Décapitation et fouets en Arabie saoudite

Publié le 20 janvier 2015 | Temps de lecture : 6 minutes

La décapitation de Laila Bint Abdul Muttalib Basim

Depuis le début de cette année, dix personnes ont été punies de la peine de mort en Arabie Saoudite. Le mode d’exécution dans ce pays est la décapitation par sabre.

Le 12 janvier dernier, le bourreau a dû s’y reprendre à trois fois avant de finalement réussir à décapiter Laila Bint Abdul Muttalib Basim. Celle-ci est une étrangère accusée d’avoir violé (à l’aide d’un manche à balai) et d’avoir tué une fillette de six ans que son mari a eue d’un autre mariage. La condamnée n’a cessé de crier son innocence.

Mais une rumeur veut que les abus sexuels dont a été victime la fillette aient été plutôt l’oeuvre de son père qui aurait rejeté le blâme sur une de ses épouses afin de s’en débarrasser.

En Arabie saoudite, comme dans tous les pays où la Charia a force de loi, le témoignage d’une femme vaut la moitié de celui d’un homme.

La flagellation de Raïf Badawi

Né en 1984, Raïf Badawi est un écrivain libéral d’Arabie saoudite.

En 2008, il crée un blogue voué à la promotion de la liberté d’expression et de la laïcité dans son pays.

Mais l’Arabie saoudite est une monarchie obscurantiste dans laquelle il est interdit de construire des églises d’autres confessions et où prôner l’égalité entre les croyances équivaut à une hérésie.

Accusé d’avoir créé un site Web qui insulte l’Islam, il fuit son pays, puis y revient alors qu’il croit la plainte abandonnée. En 2009, il se voit interdire de quitter le pays. Son compte de banque est bloqué. Il est pris au piège.

En 2012, un premier tribunal le condamne à la peine de mort s’il ne se repentait pas devant Dieu et ne renonçait pas à ses convictions libérales.

Ayant refusé de se soumettre, son cas est transféré à une autre cour.

En janvier 2013, ce second juge rejette l’accusation d’apostasie après avoir convaincu M. Badawi de réciter devant lui une profession de foi musulmane. Mais ce magistrat se déclare incompétent à juger les autres chefs d’accusation. Le tout est transféré à un troisième tribunal.

Deux mois plus tard, un ecclésiastique près de la famille royale saoudienne lance fatwa contre lui, le considérant comme un apostat qu’il invite les Musulmans à assassiner s’il ne se repentait pas.

On trouvera à cette page Web, un résumé en anglais des écrits de Raïf Badawi.

Le troisième juge le condamne en mai 2014 à dix ans de prison, 1 000 coups de fouet, une amende de 266 000 dollars, et une interdiction de voyage de dix ans à l’expiration de sa peine de prison.

Son avocat a été condamné à quinze ans de prison pour avoir sapé le régime et ses officiels, et pour avoir insulté l’appareil judiciaire en le ridiculisant.

Raïf Badawi est lauréat en 2014 du prix Netizen décerné par Reporters sans frontières. Son épouse et leurs trois filles ont trouvé refuge au Québec, à Sherbrooke.

La réaction officielle du Canada

En février 2013, le gouvernement Harper mettait sur pied le Bureau de la liberté religieuse, rattaché au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, et dirigé par un officier qui a titre d’ambassadeur.

Son mandat est triple :
• protéger les minorités religieuses menacées et défendre leurs droits;
• lutter contre la diffusion de la haine et de l’intolérance fondées sur la religion;
• faire la promotion des valeurs canadiennes que sont le pluralisme et la tolérance.

Le 8 janvier dernier, l’ambassadeur canadien pour la liberté de religion a condamné la première séance de flagellation a laquelle a été soumis M. Badawi.

Le 14 janvier dernier, par voie de communiqué, le ministre des Affaires étrangères du Canada s’est mollement inquiété de la sévérité de la peine infligée au blogueur mais n’a pas remis en cause l’à-propos de sa condamnation pour délit d’opinion.

Ce sont les seules réactions officielles du gouvernement canadien jusqu’ici. Il semble que M. Harper hésite à se porter à la défense de M. Badawi parce que ce dernier n’est pas citoyen canadien.

Le premier ministre n’a pas ces scrupules lorsqu’il reproche à la Chine, à la Russie, et à Cuba, leurs violations des droits de l’Homme.

Pourquoi hésite-t-il aujourd’hui ? Tous deux producteurs de pétrole, le Canada et l’Arabie ne sont-ils pas des concurrents commerciaux ?

Le problème est que l’Arabie saoudite, assise sur une immense rente pétrolière, est immensément riche et se fout éperdument du Canada. Or le premier ministre, soucieux de son image, n’aime pas passer pour un perdant, surtout à un an des élections.

Il aimerait qu’il lui suffise de bomber le torse pour faire peur à l’Arabie. Puisqu’il semble manquer de moyens, donnons-lui une idée à laquelle il n’a peut-être pas pensé.

Si le Canada menaçait d’interdire la double citoyenneté saoudienne-canadienne au motif d’incompatibilité des valeurs démocratiques, cela forcerait les Saoudiens installés au pays à renoncer à leur citoyenneté saoudienne, ce que l’Arabie n’apprécierait probablement pas.

De plus, cela protègerait mieux toutes ces Canadiennes, tombées amoureuses de Saoudiens, et dont les enfants sont kidnappés par leur père dès que celui-ci réussit à les amener en Arabie, officiellement pour faire connaissance avec leurs grands-parents.

Références :
Abdul-Rahman al-Barrak
A look at the writings of Saudi blogger Raif Badawi – sentenced to 1,000 lashes
Arabie Saoudite : L’ONU pour la suspension de la flagellation de Raïf Badawi
Bureau de la liberté religieuse – Retour en arrière
L’Arabie saoudite et le financement d’Al-Qaida
Le blogueur saoudien Raif Badawi passible de la peine de mort
Le prédicateur assassin
Myanmar woman screams innocence before Saudi beheading: video
Quatre questions sur Raif Badawi, le blogueur condamné à 1 000 coups de fouet en Arabie saoudite
Torturers, oppressors and executioners: remember to buy British
Raif Badawi

Publiés depuis :
Un sursis pour Raif Badawi (2015-01-23)
M. Baird, faites libérer Raïf Badawi! (2015-01-28)
La Suède met fin à sa coopération militaire avec l’Arabie saoudite au nom des droits de l’homme (2015-03-10)
Saudi Teenager Faces Death Sentence for Act When He was 10 (2019-06-09)

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Charlie Hebdo : marche de solidarité à Montréal

Publié le 11 janvier 2015 | Temps de lecture : 1 minute
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Répondant à l’appel du consulat général de France à Montréal, des dizaines de milliers de Montréalais ont participé voilà trois heures à une marche silencieuse, en solidarité avec les manifestations qui se tiennent aujourd’hui à Paris.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 28 mm
2e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 22 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Ondulations

Publié le 18 décembre 2014 | Temps de lecture : 1 minute
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Émergeant de la routine quotidienne, l’irrésistible besoin de célébrer les fêtes de fin d’année s’empare lentement de nous ces jours-ci.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Voigtländer 25mm — 1/125 sec. — F/2,0 — ISO 400 — 25 mm

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L’Amérique n’a de leçon à recevoir de personne

Publié le 11 juillet 2014 | Temps de lecture : 3 minutes
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Lors de mon dernier voyage en Floride en 2002, j’avais remarqué que les agents de sécurité demandaient aux passagers d’allumer leurs ordinateurs potables lors de l’embarquement à Montréal, mais que cela n’était pas demandé à mon retour, à l’aéroport de Fort Lauderdale.

Cette mesure vise à s’assurer que la circuiterie de l’ordinateur est fonctionnelle et que l’intérieur n’a pas été remplacé par une bombe.

Au poste de contrôle de l’aéroport de Fort Lauderdale, je me suis donc adressé à un militaire pour lui suggérer d’envisager cette précaution, déjà opérationnelle chez nous, au Canada.

Sans même me regarder, le militaire m’avait répondu qu’eux, Américains, possédaient des détecteurs de bombes étant tellement sophistiqués, tellement supérieurs aux autres, que cela n’était pas nécessaire.

J’étais septique. Mais puisque j’ai comme politique de ne jamais argumenter avec quelqu’un équipé d’une mitraillette, je n’ai pas insisté.

Mais voilà que dimanche dernier, on apprenait que l’Agence des transports des États-Unis demandait maintenant qu’à l’étranger, lors de l’embarquement sur tout avion d’une ligne américaine en direction des États-Unis, il serait interdit d’amener à bord un appareil électronique dont la pile serait déchargée.

Cette semaine, l’Angleterre a suivi l’exemplaire américain en étendant toutefois cette mesure à tous les avions qui quittent le sol britannique ou qui partent de l’étranger en direction de ce pays.

En 2003, après que G.-W. Bush ait déclaré la guerre à Saddam Hussein, j’ai décidé que je ne mettrai plus les pieds aux États-Unis tant que ce pays occupera l’Irak. Mais chaque hiver, ma mère a continué de passer quelques mois dans sa maison mobile en Floride.

Plus tard, bien après que sa santé ne lui ait plus permis de prendre l’avion, ma mère a voulu ajouter un bout antidérapant à sa canne.

Ma mère adorait cette canne en bois, laquée noir et décorée de roses peintes à la main. Toutefois, en dévissant le capuchon de celle-ci, on fut surpris de découvrir qu’elle renfermait une dague.

Pourtant, pendant des années, ma mère et sa canne ont franchi toutes deux les postes de contrôle de sécurité des aéroports américains sans que jamais on ne découvre l’existence de cette dague.

Tellement sophistiqués, tellement supérieurs, dites-vous ?

Références :
Airport security checks: what do they mean for passengers?
U.S. Tightens Security on Electronics at Overseas Airports

Détails techniques : Canon Powershot G6 — ISO 50 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La théière abandonnée

Publié le 26 juin 2014 | Temps de lecture : 1 minute
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On l’avait laissée là, sur le bord du trottoir, sans doute avec l’espoir plus ou moins avoué qu’un passant en aurait pitié.

Elle était donc sur mon chemin en me rendant au travail. Avec ses couleurs vives, difficile de ne pas la remarquer.

En excellent état, cette théière du temps des fêtes avait probablement été jugée encombrante et trop peu souvent utilisée.

Mais comment résister à un tel sourire ?

À la suite d’un petit bain à l’eau de Javel, voilà que cette théière obtenue gratuitement pose fièrement devant la réclame d’une cafetière à capsules haut de gamme.

Comme quoi les petits plaisirs de la vie ne s’évaluent pas à leur prix…

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/10,0 — ISO 1600 — 28 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’abribus publicitaire

Publié le 25 juin 2014 | Temps de lecture : 1 minute
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Nespresso est une filiale du groupe suisse Nestlé. Son chiffre d’affaires est un peu moins de trois milliards$ ou deux milliards d’euros.

En principe, les capsules destinées à ses cafetières — dessinées, entre autres par DeLonghi — ne sont fabriquées que par la compagnie. Elles sont faites d’une feuille d’aluminium colorée, recouverte d’un film alimentaire interne destiné à éviter tout contact entre l’aluminium et le café.

À l’intersection de la rue University et du boulevard De Maisonneuve, cet abribus fait présentement la promotion de la nouvelle machine VertuoLine de cette compagnie. On trouve un abribus semblable à l’intersection des rues University et Sherbrooke.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm R — 1/100 sec. — F/4,5 — ISO 800 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La féminisation des titres

Publié le 7 mai 2014 | Temps de lecture : 2 minutes

À la suite de pressions de groupes féministes, l’Office québécois de la langue française recommandait en 1979 la féminisation des titres de fonction. Au Québec, cette recommandation a rapidement fait consensus. Si bien qu’aujourd’hui, cette pratique est généralisée.

On parle donc d’une auteure, de la mairesse, d’une électricienne, d’une directrice, d’une consultante, de la conseillère, etc.

Lorsque ce titre est déjà neutre (ex. : ministre), l’article la ou le déterminant une servira à préciser le sexe du titulaire; une journaliste, la notaire, la diplomate, etc.

Dans certains cas, on évite la féminisation parce qu’elle produit des effets cocasses; « Mme Marois, l’ex chève du Parti Québécois… », « Le quotidien employait douze camelots et six camelotes… »

Voilà que l’idée de féminiser les titres commence à faire du chemin en anglais. On apprend aujourd’hui dans le quotidien Le Monde que l’État de Washington (au Nord-Ouest des États-Unis) a adopté en 2013 une loi sur le vocabulaire des textes officiels.

Dorénavant, on y parlera de police officer (officier de police) ou policewoman (policière) au lieu de policeman (policier), fisher au lieu de fisherman (pêcheur), spokeswoman au lieu de spokesman (porte-parole), etc.

À la suite de cet exemple, une douzaine d’États américains ont entrepris d’éliminer tout biais sexiste de leurs documents.

Une fois que cette pratique se sera étendue à l’ensemble des États-Unis, on peut penser que les petits écoliers américains apprendront fièrement, dans leurs manuels d’histoire, que leur pays a été le premier au monde à instaurer l’égalité des sexes jusque dans la langue parlée et écrite, oubliant ainsi qu’une poignée de descendants de Gaulois, pas très loin d’eux, les ont précédés de tente ans…

Références :
La féminisation des titres de fonction
L’anglais du troisième sexe : « Ze went to hir bedroom »

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La peine de mort en 2013

Publié le 3 avril 2014 | Temps de lecture : 2 minutes

Le 24 mars dernier, un tribunal égyptien a condamné à mort 529 personnes à l’issue d’un procès expéditif au cours duquel les avocats de la défense n’ont pas été autorisés à faire entendre des témoins. Seuls 153 des condamnés étaient détenus, les autres sont en fuite.

Hors de Chine en 2013, au moins 778 personnes ont été condamnées à mort et exécutées contre 682 l’année précédente. Pourquoi hors de Chine ? C’est que dans ce pays, la peine de mort est un secret d’État.

Human Rights Watch estime que le nombre des exécutions en Chine est tombé sous le seuil de 4 000 par an ces dernières années, contre environ 10 000 une décennie auparavant. C’est plus que tous les autres pays réunis.

Quatre-vingts pour cent des exécutions hors de Chine l’ont été en Iran, en Irak et en Arabie Saoudite. Les cinq principaux pays exécuteurs sont :
   • Irak : 369 (c’est un minimum)
   • Irak : 169
   • Arabie Saoudite : 79
   • États-Unis : 39
   • Somalie : 34

Les méthodes d’exécution en 2013 incluent l’électrocution, la décapitation, la pendaison, l’injection létale et le peloton d’exécution. Certaines peines capitales se font en public, comme en Iran, en Corée du Nord, en Arabie saoudite et en Somalie.

Références :
Au moins 778 exécutions dans le monde en 2013 selon Amnesty
En Egypte, la condamnation à mort « ridicule et injustifiée » de 529 Frères musulmans
La peine de mort en 2013 : un petit nombre de pays à l’origine d’une augmentation mondiale des exécutions
La peine de mort en Egypte expliquée en 6 points

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le décès d’Ariel Sharon, criminel de guerre

Publié le 13 janvier 2014 | Temps de lecture : 3 minutes

Après un coma de quatre ans, l’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon est décédé samedi dernier.

Le massacre de Sabra et de Chatila

Le 6 juin 1982, alors qu’Ariel Sharon était ministre de la Défense, l’armée israélienne envahit le Liban et s’arrête aux portes de la capitale libanaise.

Le 20 août suivant, les États-Unis obtiennent un accord de cessez-le-feu en vertu duquel les soldats de l’Organisation de libération de la Palestine quittent Beyrouth tandis que l’armée israélienne accepte de ne pas avancer davantage dans la ville.

Le 23 août 1982, Bachir Gemayel (le chef des milices chrétiennes) est élu président du Liban. Le 14 septembre suivant, il meurt assassiné par un militant pro-syrien.

Le 15 septembre, l’armée israélienne répond à l’assassinat de leur allié en investissant Beyrouth-Ouest, contrairement à l’accord de cessez-le-feu signé un mois plus tôt. Israël justifie ce redéploiement par la nécessité de maintenir l’ordre et de détruire l’infrastructure laissée par les terroristes.

Les 16 et 17 septembre, alors que les camps de Sabra et Chatila sont encerclés par l’armée israélienne et que la population y est désarmée, l’armée israélienne laisse entrer les milices chrétiennes qui y tueront hommes, femmes et enfants pendant ces deux jours et ce, afin de venger la mort de Bachir Gemayel. Le massacre fit entre 800 et 3,500 victimes.

Dès les premières heures de la tuerie, de sa chambre de l’hôtel Hilton, l’ambassadeur américain en avait été choqué et en avait informé aussitôt Washington : l’administration Reagan était intervenue promptement auprès du gouvernement israélien mais s’était fait répondre sèchement que les opérations cesseraient lorsqu’elles seraient terminées.

L’implication indirecte de l’armée israélienne dans ce massacre avait fait scandale au sein même de la population israélienne; sur la principale place de Tel-Aviv, des dizaines de milliers de Juifs manifestaient leur indignation contre ces massacres.

Le gouvernement de ce pays avait dû créer une commission d’enquête dont le rapport blâma mollement le ministre de la Défense d’Israël de l’époque, Ariel Sharon.

Toutefois, l’enquête avait révélé que les milices chrétiennes du Liban étaient financées par Israël et que le chef de la milice qui procéda au massacre, Elie Hobeika, recevait ses ordres directement d’Ariel Sharon.

En 2001, Elie Hobeika déclarait que si un tribunal international était institué pour juger Ariel Sharon pour crime de guerre, il serait prêt à témoigner contre lui. Quelques semaines plus tard, Hobeika décédait dans un attentat à la voiture piégée.

Ce matin, à la cérémonie officielle organisée à la Knesset pour rendre hommage à Ariel Sharon, les États-Unis étaient représentés par leur vice-Président (Joe Biden) et la Grande-Bretagne, par un ex premier Ministre (Tony Blair).

À juste titre, le Canada a choisi d’y déléguer un représentant de second rang, soit le ministre canadien de la Citoyenneté et de l’Immigration, Chris Alexander, à l’instar de la France, représentée par la ministre en charge des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret.

Références
Elie Hobeika
Guerre du Liban
Massacre de Sabra et Chatila
Un «faucon» israélien s’envole

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La discrimination religieuse à l’embauche, une nécessité ?

Publié le 23 décembre 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

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Introduction

Le 4 décembre dernier, le Tribunal ontarien des droits de la personne accordait 100 000$ à deux Musulmans qui avaient perdus leurs emplois de cuisiniers dans un même restaurant, essentiellement à cause d’une atmosphère de travail empoisonnée; entre autres, l’employeur les forçait à goûter les plats — dont certains contenaient du porc — contrairement à ce que prescrit l’Islam.

Il est à noter qu’il ne s’agit pas là de la principale raison de cette condamnation, mais d’une parmi les raisons majeures invoquées par le tribunal.

Aujourd’hui, la chaine de magasins britanniques Marks & Spenser s’excuse publiquement après avoir appris qu’une caissière musulmane eut refusé de servir un client dont le panier d’emplettes contenait une bouteille de champagne (la consommation d’alcool étant défendue par l’Islam).

L’entretien d’embauche

Il y a bien des années, en entrevue avant d’être embauché, on m’avait demandé combien je valais, c’est-à-dire de révéler la valeur de tous les biens que je possèdais. J’avais refusé de répondre. On m’avait signalé que si je refusais, je risquais de ne pas obtenir le poste. J’avais réitéré mon refus et j’avais été embauché quand même.

Depuis, le Code du travail a été modifié et il est interdit à un employeur de poser des questions en entrevue qui n’ont pas de rapport avec le poste à combler.

Jusqu’à ce que je prenne connaissance des deux faits divers mentionnés au début du texte, je ne voyais pas de raisons pour qu’un employeur s’informe des croyances religieuses de ses employés; cela ne le regarde pas.

Dans le domaine de la Santé, le professionnel doit assujettir son intérêt personnel à l’intérêt de son patient. Concrètement, un pharmacien ne peut pas refuser d’exécuter une ordonnance de contraceptif oral parce que la contraception est interdite par sa religion à lui. De la même manière, un chirurgien témoin-de-Jéhovah ne pourrait pas laisser un patient mourir d’hémorragie sous le prétexte que sa religion interdit les transfusions sanguines.

Mais à partir du moment où les croyances religieuses de l’employé ont une incidence sur le service à la clientèle, il est normal que l’employeur en soit prévenu.

Il serait imprudent pour un employeur de demander précisément le nom de la religion pratiquée par un postulant puisque si sa candidature est rejetée, ce dernier pourrait prétendre que cet employeur est hostile à sa foi.

Mais il est normal que l’employeur demande, de façon générale, si le postulant a des convictions (religieuses ou autres) qui sont en conflit avec sa description de tâche ou la nature du poste à combler.

Par exemple, s’il n’y a rien d’anormal à ce qu’un végétarien serve au comptoir des viandes d’une épicerie, cela devient conflictuel si ce végétarien croit avoir le devoir moral d’empêcher les carnivores de manger ce qu’ils veulent.

De la même manière, je n’arrive pas à comprendre comment les propriétaires du restaurant ontarien ont pu choisir un Musulman comme chef alors qu’une bonne partie des mets de leur établissement contiennent du porc. De manière analogue, comment ce Musulman a-t-il pu accepter ce poste alors qu’un chef doit nécessairement goûter à ce qu’il prépare.

Donc à partir du moment où la religion sort du domaine privé pour influencer l’exercice d’une fonction rémunérée, il est normal que l’employeur en soit prévenu. Et si ce patron a négligé de s’en informer, c’est le devoir de l’employé de le prévenir avant d’accepter le poste.

Références :
Décision du Tribunal ontarien des droits de la personne
M&S apologises after Muslim assistant refused to sell customer alcohol
Muslim M&S worker refused to sell ‘unclean’ Bible book to grandmother, customer claims
3 Muslim restaurant workers awarded $100,000 in discrimination case

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 6400 — 32 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel