Les ardoises existent depuis plusieurs années mais c’est le succès de l’iPad qui a offert une alternative sérieuse aux plus petits ordinateurs conventionnels, les netbooks.
Différences matérielles
Les netbooks n’ont pas de lecteurs de CD, DVD ni Blu-ray, ont des écrans d’une diagonale de 5 à 12 pouces, pèsent entre 1 et 1,5 kg, sont dotés habituellement d’un disque dur de 160 à 250 Go, d’un ou de deux Go de mémoire vive, de ports USB, de connections Bluetooth et d’Internet sans fil, d’une mini-camera et se vendent entre 150$ et 350$. La pile standard permet une autonomie d’environ trois heures.
Les iPads sont des ardoises électroniques. Ils n’ont pas de clavier matériel, pas de lecteur CD, DVD et Blu-ray, ni de port USB, ont des écrans tactiles d’une diagonale de 9,7 pouces, pèsent environ 600g, sont dotés d’une capacité de stockage de 16 à 64 Go, de 256 ou de 512 Mo de mémoire vive, de connections Bluetooth et d’Internet sans fil, de deux mini-cameras (sur l’iPad2) et se vendent entre 500$ et 850$ selon le modèle. Leur autonomie est de huit à dix heures.
En somme, la distinction fondamentale entre les caractéristiques matérielles des netbooks et les iPads, c’est que les netbooks ont une plus grande capacité de stockage, ont des ports USB, plus de mémoire vive, ont un clavier, et sont moins chers. Les iPads sont deux fois plus légers et ont un écran tactile.
À comparer leurs différences matérielles, on se demande ce qui explique la popularité des iPads.
La saisie des donnés sur un iPad
Si les iPads n’ont pas de clavier matériel, ils ont néanmoins un clavier virtuel qui apparait automatiquement à l’écran que dès qu’on accède à une boite de saisie. Ce clavier ne possède pas de caractères accentués. Toutefois, il suffit de laisser le doigt appuyé sur une voyelle du clavier virtuel pour que ce dernier vous offre toutes ses alternatives accentuées : on déplace le doigt vers l’alternative voulue et celle-ci est alors choisie.
Ceci est évidemment plus long que de saisir du texte à l’aide d’un clavier ordinaire. Toutefois, j’aurais aimé disposer d’un tel clavier pour accéder aux caractères tchèques accentuées comme « Š » ou « ý » en faisant mes diaporamas sur Prague : dans ce cas précis, cela aurait été beaucoup plus facile sur un iPad.
En cas d’erreur, le clavier d’un netbook possède une touche Annuler. Sur l’iPad, une telle touche n’existe pas sur le clavier alphabétique visible par défaut. Toutefois, il suffit d’appuyer sur une touche spéciale de ce clavier pour accéder à un clavier de touches supplémentaires où se trouve justement l’Annuler de l’iPad.
L’utilisateur d’un iPad peut remplacer son clavier virtuel par n’importe quel clavier de son choix (français, anglais ou autre); il peut même en installer plusieurs et changer de l’un à l’autre à la volée.
Sur un iPad, déplacer le curseur à un endroit précis d’un texte est plutôt laborieux. La solution à ce problème aurait pu être d’installer une souris USB : malheureusement, si vous connectez une souris USB à l’aide d’un adaptateur, vous obtiendrez un message d’erreur. Or lorsqu’on tape du doigt sur une lettre, le mieux qui peut arriver, c’est que le curseur se déplace à la fin du mot. Souvent, il se déplacera pas loin, au début ou à la fin d’un autre mot situé aux alentours.
Pour effectuer du couper-coller sur un iPad, le moyen le plus facile est plutôt toucher un mot pendant une ou deux secondes. Ce mot sera alors sélectionné, accompagné de deux boules bleues : l’une apparaissant au début et l’autre à la fin de la zone de sélection. En déplaçant l’une d’elles, on peut agrandir la zone de sélection : dès qu’on arrête, l’iPad vous offrira la possibilité de copier le texte destiné à être collé ailleurs.
Le plus simple est de se procurer un clavier Bluetooth. Malgré son prix (69$) celui-ci est beaucoup moins dispendieux que les comprimés contre les ulcères d’estomac…
Si vous avez écrit un texte dans le métro à l’aide d’un éditeur disponible pour iPad, pouvez-vous le copier sur une clé USB ? Non. Alors on fait quoi ? Eh bien, on peut faire du couper-coller vers un site Web, un blogue, ou sur Facebook, ou s’envoyer le texte par couriel. Passer par l’internet est la seule manière de transférer un texte disponible sur un iPad.
Logiciels et incompatibilités
Sur un netbook, vous pouvez installer n’importe quel logiciel compatible avec votre système d’exploitation. De manière analogue, sur un iPad, on ne peut installer que les mini-applications expressément conçues pour l’iPad.
Il y en a des dizaines de milliers : elles sont gratuites ou ne coûtent presque rien. Il s’agit d’applications bien faites mais plutôt rudimentaires. J’en ai installé 37 et elles m’ont couté au total moins de vingt dollars. Toutefois, les mini-applications n’ont jamais d’infobulle, ni de menu déroulant. Donc, à moins d’offrir de l’aide en ligne, ces applications peuvent facilement être sous-estimées si l’utilisateur ignore ce dont elles sont capables.
De plus, l’utilisateur d’iPad ne dispose pas d’un gestionnaire de fichiers : on ne peut donc pas disposer ses répertoires et ses fichiers à sa guise. Si par exemple, vous visitez Paris et vous voulez transférer vos photos sur votre iPad, pas de problème. Mais si vous voulez les classer dans différents répertoires selon les quartiers ou les arrondissements et ainsi éviter d’avoir à le faire à votre retour de voyage sur votre ordinateur, oubliez-ça.
Sur un netbook, on peut regarder n’importe quel fichier QuickTime. Si la résolution d’une vidéo est nettement plus élevée que la résolution de l’écran, QuickTime abaissera cette résolution à la volée. Pas sur un iPad.
Pour lire une vidéo QuickTime que vous avez vous-même créée, on doit l’installer d’abord sous l’iTunes d’un ordinateur, de connecter l’iPad à cet ordinateur, puis de synchroniser les deux.
Les iPads sont également incompatibles avec les technologies Flash d’Adobe. Cela signifie que vous ne pouvez pas utiliser un iPad pour voir des vidéos du site de Radio-Canada, par exemple. Quant à « Tou.tv », ses émissions ne peuvent pas être regardées sous un fureteur mais sont visibles à l’aide de la mini-application gratuite disponible à l’App Store.
Qu’ils fonctionnent sous Windows ou Linux, les netbooks sont toujours multi-tâches alors que les iPads ne le sont jamais.
La navigation gestuelle
Les premières ardoises électroniques à connaître le succès furent les iPads. Ces derniers doivent leur popularité à leur système d’exploitation conçu pour une utilisation du bout des doigts. Il suffit de glisser un doigt, d’en écarter deux ou de les rapprocher, etc.
L’iPad est utile au représentant désireux de démontrer les avantages d’un produit à un client potentiel, au professeur voulant afficher les diapositives d’une conférence sur un grand écran connecté à son iPad, etc.
C’est ainsi que pour le représentant habitué à faire des présentations PowerPoint sur un ordinateur portable, l’iPad est une merveilleuse invention ; transporter toute la journée un appareil aussi léger que l’iPad fait toute la différence.
Depuis que j’ai un blogue, je fais presque quotidiennement une revue de presse sur mon ordinateur portable, à la recherche de sujets à traiter. À force de cliquer et surtout à d’enfoncer fréquemment la souris pendant plusieurs secondes (afin de faire défiler du texte, par exemple), je commençais à développer une fatigue du poignet — ce que je n’ai pourtant jamais éprouvé à l’adolescence — et qui me semblait être un signe annonciateur du syndrome du tunnel carpien.
Avec l’iPad, cette revue de presse est extraordinairement agréable. C’est ainsi qu’on passe à la page suivante d’un geste de la main, presque comme on tournerait les pages d’une revue.
Conclusion
Je me suis procuré un iPad peu de temps après avoir réalisé que les vidéos sur mon blogue ne pouvaient pas être vues sur ces appareils. Depuis, elles sont toutes sous YouTube (et non plus sous VideoPress), ce qui les rend disponibles à ceux qui parcourent l’internet sur leur iPad.
Avant cet achat, les iPads me semblaient être des netbooks tarés ou des appareils pour internautes passifs ; on pouvait regarder des vidéos ou des photos, écouter de la musique, naviguer sur l’internet, etc. mais on ne pouvait installer aucune application professionnelle, ni gérer ses fichiers à sa manière. Bref, on ne pouvait rien créer de sérieux.
Depuis je me rends compte que les ardoises électroniques sont idéales pour la consultation de textes disponibles sur l’internet ou afin de lire des livres électroniques. Pour le chercheur ou l’élève qui doit préparer un devoir, la navigation gestuelle est le meilleur préventif contre le syndrome du tunnel carpien.
Les ordinateurs conventionnels (dont les netbooks) sont supérieurs pour la création de textes, la retouche photographique, la comptabilité, etc. parce qu’ils permettent le recours à des applications professionnelles.
Bref, l’un et l’autre ont leurs propres forces et faiblesses. On peut donc s’attendre à voir apparaitre un jour des appareils combinant les avantages des deux. Les indiscrétions relatives à la prochaine version de Windows nous permettent d’anticiper cela pour bientôt.
Note : Pour voir la photo du fond d’écran de l’iPad, cliquez sur ceci. Toutefois, pour la photo du fond d’écran du netbook, cliquez plutôt sur cela.
Très bon article. Je rajouterais juste qu’il existe de très bonnes alternatives à l’iPad, notament le Eee Pad Transformer d’ASUS pour les habitués des netbooks.
Excellent commentaire. Parmi toutes les ardoises offertes sous Android (le système d’exploitation de Google), cet hybride ardoise-netbook est probablement la meilleure alternative actuelle aux iPads.