Au Danemark
Afin d’y contrôler les naissances, jugées excessives, le gouvernement danois a financé de 1966 à 1976 un programme destiné à la stérilisation involontaire de milliers d’Inuites groenlandaises, dont certaines étaient encore mineures et vierges.
Au début du programme (en 1966), le Groenland comptait 40 500 habitants, soit 0,8 % de la population danoise.
Selon les estimations officielles, entre 4 500 et 9 000 femmes autochtones ont ainsi été empêchées d’enfanter. Ce qui signifie que la proportion de Groenlandaises qui ont bénéficié à leur insu de la stérilisation gratuite de l’État a été comprise entre une femme sur cinq et une femme sur deux.
Au Canada
Dans notre pays, des programmes similaires ont été initiés plus tôt qu’au Groenland, à l’époque où les stérilets n’avaient pas encore été inventés.
C’est donc par ligatures des trompes que s’est opérée la stérilisation involontaire des Amérindiennes du Canada.
Le modus opérandi était le suivant. Une femme est sur le point d’accoucher. Alors que des douleurs sont maximales, on lui propose la ligature des trompes sans lui préciser que cette procédure médicale la rendra stérile. Toute hésitation de sa part retarde son transfert dans la salle d’accouchement.
Un rapport sénatorial publié en 2021 démontrait que cette procédure avait encore cours en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et dans les territoires nordiques du pays. Le document recensait environ 1 150 cas au cours de la décennie qui a précédé le début des années 1970.
En Inde
Est-il vrai que les femmes dirigent leur pays de manière différente des hommes ?
En novembre 1976, l’Inde, la plus populeuse démocratie du monde, était dirigée par une femme, Indira Gandhi.
Depuis déjà les années 1970, l’Inde subissait des pressions internationales pour limiter sa population.
En 1975-1976, le gouvernement de Mme Gandhi procéda, non pas à la ligature des trompes de millions de femmes, mais à la vasectomie de 6,2 millions d’hommes. Environ deux-mille d’entre eux décèderont des suites de l’opération, menée de manière grossière.
On cibla principalement les hommes des castes inférieures et les Musulmans (dont le taux de fertilité était jugé excessif).
En seulement un an en Inde, on força à la stérilisation quinze fois plus de personnes qu’en Allemagne durant tout le régime nazi.
Cette campagne de stérilisation a été financée à hauteur de dizaines de millions de dollars par la Banque mondiale, l’Agence suédoise de développement et coopération internationale et le Fonds pour la population de l’Onu.
Bien après l’assassinait d’Indira Gandhi, le gouvernement indien jugea préférable de stériliser principalement les femmes, jugées plus dociles.
C’est ainsi qu’en 2013-2014, moins de cent-mille hommes ont été stérilisés, comparativement à quatre-millions de femmes.
Références :
« Je ne me sentais plus femme », raconte une Autochtone stérilisée malgré elle
Groenland : la stérilisation non consentie de milliers de femmes inuit
India’s dark history of sterilisation
La stérilisation forcée encore présente au Canada
Ouïgours : la résolution-boomerang
Population : Groenland
Dans cet enjeu, la puissance humaine de se reproduire et les exigences écologiques de la Planète ne sont nullement au diapason. L’arbitrage est loin d’être possible.
Stérilisation involontaire?
Avec le gun sur la tempe et la botte enfoncée sur le ventre?
Ça ne devait pas être commode.
Qu’en pense notre ami commun : le sage de St-Machin-des-Morts?