Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites…

Publié le 7 novembre 2025 | Temps de lecture : 2 minutes
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Il existe des poèmes qui sont faits pour être lus à voix haute : ‘Le Mot’ de Victor Hugo est l’un d’eux.

Publié à titre posthume en 1888, il est écrit en alexandrins — c’est-à-dire en vers de douze syllabes.

Il est dit ici par André Dussolier.

À ceux qui voudraient s’amuser à le réciter, le voici.

Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites.
Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil ! — Et ne m’objectez pas
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas… —
Écoutez bien ceci :

                        Tête-à-tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l’oreille au plus mystérieux
De vos amis de cœur, ou, si vous l’aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d’une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu.

Ce mot que vous croyez qu’on n’a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
Court à peine lâché, part, bondit, sort de l’ombre !
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin.
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
— Au besoin, il prendrait des ailes comme l’aigle ! —
Il vous échappe, il fuit, rien ne l’arrêtera.
Il suit le quai, franchit la place, et cætera,
Passe l’eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez l’individu dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l’étage ; il a la clé,
Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et, railleur, regardant l’homme en face,
Dit : — Me voilà ! je sors de la bouche d’un tel. —

Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Marie Tudor au TDP

Publié le 24 janvier 2014 | Temps de lecture : 2 minutes

 
Marie Tudor (1516-1558) est née du premier mariage d’Henri VIII. Elle lui succéda après le court règne intermédiaire d’Édouard VI, son demi-frère, né du quatrième mariage — sur les sept — de leur père.

Elle fut véritablement la première reine d’Angleterre, précédant sur le trône Élisabeth 1re, sa demi-sœur (née du second mariage d’Henri VIII).

Son histoire inspira Victor Hugo qui en fit un drame plein de rebondissements dans lequel il mêla l’histoire de cette Marie 1re d’Angleterre avec celle d’une autre Marie 1re, cette fois d’Écosse, qui vécut de 1542 à 1587.

Sur les onze personnages de la pièce, seulement deux ont réellement existé. Les autres sont les fruits de l’imagination fertile du bouillant romancier. Essentiellement, ce dernier a écrit un drame romantique très, très, très librement inspiré de l’histoire.

Mais non seulement l’histoire — celle inventée de la pièce — se tient : elle est passionnante.

Jusqu’au 12 février prochain, le Théâtre Denise-Pelletier en présente une production d’une durée d’environ 2h15. Elle n’est interrompue que par un entracte puisqu’il n’y a pas une minute de temps mort dans ce spectacle (auquel je vous invite chaleureusement à assister).

Décors simples, costumes historiques stylisés (ci-dessus), mise en scène haletante, comédiens irréprochables, et un spectacle dont on est surpris quand il est déjà fini.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/10 sec. — F/11,0 — ISO 6400 — 16 mm
2e  photo : 1/25 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
3e  photo : 1/30 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 40 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 23 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel