La poutine et le diabète

Publié le 10 août 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Le 6 aout dernier, le British Medical Journal publiait les résultats d’une analyse des données recueillies par trois études prospectives totalisant plus de deux-cent-mille participants suivis pendant plus de trente ans.

Au départ, aucun d’entre eux n’était atteint de diabète, de maladies cardiovasculaires ou de cancer.

À partir des données recueillies, on a cherché à savoir s’il y avait une relation entre la consommation de frites et l’apparition de diabète de type 2.

Ce type de diabète représente plus de 90 % des cas de diabète dans la population en général. Il apparait généralement à l’âge adulte, chez les personnes de quarante ans et plus.

Dans l’étude qui vient d’être publiée, en comparaison avec l’ensemble des participants, on trouve 20 % de plus de cas de diabète de type 2 chez ceux qui consomment régulièrement trois portions de frites par semaine.

On trouve également une tendance à la hausse des cas de diabète chez ceux qui consomment leurs pommes de terre bouilles, cuites au four ou en tranches fines rôties au four — une tendance qui croit avec leur importance dans la diète — mais qui n’atteint pas le seuil de la signification statistique.

En comparaison avec ceux qui ne consomment jamais de frites, ceux qui en consomment régulièrement cinq fois ou plus par semaine ont un risque accru de 27 % de développer du diabète de type 2.

Il faut toutefois préciser que ces participants se caractérisaient également par moins d’activité physique, et par une plus grande consommation de viande rouge, d’œufs, de produits laitiers, de céréales raffinées, de boissons sucrées et, de manière générale, par un apport calorique plus important.

Référence : Total and specific potato intake and risk of type 2 diabetes: results from three US cohort studies and a substitution meta-analysis of prospective cohorts

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Écrit par Jean-Pierre Martel


À quoi sert l’Agence canadienne d’inspection des aliments ?

Publié le 8 janvier 2014 | Temps de lecture : 3 minutes

Pendant deux ans, plus précisément entre septembre 2011 et septembre 2013, 45,8% des fruits et légumes biologiques inspectés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments contenaient des traces de pesticides.

Les produits les plus souvent atteints étaient les raisins, les fraises et les pommes alors que ceux qui ne l’étaient le moins étaient les carottes.

La plupart des produits testés étaient importés; seulement un cinquième avaient poussé au Canada.

Selon le directeur général de l’Association pour le commerce de produits biologiques, Matthew Holmes, les consommateurs de produits bio ne doivent pas s’attendent à un taux de pesticides nul dans les produits biologiques.

Effectivement, pendant des décennies, les pesticides ont tellement été utilisés qu’on en trouve partout.

De plus, des traces ne sont que des traces, c’est-à-dire des quantités insignifiantes. Qu’on en trouve un peu partout — y compris dans l’alimentation bio — ne dépend que du perfectionnement des méthodes pour les déceler. Donc, en soi, cela n’a rien de scandaleux.

Toutefois, ce qui est inquiétant, c’est d’apprendre que 1,8% de ces aliments contenaient tellement de pesticides qu’ils dépassaient les normes permises pour des aliments, qu’ils soient biologiques ou non. Dans la majorité des cas, il s’agissait de fongicides, utilisés afin de contrôler le développement de champignons et de moisissures.

Donc, lorsque cette contamination cesse d’être au niveau de traces mais devient tellement importante qu’elle dépasse les normes, l’Agence canadienne d’inspection des aliments se contente de regarder le train passer.

D’où la question : à quoi ça sert d’avoir des normes quand on ne fait rien pour les faire respecter ?

Pour sa défense, l’Agence affirme qu’elle n’a rien fait parce que la santé du public n’a pas été mise en danger.

La belle excuse.

Normalement, des normes sont édictées sous la recommandation d’experts. À l’examen de la littérature scientifique, ces experts estiment qu’il est raisonnable d’interdire la consommation d’aliments contaminés au-delà d’un certain niveau.

Mais depuis des années, le gouvernement Harper abdique de ses responsabilités de protéger le public. Dans le transport ferroviaire, on a vu le résultat.

Pour ce qui est de notre sécurité alimentaire, on se contente de documenter les infractions observées, sans intervenir. Le gouvernement conservateur se fait donc complice des fraudeurs qui violent ses propres normes de salubrité.

De plus, le Canada sert ainsi de dépotoir aux producteurs étrangers dont les produits seraient saisis aux États-Unis : grâce au laxisme de ceux qui sont responsables de notre sécurité, ces producteurs savent qu’ils peuvent impunément écouler leur marchandise au Canada.

Référence : Près de la moitié des aliments bio contaminés aux pesticides

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Écrit par Jean-Pierre Martel