enfreint les règles d’hygiène de la ville de Montréal. Pour ces neuf mois, les amendes totalisent 469 714$.

• AA Restaurant / 3702 Rue Notre-Dame Ouest / 2 000$
• Afrique St-Denis (Marché —) / 7117 Rue Saint-Denis / 1 500$
• Aikawa Sushi Restaurant / 55 Boul. Brunswick / 500$
• Aj’s Bar et Restaurant / 2633 Rue Jolicoeur / 1 700$
• Alimentation Exotique de Montréal / 6695 Av. Victoria / 2 200$
• Al-Quds (Grillade et boucherie —) / 10380 Boul. Gouin Ouest / 2 000$
• Al-Mubarak (Marché —) / 1984 Rue Saint-Antoine Ouest / 1 000$
• Amigo (Restaurant —) / 1027 Boul. Saint-Laurent / 3 900$
• Amir (Restaurant —) / 14870 Boul. de Pierrefonds / 3 200$
• A.M.R. (Fruiterie —) / 1150 Boul. Décarie / 7 500$
• Ana (Marché —) / 4755 Boul. Robert / 1 500$
• Anh-Tai (Restaurant —) / 4858 Boul. des Sources / 3 400$
• Anne (Restaurant —) / 2525B Rue Provost / 1 000$
• Arahova Souvlaki / 480 Boul. Saint-Laurent / 2 000$
• Armée du Salut (Centre Booth de l’ —) / 880 Rue Guy / 1 400$
• Astra Deli (Restaurant —) / 5468 Rue Sherbrooke Ouest / 1 500$
• Azar (Restaurant —) / 5899 Rue Sherbrooke Ouest / 800$
• Bangkok Express / 5645 Av. de Monkland / 1 500$
• Basha (Restaurant —) / 265 Rue Sainte-Catherine Est / 1 250$
• Bella Donna (Restaurant —) / 4451 Boul. Saint-Laurent / 2 700$
• Belle Province Dorval (La —) / 388 Av. Dorval / 1 700$
• Big in Japan (Restaurant —) / 3723 Boul. Saint-Laurent / 1 500$
• Bismilla (Boucherie —) / 766 Rue Jean-Talon Ouest / 2 000$
• Bistro sur l’Avenue / 1362 Av. Greene / 4 400$
• Blanche Neige (Restaurant —) / 5737 Ch. de la Côte-des-Neiges / 1 000$
• Bourdon & Fils (E.—) / 760 Rue Jean-Talon Est / 1 800$
• Brioche Dorée (La —) / 1 Pl. Ville-Marie / 2 000$
• Café Noir / 440 Av. du Mont-Royal Est / 2 400$
• California Pizza / 6400 Boul. Décarie / 8 400$
• Calistoga Grill / 235 Boul. Saint-Jean / 1 250$
• Cantinova (Café —) / 4035 Rue Saint-Ambroise / 350$
• CapitalTraiteur Campus Bell Ile-des-Sœurs / 1 Carrefour Alexander-Graham-Bell / 4 250$
• Capitol (Bouchers —) / 158 Pl. du Marché-du-Nord / 1 500$
• Caverne (Restaurant la —) / 5184A Ch. de la Côte-des-Neiges / 1 200$
• Caverne Grecque (La —) / 105 Rue Prince-Arthur Est / 6 000$
• Chand Palace (Restaurant indien —) / 989 Rue Jean-Talon Ouest / 8 000$
• Chez Khady / 850 Boul. Décarie / 2 000$
• Chez Ping (Restaurant —) / 7401 Boul. Newman / 1 750$
• Chez Tung (Restaurant —) / 3593 Av. Appleton / 1 500$
• Chung Mei (Restaurant —) / 5055 Ch. Queen-Mary / 2 600$
• Collège Ahuntsic / 9155 Rue Saint-Hubert / 1 500$
• Coq-La-La (Restaurant Le —) / 1530 Boul. Henri-Bourassa Ouest / 1 800$
• Corneli (Restaurant —) / 6741 Boul. Saint-Laurent / 1 000$
• Cuisine AuntDai (Restaurant —) / 5557A Ch. de la Côte-des-Neiges / 1 400$
• Cultures (Restaurant —) / 1515 Rue Sainte-Catherine Ouest / 1 400$
• Cultures et Thai Express / 1023 Rue du Marché-Central / 3 500$
• Da Enrico (Buffet —) / 264 Rue Saint-Zotique Est / 2 700$
• Da Franco (Restaurant —) / 233 Rue Notre-Dame Ouest / 2 000$
• Dak Hing Barbecue / 4705 Av. Van Horne / 1 400$
• Dao Vien (Restaurant —) / 5623A Ch. de la Côte-des-Neiges / 1 750$
• De Expresso (Pizza —) / 4634 Rue Wellington / 4 600$
• Deli-Capri (Restaurant —) / 2051 Boul. Rosemont / 2 800$
• Delicatessen Pointe-Claire / 51 Av. Donegani / 250$
• Distribution Multi-Viande / 8063 Av. André-Ampère / 800$
• Dobe and Andy / 1111 Rue Saint-Urbain / 1 200$
• Doré-Mie (Boulangerie —) / 769 Rue Beaubien Est / 4 800$
• Double Pizza / 280 Rue Sainte-Catherine Ouest / 2 000$
• Double Pizza / 3969 Rue Wellington / 1 050$
• Dunn’s (Restaurant Fameux —) / 7385 Boul. Décarie / 1 350$
• East Side Mario’s / 3131 Boul. de la Côte-Vertu / 2 250$
• Eatz Encore (Restaurant —) / 4824 Rue Sherbrooke Ouest / 1 600$
• Eggsclusif / 475 Av. Dumont / 2 750$
• Elie ‘Or Café’ / 6900 Boul. Décarie / 2 000$
• El Jibaro (Restaurant —) / 7183 Rue Saint-Hubert / 2 000$
• Ella’s Deli / 5555 Av. Westminster / 500$
• Elmont (Boulangerie —) / 8275 Rue Durocher / 1 400$
• Escalier Shimsha (L’—) / 552 Rue Sainte-Catherine Est / 2 100$
• Esquivel Fausto A. Antigua / 2865 Rue Bélanger / 1 400$
• Ethan (Restaurant —) / 72 Rue De La Gauchetière Ouest / 4 100$
• Étoile d’Océan (Restaurant —) / 101 Rue Rachel Est / 1 250$
• Express (Casse-croute —) / 8123A Av. André-Ampère / 800$
• Famous Deli Boys (Restaurant —) / 5509 Av. Westminster / 3 000$
• Fokus (La Galerie —) / 68 Av. Duluth Est / 350$
• Foo Lam (Restaurant —) / 9394 Boul. de l’ Acadie / 5 300$
• Friteries Montréal (Les —) / 11561 Rue Notre-Dame Est / 750$
• Fu Lam (Buffet chinois —) / 4275 Rue Jean-Talon Est / 3 500$
• Galo (Grillades portugaises —) / 1970 Boul. Graham / 1 500$
• Georgia (Restaurant Le —) / 5112 Boul. Décarie / 1 500$
• Ginza (Restaurant —) / 4593 Rue Saint-Denis / 1 000$
• G&G (Traiteur —) / 3293 Rue Monselet / 1 000$
• Gigi’s (Restaurant —) / 50 Rue Saint-Zotique Est / 2 000$
• Grill & Go / 1761 Rue Fleury Est / 1 200$
• Green Traiteur et Café / 800 Rue De La Gauchetière Ouest / 1 500$
• Hoang Yen (Sous-marins —) / 6700 Ch. de la Côte-des-Neiges / 3 600$
• Ho Guom (Restaurant —) / 2035 Rue Jean-Talon Est / 1 100$
• Huanghelou (Restaurant —) / 1858 Rue Sainte-Catherine Ouest / 1 250$
• In Gamba (Caffe —) / 5263 Av. du Parc / 1 500$
• Intermarché St-Laurent / 265 Boul. de la Côte-Vertu / 3 000$
• Iris (Restaurant —) / 50 Rue Jarry Est / 4 400$
• Irréductible (Pâtisserie L’—) / 8501 Boul. Saint-Michel / 4 000$
• Jade Quartier chinois (Restaurant —) / 67 Rue De La Gauchetière Ouest / 4 000$
• Japon Sushi Bar / 1320 Boul. Marcel-Laurin / 1 750$
• Javajoz (Dépanneur —) / 4775 Rue Jean-Talon Ouest / 500$
• Jolée (Restaurant —) / 5495A Av. Victoria / 4 000$
• Kam-Do (Restaurant —) / 971 Boul. Décarie / 2 800$
• Katz Déli à l’Ancienne / 1 Place Ville-Marie / 6 800$
• Keung Kee (Restaurant —) / 70 Rue De La Gauchetière Ouest / 1 500$
• Kien Vinh Trading / 1062 Boul. Saint-Laurent / 2 000$
• Kim Chi / 7275 Rue Sherbrooke Est / 2 370$
• Kim Hour (Restaurant —) / 7682 Boul. Saint-Michel / 1 400$
• Kojax Souvlaki / 3343D Boul. des Sources / 750$
• Lahmadjounes Arméniens / 420 Rue Faillon / 4 000$
• La Panetière de l’Ouest / 11642 Boul. De Salaberry / 5 944$
• Lumy (Marché —) / 997 Av. Ogilvy / 1 000$
• Porte Orientale (Restaurant La —) / 990 Herron Rd / 5 500$
• Laser Pizza / 4083 Boul. Saint-Laurent / 3 500$
• Las Tres Conchitas / 7476A Rue Saint-Hubert / 2 000$
• Le Viet Sandwich / 2300 Av. du Mont-Royal Est / 1 500$
• L.H. Cinq-Continent (Dépanneur —) / 3280 Rue Denis-Papin / 1 250$
• Loretana (Boulangerie Pâtisserie —) / 6675 Rue de Marseille Ouest / 1 200$
• Lyla (Restaurant —) / 431 Rue Jean-Talon Ouest / 1 750$
• Machado (Les Entreprises —) / 8695 10e Avenue / 1 300$
• Mahrouse (Pâtisserie —) / 1010 Rue de Liège Ouest / 2 250$
• Mama Super Marché Antillais / 4757 Rue de Charleroi / 1 250$
• Marché à Tunis / 1700 Rue d’Oxford / 1 000$
• Marché Frais Wellington / 4400 Rue Wellington / 1 000$
• Maxies Cavendish (Boulangerie —) / 5800 Boul. Cavendish / 4 000$
• Mayrand (Marché —) / 5650 Boul. Métropolitain Est / 1 300$
• McBay (Restaurant —) / 3351A Boul. des Sources / 3 000$
• Mer Jaune (Restaurant La —) / 5832 Boul. Léger / 3 000$
• Mile-End (Épicerie —) / 5710 Av. du Parc / 1 000$
• Minar (Restaurant —) / 938 Rue de l’Église / 2 000$
• Montreal Kosher Bakery / 2765 Av. Van Horne / 1 500$
• Montreal Pizza Boy / 5801 Rue Sherbrooke Est / 1 250$
• Mr Chich Taouk (Restaurant —) / 775 Rue Beaubien Est / 1 000$
• NDG (Boulangerie —) / 5801 Ch. Upper-Lachine / 600$
• Ngan-Ha Gourmandises (Pâtisserie Boulangerie) / 7543 Rue Saint-Hubert / 1 200$
• Nhu Y (Restaurant —) / 134 Rue Jean-Talon Ouest / 9 500$
• Nickel’s (Deli — Grillade) / 6950 Rue Saint-Hubert / 2 500$
• Nikas Souvlaki (Restaurant —) / 6087 Rue Sherbrooke Ouest / 3 000$
• Noodle Factory (Restaurant —) / 1018 Rue Saint-Urbain / 1 250$
• Notre-Dame (Marché Casse-croute —) / 1465 Boul. Saint-Jean-Baptiste / 2 000$
• Notre Maison (Pâtisserie —) / 4101 Boul. Saint-Laurent / 1 250$
• Nouilles Impériales (Restaurant —) / 12000 Boul. Armand-Bombardier / 2 800$
• Nourriture À Bon Prix (Food 4 Less) / 5997 Av. Victoria / 1 000$
• Nouveau Félix (Restaurant —) / 9145 Boul. Pie-IX / 1 800$
• Nouveau 1001 Mont-Royal (Le —) / 1001 Av. du Mont-Royal Est / 2 450$
• Nouveau Système (Restaurant —) / 3419 Rue Notre-Dame Ouest / 2 500$
• Nudo (Restaurant —) / 1055 Boul. Saint-Laurent / 2 750$
• Œufrier Westmount (L’ —) / 4785 Rue Sherbrooke Ouest / 1 200$
• One Stop (Supermarché cachère —) / 6735 Av. de Darlington / 3 000$
• Otago Traiteur / 5663A Av. Royalmount / 500$
• Pain Farci / 1029 Rue Clark / 1 250$
• Pho Asie (Resto —) / 3273 Rue Jean-Talon Est / 1 000$
• Pho Bac (Restaurant — No 1) / 4707 Rue Wellington / 6 500$
• Pho 21 (Restaurant —) / 1454 Rue Amherst / 900$
• Pho 2000 (Restaurant —) / 223 Rue Sainte-Catherine Est / 2 000$
• Piazzetta St-Denis / 4097 Rue Saint-Denis / 1 500$
• Pizzafiore (Restaurant —) / 3518 Av. Lacombe / 1 250$
• Pizza Hut (R 296-33) / 7065 Boul. Langelier / 1 250$
• Pizzedelic / 5556 Av. de Monkland / 900$
• PNT (Restaurant —) / 3181 Rue Bélanger / 1 000$
• Pointe-Claire (Delicatessen —) / 51 Av. Donegani / 1 000$
• Premier Henri (Restaurant —) / 4200 Rue Saint-Jacques / 1 300$
• Presse Café / 38 Place du Commerce / 3 550$
• Pushap (Restaurant —) / 4777 Boul. des Sources / 5 800$
• Québec Deli (Restaurant —) / 590 Rue Jarry Est / 1 250$
• Roasters (Rôtisserie —) / 931 Boul. Crémazie Ouest / 1 500$
• Sady’s (Restaurant —) / 506 Rue de Liège Est / 1 900$
• Sahib (Restaurant —) / 225 Boul. Hymus / 2 000$
• Saint-Cinnamon Fairview / 6815 Aut. Transcanadienne / 3 150$
• Sana Halal (Restaurant —) / 655 Rue Jarry Ouest / 1 200$
• Saveur (Pâtisserie La —) / 6033 Boul. Henri-Bourassa Est / 1 600$
• Savoir-Faire (Pâtisserie instantannée Le —) / 4304 Boul. Henri-Bourassa Est / 2 500$
• Second Cup / 3315 Ch. Reine-Marie / 1 300$
• Séraphin (Boulangerie —) / 5008 Boul. Saint-Laurent / 1 000$
• Shabu Shabu (Restaurant coréen —) / 6180 Rue Saint-Jacques / 1 250$
• Shawarma Express / 7234A Rue Hutchison / 1 500$
• Sidou Café / 2015 Rue Jean-Talon Est / 1 250$
• Sipan Piza / 96 Rue Sainte-Catherine Est / 1 200$
• Solly’s – Traiteur Bongiorno / 7354 Ch. de la Côte-Saint-Luc / 2 500$
• Sommet (Restaurant Le —) / 4767 Rue Sainte-Catherine Est / 1 200$
• Souvlaki Tripoli (Restaurant —) / 679 Rue Saint-Roch / 3 300$
• Sporting Club du Sanctuaire (Le —) / 6105 Av. du Boisé / 1 200$
• St-Jean Bagel / 3702 Boul. Saint-Jean / 5 700$
• Sushi 999 / 405A Rue Sherbrooke Est / 2 500$
• Sushi Time / 4534 Rue Wellington / 1 650$
• Swadesh (Marché —) / 484 Av. Ogilvy / 14 500$
• Syj Thai Express (Restaurant —) / 3009 Rue Notre-Dame Ouest / 1 250$
• Tabla Village / 1329 Rue Sainte-Catherine Est / 600$
• Taj Mahal Inde / 4616 Rue Wellington / 1 000$
• Tequila Taco (Maison —) / 2 Rue Sherbrooke Est / 1 300$
• Teriyaki (Restaurant —) / 3343E Boul. des Sources / 1 500$
• Thai City (Restaurant —) / 304 Rue Chabanel Ouest / 1 500$
• Thai Express / 5660 Ch. de la Côte-des-Neiges / 1 250$
• Thai Express / 7999 Boul. des Galeries-d’Anjou / 1 200$
• Thai Express / 4090 Rue Wellington / 1 250$
• Tharsini (Marché —) / 5692 Av. Victoria / 4 850$
• Thmor Da (Restaurant —) / 3733A Rue Jarry Est / 3 600$
• Tiffanys (Restaurant —) / 7977 Boul. Décarie / 3 300$
• Topaze de Lachine (Restaurant —) / 2166 Boul. Saint-Joseph / 1 500$
• Tropic (Supermarché —) / 8075 Av. André-Ampère / 4 200$
• Tous Les Jours (Restaurant —) / 1689 Av. du Mont-Royal Est / 3 750$
• 3 Amigos / 1621 Rue Saint-Denis / 900$
• Trevi (Pizzeria —) / 800 Rue de l’ Église / 1 500$
• T sur le Square / 1 Westmount Square / 1 500$
• UltraFruits / 195 Pl. du Marché-du-Nord / 3 000$
• Victoria Oriental (Marché —) / 6324 Av. Victoria / 3 000$
• Villa Madina / 7500 Boul. des Galeries-d’Anjou / 2 000$
• Ville Lasalle Caribbean / 408 Av. Lafleur / 3 300$
• Vinh Hing (Pâtisserie Boulangerie Café —) / 939 Boul. Décarie / 3 000$
• Villeray (Pizzeria —) / 405 Rue Villeray / 1 200$
• Vinnie Gambinis Ristoriante Bar / 951 Boul. Crémazie Ouest / 1 800$
• Volailles et Gibiers du Marché (Les —) / 7070 Av. Henri-Julien / 1 250$
• Wahly (Restaurant —) / 13999 Rue Notre-Dame Est / 3 250$
• Yamasa Sushi / 1017 Boul. Saint-Laurent / 1 300$
• Yasmine (Boulangerie Pâtisserie —) / 2485 Rue De Salaberry / 1 000$
• Yasmine et Frères (Marché —) / 1015 Rue Décarie / 2 500$
• Zouki’s / 1027 Rue du Marché-Central / 4 100$


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Écrit par Jean-Pierre Martel