Au cours de l’occupation américaine de l’Afghanistan, le Pakistan — situé au sud — servait à la fois de refuge aux ennemis des Américains (dont Oussama ben Laden) et de base militaire à partir de laquelle l’armée d’occupation était ravitaillée.
Le Pakistan a joué ce double jeu pendant vingt ans.
Bien avant les attentats du 11 septembre, les États-Unis s’intéressaient à l’Afghanistan et au Pakistan parce que la Russie prévoyait y faire traverser un oléoduc qui aurait relié des républiques soviétiques situées au nord de ces deux pays, à la mer d’Arabie située au sud.
Les États-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour empêcher la réalisation de ce projet.
Maintenant que les États-Unis ont perdu la guerre en Afghanistan, leur ‘allié’ pakistanais ne leur est plus d’aucune utilité.
Ce pays se retrouve donc privé non seulement des droits qu’on lui paierait si un oléoduc traversait son territoire, mais également des hydrocarbures qu’il lui aurait apportés.
Privé de ressources énergétiques, ce pays a donc choisi d’utiliser du gaz fossile liquide (GFL).
Dans un premier temps, le Pakistan a signé un contrat à long terme avec le Qatar. Puis, à son échéance, le pays a trouvé un moyen d’obtenir du GFL de manière encore plus économique; acheter son gaz d’un courtier italien qui était libre d’obtenir le GFL au cout le plus bas possible.
Et pour s’assurer que ce courtier respecterait ses engagements, le contrat prévoyait d’importantes pénalités s’il ne les respectait pas.
Mais voilà qu’avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, on se dispute le GFL comme on se disputait les masques chirurgicaux au début de la pandémie.
Mais au lieu qu’une cargaison de masques soit achetée à prix d’or sur le tarmac d’un aéroport chinois et change de destination, ce sont les méthaniers qui sont détournés vers l’Europe.
Quant aux pénalités, elles sont devenues risibles en comparaison avec l’augmentation phénoménale du prix du GFL sur le marché libre.
Strictement parlant, aucun pays occidental n’est coupable de cette piraterie. Le coupable, c’est la ‘main invisible du marché’.
Justement en raison de son invisibilité, beaucoup de ces peuples se demandent pourquoi ils doivent payer le prix de nos chicanes domestiques entre Occidentaux.
D’autant plus que lorsque des conflits armés les affectent eux, ils ne suscitent pas le même élan de solidarité…
Référence : LNG: European thirst for natural gas puts Bangladesh and Pakistan in the dark
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