Voyage à Paris : jour 21

27 octobre 2014

Ce matin, non seulement on change d’heure, mais je change de régime.

Jusqu’à maintenant, je mangeais le pain (sans beurre ni confiture) accompagné de jus d’orange. Puis je buvais une tasse de café. Ce matin, je tartine les rillettes de canard — achetées hier soir dans le Marais — sur le pain, que je mange en buvant mon café. Puis je bois le jus d’orange tranquillement en rédigeant mon compte-rendu d’hier.

Évidemment, c’est un repas dispendieux; 7 euros pour le petit déjeuner de l’hôtel et 5,9 euros supplémentaires pour les rillettes, cela fait 12,9 euros. Dans mon cas, cela vaut ce prix puisque ce repas, plus gras, calme la faim beaucoup plus longtemps; je n’aurai faim que vers 14h. De plus, grâce au 20% de foie de canard que ces rillettes contiennent, j’ai toute les vitamines A, D et B dont j’ai besoin pour la journée.

Le changement d’heure signifie que je ne peux plus me permettre de rédiger le résumé de ce que j’ai fait la veille jusque tard dans la matinée. Dès 11h, je quitte l’hôtel, mon compte-rendu déjà publié.

Aujourd’hui, il fait beau. Donc j’irai à l’Institut du monde arabe. Non pas parce que cet édifice ne peut être apprécié qu’au soleil, mais parce qu’il est à proximité du Jardin des plantes et que je compte y faire de la photographie infrarouge.

Mais d’abord je mets le cap sur le Musée du quai Branly.

Je me rends au métro Maubert-Mutualité et je marche le boulevard St-German vers l’ouest. Ce dimanche matin, cette rue est presque déserte. Les boutiques — dont beaucoup sont consacrées aux grands couturiers et à la décoration intérieure (surtout la cuisine) — sont fermées.

Au coin de la rue des Saint-Pères, il y a tellement de monde à la cathédrale ukrainienne St-Vladimir-le-Grand, qu’une trentaine de personnes doivent écouter la messe sur le trottoir.

Un peu plus loin, je tombe sur l’église Saint-Thomas-d’Aquin. C’est une église que j’ai déjà vu en 2004, mais qui m’a séduite comme si c’était la première fois.

Plus tôt au cours de ce voyage, je vous ai dit que si jamais vous visitez Paris, dès qu’un clocher apparait dans votre champ de vision, allez-y. Vous avez des bonnes chances d’y découvrir un lieu extraordinaire.

Saint-Thomas-d’Aquin fait partie de ces innombrables églises parisiennes méconnues qui sont des oeuvres d’Art.

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Chapelle Saint-Louis (derrière de choeur)

Derrière une façade baroque, l’intérieur contient des créations de nombreux lauréats du Prix de Rome. Pourtant, leurs contributions s’intègrent harmonieusement à l’édifice.

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Finalement, j’atteins le Musée du quai Branly. Ce musée est situé à proximité de la tour Eiffel. Il me reste trop peu de temps pour le visiter. Mais ce musée possède son propre jardin et c’est lui qui m’intéresse. Il fait soleil et j’adore prendre des photos infrarouges.

Végétalisation d’un mur extérieur du musée

Très majoritairement, les Parisiens trouvent que leur ville n’est pas assez verte. Les Montréalais pensent la même chose de la leur (même si Montréal, à l’exclusion du Centre-ville, est considérablement plus verte que Paris). On peut donc présumer que végétaliser est à la mode dans de nombreuses villes.

Le Musée du quai Branly nous en donne un bon exemple. Puisque les Parisiens détestent faire les choses d’une manière banale, il ne s’agit pas ici d’une simple paroi végétalisée; strictement parlant, c’est une mosaïculture.

Je prends ensuite le RER pour me rendre à la station St-Michel, acheter un sandwich au jambon, fromage et tomate pour 3,5 euros et parcourir le boulevard St-Germain vers l’Est.

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Attiré une fois de plus par un clocher, j’aboutis à l’église St-Nicolas-du-Chardonnet. Celle-ci a été construite entre 1656 et 1763.

Dans toutes les églises anciennes de Paris, les fidèles ne s’assoient pas sur des bancs (comme au Québec), mais sur des chaises. Parfois, une série de chaises plus basses leur fait face : ce sont des agenouilloirs. Lorsqu’il n’y en a pas, les fidèles s’agenouillent sur la pierre froide.

À l’extrémité Est du boulevard St-Germain, se trouve l’Institut du monde arabe. C’est une vitrine que se sont offerte vingt pays afin de montrer la richesse de leur culture. J’ai visité ce musée il y a une décennie et on en sort convaincu de la supériorité de la civilisation arabe sur la nôtre avant la Renaissance.

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Iris, vus de l’intérieur de l’édifice

L’édifice a été conçu par Jean Nouvel, un des plus brillants architectes actuels. C’est un de ses chefs-d’œuvre. La façade sud de l’édifice est inspirée des grillages de bois placés aux fenêtres des maisons traditionnelles arabes, et qui sont destinés à filtrer le soleil. Cette façade du musée est composée de 1 600 iris de métal dont l’ouverture est contrôlée par des cellules photo-électriques.

Je marche ensuite le long de la Seine, dans le Jardin Tino-Rossi. C’est un parc de sculptures modernes. Dans cet endroit plaisant, les gens viennent s’assoir en regardant la Seine, d’autres pour pêcher, faire du vélo, se promener avec des patins à roues alignées ou faire du jogging. Au moment de ma visite, dix couples y dansaient le tango.

Je vais ensuite au Jardin des Plantes. C’est à la fois un jardin botanique et un jardin zoologique. Je n’ai pas visité le zoo, présumant que les animaux sont les mêmes que partout ailleurs. Quant à la visite des serres — que j’ai faite pour six euros — elle n’en vaut pas la peine.

Beaucoup de visiteurs se pressent dans les jardins extérieurs gratuits. C’est un endroit agréable à visiter par temps ensoleillé, ce qui est le cas aujourd’hui.

Située à proximité, la rue des Arènes porte ce nom en raison des ruines des arènes romaines qui s’y trouvent. De nos jours, les joueurs de pétanque, de badminton, de ballon-panier, ou simplement de guitare ont remplacé les gladiateurs qui s’y affrontaient.

Au 14 rue Lacepède, à La Route du thé, je m’achète 100g de thé d’Assam Mangalam pour 12,6 euros.

Sur la rue Georges-Desplas se dresse la Grande Mosquée de Paris. Contrairement à toutes les autres mosquées que j’ai vues à travers le monde, celle-ci est ouverte au public (sauf la salle des prières qui n’est accessible qu’aux Musulmans).

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Salle des prières

Construit de 1922 à 1926, ce lieu est décoré d’arabesques (en céramique ou en pierre taillée), et agrémenté de jardins et de fontaines. La mosquée s’organise autour d’un grand patio protégé des intempéries par un toit de verre. Adjacente au patio, la salle des prières, d’inspiration maghrébine, est richement décorée.

Je remonte la rue piétonne Mouffetard et tourne à la rue Lacépède pour prendre le métro Place Monge. Au passage sur la rue Mouffetard — une des rue commerciales les plus agréables de Paris — je m’achète une crêpe au fromage et au jambon pour trois euros. Je demande au cuisinier de faire la crêpe non pas à la farine de sarrasin, mais à partir de son mélange pour crêpes sucrées. C’est ainsi qu’on m’avait fait la première crêpe que j’ai mangée à Paris en 2003. J’apporte la crêpe à ma chambre. Elle sera encore tiède à mon arrivée.

J’en profite pour ouvrir une bouteille de blanc que j’ai achetée la veille à l’épicerie pour 4,6 euros et qui dort depuis sur le bord de ma fenêtre. C’est un Saint-Pourçain. Cette appellation d’origine protégée — introuvable au Québec — est réalisée à partir de Chardonnay et d’un cépage spécifique à l’appellation, soit du Tressalier.

Le résultat est un blanc qui possède assez peu de caractère mais qui, justement, se boit comme du champagne. Il fera mon bonheur pour accompagner ma crêpe.

Je pars ensuite pour la rue Saint-Antoine pour trois raisons. M’acheter deux autres pots de 120g de rillettes de canard pour 11,8 euros aux Ducs de Gascogne : le patron m’offre gratuitement 65g de terrine de homard aux agrumes pour me remercier de ma fidélité.

Je retourne au bistrot L’Ardoise 86 afin de payer le verre de vin qu’on a oublié de me facturer hier soir.

Finalement, je vais au magasin Disk King St-Paul me procurer cinq autres DVDs de pièces de théâtre filmées à la Comédie française pour 7,9 euros chacun.

Je rentre ensuite à l’hôtel pour la nuit.

Détails techniques : Appareil Panasonic GH1 transformé pour prendre des photos infrarouges et objectif Lumix 14-42 mm II (la 3e photo), et appareil Olympus OM-D e-m5, objectifs Lumix 7-14 mm F/4,0 (la 4e photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
  1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 15 mm
  2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 12 mm
  3e  photo : 1/160 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 14 mm
  4e  photo : 1/160 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 7 mm
  5e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
  7e  photo : 1/2000 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 12 mm
  8e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
  9e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 16 mm
10e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 19 mm


Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à Paris, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.

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Écrit par Jean-Pierre Martel