La norme européenne FFP2 n’a pas d’équivalent en Amérique du Nord.
Les masques FFP2 bloquent 98 % des gouttelettes respiratoires dont le diamètre est d’au moins 3 µm (trois-millionièmes de mètre).
La protection qu’ils offrent est intermédiaire entre celles offertes par les masques N95 et N99.
Autant en France qu’en Italie, les forces policières ont été durement frappées par la pandémie.
La nature même du métier — qui, parfois, nécessite le combat au corps-à-corps avec celui qui résiste à son arrestation — a entrainé une contamination plus importante des forces policières que dans le reste de la population.
Et les postes vacants en raison de la quarantaine des policiers atteints par la pandémie ou en contact avec des personnes contagieuses représentent un risque pour le maintien de l’ordre public.
Voilà pourquoi l’Italie a décidé d’offrir à ses policiers des masques de qualité supérieure, soit les masques FFP2.
Malheureusement, les masques FFP2 sont très recherchés. Et il arrive qu’ils soient en rupture de stock. En pareil cas, on prend ce qu’on peut.
C’est ainsi que le général Francesco-Paolo Figliuolo — commissaire extraordinaire pour la mise en œuvre des mesures sanitaires pour contenir la pandémie et responsable de la campagne de vaccination — s’est résolu à acheter des masques FFP2 roses pour ses policiers.
Mais l’Italie n’est pas un pays comme les autres. Depuis des siècles, ce pays façonne le gout occidental du beau et de l’harmonieux dans toutes les disciplines artistiques.
Certains des plus grands couturiers, autant en mode féminine que masculine, sont des Italiens.
C’est ainsi qu’on ne peut pas aller en Italie sans être frappé par l’élégance des uniformes portés par les forces de l’ordre.
Hier, à l’ouverture des boites de masques expédiés à Bologne, Ferrare, Pavie, Syracuse, Varèse et Venise — bref, dans toutes les régions du pays — la répulsion des policiers a été immédiate; leur couleur rose jure avec la couleur de l’uniforme qu’ils portent.
Ceux-ci refusent donc de les porter, n’hésitant pas risquer leur vie en s’exposant à la pandémie plutôt que de déshonorer la virilité de leur profession.
Dans ce psychodrame dont seule l’Italie a le secret, Stefano Paolini, secrétaire général du Syndicat autonome de police (SAP) s’est empressé d’écrire à Lamberto Giannini, directeur général de la Police nationale, afin d’exprimer ses plus vives protestations.
Ce ’scandale’ s’est donc retrouvé aujourd’hui dans tous les quotidiens du pays.
Références :
Covid-19 : des policiers italiens s’insurgent contre leurs masques FFP2 de couleur rose
Italian police object to being sent pink face masks to wear on duty