Covid-19 : la quarantaine ou le laisser-faire ? (3e partie)

Le 22 mars 2020

Ce que disent les experts

Avant que tous les pays ne ferment leurs frontières, n’importe quelle région du monde fortement contaminée par le Covid-19 représentait une menace pour les autres.

Au début de la pandémie, c’était le cas de la Chine (berceau de l’épidémie), de l’Iran et de l’Italie.

Maintenant que les frontières sont scellées (plus ou moins hermétiquement), la contamination se fait en vases clos.

Il en découle que chaque pays devient un laboratoire qui permet de tester différentes stratégies nationales destinées à juguler cette crise sanitaire.

Le Washington Post a publié cette semaine un article sensationnel intitulé Pourquoi des épidémies comme celle du coronavirus se propagent de manière exponentielle et comment ‘aplatir la courbe’?.

Le succès de ce texte est tel qu’il est devenu l’article le plus lu de l’histoire de ce quotidien. Par esprit civique, ce dernier a décidé de ne pas en limiter l’accès à ses abonnés. De plus, il l’a fait traduire en plusieurs langues, dont le français.

De manière ludique, cet article démontre l’importance de la distanciation sociale pour limiter la progression exponentielle de la pandémie.

Non seulement ce ralentissement évite que les services de santé soient débordés par l’explosion des cas nécessitant des soins intensifs (comme c’est présentement la situation en Italie), mais il peut, lorsque respecté intégralement, réduire le bilan final des morts à l’issue de l’épidémie.

Dans un autre article du même quotidien publié deux jours plus tard, le modèle mathématique élaboré par trois auteurs suggère que sans quarantaine, le recours à des mesures de protection (lavage des mains, port du masque) retarde l’évolution de l’épidémie sans réduire substantiellement le nombre cumulatif des décès.

Par contre, la quarantaine stricte réduit la durée d’une épidémie et les dommages qu’elle cause. D’où l’importance capitale de l’isolement social.

Le talon d’Achille de ce deuxième article, c’est que lorsqu’on additionne le nombre de personnes qui traversent vivants l’épidémie et ceux qui en meurent, on arrive à un total d’environ 3 500 personnes alors que ce modèle expérimental est censé être basé sur une population de quatre-mille personnes. Où sont passées les 500 autres ?

Ceci étant dit, cet article est conforme à l’avis exprimé par presque toutes les autorités en santé publique à travers le monde.

Et parmi les exceptions, il y a eu la Grande-Bretagne. Pendant plusieurs semaines, ce pays a tenté une stratégie nationale distinctive qui sera le sujet du prochain texte de cette série.

(à suivre)

Références :
Pourquoi des épidémies comme celle du coronavirus se propagent de manière exponentielle et comment ‘aplatir la courbe’?
How epidemics like covid-19 end (and how to end them faster)


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2 commentaires à Covid-19 : la quarantaine ou le laisser-faire ? (3e partie)

  1. LORAINE KING dit :

    Bonjour monsieur Martel,

    Comme vous, j’apprécie beaucoup cet article du WashPo. Lorsque T. Tam nous parle d’aplanir la courbe (plank the curb), il faudrait que seulement une personne sur huit ne soit pas confinée à son domicile. Sur le temps, il me semble que les personnes qui se remettent de l’infection prennent beaucoup de temps à se rétablir, plus que dans le jeu Stimulus du WashPo.

    Une autre dépêche qui a retenu mon attention, chez CBC, c’est le jeu Pandemic qui consiste non pas à concevoir une stratégie pour vaincre un ennemi traditionnel mais à développer une stratégie collaborative pour vaincre un virus. Je ne le commanderai pas ce jeu mais je pense que la stratégie collaborative est essentielle. N’avoir qu’une personne sur huit qui circule librement et qui peut prodiguer les soins, produire et livrer des marchandises essentielles aux consommateurs, etc., cela demande une coordination et une stratégie collaborative de tous les paliers de gouvernements et des citoyens motivés à appuyer leurs efforts.

    RESTEZ CHEZ-VOUS, dit le premier ministre canadien, et j’ai répondu à son appel il y a dix jours en me plaçant en isolement volontaire avec mon mari.

    Au plaisir de vous lire

  2. Louise Bernier dit :

    Merci beaucoup Jean-Pierre, toujours pertinent!
    Cet article mérite d’être lu par le plus de gens possible pour visualiser l’effet exponentiel d’un simple contact. Il permet de nous encourager à respecter les consignes de confinement encore plus scrupuleusement. La tentation d’être délinquant surtout avec ceux qui nous sont les plus chers est grande, donc on a besoin de ce genre de renforcement pour persévérer dans notre sevrage forcé.
    Je me permets de le retransmettre aux miens.

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