Une injustice de moins

5 février 2011

Partout dans le monde, de jeunes gens sont déshérités et rejetés par leur communauté parce qu’ils ont contracté un mariage (souvent inter-religieux) à l’encontre de la volonté de leurs parents. Dans des cas extrêmes, ce rejet peut aller jusqu’à la lapidation de la personne qui a enfreint ainsi les tabous de sa secte.

Au Canada, les rejets les plus fréquents concernent les autochtones expulsés de leur réserve.

Depuis toujours, un autochtone de sexe masculin peut épouser une « blanche », conserver son statut d’indien et le transmettre à ses enfants. À l’opposé, avant 1985, une autochtone de sexe féminin qui épousait un « blanc » perdait automatiquement son statut d’indien. Cette « malédiction » s’étendait également à sa progéniture.

Dans certains cas, elle pouvait bénéficier de la tolérance de sa communauté et demeurer dans la réserve pendant un certain temps. Mais inévitablement, un ordre d’expulsion la chassait de sa communauté. Certaines réussissaient à refaire leur vie à l’extérieur : d’autres, moins chanceuses, connaissaient la misère.

En 1985, on a aboli partiellement cette différence de traitement : les femmes pouvaient conserver leur statut d’indien. Toutefois, elles ne pouvaient toujours pas transmettre ce titre à leurs « bâtards », contrairement à la progéniture née de l’union entre un homme indien et une « blanche ».

Il a fallu un jugement de Cour d’appel de la Colombie-Britannique, en 2009, pour forcer le gouvernement fédéral à corriger cette discrimination.

Depuis l’entrée en vigueur, le lundi 31 janvier dernier, de la Loi sur l’équité entre les sexes relativement à l’inscription au Registre des Indiens, 45 000 descendants autochtones ont retrouvé leur statut d’indiens.

Cette bonne nouvelle ne doit pas nous faire oublier que le contexte législatif canadien concernant chaque indien — dont l’identité est consignée dans un registre national — découle de vieux traités anglais coloniaux. Leurs dispositions racistes, basées sur la pureté du sang, seraient aujourd’hui invalidées par n’importe quel tribunal international.

On doit se rappeler que le pape Jean-Paul-II a condamné publiquement le sort que réserve le Canada aux premières nations de ce pays et que le système des réserves indiennes au Canada et aux États-Unis a servi de modèle à la création de l’apartheid en Afrique du Sud.

Donc à défaut d’avoir renégocié ces vieux traités honteux à la satisfaction de toutes les parties concernées, on en est rendu à rapiécer une législation raciste pour lui donner un semblant de justice et d’équité.

Référence : 45 000 Canadiens pourront retrouver le statut d’Indien

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Sécher son linge au vent, à Shanghai

4 février 2011

De tous les appareils ménagers, les sèche-linges sont les plus grands consommateurs d’énergie. Un sèche-linge électrique représente à lui seul environ 15 % de la consommation électrique annuelle moyenne d’un ménage occidental, hors chauffage.

Le coût d’achat et les frais d’utilisation des sécheuse électriques sont hors de portée du Chinois moyen. Les Chinois sèchent donc leur linge au vent, ce qui est beaucoup plus écologique.

Ce mode de séchage est un des très nombreux facteurs qui expliquent que les Chinois consomment per capita le sixième de l’énergie consommée par le Canadien moyen.

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Depuis toujours (photo ci-dessus, prise au XIXe siècle), les Chinois suspendent leur linge sur des tiges de bambou, et non sur des cordes à linge. C’est toujours le cas de nos jours.

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Accessoirement, devant le logis, au-dessus de l’endroit où se trouve généralement un petit évier extérieur (qui n’apparait pas dans la photo ci-dessus), on peut voir quelques vêtements à sécher — habituellement des bas et des sous-vêtements.

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Toutefois, le gros de la lessive sèche sur des tiges horizontales de bambou suspendues au-dessus de la voie publique, Il est à noter ici la présence de quelques séchoirs métalliques en accordéon qui sont apparus tardivement dans le décor urbain de Shanghai.

Puisque ces tiges sont encombrantes, où les rangent-on ? Et bien on ne les range pas : elles demeurent à l’extérieur sauf quand vient le temps d’y suspendre de la lessive.

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Dans les quartiers populaires, ces tiges forment un réseau au-dessus de la tête des passants dans les ruelles situées devant les maisons. Dans l’exemple ci-dessus, ce réseau compte des tiges fixes en métal et d’autres, amovibles, en bambou.

Cela n’est évidemment pas possible pour ceux qui habitent des immeubles à appartements à de nombreux étages.

Dans certains cas, le linge y est suspendu à l’intérieur d’une cage métallique qui fait saillie vers l’extérieur au niveau d’une fenêtre.

Dans les appartements équipés de loggias (soit des balcons encastrés dans la façade de l’immeuble) c’est là qu’on place le linge à sécher.

Référence : Sèche-linge

Détails techniques : Appareil Panasonic GH1, objectifs M.Zuiko 9-18 mm (2e photo) et Lumix 14-45 mm (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 320 — 45 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 10 mm
3e  photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 125 — 45 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 100 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’avenir du cinéma québécois passe par la 3D

1 février 2011
© 2009 — Twentieth Century Fox Film Corporation

Dans les années 90, l’audience des films québécois représentait environ 4% des recettes des salles de cinéma de la province. Ce pourcentage grimpa à 11% au cours de la décennie suivante (soit 11,7% entre 2001 et 2005 et 10,3% entre 2006 et 2010).

En 2009, le Québec a produit trente longs métrages qui ont pris 12,2% des parts de marché. Cette bonne performance a été suivie d’une chute des entrées en 2010 : seulement 8,8%.

Cette diminution s’explique, au moins en partie, par l’arrivée en force des films 3D. Les films 3D présentés au Québec en 2010 — tous étrangers — ont accaparé près de 30% des recettes. Cela correspond précisément à la baisse de l’audience des films québécois l’an dernier. En d’autres mots, les films « 2D » québécois ont conservé leur part du marché en déclin des films « 2D ».

L’arrivée du cinéma 3D représente un bouleversement aussi important que l’arrivée du cinéma muet à la fin des années 1920. Notre industrie cinématographie doit donc s’adapter à ce phénomène qui, de toute évidence, n’a rien de passager.

Cela est d’autant plus important que le cinéma est davantage que du divertissement. Depuis des années, je me sers des meilleurs films québécois comme outil de francisation auprès de collègues néoquébécois.

Non seulement ces films véhiculent-ils nos valeurs sociales, mais ils offrent aussi un échantillonnage du vocabulaire usuel et de l’accent québécois. Il nous suffit donc de prêter nos DVD pour aider les nouveaux québécois à s’intégrer à la culture majoritaire — pour l’instant — du Québec.

Référence : François Macerola défend la performance du cinéma québécois

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Écrit par Jean-Pierre Martel