Les principaux partis montréalais contre le droit au sommeil de leurs citoyens

Publié le 11 octobre 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

L’impunité des salles de spectacle

Le 8 octobre dernier, à la Société des arts technologiques se tenait un débat consacré aux grands enjeux culturels de Montréal.

Évidemment, il y fut question du règlement antibruit de Montréal. Les trois partis s’entendirent sur un point; les salles de spectacles devraient être exemptées de facto du règlement antibruit de la ville de Montréal.

Luc Rabouin, chef de Projet Montréal, s’est engagé à exempter les salles de spectacle des amendes prévues par le règlement et fera en sorte que les agents du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) ignoreront les plaintes des citoyens à ce sujet.

De plus, il a déclaré vouloir…

…créer des ‘Pôles de vie nocturne’, c’est-à-dire des zones où les gens devront s’attendre [à être importunés par le bruit] et où on va faciliter l’organisation d’évènements ’24 heures’ (sic).

Comme si, avec la crise du logement, les familles montréalaises avaient le choix de refuser d’habiter à l’intérieur de ces ‘zones de tapage nocturne’ lorsqu’un logement y sera disponible à un prix abordable.

Soraya Martinez-Ferrada, cheffe d’Ensemble Montréal a déclaré : ‘Non aux amendes. Clairement. Non aux amendes. Non au SPVM pour venir gérer des plaintes contre des salles de spectacle.’

Quand à Craig Sauvé, chef de Transition Montréal, il a renchéri en déclarant vouloir même créer un ‘Maire de nuit’ pour gérer la vie nocturne à Montréal.

Personnellement, j’aurais aimé entendre un candidat à la mairie se présenter comme le ‘maire du peuple’.

C’est-à-dire un candidat qui s’engage à défendre le droit au sommeil du travailleur qui doit être en forme le lendemain matin et qui risque d’être congédié s’il arrive amoché un peu trop souvent au gout de son employeur.

Quelqu’un qui défend le droit à la quiétude de la famille d’une mère monoparentale qui a réussi péniblement à endormir son enfant, mais qui l’entend pleurer deux heures plus tard à cause du tapage du club de nuit d’à côté.

La solution

En commentaire au texte ‘La vie nocturne de Montréal et le cas d’un cabaret de quartier’, j’écrivais :

…tous les lieux de divertissement devraient être insonorisés; ceux qui ne le sont pas doivent cesser leur tapage à 22h30 (comme les feux Loto-Québec).

Après cette heure limite, si vous voulez faire du bruit, insonorisez votre local et vous pourrez faire ce que vous voulez.

Afin de défendre leur droit au sommeil garanti par l’article 6 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne, les citoyens fortunés devront s’adresser aux tribunaux. Comme l’a fait ce propriétaire qui a provoqué la fermeture du Cabaret La Tulippe.

Les autres, ceux qui n’en ont pas les moyens, devront se faire justice eux-mêmes. La liste est longue des lieux incendiés, saccagés, victimes d’appels répétés à la bombe, pour ne pas avoir eu le souci de l’acceptabilité sociale de leurs activités…

Les salles de spectacles irrespectueuses de leur voisins dépenseront en frais juridiques, en assurances et en sécurité ce qu’elles refusent d’assumer pour leur insonorisation.

Voilà à quoi mènent des politiques municipales dignes des années 1950.

Références :
La vie nocturne de Montréal et le cas d’un cabaret de quartier
Un débat sur la culture sans grande envolée

Paru depuis : Un objet incendiaire lancé sur une boîte de nuit du Plateau-Mont-Royal (2025-11-17)

Complément de lecture : Soraya Martinez-Ferrada, candidate décevante à la mairie de Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel