Les mécanismes de l’assimilation
L’anglicisation de Montréal s’opère par trois moyens.
Premièrement par des flux migratoires qui dépassent largement notre capacité d’intégration.
Deuxièmement par un marché de l’emploi où la connaissance de l’anglais est exigée illégalement pour des postes où cette connaissance n’est pas essentielle.
Et troisièmement par le financement public des études post-secondaires en anglais effectuées par des étudiants francophones.
Le PQ vs la CAQ
Les programmes électoraux du PQ et de la CAQ sont très différents quant au financement des études post-secondaires.
Pour le PQ, si un étudiant francophone veut faire ses études en anglais, il est libre de le faire, mais totalement à ses frais.
Toutefois, s’il veut que l’État subventionne ses études, il doit les effectuer en français. En somme, l’école gratuite au Québec, c’est celle en français.
Tout comme l’école gratuite en Allemagne est celle en allemand. Celle en Italie, c’est en italien. Et ainsi de suite.
La seule exception, c’est le droit des angloQuébécois d’accéder à des études publiques dans leur langue. Un droit que le PQ entend respecter, même après l’accession du Québec à l’indépendance.
Toujours un peu molle quand vient le temps de défendre le français, la CAQ a préféré une solution de ‘compromis’.
Ce compromis, ce n’est pas de combattre l’anglicisation au Québec, mais de le plafonner à son niveau actuel. Ce qui est une manière de le pérenniser.
Malheureusement pour elle, ce que la CAQ est en train de découvrir, c’est que l’anglicisation n’est pas seulement un phénomène qui menace la survie du peuple francoQuébécois; c’est aussi une industrie. Et une industrie payante.
C’est ainsi qu’un collège privé s’obstine à violer une loi qu’il juge contraire à ses intérêts.
Dura lex sed lex
Ces jours-ci, le Collège LaSalle se plaint des pénalités (qu’il juge abusives) pour avoir violé la loi québécoise qui exige la limitation de l’accès des étudiants francophones aux études post-secondaires en anglais.
Si le Collège LaSalle est miné par des pénalités, c’est qu’il s’agit d’un multirécidiviste qui a longtemps fait fi de la loi, tant que ses finances le lui permettaient. Maintenant que les pénalités croissantes minent sa survie, il implore la pitié.
Pour être respectée, une loi doit être dissuasive. Et pour l’être, elle doit faire mal à ceux qui l’enfreignent.
La disparition du Collège LaSalle serait un signal fort pour ces maisons d’enseignement supérieur (Cégep et universités) qui, à Montréal, font partie de la machine assimilatrice à l’anglais.
Le petit Collège LaSalle est donc le canari dans la mine.
Références :
L’anglicisation du Québec et la Caisse de dépôt et placement
Quotas linguistiques : le torchon brûle entre Québec et le Collège LaSalle
Écrit par Jean-Pierre Martel
