Droit international et géopolitique (deuxième partie)

2 février 2024

Le droit des pays à la légitime défense

L’article 51 de la Charte des Nations Unies établit “…[le] droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée.”

Aucun autre article de cette charte ne vient nuancer l’article 51. Est-ce à dire que ce droit est absolu ?

Plus précisément, peut-on invoquer la légitime défense pour massacrer tous les hommes d’un village après que l’un d’entre eux ait fait dérailler un des trains qui ravitaillent l’armée d’occupation ? En corolaire, peut-on dire que tous les films glorifiant la Résistance française font l’apologie du terrorisme ?

Les résolutions adoptées par l’Assemblée générale des Nations unies font aussi partie du Droit international. Elles ont le même poids juridique que les articles de la Charte de l’Onu.

En 1960, l’Onu a adopté sans opposition la résolution 1514. Intitulée ‘Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux’, cette résolution s’adresse à tous les peuples colonisés ou subissant une occupation militaire.

Entre autres, cette résolution déclare :

Des mesures immédiates [doivent être] prises, dans les territoires sous tutelle, les territoires non autonomes et tous autres territoires qui n’ont pas encore accédé à l’indépendance, pour transférer tous pouvoirs aux peuples de ces territoires […] conformément à leur volonté et à leurs vœux librement exprimés […] afin de leur permettre de jouir d’une indépendance et d’une liberté complètes.

Dix ans plus tard, la résolution 2621 est adoptée. Celle-ci stipule :

[L’assemblée générale de l’Onu] réaffirme le droit inhérent des peuples coloniaux de lutter, par tous les moyens nécessaires dont ils peuvent disposer, contre les puissances qui répriment leur aspiration à la liberté et à l’indépendance.

Ce qui signifie que l’utilisation de la violence armée est légitime et conforme au Droit international lorsqu’elle sert à lutter contre l’oppression d’une puissance étrangère. Du moment que cette lutte respecte les règles humanitaires du droit de la guerre.

Du strict point de vue du Droit international, le droit de se défendre appartient aux peuples opprimés et non à leurs oppresseurs. Sinon, cela équivaudrait à interdire toute opposition à la prédation des puissances colonisatrices.

Celles-ci peuvent bien répliquer aux attaques qu’elles subissent, mais elles ne peuvent le faire en invoquant le Droit international.

Les résolutions ci-dessus rejoignent, avec plus de 150 ans de retard, la Déclaration des droits de la personne et du citoyen de 1798, adoptée à la Révolution française. Son article 2 proclame le droit à la résistance à l’oppression.

Références :
Charte des Nations Unies
Israël et ses alliés au mépris du droit des peuples
Résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies
Résolution 2021 de l’Assemblée générale des Nations unies

2 commentaires

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Premiers pas en infrarouge à l’aide d’un capteur Foveon

2 février 2024

Particularités d’un capteur Foveon

Les appareils photographiques fabriqués par la compagnie Sigma sont uniques; ils sont dotés d’un capteur Foveon qu’aucun autre fabricant n’utilise.

Fondamentalement, un capteur n’est qu’un compteur de particules lumineuses (appelées photons).

Dans un appareil photo ordinaire, le capteur reçoit la lumière après que celle-ci ait traversé un filtre en damier dont chaque case ne laisse passer qu’une seule couleur primaire.

Du coup, le nombre de cellules du capteur est considérablement plus élevé que la résolution de l’image puisqu’il faut un minuscule carré de quatre cellules du capteur pour caractériser chaque pixel d’une photo numérique.

Dans un capteur Foveon, chaque cellule du capteur correspond à un pixel d’image. En effet, ce capteur est composé de trois couches superposées qui captent successivement chaque couleur primaire.

Puisque chacune de ses cellules fait le travail de quatre cellules d’un capteur ordinaire, les capteurs Foveon seraient quatre fois plus petits (ou auraient une résolution quatre fois plus grande) si leurs cellules avaient la même taille que les autres. Mais ce n’est pas le cas.

Le capteur Foveon en infrarouge

Les algorithmes créés pour reconstituer une photo couleur font en sorte qu’on obtient le même résultat, peu importe le capteur utilisé par l’appareil.

Toutefois, ces algorithmes n’ont pas été conçus pour la photographie infrarouge. Ce qui fait qu’une fois transformés en appareil à spectre complet, ceux de Sigma donnent des résultats différents.

Il y a trois jours, pour en avoir le cœur net, j’ai fait ma première sortie avec mon appareil Sigma DP1 infrarouge à spectre complet. Voici ce que cela a donné.

Sous chaque photo, on trouvera le post-traitement qu’elle a subi.

Les résultats

Hautes lumières -80, Blancs +36, Noirs +25
Blancs +25
Ombres +38, Noirs +29
Exposition -0,3, Ombres +38, Noirs +29
Exposition +0,4, Ombres +38, Noirs +29

En conclusion, les trois filtres qui coloraient en rose la végétation sur des photos prises à l’Olympus OM-D e-m5 la colorent en fuchsia sur un appareil Sigma DP1.

De plus, toutes les photos ont une légère teinte verdâtre généralisée, typique du capteur.

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet + filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu 80C d’Hoya.
1re photo : 1/60 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
3e  photo : 1/100 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
4e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel