Les papillons et l’infrarouge

21 avril 2024
Héliconius zèbre
Lueur bleue
Méthone confuse

L’infrarouge Rose bonbon possède la particularité de laisser presque intacte la couleur des objets issus du règne minéral (eau, ciel, métal, pierre, etc.) mais de colorer en rose tout ce qui est du domaine du vivant, c’est-à-dire tout ce qui est issu des règnes animal et végétal.

On aurait pu s’attendre à ce que la couleur des ailes des papillons se décline en différentes teintes de rose. Ce n’est pas le cas.

Pour des raisons esthétiques, le canal rouge de la première photo a été transformé en jaune.

Le résultat est que cet Héliconius-zèbre présente l’aspect qu’il offre normalement. Ce qui signifie qu’il absorbe totalement ou presque totalement le rayonnement infrarouge.

C’est également le cas de la troisième photo où, là aussi, les parties opaques des ailes de la Méthone confuse sont presque aussi sombres que normalement.

Pour ce qui est de la deuxième photo, elle n’a pas été jaunie comme les deux autres; toutefois, il nous aura suffi d’atténuer légèrement le canal rouge pour que le papillon Lueur bleu retrouve son aspect naturel.

Porte-Queue lowi mâle

Ci-dessus, voici un comparatif qui met en vedette un papillon photographié à l’aide d’un appareil infrarouge à spectre complet (à gauche) et d’un appareil couleur ordinaire (à droite).

Au-delà de la légère teinte rose généralisée à gauche, on notera que dans les deux cas, les ailes de ce papillon ont conservé leurs zones d’ombres et de lumière.

Ce qui signifie que ce papillon absorbe et réfléchit de la même manière la lumière visible et le rayonnement infrarouge.

À titre d’exemple, si ce papillon rejetait massivement l’infrarouge, toutes les zones noires de ses ailes seraient colorées en rose dans la photo de gauche. Or, ces zones sont brun foncé, ce qui indique un rejet minime de l’infrarouge.

À bien y penser, cela est normal.

Au réveil, les papillons déploient leurs ailes au soleil afin de réchauffer leurs muscles. Puisque la chaleur du soleil, c’est son rayonnement infrarouge, cet exercice serait inutile si leurs ailes réfléchissaient l’infrarouge au lieu de l’absorber.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu 80c d’Hoya (sauf la moitié droite de la dernière photo, réalisée avec un OM-D e-m5 Mark II, objectif M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (sans filtre)
1re photo : 1/250 sec. — F/6,3 — ISO 2000 — 210 mm
2e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 2500 — 210 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/6,3 — ISO 6400 — 210 mm
4e  photo : 1/13 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 40 mm (à gauche)
4e  photo : 1/13 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 60 mm (à droite)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le papillon Héliconius-zèbre

16 avril 2015
Face dorsale du papillon
Spécimen avec des points rouges près du thorax
Face ventrale des ailes
En majesté

Rencontré sur tout le continent américain (sauf au Canada), l’Héliconius-zèbre (ou Heliconius charithonia) est un papillon noir zébré horizontalement de jaune très pâle. Depuis 1996, c’est le papillon officiel de l’État de Floride.

D’une envergure de 7 à 10 cm, ce papillon — comme tous les Héliconius — possède des ailes antérieures allongées, de grands yeux, des longues antennes, et quatre hautes pattes (les deux pattes antérieures étant atrophiées).

La face ventrale de ses ailes est marron et jaune pâle, décorée de petites taches rouges près du corps.

Comme tous les papillons du genre Heliconius, celui-ci se nourrit de nectar et de pollen. Il vit donc jusqu’à six mois, alors que les autres papillons — qui ne se nourrissent que de nectar — ne vivent généralement que quelques semaines.

Les femelles pondent leurs oeufs sur des feuilles de passiflore. Et comme les chenilles s’en nourrissent, elles deviennent toxiques. Les papillons héritent de cette toxicité qui les protège des prédateurs.

De plus, ce papillon synthétise des composés cyanogènes, également toxiques, à partir du pollen qu’il consomme.

Les mâles s’accrochent aux chrysalides femelles et s’accouplent avec dès qu’elles commencent à éclore.

Le jour, on rencontre ce papillon en forêt. La nuit venue, il s’assemble en colonies pouvant atteindre une soixantaine de spécimens.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 40-150 mm + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 (1re, 2e et 4e photos) et M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (3e photo)
1re photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 320 — 175 mm
2e  photo : 1/400 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 1000 — 60 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/7,1 — ISO 1000 — 170 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel