Virulence comparative de l’Omicron et du variant Delta

Publié le 13 janvier 2022 | Temps de lecture : 4 minutes

En Californie, le premier patient atteint par l’Omicron fut découvert le 1er décembre dernier. Un mois plus tard, ce variant était responsable de 95 % de tous les cas de Covid-19 aux États-Unis.

Comme une course à relai, le mois de décembre fut celui où le flambeau de la pandémie passa du variant Delta à l’Omicron.

Des chercheurs ont comparé les dossiers médicaux de près de soixante-dix-mille patients californiens infectés par le Covid-19 entre le 30 novembre 2021 et le 1er janvier 2022.

Tous les diagnostics de Covid-19 ont été confirmés par des tests en laboratoire (de type PCR); 16 982 étaient atteints par le variant Delta et 52 297 (ou 75,5 %), par l’Omicron.

Parmi eux, le taux d’hospitalisation fut de 1,3 % parmi ceux infectés au Delta et de 0,5 % chez les infectés à l’Omicron. Ce qui signifie que l’immense majorité des diagnostics de Covid-19 en Californie sont posés dans la population ambulatoire.

Parmi les hospitalisés positifs, au-delà de 95 % étaient symptomatiques. Ce qui suggère que dans les hôpitaux californiens, on ne testait pas systématiquement ceux qui y étaient admis.

En effet, d’autres études ont révélé que ces jours-ci, une proportion appréciable des patients admis dans les hôpitaux pour différentes raisons s’avèrent être des porteurs asymptomatiques de Covid-19, qu’on découvre de manière fortuite en leur faisant subir un test.

Parmi les 187 hospitalisés symptomatiques atteints par le variant Delta, 23 (12,3 %) se sont retrouvés aux soins intensifs et 14 (7,5 %) en sont morts.

Parmi les 84 hospitalisés symptomatiques qui étaient porteurs de l’Omicron, 7 (8,3 %) se sont retrouvés aux soins intensifs et l’un d’entre eux est mort.

En raison de la moindre sévérité de l’atteinte, la durée médiane du séjour en hôpital des patients symptomatiques atteints par l’Omicron fut de 1,5 jour, soit 3,4 jours de moins que chez les hospitalisés symptomatiques atteints par le variant Delta.

Les assureurs américains imposant une franchise à leurs assurés (ce qui dissuade l’hospitalisation), on peut présumer que les personnes qui sont admises aux hôpitaux américains sont atteintes plus gravement que celles admises dans les hôpitaux du Québec.

Le pourcentage de Californiens non vaccinés est passé de 32,1 % le 3 décembre 2021 à 15,5 % le 13 janvier 2022. En moyenne, le quart des Californiens n’étaient pas vaccinés le mois dernier.

Si les vaccins actuels (conçus spécifiquement contre le Covid-19 ‘classique’) n’offraient aucune protection contre les variants rapides du Covid-19 (le Delta et l’Omicron), on devrait retrouver ce pourcentage de non-vaccinés parmi ceux qui attrapent l’un ou l’autre de ces variants.

Les non-vaccinés représentaient 49,7 % des gens dans le groupe de ceux qui étaient atteints par le variant Delta. Toutefois, ils comptent pour 26,6 % dans le groupe de ceux atteints par l’Omicron.

Cette sur-représentation des non-vaccinés parmi ceux qui sont atteints par le variant Delta confirme que les vaccins actuels sont encore efficaces contre lui. Toutefois, il ne suffit pas de recevoir au moins une dose de vaccin pour être protégé contre l’hospitalisation symptomatique causée par l’Omicron.

Pour terminer, les données de cette étude ne nous permettent pas de connaitre la protection offerte par les vaccins actuels contre les conséquences graves de l’un ou l’autre de ces variants, probablement en raison du petit nombre de cas sévères dans cette étude.

Références :
Clinical outcomes among patients infected with Omicron (B.1.1.529) SARS-CoV-2 variant in southern California
Omicron : bond des hospitalisations d’enfants, mais peu de cas lourds
‘The pandemic is still here’: California braces for Omicron even as strain from Delta continues

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Écrit par Jean-Pierre Martel