L’objectif M.Zuiko 60mm Macro

Publié le 6 janvier 2013 | Temps de lecture : 11 minutes
L’objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 Macro

Introduction

Destiné aux appareils photo m4/3, le M.Zuiko 60mm est un objectif à focale fixe qui peut servir à la fois comme téléobjectif et comme objectif macro. Son angle de vision est de 20 degrés, soit l’équivalent exact d’un objectif 120 mm en photographie argentique. Relativement léger (185g), cet objectif est remarquable à plusieurs points de vue.

Du diaphragme grand ouvert (F/2,8) jusqu’à F/11, cet objectif est d’une netteté ahurissante. C’est le cas non seulement au centre — ce qui est une qualité de tout bon objectif — mais de bord en bord, ce qui est plus rare. On peut donc numériser un document simplement en le photographiant; on obtient alors la même netteté qu’avec un numériseur plat.

Exemple de netteté du sujet (cliquer pour agrandir)

Toutefois, puisque ce téléobjectif n’est pas stabilisé, on pourra l’utiliser à main levée sur des appareils photo d’Olympus et sur les rares appareils de Panasonic dotés d’un stabilisateur d’image interne. Autrement, on ne devraient utiliser cet objectif que lorsque leur appareil est monté sur un trépied ou seulement lorsque la vitesse d’obturation est telle que cela n’a plus d’importance.

Le sélecteur de plage de distance

Afin de faciliter la mise au point, l’objectif possède sur le côté un bouton sélecteur de plage de distance.

On peut choisir une plage appuyant sur le dessus du bouton sélecteur avec le pouce et en tournant. Mais on peut également profiter de la légère dépression de la surface de l’objectif à gauche du bouton (ce qui le met en relief), et le tourner en poussant sur son pourtour dentelé.

De « 0.4m à l’infini »

On choisit cette plage de distance lorsqu’on utilise cet objectif comme un téléobjectif ordinaire. La mise au point est relativement rapide : elle se fait sur tout objet situé à plus de 40 cm.

Une des grandes qualités de cet objectif est l’aspect crémeux de son bokeh (qu’on prononce « beau quai »). Le bokeh est le flou d’arrière-plan d’une photographie qui permet de détacher le sujet de son environnement.

Exemple de bokeh obtenu à l’aide du M.Zuiko 60mm Macro

À moins que le sujet soit très éloigné, le M.Zuiko 60mm produit toujours des arrière-plans flous en raison de la faible profondeur de champ des photos qu’il prend. Cette profondeur de champ varie selon l’ouverture du diaphragme et la distance du sujet.

Tableau des profondeurs de champ selon la distance et l’ouverture du diaphragme

Distance du sujet Minimum Maximum Profondeur
40 cm (à F/2,8) 39,8 cm 40,2 cm 0,3 cm
40 cm (à F/11) 39,4 cm 40,7 cm 1,3 cm
1 mètre (à F/2,8) 98,9 cm 101,1 cm 2,2 cm
1 mètre (à F/11) 95,8 cm 104,6 cm 8,9 cm
2 mètres (à F/2,8) 195,5 cm 204,7 cm 9,2 cm
2 mètres (à F/11) 183,2 cm 220,1 cm 36,9 cm

Ce tableau indique que lorsqu’un objet est situé à 40 cm (soit la distance minimale), la profondeur de champ est faible, variant de 0,3 à 1,3 cm selon l’ouverture du diaphragme. En réalité, à cette distance, la profondeur peut aller jusqu’à 3 cm puisque le diaphragme peut se fermer jusqu’à F/22.

À F/2,8, l’hyperfocale est situé à 85 mètres : tout est alors au foyer de 42,4 mètres à l’infini. À F/11, on rapproche l’hyperfocale à 21,3 mètres, et tout est net au-delà de 10,65 mètres.

De « 0.19m à l’infini »

Lorsque cette plage de distance est choisie, l’objectif s’attend à ce le sujet puisse être situé quelque part, n’importe où dans toute l’étendue des distances où il peut faire la mise au point. Puisque cet écart est le plus vaste, la mise au point est plus lente.

Et si l’appareil photo bouge au moment précis où la mise au point devrait se faire sur le sujet, l’objectif rate sa cible, poursuit sa recherche et, n’ayant rien trouvé, revient sur ses pas jusqu’à ce qu’il réussisse à trouver quelque chose. Bref, ce mode est le plus lent. Je ne le conseille pas, à moins d’utiliser un trépied.

De « 0.19m à 0.4m »

Cette plage de distance est idéale pour la photographie rapproché (ou proxiphotographie). L’objectif sait à l’avance que le sujet à photographier est situé dans un écart assez restreint. La mise au point automatique est donc plus rapide.

Guichet du rapport de reproduction

Dès une mise au point, l’aiguille orange du guichet situé sur le dessus de l’objectif (photo ci-dessus) indique la distance du sujet au foyer et le rapport de reproduction, soit 1:1 si le sujet est à 19 cm, 1:2 si le sujet est à 23 cm, etc.

Le « 1:1 »

C’est le mode de la macrophotographie au sens restreint du terme, c’est-à-dire lorsque la taille de l’image du sujet sur le capteur correspond exactement à la taille réelle de ce sujet (d’où l’appellation « 1:1 »).

Lorsqu’on tourne le sélecteur à « 1:1 », celui-ci ne reste pas là mais revient automatiquement à « 0.19m à 0.4m ». On peut choisir de le mettre manuellement sur n’importe quelle autre plage de distance.

Il est à noter que la distance de mise au point est celle qui sépare le sujet du capteur (et non de l’extrémité avant de l’objectif). Compte tenu des dimensions de l’objectif (8,2 cm de longueur) et de l’espace entre le capteur et l’arrière de l’objectif (soit 2 cm), la mise au point en mode macro se fait lorsque le sujet est à 19 cm du capteur, ce qui signifie à 8,8 cm du devant de l’objectif.

Dès qu’on a choisi ce mode, la moindre modification de la mise au point fait en sorte qu’on cesse d’être en mode macro. Par exemple, si on tourne la bague striée de l’objectif, c’est foutu.

Voilà pourquoi l’appareil doit absolument être en mode manuel. Autrement, dès qu’on appuie sur le déclencheur, l’appareil tente automatiquement de faire une nouvelle mise au point — quelque part dans la plage de distance indiquée par le sélecteur — et cessera alors d’être en mode macro.

Mais que fait-on si on n’est pas satisfait de l’image qu’on voit dans le viseur ou sur l’écran arrière de l’appareil ? Il faut déplacer le sujet ou l’appareil. Il n’y a pas d’autre alternative.

Les étapes à suivre pour faire de la macrophotographie sont donc les suivantes :
— mettez votre appareil en mode manuel,
— donnez la priorité à l’ouverture du diaphragme,
— choisissez la profondeur de champ souhaitée en sélectionnant l’ouverture de diaphragme correspondante,
— tournez le sélecteur de plage de distance à « 1:1  »,
— effectuer la mise au point en approchant l’appareil du sujet ou l’inverse.

Tableau des profondeurs de champ en macrophotographie

Ouverture Minimum Maximum Profondeur
F/2,8 19,0 cm 19,0 cm 0,06 cm
F/4,0 19,0 cm 19,0 cm 0,08 cm
F/5,6 18,9 cm 19,1 cm 0,12 cm
F/8,0 18,9 cm 19,1 cm 0,16 cm
F/11,0 18,9 cm 19,1 cm 0,23 cm
F/16,0 18,8 cm 19,2 cm 0,33 cm
F/22,0 18,8 cm 19,2 cm 0,47 cm


 
La macrophotographie

Nous avons vu précédemment les résultats obtenus avec le M.Zuiko 60mm en tant que téléobjectif ordinaire. Mais comment se comporte-il en macrophotographie ?

Les deux photos ci-dessous représentent un gros plan d’une aile de papillon prise par le M.Zuiko 60 mm. Dans la première, publiée ici telle quelle, c’est-à-dire sans aucune amélioration, j’ai ajouté un rectangle rouge qui correspond à la partie de l’image qui est ‘zoomée’ à 100% dans la deuxième.

Aile d’un papillon
Détail de l’aile du papillon

Vous noterez que les écales de l’aile du papillon sur les côtés de l’image sont un peu floues. Ce n’est pas parce que l’objectif manque de netteté en périphérie : c’est simplement parce que j’ai centré la région de l’image la plus nette.

Et il suffit d’un rien pour qu’une partie du sujet ne soit pas au foyer, en raison de l’étroitesse de la profondeur de champ.

Afin de contourner cette difficulté, dans la photo ci-dessous, j’ai diminué l’ouverture du diaphragme à F/11 afin de maximiser la profondeur de champ, ce qui a eu pour effet de faire grimper l’ISO à 6400.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Un flash d’appoint ?

Lorsqu’on photographie de très près un sujet minuscule susceptible de bouger, une vitesse d’obturation rapide est nécessaire. De plus, la lumière qu’il réfléchit est souvent insuffisante à maintenir l’ISO bas. D’où l’intérêt d’utiliser un flash.

Ne comptez pas sur le flash intégré à votre appareil photo; en photographie rapprochée, l’objectif lui-même ferait de l’ombre au sujet.

Une première solution est d’utiliser un flash annulaire à DEL, habituellement vendu entre 60$ et 120$ (de 40 à 80 euros). Ces flashs viennent avec des bagues adaptatrices destinées à visser le flash à l’ouverture de votre objectif.

Aucun flash annulaire présentement sur le marché n’a de bague de 46 mm. Puisqu’ils ont tous des bagues de différents diamètres dont une de 52 mm, il suffit de vous procurer — pour environ 3$ ou 2 euros — une bague adaptatrice 46-52 (qu’on appelle en anglais 46 to 52 mm Step-up Ring) pour que votre flash annulaire s’adapte parfaitement au M.Zuiko 60mm.

Photographie rapprochée, à main levée, au flash annulaire

On peut également utiliser un flash traditionnel, couplé à un diffuseur de lumière. C’est ainsi que travaille le photographe australien Mark Berkery.

Conclusion

On aurait bien tort de considérer le M.Zuiko 60mm Macro comme un objectif qui n’est utile qu’en macrophotographie. En réalité, c’est un objectif remarquable par sa netteté et son bokeh crémeux lorsqu’on l’utilise en tant que téléobjectif ordinaire.

Toutefois, en mode macro, l’étroitesse de sa profondeur de champ — toujours moindre que cinq millimètres — le limite aux sujets où cela est souhaitable (en entomologie, c’est-à-dire dans l’étude des insectes, plutôt qu’en botanique, par exemple).

Pour terminer, le néophyte doit savoir que rater une photo est une chose normale en photographie très rapprochée… du moins lorsque le sujet est un être vivant incontrôlable.

À titre d’exemple, je rate plus de 90% de mes mes photos de papillon. Si les photos publiées sur ce blogue sont réussies, c’est qu’elles sont la crème de la crème parmi les milliers photos de papillon que j’ai prises.

Ceci étant dit, en obtenir d’aussi bonnes n’est pas compliqué. N’importe quel utilisateur du M.Zuiko 60mm Macro peut faire pareil; il lui suffit de s’armer d’un peu de patience. Les résultats assurés qu’il obtiendra récompenseront ses efforts.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs OM Zuiko 50 mm Macro F/3,5 (les 1re, 3e et 5e photos) et le M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 500 — 50 mm
2e photo  : 1/125 sec. — F/4,5 — ISO 2500 — 60 mm
3e photo  : 1/80 sec. — F/11,0 — ISO 6400 — 50 mm
4e photo  : 1/160 sec. — F/5,6 — ISO 400 — 60 mm
5e photo  : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 4000 — 50 mm
6e photo  : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 60 mm
7e photo  : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 60 mm
8e photo  : 1/60 sec. — F/11,0 — ISO 6400 — 60 mm
9e photo  : 1/160 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 60 mm

Autres textes relatifs à des objectifs photographiques :
La photo 3D avec l’Olympus OM-D e-m5
L’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8
L’objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 : premières impressions
L’association du M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 et du multiplicateur de focale MC-14 en proxiphotographie
Le Daguerreotype Achromat 64 mm F/2,9 Art Lens
L’objectif Helios 40-2 85 mm F/1,5 sur appareil m4/3

Complément de lecture : Les bagues-allonges

Pour voir tous les textes de ce blogue illustrés de photos réalisées avec cet objectif, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Orchidées blanches

Publié le 5 janvier 2013 | Temps de lecture : 1 minute
Orchidée « Paphiopedilum Vestalia G. CCM/AOS»

C’est en regardant cette photo attentivement que je me suis rendu compte que les pétales de cette orchidée étaient translucides.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2.8 — 1/250 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Bromélia

Publié le 4 janvier 2013 | Temps de lecture : 1 minute
Broméliacée « Guzmania Vesta »

Afin de hausser le taux d’humidité de certaines de ses serres, le Jardin botanique de Montréal disperse périodiquement une bruine qui baigne les plantes d’une douce lumière.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2.8 — 1/125 sec. — F/3,5 — ISO 1000 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’orchidée souriante

Publié le 3 janvier 2013 | Temps de lecture : 1 minute
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

De temps en temps, j’aime bien me rendre au jardin botanique, tout près, pour tester un nouvel objectif.

Cette fois-ci, c’est le M.Zuiko 60mm, le deuxième objectif macro destiné aux appareils photo m4/3.

Sur une centaine de photos, environ la moitié étaient ratées. Parmi les autres, cette photo d’une orchidée qui ressemble à un masque grec souriant.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2.8 — 1/160 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Havane – Plaza de San Francisco de Asis

Publié le 1 janvier 2013 | Temps de lecture : 7 minutes

Historique

Chronologiquement, la Place St-François d’Assise fut la deuxième place aménagée à La Havane. Construite près des quais du port, elle devint rapidement le plus important centre d’activité commerciale de la ville.

Après avoir pénétré par l’embouchure de la baie de La Havane, les bateaux de la flotte royale en provenance du Mexique et du Pérou — chargés des trésors pillés aux Aztèques et aux Incas — s’y ravitaillaient et y effectuaient les réparations nécessaires avant d’entreprendre, à chaque printemps, la traversée de l’Atlantique vers l’Espagne.

C’est sur cette place qu’était construite l’hôtel de ville, la première prison et, originellement, la maison du gouverneur espagnol (transférée en 1792 à la Place d’Armes).

Le côté nord de la place

La page titre du diaporama met en vedette l’édifice imposant de la Bourse. À sa gauche, en retrait, se trouve une maison de trois étages (de 0:05 à 0:08 dans la vidéo) dont le fronton est orné d’une horloge. Devant ce bureau de change, se dresse le Cruceiro (la tour du Crucifix), en granite gris pâle, haut de 7,5 mètres.

Au fond de la rue Baratillo — soit la rue du Brocanteur, qui sépare cette maison de la Bourse — on aperçoit le superbe édifice Art déco de la Marine (Edificio de la Marina Havana, à 0:09).

La Bourse (Lonja del Comercio) n’est pas accessible au public. Construite en 1909, cette bâtisse de six étages est surmontée d’une coupole décorée d’une réplique de la statue de Mercure, le dieu du commerce (à 0:20). La sculpture originale, qui orne la façade de la Villa Médicis (en banlieue de Rome) est l’œuvre de Jean de Bologne (1529 – 1608).

De nos jours, cette bâtisse n’accomplit plus sa fonction première. Depuis 1996, c’est un immeuble de bureaux divisé en 74 modules offrant 9 000 mètres carrés de surface locative, réunis autour d’une spacieuse cour intérieure.

Devant la Bourse, on trouve une sculpture surréaliste d’Etienne intitulée « La Conversación » (un don à la ville effectué en 2012 par Vittorio Perrotta).

De 0:38 à 0:41, on voit l’intérieur du Café El Mercurio qui occupe, au rez-de-chaussée, le côté gauche de l’édifice de la Bourse.

Le côté Est de la place

La fontaine aux Lions a été taillée dans le marbre de Carrare en 1836 par le sculpteur italien Giuseppe Gaggini (1791 – 1867), sur une commande de Claudio Martínez de Pinillos, comte de Villanueva.

Séparé par l’avenue St-Pierre, l’ancienne Maison de la Douane (à 0:46), construite en 1911, ferme la perspective orientale de la place. Cette longue construction porte maintenant le nom de Terminal Sierra Maestra. Il est occupé par des bureaux de l’autorité portuaire.

Le côté sud de la place

En 1570, un riche marchand d’esclaves nommé Juan Rojas décède. Par testament, ce dernier lègue une partie de sa fortune aux fins de construction d’un monastère à l’ordre de St-François d’Assise, afin d’y loger les Franciscains. Ceux-ci avaient été les premiers moines à s’installer à La Havane.

Commencé en 1579 et complété en 1591, un premier complexe religieux est détruit par une violente tempête à la fin du XVIIe siècle.

Le couvent — qui renferme deux cloîtres séparés, l’un pour les moines et l’autre pour les moniales — et l’église St-François d’Assise actuelle, ont été reconstruits de 1719 à 1738. Rapidement, l’église devint la préférée de la bourgeoisie de la ville en raison de sa décoration intérieure somptueuse.

Durant les onze mois que dura la conquête anglaise de la ville, en 1762, l’église servit au culte protestant.

Après le retour de Cuba sous la domination espagnole, l’évêque de la ville déclara que l’église avait été profanée et s’opposa à ce qu’elle serve de nouveau au culte catholique.

En raison de son abandon pendant des décennies, le gouverneur espagnol de l’île confisque ce complexe religieux en 1842 et le transforme en entrepôt. Comble de malheur, quatre ans plus tard, une tornade détruit une bonne partie de la nef et le chœur (surmonté à l’époque d’une coupole). Au fil des ans, son trésor est transféré d’un endroit à l’autre et peu à peu, on en perd la trace.

Depuis, le toit a été refait maladroitement et un mur oblique — orné d’une fresque en trompe-l’œil — scelle la nef à la place du chœur. Un jardin, nommé en l’honneur de Mère Thérèsa de Calcuta, a été aménagé là où se trouvait le chœur. C’est ce jardin de sculptures que fait voir la vidéo de 0:55 à 1:00. Au fond du jardin se trouve l’église orthodoxe St-Nicolas-de-Mira, consacrée en 2004 par sa Sainteté le Patriarche Bartholomée.

À droite de l’entrée de l’ancienne église, on peut voir une sculpture du « Chevalier de Paris » (à 1:05). En réalité il s’agit de José María López Lledín, un Espagnol qui a immigré à La Havane au début du XXe siècle et qui est décédé dans un hôpital psychiatrique de la capitale en 1977. Convaincu d’être mousquetaire, celui-ci a passé sa vie à mendier dans les rues de la ville dans un accoutrement inspiré des romans d’Alexandre Dumas. Célèbre pour ses manières pompeuses, il fut immortalisé dans le bronze par le sculpteur cubain José Villa Soberón (qui a également fait la sculpture de Mère Thérèsa que nous venons de voir).

De nos jours, l’ancienne église sert de salle de concert et, avec le couvent, abrite un musée d’art religieux. Précisons que l’art religieux à La Havane est dispersé dans plusieurs établissements : entre autres, dans un pavillon du Musée des Beaux-Arts, dans le Musée municipal (sur la Place d’Armes) et dans l’ancien couvent de St-Dominique et de St-Jean-de-Latran (situé derrière le Musée municipal). La conséquence de cette dispersion, c’est que la collection de l’ancienne église St-François d’Assise contient quelques pièces intéressantes (et des reliques à 1:38), mais globalement, est d’un intérêt limité. On appréciera néanmoins l’architecture des lieux.

Bâtie en trois paliers, le clocher au centre de la façade fait 42 mètres : ce fut longtemps la plus haute tour de la ville (à 2:01).

Le côté ouest de la place

Créé pour célébrer le bicentenaire de la naissance du compositeur, le banc de Chopin (à 2:08) fait partie du mobilier urbain de La Havane depuis 2010. C’est l’œuvre du sculpteur polonais Adam Myjak (né en 1947).

Cette sculpture a été placée devant un édifice du XVIIIe siècle qui a déjà appartenu au marquis de St-Philippe et Santiago : pour cette raison, la société hôtelière qui s’y trouve maintenant porte le nom d’hôtel du Palacio de Marqués de San Felipe y Santiago de Bejucal.

Toujours du côté ouest, de l’autre côté de la rue Lamparilla (c’est-à-dire rue de la Petite Lampe), se trouve le restaurant Café del Oriente qui complète notre visite de cette place.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le rapport annuel du blogue

Publié le 31 décembre 2012 | Temps de lecture : 1 minute

Rapport_2012
 
Parmi les nombreux services que WordPress rend aux auteurs qui choisissent cette entreprise pour héberger leur blogue, il y a ce rapport annuel qui présente les principales statistiques de l’année.

On y apprend que les visiteurs de ce blogue en 2012 provenaient de 151 pays, principalement de France, du Canada et de Belgique.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Havane – La Plaza de la Catedral

Publié le 27 décembre 2012 | Temps de lecture : 7 minutes

 
Introduction

La Place de la Cathédrale est située dans le quartier de la Vieille ville, plus précisément deux rues à l’ouest du Castillo de la Real Fuerza (dont nous avons parlé précédemment).

Dès que les sources naturelles qui y détrempaient le sol une bonne partie de l’année furent suffisamment taries pour permettre la construction domiciliaire, des palais et une petite église catholique (l’Oratoire St-Ignace) furent construits sur ce qu’on appelait alors la Place du Marais. Pour cette raison, ce fut la dernière place à avoir été aménagée à l’intérieur des fortifications de la ville.

Le côté nord de la place

À l’initiative des Jésuites, l’Oratoire St-Ignace céda sa place à une seconde, beaucoup plus vaste, construite de 1748 à 1777. Il s’agissait de construire un sanctuaire public, tourné vers la Place du Marais, mais qui serait derrière le Séminaire St-Charles et St-Ambroise, construit à la même époque et terminé en 1774. Le tout constituait un vaste complexe religieux, propriété des Jésuites.

Dédiée à l’Immaculée-Conception de la Vierge, l’église fut promue au rang de cathédrale en 1789, lorsque La Havane fut hissée au rang d’évêché.

En 1796, alors que la propriété de l’ile de St-Domingue passa de l’Espagne à la France, la dépouille du navigateur Christophe Colomb fut ramenée de St-Domingue — aujourd’hui en République dominicaine — où elle se trouvait depuis 1541, et déposée dans la cathédrale de Immaculée-Conception à La Havane. Pour cette raison, l’église prit alors le nom de Cathédrale de Saint Christophe. À l’indépendance cubaine, cette dépouille fut finalement transférée en Espagne (dans la Cathédrale de Séville) : la cathédrale cubaine reprit officiellement son nom d’origine. Toutefois, encore de nos jours, elle est mieux connue sous son surnom de Catedral de San Cristóbal de La Habana (soit Cathédrale St-Christophe de La Havane).

La façade de l’église, une des plus belles d’Amérique latine, est typiquement de style baroque espagnol colonial, avec la particularité suivante; la tour à gauche est plus étroite que cette de droite, afin de ne pas encombrer la rue qui y passe. Celle de droite renferme deux cloches : une petite, fabriquée à Matanzas (près de La Havane) et l’autre, plus imposante, importée d’Espagne.

Les trois portes, en cèdre et en acajou, sont d’origine.

Avant même que la décoration intérieure baroque n’ait été complétée, l’évêque Juan J. Díaz de Espada la transforma de 1802 à 1832 en style néo-classique, beaucoup plus sobre, d’où le contraste entre l’extérieur plutôt exubérant et l’intérieur relativement dépouillé.

Lorsqu’on examine de près les murs intérieurs de l’église, on a l’impression que leurs imperfections portent des traces de peinture rouge : en réalité les murs sont en calcaire coquillier — c’est-à-dire en agglomérat de coquillages et d’organismes marins — qui renferme par endroits des coraux de couleur orange.

Les planchers sont en marbre italien, rehaussé de marbre cubain (plus foncé).

Dans le transept de gauche se trouve un autel dédié à Saint Christophe, le patron de la ville. Le 16 novembre de chaque année, on commémore l’anniversaire de la fondation de La Havane. Ce jour-là, une estrade est aménagée devant l’autel de ce saint, permettant à chaque personne d’aller toucher les pieds de la statue qui lui est dédiée et de se recueillir quelques instants. Cette cérémonie est le pendant religieux du rituel païen qui se déroule simultanément au Templete de la Place d’Armes.

À la gauche du chœur, à quelques pas de l’autel de St-Christophe, se trouve une chapelle qu’on peut voir de 0:58 à 1:07 dans la vidéo.

Le lustre suspendu de la coupole (à 1:09) pèse deux tonnes et est illuminé de 244 ampoules.

L’autel central (à 1:11) est fait d’un seul bloc de marbre de Carrare incrusté d’or, d’argent et d’onyx. Les trois fresques situées en haut du chœur sont du peintre italien Giuseppe Perovani (1765 – 1835) : dans la vidéo (de 1:16 à 1:20), on voit successivement L’Ascension de Marie (au fond du chœur), Les clés (à droite), et La Dernière Cène (à gauche).

Par une sortie située du côté droit de la nef, on peut accéder au clocher de la cathédrale. En s’y rendant, on passe devant le mur extérieur où est encastré une plaque en l’honneur de Pierre Le Moyne d’Iberville, le plus grand héros québécois, né à Montréal en 1661 et inhumé dans cette église en 1706. Rappelons que ce militaire et explorateur n’a jamais perdu une seule bataille de sa vie, combattant victorieusement les Anglais de la Baie d’Hudson à la Louisiane.

Le côté Est de la place

Le côté oriental de la place est occupé par deux logis jumelés partageant une même galerie à arcades. Ils sont tellement semblables qu’on croirait qu’il s’agit d’un même édifice (à 1:57). Les portes du premier étage permettent toutefois de les distinguer assez facilement.

Celui à proximité de la cathédrale est la Maison du Comte de Lombillo. En réalité, il s’agit d’une annexe — construite au milieu du XVIIIe siècle — d’un édifice plus ancien appartenant à Don José Pedroso y Florencia, dont les descendants reçurent le titre de comte en 1871. Présentement, ce palais sert de bureau à l’historien de la ville.

Le bâtiment adjacent, construit en 1741, est le Palais du Marquis d’Arcos. Initialement, c’était la résidence du Trésorier des finances royales, Don Diego Peñalver, restaurée par son fils Ignacio Peñalver, devenu marquis en 1762. Au moment de ma visite, l’édifice était en voie de restauration.

Adossé à l’une de ses colonnes, on peut voir (à 1:59), la statue de bronze, grandeur nature, du danseur de flamenco Antonio Gades (1936 – 2004). Cette statue est l’œuvre du sculpteur José Villa Soberón.

Le côté sud de la place

Ce côté est entièrement occupé par le Palais des Comtes de Casa Bayona (à 2:01). Construit en 1720 pour le gouverneur militaire Don Louis Chacón, c’est le plus ancien bâtiment de la Place de la Cathédrale. Au XXe siècle, ce palais prit son nom actuel, en hommage à cette famille noble à laquelle il n’a jamais appartenu. Avant qu’il ne soit fermé pour restauration, il abritait le Musée de l’art colonial.

Le côté ouest de la place

Ce côté est occupé par deux bâtiments adjacents, construits au XVIIIe siècle. Celui plus au sud, sans arcade, abrite un magasin d’artisanat (à 2:06).

Celui plus au nord, qui s’avance sur la place, est l’ancien Palais de los Marqueses de Aguas Claras, construit en 1760. De nos jours, il loge le restaurant El Patio.

Conclusion

Une visite à La Havane ne serait pas complète sans passer quelques instants à la Place de la Cathédrale. À cause des restaurations en cours, l’offre culturelle de cette place se limite pour l’instant à la superbe Catedral de San Cristóbal de La Habana, à l’agréable mais dispendieux restaurant El Patio et à la boutique d’artisanat qui lui est adjacente.

Mais dès qu’on aura remis en état les trois autres palais qui bordent cette place, celle-ci rivalisera avec la Place d’Armes pour le titre du lieu touristique le plus intéressant du quartier de la Vieille ville.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Joyeux Noël

Publié le 24 décembre 2012 | Temps de lecture : 1 minute

Sur les genoux du Père Noël
 
Plus tôt ce mois-ci, qu’y avait-t-il de plus intimidant que de se retrouver sur les genoux du Père Noël afin de lui faire savoir tous les cadeaux qu’on souhaitait obtenir à Noël.

A-t-on oublié quelque chose ? C’est ce qu’on apprend aujourd’hui, alors que toute la famille est réunie autour du sapin pour la distribution des cadeaux…

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| Carte de souhait, Graphisme | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Quand les universitaires parlent chiffon (sans le dire)

Publié le 22 décembre 2012 | Temps de lecture : 4 minutes

Dans l’édition d’aujourd’hui du Devoir, le professeur Daniel Turp (de la faculté de Droit de l’université de Montréal) signe un document intitulé « Un modèle authentiquement québécois de laïcité ».

En gros, le professeur Turp propose qu’au Québec, le port de signes ostentatoires d’appartenance religieuse soit interdit au personnel des institutions publiques, notamment aux enseignants. Cette interdiction s’appliquerait aux élèves des écoles primaires et secondaires (mais pas aux CÉGEPs — l’équivalent des lycées français — ni aux universités) afin, dit-il, de « mener à terme le processus de laïcisation au Québec ».

J’insiste sur le qualificatif « ostentatoire » : il concerne ici l’étalage jugé excessif d’une appartenance religieuse. Concrètement, cela permet de cibler le voile islamique sans interdire les pendentifs et broches en forme de crucifix, plus discrets.

À mon avis, cela ressemble beaucoup à de la discrimination déguisée. D’autant plus qu’il mentionne la possibilité d’invoquer la clause dérogatoire de la Constitution canadienne pour appliquer sa Charte de la laïcité.

Ce qu’il faut rechercher, c’est la neutralité religieuse de l’État. Pour le professeur Turp, cela exige qu’on ne puisse pas deviner l’appartenance religieuse de ses représentants.

Mais cette neutralité peut s’affirmer d’une autre manière, soit en laissant la liberté de chacun de vivre sa religion comme il l’entend, du moment que cela ne porte pas atteinte aux droits des autres de vivre selon leurs principes à eux. C’est donc une autre forme de neutralité : en n’intervenant pas.

En d’autres mots, cette neutralité, c’est l’indifférence totale des institutions publiques face aux croyances religieuses du citoyen. Ce dernier n’aurait donc pas à renier sa foi (ni aux manifestations extérieures de celle-ci) avant de recourir à un service public.

Le principe qui doit nous guider, c’est « vivre et laisser vivre ». Si quelqu’un est coiffé d’un turban ou d’une calotte juive, cela ne me regarde pas. Tant que cette personne n’exige pas que moi aussi, je porte sa coiffure, je ne vois pas où est le problème.

Cela signifie donc que les employés de l’État et les citoyens confiés à leurs soins (dont les élèves) reflèteraient la diversité de la Nation; plusieurs pigmentations de la peau, des sexes différents, des croyances religieuses diverses, des tenues vestimentaires variées, des colorations capillaires semblables à ce qu’on voit dans la rue, et des accents linguistiques qui reflètent mon pays. Voilà comment l’État peut être neutre sans imposer par la force de la loi une homogénéité artificielle.

Malgré tout, afin de refléter les limites de notre propre tolérance, il serait interdit aux serviteurs de l’État d’être masqués lorsqu’ils exercent leurs fonctions. De plus, la croix au sommet du Mont-Royal resterait là, de même que les grands crucifix qui décorent déjà nos routes de campagne. Quant au crucifix de l’Assemblée nationale (qui date des années 1930), à part les députés, personne ne remarquait son existence avant qu’on fasse un drame de la possibilité qu’il soit retiré. Il devrait donc être confié à un musée.

Bref, la Charte de la laïcité imaginée par ce distingué professeur ressemble trop à de la discrimination sublimée pour que je puisse y adhérer avec enthousiasme. J’inviterais donc le professeur Turp à poursuivre sa réflexion à ce sujet pendant que je poursuivrai la mienne, jusqu’à ce que nos avis se rejoignent finalement.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Havane – La Place d’Armes

Publié le 20 décembre 2012 | Temps de lecture : 7 minutes

 
Introduction

La Place d’Armes est la plus vieille place de La Havane et le cœur historique de la ville. C’est là qu’aurait été célébrée la première messe, lors de la fondation de la ville en 1519 et c’est sur cette place — longtemps purement minérale — que se déroulaient les parades et exercices militaires.

Pendant des siècles, ce fut le centre politique et militaire de la ville. La résidence du gouverneur s’y trouvait, à l’ombre de la plus importante forteresse de la capitale cubaine.

La gravure ci-dessus (qui ouvre la vidéo) montre l’état des lieux en 1860. On y voit le parc qui y fut aménagé au XIXe siècle et au milieu duquel on trouve aujourd’hui la statue de Carlos-Manuel de Céspedes (1819-1874), initiateur de la guerre d’indépendance de Cuba. Cette statue, créée en 1953, est l’œuvre de l’artiste cubain Sergio López-Musa.

Sur le pourtour de ce parc, du mardi au samedi, de nombreux bouquinistes viennent y vendre des livres, revues, vieilles photos jaunies, monnaies et médailles.

Il est à noter que la petite rue entre le parc et le Musée municipal (du côté ouest de la place) est la seule rue de la Havane pavée en bois (à 0:21 dans la vidéo). Au début du XIXe siècle, cette rue était pavée de gros cailloux ronds dont plusieurs avaient disparus. Incommodé par le bruit des carrosses qui empruntaient cette rue cahoteuse devant son logis, le gouverneur ordonna que le pavage soit refait en bois.

Le côté nord

La Place d’Armes est bordée au nord par le Castillo de la Real Fuerza (littéralement, le Château de force royale), dont la construction s’étala de 1558 à 1577. Il s’agit du plus important exemple d’architecture Renaissante à La Havane et plus ancienne forteresse de la ville.

En 1632, on a ajouté une girouette — due au sculpteur Jerónimo Martínez Pinzón — au sommet de la tour de l’espérance de cette forteresse (à 1:15). C’était la première statue de bronze coulée à La Havane.

Symbole de la ville, sa girouette est appelée Giraldilla par allusion à celle de la cathédrale de Séville. Celle en Espagne est une statue de la Foi (également en bronze) qu’on appelait Giralda à l’époque et appelée Giraldillo depuis le XVIIIe siècle.

Selon la légende, le sculpteur aurait pris modèle sur la Sévillane Ignès de Bobadilla, épouse du gouverneur Hernando de Soto qui ordonna la fortification de La Havane en 1538.

En mai 1539, ce gouverneur entreprit la conquête de la Floride (qui couvrait tout le sud des États-Unis à l’époque) à la tête d’une expédition de neuf navires, 237 chevaux et 513 hommes, laissant La Havane entre les mains de son épouse.

Il mourut de fièvre en Arkansas en 1542 mais la nouvelle n’atteignit son épouse qu’en octobre 1543. Pendant tout ce temps, celle-ci avait espéré le retour de son mari, guettant un signe de son retour du haut de la forteresse.

La statue représente la fidélité et l’espoir du peuple cubain.

Selon les époques, ce château fort a servi à diverses fonctions, De nos jours, c’est un musée consacré aux conquistadors. On y voit des maquettes de leurs bateaux, la monnaie utilisée, et leurs objets du quotidien.

Précision : de 0:50 à 1:10, la pièce musicale qu’on entend est un extrait de ‘Vente a Cordoba Christiana’, interprété par l’Orquesta y Coros Salinas de Torrevieja.

Le côté Est

À l’est de la place, se trouve El Templete (le Petit Temple). Il est à noter que la maison jaune, à l’arrière sur la photo à 1:21, n’en fait pas partie. Inauguré en 1828, ce minuscule temple est le premier édifice néoclassique de La Havane.

À l’intérieur, trois toiles monumentales décorent la totalité de la surface de ses murs. Œuvres du peintre français Jean-Baptiste Vermay (1786-1833) — décédé à La Havane et inhumé avec son épouse dans ce temple — ces toiles commémorent trois événements importants; la première messe donnée à La Havane (le jour de la fondation de la ville), la constitution du premier Conseil municipal et, sur le mur du fond, la cérémonie inaugurale de ce temple.

À chaque année, le 16 novembre — anniversaire de la fondation de la ville — une longue file d’attente s’étend à partir du Templete, sur tout un côté de la Place d’Armes. Chaque personne viendra faire trois fois le tour d’un fromager qui se dresse à deux mètres de celui à l’ombre duquel une première messe a été dite en 1519. Il est à noter que ce fromager n’est pas ce petit arbre qu’on voit au premier plan à 1:31 mais celui, plus important, dont les branches cachent en partie le fronton d’El Templete.

Aux intéressés, la chanson dont on entend un extrait de 1:42 à 2:00, et qui rend hommage à Che Guevara, porte le titre d’Hasta Siempre Comandante.

Le reste du coté oriental de la Place d’Armes est occupé par l’ancien palais du Comte Santovenia. Depuis 1867, c’est devenu l’hôtel Santa Isabel (en l’honneur d’Isabelle II). On peut en apercevoir la terrasse, de même que l’intérieur de 2:01 à 2:08.

Le côté sud

De côté sud de la Place d’armes, se trouvent une petite bibliothèque de quartier (soit la Bibliothèque publique Rubén-Martinez Villena, qui n’est pas représentée dans la vidéo) et le Musée d’histoire naturelle (à 2:10).

Dans ce musée, la présentation des objets date d’une autre époque et, dans le cas des animaux empaillés, leur nombre est assez limité. Toutefois, on y apprend que la faune de Cuba contient à elle seule plus de sortes de chauves-souris que tous les pays d’Amérique du Nord réunis.

Le côté ouest

À l’ouest du parc, c’est le Musée municipal (à partir de 2:12). Ce dernier est installé dans l’ancien Palais du gouverneur espagnol Don Louis de las Casas Aragorri (dont l’inauguration eut lieu en 1791). Au cours des siècles, l’édifice a servi à différentes fonctions, de prison à Hôtel de ville (de 1920 à 1958), en passant par résidence présidentielle (de 1898 à 1920). Aujourd’hui c’est un musée est consacré à l’histoire de la ville.

À 2:12, il s’agit de la statue de Ferdinand VII (un roi d’Espagne jugé sévèrement par l’Histoire) que les autorités espagnoles avaient placé, à la fin de l’époque coloniale, au centre du parc, là où la statue de Céspedes occupe la place d’honneur depuis 1955.

Le Musée municipal s’étend sur tout le côté ouest de la Place d’Armes. Son patio (c’est-à-dire sa cour intérieure à ciel ouvert) est bordé d’une galerie et dominé par une sculpture de Christophe Colomb, en marbre de Carrare.

Dans ce musée, tous les aspects de l’histoire de la ville y sont représentés. On y trouve au rez-de-chaussée une exposition d’objets religieux. À l’étage, on trouve des armes, les habits et accessoires de personnages historiques du pays, et le superbe mobilier originel de nombreuses pièces de l’édifice, dont la salle de bal.

La vidéo se termine par une vue de l’édifice qui occupe le coin nord-ouest de la place.

Conclusion

Sans contredit, la Place d’Armes est la plus belle place du quartier de la Vieille ville. Cohérente par le style, le choix des matériaux et la hauteur des bâtisses, intéressante par les musées qui la bordent, cette place mérite la visite de toute personne qui passe quelques jours dans la capitale cubaine.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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