Covid-19 : la responsabilisation individuelle

Le 8 juillet 2021

La levée des mesures sanitaires obligatoires

Vers le 25 juin 2020, le Québec avait été la première province canadienne à se déconfiner alors qu’elle était encore la plus atteinte par la pandémie.

De nombreux experts avaient alors accusé d’imprudence les autorités sanitaires du Québec. Toutefois, durant l’été qui a suivi, ce coup à la roulette russe n’a pas entrainé les conséquences graves qu’on craignait.

Cette fois-ci, la levée presque complète des mesures s’effectue dans un contexte différent.


État de la pandémie au Québec durant la semaine du 27 juin 2020 comparativement à la semaine dernière

  27 juin 2020 28 juin 2021
Nombre de cas 538 530
Nombre des hospitalisations totales 80 22
Hospitalisations aux soins intensifs 10 6
Nombre des décès 45 5

Le nombre de cas est semblable. Toutefois en raison de la vaccination complète des tranches de la population les plus susceptibles d’en être gravement atteintes, le nombre d’hospitalisations (dont celles aux soins intensifs) a beaucoup diminué. Quant aux décès, ils ont chuté considérablement.

À moins d’un renversement dramatique de la situation, le ministre de la Santé a fait savoir que la levée actuelle des mesures sanitaires était essentiellement irréversible.

En raison de l’abondance des vaccins, de leur efficacité et de leur gratuité, la protection contre le virus est dorénavant une responsabilité individuelle.

En d’autres mots, le gouvernement encourage la vaccination à tous ceux qui sont en âge de la recevoir. Mais, de manière générale, il ne se battra pas contre ceux qui, à tort ou à raison, la refusent.

La vaccination obligatoire des travailleurs de la Santé

Jusqu’à tout récemment, le protocole de vaccination suivi par le Québec était expérimental puisqu’il était contraire à la posologie officielle des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna. En plus, il ne reposait sur aucune donnée scientifique.

En conséquence, l’État québécois n’avait pas le pouvoir légal d’obliger le personnel hospitalier à se faire vacciner puisque le droit international exige que tout traitement expérimental reçoive le consentement libre et éclairé des personnes participantes.

En février de cette année, la Santé publique avait publié une première étude, particulièrement mal faite, qui tentait de justifier à postériori l’espacement des doses du vaccin de Pfizer.

Cette étude révélait plutôt l’abyssal manque de rigueur scientifique des autorités sanitaires du Québec.

Depuis, ceux-ci ont fait appel à l’expertise de chercheurs qui ont réalisé une étude convaincante (publiée le 8 juin dernier) qui prouve hors de tout doute l’efficacité du protocole suivi jusqu’à tout récemment par le Québec.

Fort de cette preuve scientifique, l’État québécois peut maintenant imposer la vaccination à ses travailleurs de la Santé. Non seulement le peut-il, mais il en a le devoir.

Dans un établissement de Santé, la contagion par le Covid-19 constitue une infection dite ‘nosocomiale’ (c’est-à-dire contractée lors d’un séjour à l’hôpital). Son risque doit être minimisé à défaut de quoi l’État s’expose à des poursuites devant les tribunaux.

Aux États-Unis, les employés qui refusaient la vaccination dans certains hôpitaux privés ont été congédiés. Même si ces congédiements font l’objet de poursuites intentées par ces ex-employés, les experts consultés par la chaine de nouvelles CNN sont unanimes à affirmer que les employés congédiés perdront leur cause.

Évidemment, les droits des travailleurs aux États-Unis ne sont pas les mêmes qu’au Québec. Mais ce qui ne change pas, c’est le droit à la vie; le Covid-19 est une infection potentiellement mortelle et le droit pour une personne hospitalisée d’en être protégée a préséance sur tout droit syndical.

En dépit du fait que rien n’indique l’intention du ministre Christian Dubé d’imposer la vaccination obligatoire aux travailleurs de la Santé, il est à prévoir qu’il le fera.

À l’heure actuelle, les travailleurs de la santé du Québec ont le choix entre se faire vacciner ou être testés trois fois par semaine.

Or le temps entre le prélèvement et le dévoilement d’un résultat positif, c’est le temps au cours duquel le travailleur contagieux, même masqué, disperse ses fines gouttelettes respiratoires et contamine son milieu de travail.

Variants et mesures de précaution

Hier, le Dr Arrida annonçait la décision de la Santé publique de faire en sorte qu’à compter de lundi prochain, la distance à préserver entre nous passera de deux mètres à un mètre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Si je n’étais pas déjà convaincu depuis longtemps de la profonde incompétence de ce pauvre type, je commencerais à le soupçonner.

Lorsqu’on dit qu’un variant est plus contagieux, cela signifie que les mesures qui permettaient autrefois de se protéger contre le Covid-19 ‘classique’ sont moins efficaces aujourd’hui contre ce variant. Voilà pourquoi on l’attrape plus facilement.

Parce qu’un virus plus contagieux est toujours un virus qui s’attrape plus facilement.

Au point qu’en Grande-Bretagne, ce variant est responsable de la presque totalité des nouvelles infections. S’il est prouvé que ce variant est plus contagieux, il n’est pas prouvé qu’il est plus virulent.

En d’autres mots, ce variant provoque une augmentation des cas. Mais il n’est pas prouvé que sur mille personnes qui l’attrapent, plus de gens en mourront que mille personnes qui attrapent le Covid-19 ‘classique’.

La distance sanitaire de deux mètres n’a jamais été efficace à 100 %. Puisque le variant Delta est plus contagieux, cela signifie que le degré de protection d’une distance de deux mètres est moindre avec ce variant qu’avec le Covid-19 ‘classique’.

Alors imaginez à un mètre.

Compte tenu des assouplissements probablement irréversibles décidés par le ministre de la Santé, il est du devoir de la santé publique d’informer correctement le public.

Ce qu’il faut lui dire aux citoyens, c’est qu’à partir de maintenant, ils sont libres. Toutefois, dans l’éventualité où ils seraient en contact avec une personne contagieuse, plus ils sont près d’elle, plus leur risque d’attraper le virus augmente.

Dès les premiers mois de la pandémie, la Santé publique avait jeté cartes sur table; son objectif était de laisser se développer l’immunité ‘naturelle’. Ce qui veut dire laisser les gens attraper le virus tant que le système hospitalier n’est pas débordé.

Conséquemment, elle a fait campagne contre tout ce qui aurait permis de nous protéger. Campagne contre le port du masque. Contre les tests de dépistage rapide en industrie. Contre les purificateurs d’air HEPA dans les écoles. Etc.

Et voilà pourquoi elle prétend faussement qu’une distance sanitaire d’un mètre suffit dorénavant.

Mes recommandations sanitaires

La pandémie n’est pas terminée. Et nous sommes encore loin de l’immunité grégaire; à l’heure actuelle, seulement 36 % des Québécois de douze ans et plus sont doublement vaccinés.

Or l’immunité grégaire sera atteinte lorsque 70 % de l’ensemble de la population (ce qui inclut les enfants) seront convenablement immunisés. Nous en sommes loin.

De nos jours en Grande-Bretagne, 99 % des décès causés par le Covid-19 surviennent chez des gens qui ne sont pas suffisamment vaccinés. Dans certains États américains, cette proportion est de 100 %.

D’ici l’atteinte de l’immunité grégaire, ne faites pas moins que ce que recommandent les autorités sanitaires. Toutefois, protégez-vous davantage que ce qu’elles suggèrent.

Tant que la pandémie n’aura pas disparu ou presque, portez le masque dans les lieux clos. Même si ce n’est pas obligatoire. À cette fin, équipez-vous de masques N95.

Évitez la proximité des inconnus. Et si vous décidez de serrer un être aimé dans vos bras, vous pouvez le faire; mais sachez qu’il vous faudra en assumer les risques.

Au sujet de la prochaine rentrée scolaire, si vos enfants vont dans une école où on effectue périodiquement le dépistage systématique du Covid-19 — comme le recommande maintenant l’OMS — c’est parfait.

Toutefois, si on ne le fait pas, vous devez savoir que personne ne connait les conséquences à long terme d’une infection au Covid-19 chez l’enfant ou l’adolescent.

Or tant que les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas autorisés chez les personnes de moins de douze ans, les écoles primaires seront des lieux propices à sa propagation.

Ce fut le cas au cours de l’année scolaire 2020-2021. Et ce sera le cas au cours de l’année qui vient partout où on fera fi du principe de précaution, c’est-à-dire là où on ne testera pas systématiquement les élèves.

Références :
Covid-19 : justifier à postériori l’espacement des doses du vaccin de Pfizer
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale
Données COVID-19 au Québec
Efficacité du vaccin contre la COVID-19 chez les travailleurs de la santé du Québec
La distanciation passera de deux à un mètre au Québec à compter de lundi
Le Covid-19 à l’école
Mass infection is not an option: we must do more to protect our young
Une protection « excellente » après une seule dose
Voici comment tirer profit des millions de tests rapides inutilisés au Québec

Parus depuis :
Covid-19 : quels pays ont choisi d’imposer la vaccination ? (2021-07-13)
Delta surge ‘could leave hundreds of thousands with long Covid’ (2021-07-13)
Pfizer vaccine second dose has ‘sweet spot’ after eight weeks, UK scientists say (2021-07-23)
Le N95 protège mieux que le masque médical, selon une experte des aérosols (2022-01-17)
Le rêve « utopiste » de l’immunité collective contre la COVID-19 (2022-05-01)

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7 commentaires à Covid-19 : la responsabilisation individuelle

  1. sandy39 dit :

    J’ADORE…

    J.Pierre : je suis complètement d’accord avec Vous !

    Et, pour appuyer ce que je pense, je vous raconterai…

    Mon psy était d’accord avec Moi et vu ce que vous écrivez, vous devez être d’accord avec Moi aussi…

  2. André dit :

    «…il ne se battra pas contre ceux qui, à tort ou à raison, la refusent.»

    Pourquoi le «ou à raison»? Quelle raison?

  3. sandy39 dit :

    Je reprends donc ce que j’ai écrit la semaine du 10 juillet, juste avant mon anniversaire…

    Samedi 10 : un repas était prévu, 40 personnes dans une Salle-des-Fêtes, pour aller bouffer du gibier !

    Dans un village voisin, une Société de chasse, organise… Je croyais que c’était dehors. J’ai téléphoné pour annuler. J’ai dit à mon homme : “Tu te débrouilles pour annuler.”.

    Il faut qu’il laisse traîner les choses donc on l’a rappelé et dérangé, au cours d’une promenade… Qu’il est pénible de ne pas oser !

    Dans le tas, il y a une nana qui s’occupe bien de ces hommes chasseurs. Tu sais : ils ne se rendent pas compte car ils avaient, déjà, fait tester une quinzaine de personnes-puisque le samedi 12 juin, j’ai fait de la fièvre-qui s’étaient retrouvées au centre de tir (dont mon homme). Alors, j’appelle cette meuf, pour lui dire que je ne prends pas le risque (tout juste sortie du Variant Delta) à me retrouver enfermée avec 40 personnes… Il y a trop de variants, lui ai-je dit et “t’imagines s’il y a un cas, vous retestez 40 personnes !”

    “Oui, oui, je sais, c’est autorisé” qu’elle a répondu.

    J’ai dit à mon homme : “Bien-sûr que c’est autorisé de se jeter dans la gueule du loup mais on n’y est pas obligé !”. Enfin, c’est plus souvent la guerre que l’Amour…

    Ah, je te dis : “Il y a de sacrées bonnes-femmes prêtes à faire je ne sais quoi pour être bien vues de ces messieurs…”.

    J’ai dit à mon homme : “Je préfère être intelligente toute seule que d’être con avec les autres !”, en lui demandant s’il avait envie d’avoir mal, à nouvea, aux jambes comme il a eu.

    “Et si ça ne va pas, change, sors avec, puisque les femmes des autres sont, toujours, plus intéressantes !”.

    Mais Moi, aussi, je peux être jalouse face à la Bêtise du monde, vers laquelle on se rapproche de plus en plus, ai-je dit à mon Psy, par téléphone, atteint du Covid !

    Il m’a dit que j’avais raison d’être prudente. Et, je suis sûre, J.Pierre, que vous pensez la même chose…

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Votre refus d’aller à cette fête est justifié.

      Puisque vous et les autres membres avez attrapé le Covid-19 à la mi-juin, il est probable que vous n’étiez plus contagieux le samedi 10 juillet même si vous en ressentez encore des symptômes.

      Un très petit nombre d’études scientifiques ont rapporté le cas de gens chez qui on a détecté le virus pendant des mois. La plupart des experts estiment qu’il s’agit de gens qui éliminaient des débris de virus morts et non des copies viables de Covid-19.

      Puisque cela ne fait pas l’unanimité parmi les experts, si vous vous étiez rendus à cette fête et que plusieurs personnes avaient contracté le virus, la rumeur aurait couru que c’est de votre faute.

      Or, sous le masque de leur pseudonyme, vous connaissez la méchanceté de certaines personnes sur les médias sociaux…

      Bref, vous avez eu parfaitement raison de ne pas y assister.

  4. sandy39 dit :

    Vu que le temps passe et que c’est le retour au calme, à la Maison, et que vous vous ennuyez —&nbso;je suppose — un peu de mes Ecrits… me voilà enfin pour vous dire que j’ai bien aimé votre phrase : “Or, sous le masque de leur pseudonyme, vous connaissez la méchanceté de certaines personnes sur les médias sociaux…”, ça, nous pourrions, encore, en parler longtemps ! Mais, au fait, suis-je devenue la plus ancienne sur ce Blogue ?

    Il faut que l’on reparle de ces symptômes… Mon homme a eu 2 semaines d’arrêt, ayant été obligé d’aller chercher un arrêt de travail (juste pour le vendredi !) dans une boîte aux lettres !

    J’ai trouvé ça complètement inhumain et vu que, je n’allais pas voir les 2 médecins masculins du village et qu’ils vont être en retraite… j’ai redéclaré un autre médecin pour mes remboursements de Sécurité Sociale, sans parler qu’une femme médecin successeuse du JL (que j’aimais bien… je reprendrai, aussi, les Féminicides) était absente cet été, suite à un accident de voiture.

    Donc, je suis foutue le camp. Du coup, j’ai plus de route, chez une médecin généraliste, Naturopathe, Phytothérapeute. Rien que ça parce qu’il y en a marre du désert médical !

    Au village, la Maison Médicale doit être en projet (en bas de chez Moi… Route de Genève) mais il n’y a, toujours rien qui se passe !

    Alors, j’ai empoigné, une fois de plus, le taureau par les cornes… pour ne plus me laisser emporter dans ce côté sombre de la Médecine. “Ne pas soigner uniquement le corps, sinon tu es foutue !” tel est mon optimisme.

    C’est pour ça que suite au Covid, j’ai traîné la semelle pendant 2 semaines, sur mon balcon, car je n’avais plus rien envie de faire. Mon homme avait déjà repris le boulot. Je me suis dit : “Attention, le moral va me rejouer des tours.”. Rendez-vous, donc, le jour de mon anniversaire, chez l’Ostéopathe : Acupuncture. Il m’a drainé poumons, reins…artémisia brûlée pour le moral.

    Non, non, je n’étais pas mal mais, il n’est pas question de changer ce qui me va bien, ni de faire marche arrière !

    Oh que c’était bien de l’entendre encore une fois : “Vous êtes une Rebelle !” !

    Mais, je n’avais pas demandé à l’être… Ma foi, ça me va bien, je continue…

    J’ai pris 8 jours de vitamine C et du Zinc car ce cher monsieur m’a conseillé certains traitements post-covid sur REINFO COVID.FR.

    Parce qu’on parle toujours de vaccins mais, ceux qui ont eu le Covid, pourriez-vous parler de ce qui pourrait les aider ?

    • Jean-Pierre Martel dit :

      sandy39, vous n’êtes pas la plus ancienne commentatrice sur ce blogue, mais la plus expérimentée. Nuance… 😉

      Les conseils pour faciliter la guérison ? Éviter les excès, vivre sainement, permettre au corps de se reposer, et aimer les siens.

  5. sandy39 dit :

    Une vraie philosophie…

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