Aperçu de l’idéologie de Juan Branco

Publié le 14 octobre 2025 | Temps de lecture : 3 minutes
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Présentation

Juan Branco est un des plus brillants intellectuels français. Les 90 premières minutes de cette entrevue exposent ses vues d’une extrême lucidité sur différents sujets.

Dans le reste de l’entretien, M. Branco aborde ses problèmes juridiques, ce qui en diminue l’intérêt.

Pour ceux qui ne voudraient pas se donner la peine d’écouter l’intégralité de cette vidéo, voici la transcription de deux extraits importants.

La démocratie parlementaire (à partir de 57:32)

La démocratie représentative consiste à créer une caste qui peut être héritière de la bourgeoisie ou, si elle ne l’est pas, qui va, par nature, s’embourgeoiser.

Quand vous gagnez 6 000 euros par mois en tant que député, vous n’appartenez plus au corps du peuple dont vous êtes issu, y compris si vous étiez ouvrier.

Et le passage des années va nécessairement éroder votre capacité à représenter et à ressentir ce que ressentent ceux qui vous ont élu.

Il est évident que la démocratie représentative porte en elle l’embourgeoisement et donc, quelque part, l’effacement du peuple qui est censé la constituer.

Le déclin des partis de gauche (à partir de 1:08:24)

La gauche sociale-démocrate que l’on connait aujourd’hui est en train de s’effondrer en Occident pour des raisons qui sont parfaitement compréhensibles; parce qu’elle n’arrive pas à substituer [l’abandon de l’espoir émancipateur de la redistribution de la richesse par] autre chose.

Elle essaie de le faire par une extension toujours plus infinie de la perspective égalitariste, notamment avec les grands combats pour l’égalité sexuelle, mais jusqu’à des niveaux qui deviennent aberrants.

Jusqu’à […] normaliser des faits de société parfaitement minoritaires, voire marginaux. Et les rendre centraux — comme la transsexualité […] — dans l’espace public et en faire les points de clivage avec les autres forces politiques.

Alors que ce sont des questions fondamentales pour ceux qui sont concernés — [les personnes atteintes de] troubles d’identité [sexuelle] qu’il faut évidemment protéger — mais on ne peut pas en faire des instruments d’un clivage politique.

Parce que, ce faisant, non seulement on les instrumentalise et […] on accroit la violence [politique] qui va s’appliquer sur eux, mais en plus, on leur donne un rôle qu’ils ne peuvent pas occuper parce qu’ils sont justement dans un phénomène qui […] ne concerne pas la majorité de la population. […]

C’est très intéressant parce que la gauche, tout d’un coup, quand on la met face à cet abandon de son logiciel idéologique, […] essaie de contre-attaquer en disant : “Ah, vous êtes confusionistes. Vous essayez de…

Au-delà du fait qu’il faille se méfier des ‘—ismes’, en général, qui sont des catégories appauvrissantes de la pensée, on voit bien que c’est une sorte [de moyen] de la dernière chance pour essayer de s’aveugler face à ses propres insuffisances et son incapacité à faire corps à nouveau [avec] la société.

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2 commentaires à Aperçu de l’idéologie de Juan Branco

  1. Jacques Légaré dit :

    Texte bien ramassé, au chagrin un tantinet fripon. Il pointe avec acuité un problème de surface.

    La science, c’est le réel analysé. La philosophie, c’est le réel surmonté.

    Vaut mieux un député bien payé et obligé à la performance qu’un député mal payé et trop vulnérable à la corruption.

    La représentativité parlementaire sera toujours insatisfaisante pour tout électeur qui veut que son ego-roi soit au pouvoir dictatorial avec l’illusion d’être bénéfique pour tous.

    La représentativité, si les élus sont instruits, cultivés et éduqués à la plus rigoureuse honnêteté et la plus constante vigilance, est un beau ring matelassé pour les débats les plus difficiles, les plus compliqués et les plus importants.

    Tous les progrès politiques sont à petits pas sur le temps long tandis que les progrès scientifiques et techniques sont de grands sauts sur le temps court.

    L’être humain fait plus souvent le meilleur que le pire.
    Ainsi, tout pessimisme est un déficit philosophique. Tout optimisme est un carburant gratuit pour l’âme qui a décidé d’être forte.

    Les anciens Grecs nous ont appris la raison et la créativité fabuleuse et à leur suite les Lumières nous ont donné la liberté, la démocratie et la prospérité largement répandue.

    Le meilleur nous est promis si nous tenons le même cap : l’imagination, la confiance en nous et l’espoir solide forment notre capital aux intérêts illimités et aux fruits les plus beaux.

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Votre argumentaire est un bel échafaudage intellectuel qui s’effondre lorsqu’on tient compte du fait que la France est dirigée par une classe politique archi-corrompue.

      Dans ce pays, contrairement au Québec, le financement politique est de la corruption légalisée. Ce qui fait que depuis des années, le gouvernement est l’instrument du pillage du trésor public par l’oligarchie française.

      Pensez qu’il arrive même que les aspirants à la présidence soient secrètement corrompus par des pays étrangers (la Tunisie pour Nicolas Sarkosy et l’Algérie pour Emmanuel Macron). En somme, la corruption politique gangrène la classe politique française jusqu’au sommet de l’État.

      Précisons qu’à l’inverse, des milliers d’élus français donnent le meilleur d’eux-mêmes au niveau des villages et des petites villes de ce pays. Mais plus les sommes administrées sont importantes, plus les forces de l’argent s’exercent sournoisement.

      Ce n’est pas un hasard si la France est très endettée (environ 114 % du PIB) et que l’assainissement des finances publiques, hormis une taxation vengeresse des pilleurs, passera inévitablement par un truc vieux comme le monde; la guerre et l’espoir de piller les réserves d’or et de devises du vaincu, de même que les richesses naturelles de son territoire.

      En somme, Juan Branco a raison. Toutes les em>grandes décisions d’un pays devraient être adoptées par voie de référendum et non par une caste méprisante qui se croit plus intelligente que le peuple.

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