Dans le récit de mon voyage à Helsinki, j’écrivais au sujet de ma première visite à l’épicerie :
Sous l’influence anglo-saxonne, les nourrices du Québec cachent leur enfant allaitant sous un voile. Mais ici, à l’épicerie, j’ai rencontré une mère qui allaitait son nourrisson sans gène, le sein à l’air. La chose est tellement naturelle que la mère ne semblait pas se soucier qu’on puisse la regarder.
En apprenant la décision de l’Université de Montréal d’installer des cabines qui permettront aux mamans d’allaiter leur enfant à l’abri des regards, ma toute première réaction fut : ‘Comme si allaiter était une activité honteuse…’
Mais à bien y penser, je reconnais que c’est une excellente décision. Et que ma réaction spontanée était erronée.
Le Québec n’est pas la Scandinavie. Culturellement, chaque peuple est différent. Or les adolescentes et les jeunes adultes québécoises ont une pudeur légitime qu’il nous faut respecter.
D’ailleurs, qui me dit qu’il n’y a pas de telles cabines à l’Université d’Helsinki ?
D’autre part, il est probable que la mère qui allaite en toute quiétude produise plus de lait que celle, stressée, qui s’inquiète des regards indiscrets.
Puisque ces cabines seront équipées de table à langer — c’est-à-dire des tables qui permettent le changement de couche du nourrisson — ma seule inquiétude concerne le système d’aération.
L’air des cabinets de toilette est toujours fortement contaminé.
Conséquemment, déféquer et manger dans un même local exigu est une mauvaise idée… à moins de doter l’endroit d’un système de renouvèlement d’air particulièrement efficace.
Évidemment, on peut toujours présumer que les autorités savent cela et qu’ils ont fait le nécessaire.
Mais compte tenu du sous-financement chronique de notre système d’éducation, je crains qu’on ait tourné les coins ronds…
Comment vérifier l’efficacité du système d’aération d’une cabine d’allaitement ? C’est simple.
Apportez-vous une petite fiole de parfum. Entrouvez la porte de la cabine et vaporisez-y un petit jet de parfum. Revenez cinq minutes plus tard. Si ça sent votre parfum, choisissez d’allaiter ailleurs.
Ou plus simplement, à votre entrée dans une cabine d’allaitement, si ça sent les matières fécales (même faiblement)…
Références :
L’Université de Montréal installe des cabines d’allaitement, une première au Québec
Voyage à Helsinki : jour 1