Pour un parc dédié à Robert Bourassa

Publié le 15 octobre 2011 | Temps de lecture : 4 minutes
Monument à Édouard VII (1914), de Louis-Philippe Hébert

Jean Lesage a son autoroute. Daniel Johnson a son barrage. René Lévesque a son boulevard. Mais Robert Bourassa, pourtant né à Montréal, est le seul grand premier ministre disparu qui attend toujours la reconnaissance qui lui est due, quinze ans après son décès.

On a bien tenté de renommer l’avenue du Parc en sa faveur mais ce projet s’est heurté à l’opposition des commerçants qui se seraient vus dans l’obligation de modifier leur papeterie d’affaires, leur site web et, dans certains cas, leur enseigne lumineuse ou leur raison sociale.

Sur la rue Sainte-Catherine, à l’Est de la bijouterie Birks, se trouve le Square Phillips. Je suggère que cette place publique soit renommée en l’honneur de Robert Bourassa.

Non seulement ce parc est situé à deux pas du siège social d’Hydro-Québec, mais en plus, il fait face au magasin La Baie alors que le harnachement de la Baie-James est justement la grande réalisation de ce Premier ministre.

Cette transformation pourrait être financée en partie ou en totalité par la vente de la statue qui s’y trouve. Celle-ci est totalement dépourvue de valeur artistique. C’est une œuvre pompeuse comme il y en a des milliers en Europe et qui semblent toutes avoir été créées par la même personne.

Cette sculpture rend hommage, non pas à un héros national, mais plutôt à un descendant d’un de nos conquérants (note : je signale qu’il n’y a pas de rue Waterloo à Paris). Concrètement, elle ne sert qu’à recevoir les déjections des pigeons. Une telle vente pourrait rentabiliser cette transformation, voire même autofinancer ce projet.

Toutefois, en dépit du fait que le prix des métaux atteint présentement des sommets, je ne crois pas qu’il soit souhaitable que cette statue soit envoyée à la fonte. Cela risquerait de scandaliser ceux qui sont attachés à la couronne britannique.

Je suggère plutôt que cette statue soit mise en vente sur eBay, ce qui devrait susciter beaucoup d’intérêt et donner l’occasion à ceux qui aiment ce souverain, d’acheter cette statue afin de décorer leur pelouse ou de meubler leur sous-sol.

Le gouvernement Harper pourrait même en faire l’acquisition afin d’orner de manière somptueuse l’entrée de la résidence du Gouverneur général ou celle d’une de nos ambassades où elle se marierait parfaitement à la magnifique photo couleur de la reine d’Angleterre.

Garnie d’un abat-jour, cette sculpture ferait un grandiose lampadaire de style victorien. À cette fin, il est possible que les municipalités intéressées nous consultent sur l’endroit le plus judicieux où placer ce lampadaire.

Au début, je croyais que le souverain britannique mettait la main gauche au-dessus d’un panier de fruits : je voyais déjà cette statue placée dans un quartier défavorisé, comme si ce bon roi s’apprêtait à soulager lui-même l’indignation de son peuple affamé.

Toutefois, après examen approfondi, il met plutôt sa main au-dessus de sa couronne, pour la protéger, brandissant son sceptre de la main droite comme pour menacer les voleurs, d’où l’idée de placer plutôt cette statue dans un quartier de la finance.

Exemple de polyvalence, avec une bonne corde au cou, cette sculpture pourrait aussi servir d’ancre à un navire de la Marine royale canadienne.

Donc, puisque le centre-ville de Montréal manque cruellement d’espaces verts, je suggère que ce parc soit transformé en un îlot de verdure pour le bénéfice des travailleurs ou des passants. Une fontaine d’eau potable pourrait décorer le parc tout en rappelant le dévouement du Premier ministre envers le développement hydro-électrique du Québec.

Publié depuis : Honorer Robert Bourassa (2012-10-15)

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 45 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel