Introduction
À la fin du mois dernier, M. Couillard déclarait que l’intégrisme religieux était un choix personnel, digne de respect.
Le premier ministre a aussi plaidé en faveur des liens qui unissent le Québec aux pays qui bafouent les droits de la personne en général et ceux des femmes en particulier. « Il faut maintenir ces liens parce que la plus certaine façon de les rendre encore plus radicaux et éloignés de nos valeurs, c’est de les maintenir dans l’isolement. »
Donnons à M. Couillard le bénéfice du doute et présumons qu’il parlait des liens diplomatiques. De plus, supposons qu’il ne voulait pas vraiment dire qu’on doive éviter de critiquer les pays qui bafouent les droits des femmes, contrairement à ce que sa déclaration suggère.
Pour couronner le tout, il y a quelques jours, M. Couillard a indiqué que son gouvernement s’attaquerait non pas à l’intégrisme mais plutôt au radicalisme dont le meilleur exemple, selon lui, est l’option indépendantiste du Parti québécois.
Pauvre monsieur Couillard.
Le radicalisme politique violent
En 2012, l’attentat au Métropolis a été perpétré par un terroriste fédéraliste. Cet attentat a fait un mort et un blessé grave.
En 1984, la tuerie à l’Assemblée nationale du Québec a été perpétrée par un terroriste fédéraliste. Il a fait trois morts et treize blessés.
En 1970, des terroristes indépendantistes — le Front de libération du Québec — ont fait un mort.
Peu importe les efforts que M. Couillard tentera pour nous convaincre que ses adversaires politiques représentent un danger sécuritaire, le bilan du radicalisme politique au Québec est simple : depuis quarante ans, les terroristes fédéralistes ont tué quatre fois plus de personnes que les terroristes indépendantistes.
Cette utilisation de la peur par M. Couillard et cette déformation grossière des faits à des fins bassement partisanes sont indignes de sa fonction de chef d’État.
Coran et Charia
Ce qui distingue le Musulman « ordinaire » de l’intégriste islamique, c’est que le premier croit au Coran alors que le second respecte lui aussi le Coran, mais désire l’application intégrale de la Charia (un recueil de loi islamique datant des premiers siècles de l’Islam).
Cette distinction est fondamentale. Le Musulman « ordinaire » ne représente aucun danger sécuritaire. Contrairement aux idées reçues, le Coran ne prévoit aucune punition terrestre ni pour le blasphème ni pour l’apostasie.
C’est la Charia qui prévoit la peine de mort pour l’un et l’autre. De plus, ce sont les intégristes qui se croient investis de la Mission Divine de punir eux-mêmes les blasphémateurs et les apostats en les assassinant.
Le temps que M. Couillard et ses stratèges prennent à tenter de démoniser leurs adversaires politiques est du temps perdu. Ce temps perdu retarde le moment où son gouvernement se consacrera aux « vraies affaires », soit le radicalisme religieux saoudien, le mieux organisé et le mieux financé de tous.
Face à la montée de l’intolérance à l’égard des Musulmans d’ici, il est du devoir du premier Ministre d’affronter les préjugés en disant et en répétant à satiété que croire à la Bible juive, aux Saints Évangiles chrétiens ou au Coran, c’est pareil aux yeux de l’État; cela n’est pas identique, mais cela revient au même. Voilà ce que M. Couillard doit dire aux Québécois.
De plus, une mosquée, ce n’est rien d’autre qu’un local. Ce local n’est pas dangereux. Ce qui pourrait être dangereux, c’est ce qu’on prêche dans ce local.
Si on y prêche le Coran, pas de problème. Par contre, si on y prêche le respect scrupuleux de la Charia, on y promeut des croyances arriérées contraires aux valeurs québécoises. Voilà ce que M. Couillard doit dire.
Malheureusement, son refus de condamner l’intégrisme musulman et son refus d’utiliser ses bonnes relations personnelles avec le régime saoudien afin d’obtenir la libération inconditionnelle de Raïf Badawi, l’ont rendu suspect à beaucoup de Québécois et lui ont fait perdre l’autorité morale dont il a besoin pour calmer les esprits.
On ne peut pas maintenir la paix sociale au Québec, en laissant se répandre les préjugés, la suspicion, voire même la haine, à l’égard de citoyens respectables.
De plus, il est futile d’essayer d’empêcher des croyants de se réunir pour prier; cela est de la persécution religieuse.
L’islamophobie qui s’est emparée récemment du Québec est une honte. Et j’accuse publiquement M. Couillard d’en être partiellement responsable en s’abstenant de rassurer les Québécois.
Ce dernier n’a pas su faire preuve de leadership en défendant des citoyens au-dessus de tout soupçon accusés injustement. Ce que M. Couillard défend depuis le début, ce sont les intégristes alors qu’il laisse les Musulmans qui partagent nos valeurs en proie aux préjugés et à la suspicion.
Je ne comprends pas comment un parti politique responsable du Printemps érable et — par son immobilisme — de la montée de l’intolérance religieuse, puisse accuser ses adversaires d’aimer la chicane. Au contraire, le parti de la chicane, c’est le Parti libéral du Québec.
Depuis le début, M. Couillard fait preuve d’un grossier manque de jugement. Nous savons tous que des intérêts saoudiens sont au coeur du financement du terrorisme international. C’est peine perdue de tenter de nous convaincre que les intégristes saoudiens sont nos amis. Ils ne le sont pas.
Lorsqu’on sait que l’Arabie saoudite n’a même pas de constitution et que la Charia y fait office de code pénal, il est clair que tout dans nos valeurs s’oppose à l’obscurantisme de la dictature monarchique de ce pays.
De plus, confier implicitement la lutte à l’intégrisme aux municipalités du Québec, c’est abdiquer de ses responsabilités. C’est laisser l’esprit de clocher décider des enjeux sociaux du Québec.
M. Couillard doit se ressaisir, cesser les petites manigances idéologiques et se comporter en chef d’État.
Références :
L’Arabie saoudite et le financement d’Al-Qaida
L’intégrisme est un choix personnel, juge le premier ministre
Radicalisme: Péladeau et Drainville dénoncent les propos de Couillard
Sécurité: Couillard se fait rassurant
Paru depuis : Le Forum musulman affirme que les musulmans sont instrumentalisés (2015-02-20)
QUELLE FONCTION POUR UN CHEF D’ETAT ?
Entre Fédéralistes et Indépendantistes…
J’avais déjà consulté mon dictionnaire sur le blasphème : Discours qui insulte violemment la divinité, la religion ; apostasie : Abandon public et volontaire d’une religion particulière de la loi chrétienne.
Le Musulman « ordinaire » ne représente aucun danger sécuritaire : parce qu’un Musulman n’est pas forcément un intégriste.
Contrairement aux idées reçues, le Coran ne prévoit aucune punition terrestre (pourquoi, on est punit dans l’Au-delà ?) ni pour le blasphème ni pour l’apostasie ; c’est la Charia qui prévoit la peine de mort pour l’un et pour l’autre. Donc, si je comprends bien : ce sont les Intégristes qui punissent eux-mêmes…
Votre verbe DEMONISER : je ne l’ai pas trouvé, ça vient de DEMON ?
Affronter les préjugés : pour Moi, ce serait mettre les choses au clair… Tout Musulman n’est pas assassin…, tout Croyant non plus…, devant la Bible juive, les Saints Evangiles chrétiens ou le Coran.
Difficile d’empêcher de croire…, tout en rassurant… les Citoyens !
Quelle responsabilité pour un Chef d’Etat ?
— Le Musulman « ordinaire » ne représente aucun danger sécuritaire : parce qu’un Musulman n’est pas forcément un intégriste.
Exact. Il n’est intégriste que s’il souhaite l’application rigoureuse de la Charia qui, elle, condamne le blasphémateur ou l’apostat à la mort.
— Pourquoi, on est puni dans l’Au-delà ?
Exactement comme ce qui est prêché dans le Judaïsme et le Christianisme.
— Donc, si je comprends bien : ce sont les Intégristes qui punissent eux-mêmes…
Vous avez bien compris. Sauf que ce ne sont pas tous les intégristes qui passeront à l’acte. Mais tous se sentent habilités à le faire. Il suffit que l’un d’eux le fasse pour que la Volonté Divine présumée soit exhaussée.
— Votre verbe démoniser : je ne l’ai pas trouvé, ça vient de démon ?
Oui, c’est un synonyme de diaboliser.
QUE C’EST BEAU DE SE COMPRENDRE !
J’ai tout compris dans ce sens même que tous les Intégristes ne deviennent pas tous des terroristes.
Un début de semaine prometteur… quand on arrive à éclaircir le sujet… où les Volontés, les Croyances s’entrechoquent… sur des Traditions plus ou moins arriérées…
Il y a de quoi être fier quand nous donnons au maximum le meilleur de nos Eclats…, quand nous marchons avec les mots, d’un pas si silencieux…, si près les uns des autres !