La dysphorie de genre chez l’enfant

15 septembre 2023

Introduction

La dysphorie de genre se définit comme un inconfort ou une détresse liés à un sentiment d’inadéquation entre le sexe biologique d’une personne et son identité de genre.

Dans certains cas, ce trouble est d’une telle intensité qu’il affecte le fonctionnement social et professionnel de la personne atteinte.

Selon Wikipédia, ce serait le cas chez environ 0,01 % des hommes et 0,0025 % des femmes dans la population en général, et chez 1,2 % à 2,7 % des enfants. De son côté, Statistique Canada estime que Transgenres et les Non binaires constituent 0,33 % de la population canadienne sans préciser le pourcentage à l’enfance.

En réalité, ces personnes font partie de l’ensemble beaucoup plus vaste des gens qui sont mal dans leur peau. On peut l’être parce qu’on se trouve laid, qu’on est obèse ou trop maigre, trop grand ou trop petit, et finalement parce qu’on estime être né(e) femme dans un corps d’homme ou l’inverse.

Et comme c’est le cas chez toutes les personnes insatisfaites d’elles-mêmes, le conflit entre le sexe biologique et l’identité de genre entraine un certain nombre de conséquences cliniques, dont l’anxiété, la dépression, l’insomnie et, dans les cas extrêmes, les idées suicidaires.

Le genre en tant que construction sociale

Contrairement au sexe — qu’on détermine objectivement par l’analyse des chromosomes — la détermination du genre d’une personne est subjective.

Chez les peuples dont la langue ne contient pas de mot pour ‘genre’, on distinguera le sexe biologique du sexe culturel ou social.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le mot ‘genre’ (ou son équivalent) sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement, les comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.

Plus une société adopte une définition rigide de ce qu’est un homme et de ce qu’est une femme, plus grand est le nombre des personnes qui ne s’identifient ni à l’un ni à l’autre.

En Écosse, personne ne se demande à quel genre appartiennent les hommes qui portent une jupette à plis en tartan. Aux yeux de tous, ce sont simplement des hommes qui portent un kilt.

Selon les clichés d’une autre époque, un homme, un vrai, c’est quelqu’un de poilu, qui sent parfois la transpiration, qui préfère porter du ‘mou’, qui raffole d’un bon steak accompagné d’un bock de bière, et qui ne s’intéresse qu’aux femmes, au sport et aux voitures.

De son côté, une femme modèle préfère brouter de la salade, boit du vin, s’intéresse à la culture, sent bon, et porte aveuglément tous les vêtements inconfortables que les ayatollahs italiens ou français de la mode féminine décrètent appropriés… pour cette saison.

Lorsque j’étais petit, mon père s’était opposé à ce que je m’inscrive à des cours de piano en affirmant que tout le monde sait qu’apprendre le piano rend fifi.

Au cours de ma vie adulte, j’ai eu toutes les occasions de me reprendre et d’apprendre le piano. Ce que je n’ai pas fait. Ce qui prouve, dans mon cas, que tout cela était un caprice d’enfant.

Chez les milliards d’hommes et de femmes à travers le monde, il y a des milliards de manières différentes d’être homme ou femme. Parce que chaque être humain est unique.

Conséquemment, il est réducteur de vouloir classer six-milliards d’humains dans les six petites cases (pour l’instant) du sexe culturel.

Le rôle de l’école

En raison des conséquences parfois dramatiques de la dysphorie de genre, la lutte en faveur des Transgenres et les Non-binaires est devenue en Occident l’ultime combat pour le respect des droits de la Personne.

Pour les combattants zélés de cette lutte, sont coupables de maltraitance tous les parents qui refusent d’accepter que leur enfant ait une identité de genre différente de son sexe biologique.

C’est ainsi que certaines écoles, à l’insu des parents, consentiront à ce qu’un enfant y soit connu sous un prénom différent. Ceci est contreproductif.

Tout finit par se savoir. Le lien de confiance nécessaire entre les parents et l’école est irrémédiablement brisé lorsque les parents découvrent que l’école complote dans leur dos.

Les conséquences les plus dramatiques de la dysphorie de genre sont les mêmes que pour toutes les personnes qui sont mal dans leur peau et qui doivent subir jours après jour le rejet, les moqueries, et le harcèlement des autres écoliers.

Le rôle de l’école ne se limite pas à transmettre des connaissances et à doter leurs élèves de compétences. Son rôle est aussi de leur apprendre à devenir de meilleurs citoyens. Ce qui implique l’acceptation de la différence.

À cette fin, l’école doit combattre les comportements asociaux. Et notamment, le rejet dont sont victimes à l’école les élèves ‘différents’. Ce qui inclut les Transgenres et les Non-binaires.

Dans les sociétés où l’homosexualité est acceptée, certaines études ont révélé que la dysphorie de genre disparait spontanément à la puberté dans la grande majorité des cas.

Parce que ce n’est pas toujours le cas, certains chercheurs estiment qu’il serait approprié de retarder chimiquement la puberté de tous les enfants atteints de dysphorie de genre jusqu’à l’âge adulte, où ils pourront décider par eux-mêmes. Toutefois, cette approche est controversée.

Je doute que le comité d’experts que le gouvernement québécois compte mettre sur pied en arrive à suggérer une politique claire puisque la recherche à ce sujet — comme c’est le cas de toutes les sciences sociale — fait partie des sciences molles.

Tout ce qu’on sait avec certitude, c’est qu’à la puberté, la dysphorie de genre disparait dans 75 % à 85 % des cas. En d’autres mots, le meilleur remède contre la dysphorie de genre, c’est la puberté.

Conclusion

La notion de ‘genre’ est un palliatif à l’étroitesse de notre conception de la masculinité et de la féminité. En d’autres mots, le théorie du genre ne sert qu’à perpétuer les clichés sexuels.

Le jour où on aura accepté qu’il y a autant de manières différentes et légitimes d’être un homme ou d’être une femme qu’il y a d’humains sur Terre, la notion de ‘genre’ sera superflue.

Croire qu’au cours de l’assemblage final des humains, Dieu se soit trompé en attribuant un corps masculin à des femmes (ou l’inverse) est, à mes yeux, un blasphème.

Dieu sait ce qu’il fait.

Références :
Dysphorie de genre
Dysphorie de genre chez les enfants
Psychosexual Outcome of Gender-Dysphoric Children
Qu’est-ce que le genre? Qu’est-ce que le sexe?
Sexe et genre
Transgenrisme: laissez les enfants grandir en paix!

Paru depuis :
Réassignation sexuelle des trans: aucun enfant québécois n’a subi de changement de sexe depuis trois ans (2023-09-26)

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Écrit par Jean-Pierre Martel