Le Théâtre du Nouveau-Monde présente jusqu’au 12 février prochain — avec quelques supplémentaires au-delà de cette date — une version contemporaine de « La Belle et la Bête ».
Essentiellement, une bonne partie du merveilleux qu’avait la version originelle de ce conte a été évacuée au profit d’effets spéciaux assez réussis de Michel Lemieux et Victor Pilon.
Mais à part les prouesses technologiques indiscutables de ces deux créateurs, le texte prétentieux et vide de Pierre-Yves Lemieux plombe très vite l’intérêt pour cette œuvre.
En deux mots : aucun des personnages de la pièce n’est attachant. On s’attend à une histoire d’amour et on assiste à une suite de brillantes chorégraphies visuelles espacées par des dialogues creux, dépourvus de tendresse.
La Bête (jouée par François Papineau) n’inspire ni la crainte, ni la fascination que suscitait Jean Marais dans le film de Cocteau, ni même la pitié. L’absence de sex-appeal de la Bête québécoise rend difficilement compréhensible la séduction qu’il exerce sur la Belle, devenue ici artiste rebelle.
On peut donc présumer que le « message » de la pièce, c’est que même la laideur peut constituer une source d’inspiration pour des artistes contemporains aptes à la sublimer par leur art. Cette hypothèse expliquerait alors la fascination de la Belle pour la Bête. C’est mince.
Après quarante minutes, je commençais déjà me demander si je devais rester jusqu’à la fin. À cause de l’absence d’entracte, je suis finalement sorti — exaspéré — dix minutes avant la tombée du rideau.
Détails techniques de la photo : Panasonic GF1, objectif Lumix 20mm F/1,7 — 1/8 sec. — F/1,7 — ISO 800 — 20 mm