La campagne électorale au Québec : les 9 et 10 août 2012

Publié le 12 août 2012 | Temps de lecture : 7 minutes


 
La CAQ favoriserait l’école secondaire de 9h à 17h

La Coalition avenir Québec suggère que les étudiants du secondaire passent plus de temps à l’école. On souhaite que les écoles soient ouvertes de 9h à 17h afin de favoriser l’aide aux devoirs et la conciliation travail-famille, particulièrement pour les chefs de famille monoparentale.

Implantée graduellement à partir de 2014, cette mesure facultative pourrait coûter annuellement 290 millions$. Cette somme servirait à la rémunération du personnel qui aurait à travailler les 90 minutes supplémentaires lorsque l’école, sur une base volontaire, en déciderait ainsi.

François Legault déclare : « Ce qu’on annonce aujourd’hui, c’est que les fameux autobus jaunes ne partiraient plus à 3h30. Ils vont partir à 5h00 (de l’après-midi). »

Les 90 minutes supplémentaires seraient donc consacrées aux devoirs ou à des activités culturelles ou sportives. « On pense que ça va créer un sentiment d’appartenance chez les jeunes et que ça aiderait à diminuer le décrochage scolaire », ajoute M. Legault.

Dans son reportage à ce sujet, Radio-Canada ajoute que cela représente un problème de sécurité pour les étudiants du secondaire qui reviennent à la maison à pied auraient à le faire à la noirceur durant les mois d’hiver.

Dans les cas particulier de l’île de Montréal, les élèves empruntent généralement le métro et l’autobus. À l’aller et au retour de l’école, ils se retrouveraient à accroitre l’achalandage du transport en commun aux heures de pointe.

La CAQ précise que l’école secondaire de 9h à 17h ne serait jamais une contrainte mais serait simplement un modèle à s’inspirer. La CAQ veut donc appuyer les institutions scolaires du secondaire qui voudraient adopter cette suggestion.

Le PQ souhaite que le fonds de retraite des Québécois soutienne davantage l’économie de la province

Le Parti québécois souhaite que la Caisse de dépôt et de placement du Québec — l’organisme qui gère le fonds de retraite public de tous les Québécois — revienne à sa mission de soutenir l’économie de la province.

S’il est élu, le PQ créerait un fonds d’investissement stratégique de 10 milliards$, géré par la Caisse, destiné à être investi dans des entreprises québécoises. C’est le double de ce la CAQ se promet de faire. La participation publique souhaitée par le PQ servirait, entre autres, à protéger les entreprises québécoises des prises de contrôle par des intérêts étrangers.

Au cours des années désastreuses d’Henri-Paul Rousseau à la direction de la Caisse, celle-ci avait réduit substantiellement ses investissements au Québec, préférant le mirage des rendements plus élevés des titres toxiques (PCAA) vendus par de grandes institutions financières américaines. Pour ces dernières, c’était une façon de se débarrasser de créances hypothécaires douteuses, que nos petits génies de la Caisse se sont empressés s’acheter. La Caisse détenait le tiers de tous les PCAA détenus au Canada. Lorsque ces titres spéculatifs se sont effondrés, la Caisse a perdu 25% de la valeur de ses investissements, comparativement à 18,4% pour la moyenne des grandes caisses de retraite canadiennes.

Il est évident que si le portefeuille de la Caisse avait contenu davantage d’actions québécoises, elle n’aurait pas perdu 40 milliards$ dans le krach de 2007 – 2008 puisque cette baisse boursière est essentiellement liée à des titres américains.

Depuis la venue de Michael Sabia à la direction de la Caisse en 2009, celle-ci préfère des placements plus sûrs. Si bien que de son propre chef, la Caisse a augmenté substantiellement ses investissement au Québec : 41,2 milliards$ au 31 décembre 2011 vs 33,4 milliards$ en mars 2009. L’institution a maintenant plus d’argent placé au Québec qu’aux États-Unis.

Malgré cela, les placements en actions dans trois entreprises du secteur des sables bitumineux albertains représentent à eux seuls presque le double de tous les placements que la Caisse possède dans des entreprises québécoises cotées en Bourse.

Le PQ veut qu’on aille plus loin en créant un fonds spécifique d’investissements au Québec. Pourquoi un fonds spécifique ? Afin de protéger ce fonds d’un autre « Henri-Paul Rousseau » à la direction de la Caisse.

Références :
Caisse de dépôt et placement: virage pro-Québec
La Caisse de dépôt et placement préfère les sables bitumineux

Le PQ abolira la taxe santé

Comme l’a fait la CAQ, il y a trois jours, le PQ promet d’abolir la taxe santé instaurée en par le gouvernement Charest. Cette taxe est de 200$ par contribuable, indépendamment de son revenu.

Les sommes qu’elle génère seront remplacées par ceux de deux niveaux supplémentaires d’imposition pour les hauts salariés; ceux qui gagnent annuellement plus de 130 000$ et ceux qui gagnent plus de 250 000$. C’est un milliard$ qu’on remet dans les poches de la classe moyenne.

Québec Solidaire promet un budget équilibré

Québec Solidaire mise aussi sur deux nouveaux paliers d’imposition et sur l’augmentation des redevances payées par les minières pour faire en sorte que le budget de l’État québécois dégage un surplus d’un milliard$ dès la première année d’un gouvernement dirigé par cette formation politique. Celle-ci promet également l’abolition de la taxe santé et l’annulation de la hausse des frais de scolarité.

Le Parti libéral créera un fonds de formation à distance pour le Plan Nord

Afin de répondre aux besoins spécifiques en main-d’œuvre des compagnies minières impliquées dans le Plan Nord, M. Charest allouera 50 millions$ en cinq ans pour développer la formation à distance.

De cette somme, 15 millions$ seront consacrés à la création d’un « Réseau universitaire du Plan Nord », afin d’offrir aux résidents du Nord des programmes d’études universitaires de qualité équivalente à ceux du Sud. Le Premier ministre n’a pas précisé le montant des frais de scolarité qui seront exigés par ce réseau.

Référence : Jean Charest promet un fonds de formation à distance, et attaque Legault

CAQ : Amiante, abolition partielle des crédits d’impôt, et cours d’entreprenariat

Comme tous les autres partis politiques à l’exception du Parti libéral, la CAQ s’est prononcée contre l’exploitation de l’amiante au Québec.

Sur les quatre milliards de dollars qui sont donnés en crédits d’impôt aux entreprises, la CAQ veut en retrancher la moitié, soit 2 milliards$, qui seraient confiés annuellement à Investissement Québec. Cet organisme d’État (qui existe déjà) deviendrait le guichet unique pour toutes entreprises qui demandent des subventions afin de moderniser leurs moyens de production, de rehausser la productivité et de créer des emplois payants.

François Legault déclare : « L’objectif au Québec, c’est d’arrêter de créer des emplois à 10$ de l’heure, comme le fait Jean Charest, et de créer des emplois à 20, 30, ou 40$ de l’heure. C’est ça qui manque au Québec et c’est ça qui doit être aidé.»

Finalement, la CAQ propose des cours d’entreprenariat et d’économie dans les écoles secondaires afin de donner aux jeunes le goût de se lancer en affaires.

Références :
Amiante: Legault voudrait faire cesser l’exploitation du minerai
Legault couperait la moitié des crédits d’impôt des entreprises

Complément de lecture : Le Québec doit faire son deuil de l’amiante

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Écrit par Jean-Pierre Martel