L’église Notre-Dame-de-la-Défense (fin)

Publié le 22 juillet 2019 | Temps de lecture : 8 minutes

La fresque de la voute de l’abside

Vue d’ensemble
Fresque de la voute de l’abside

Guido Nincheri a peint la voute de l’abside entre 1930 et 1935. Plus de deux-cents personnes y sont représentées.

Celle-ci comprend trois niveaux :
• la Gloire céleste de Marie,
• des saints,
• des représentants religieux et civils.

La partie supérieure

La Gloire céleste de Marie

Guidée par la Sagesse de Dieu — représentée par la colombe du Saint Esprit au-dessus de sa tête — voici la mère du Christ, resplendissante de gloire, qui offre à tous son manteau protecteur.

Nincheri accentue son rayonnement en drapant une bonne partie des anges qui l’entourent de robes soyeuses dont les teintes sont composées de jaune (c’est-à-dire l’orange et le vert).

Ici, la Vierge emprunte les traits de Giulia Bandinelli.

Mais qui est donc cette personne ? C’est celle que Nincheri a épousée en 1913, alors qu’elle avait seize ans, lui 28.

Les anges ont les cheveux courts et ondulés. Comme c’était la mode à l’époque où cette fresque a été peinte. Elles ont la tête et les épaules nues, ce qui était interdit aux paroissiennes.

Certaines sont couronnées de fleurs. Elles font penser aux modèles qui ont inspiré le peintre Alfons Mucha. Toutes dansent autour de la Vierge alors que les autres personnages de la fresque adoptent une posture figée.

En périphérie, une zone bleue marque les limites du ciel.

La partie centrale

Symétriquement, trois groupes de personnages sont disposés de part et d’autre d’un calvaire qu’on distingue au loin.

Voyons-les, de gauche à droite.

Les confesseurs

Se tenant debout, devant une haie d’oliviers, se trouvent saint Ignace de Loyola, un saint non identifié, saint Thomas d’Aquin, un autre personnage inconnu, et saint Félix de Valois.

Au premier plan, il s’agit de saint Philippe Néri et saint Vincent de Paul.

Les martyrs

Le deuxième groupe à partir de la gauche est celui des martyrs de l’Église, représentés devant un palmier.

On y voit, debout, saint Étienne, saint Pierre, saint Ignace de Loyola et saint Georges.

Au premier plan, il s’agit de saint Laurent de Rome, et de deux saints non identifiés.

Les patriarches

Le dernier groupe à gauche est celui des patriarches.

Debout, on voit sainte Anne, saint Joachim (les lys à la main), saint Jean le Baptiste (au centre) et saint Joseph (à droite)

Devant eux, le roi David, de même qu’Adam et Ève.

Les apôtres

Nincheri n’a pas cru bon caractériser les apôtres (notamment les évangélistes) ce qui rend difficile leur identification. Sauf Pierre, ici en rose, les clés de l’Église en main.

Les évêques et docteurs de l’Église

Il y a 36 docteurs de l’Église. Nincheri en a représenté quelques-uns.

Autour d’une fontaine, on distingue les deux papes à leurs mitres (Léon Ier et Grégoire Ier), des évêques catholiques romains à leurs crosses spiralées, Basile le Grand (?) à sa crosse à serpents, et saint Thomas d’Aquin (en tunique brune).

Devant un évêque agenouillé en habit sacerdotal jaune, un autre religieux agenouillé a été ajouté maladroitement devant lui; il est tourné vers un personnage à cheval qu’il semble remercier. Nous reparlerons de ce cavalier dans quelques instants.

Les fondateurs de l’Ordre des Servites de Marie

Devant une haie de vignes, à l’extrême droite de la fresque, Nincheri a représenté les sept fondateurs de l’Ordre des Servites de Marie, de même que saint François d’Assise (les bras au ciel).

La partie inférieure

La partie basse de la fresque est la plus riche en personnages.

Les autorités religieuses

Au plein centre, Nincheri a représenté les autorités religieuses de l’époque. Sur son trône, le pape Pie XI.

Parmi les archevêques, cardinaux et évêques, le premier cardinal en rouge à partir de la gauche, portant des lunettes, est Eugenio Pacelli (qui deviendra pape sous le nom de Pie XII).

Guido Nincheri s’est représenté en porteur soutenant la chaire papale, à l’avant, à la droite du pape. Son fils ainé, Gabriel Nincheri, est le porteur à l’avant, à la gauche du pape. À l’extrémité droite de l’image, l’enfant qui porte un cierge est Georges, fils cadet de Nincheri.

Les autorités civiles

Parmi les autorités civiles, le cavalier est Benito Mussolini. Durant la Seconde Guerre mondiale, cette représentation justifia, aux yeux des autorités canadiennes, l’emprisonnement préventif de Guido Nincheri, souçonné d’être un sympathisant fasciste.

À l’origine, le dictateur italien ne devait pas y être.

Mais en 1929, le Vatican et l’État italien signent l’Accord de Latran.

Depuis des siècles, le pape régnait sur un vaste territoire au milieu de la péninsule italienne appelé États pontificaux (en jaune sur la carte).

Au milieu du XIXe siècle, les États pontificaux, de par leur position géographique, étaient devenus un obstacle à l’unification de l’Italie que la Maison de Savoie, maitre du royaume de Sardaigne (en vert), était en train de se réaliser.

En 1860, les États pontificaux sont envahis, à l’exclusion de Rome. Cette dernière sera à son tour conquise dix ans plus tard.

Interdit d’entrée dans le territoire italien qui lui est hostile, le pape sera prisonnier du territoire du Vatican pendant un demi-siècle.

En 1929, Mussolini signe avec le Vatican les accords de Latran qui normalisent les relations entre les deux États.

Mussolini jouit alors d’une immense popularité. Sous sa gouverne autoritaire, l’Italie est alors une grande puissance européenne qui fait la fierté de la diaspora italienne de Montréal.

Dans les croquis qu’il a fait approuver, Nincheri doit représenter de nombreux personnages contemporains. Mais Mussolini n’y apparait pas.

Les autorités religieuses demandent à Nincheri — qui a commencé à peindre sa fresque — d’y ajouter quelque part Mussolini et d’autres dirigeants fascistes.

Quelques années plus tôt, les fascistes avaient détruit une fresque réalisée par Nincheri pour une mutuelle d’ouvriers communistes.

Pour sa défense, Nincheri a toujours soutenu avoir été menacé de perdre un des plus gros contrats de sa vie s’il ne cédait pas aux exigences des autorités religieuses montréalaises.

Lorsque le Canada et l’Italie sont entrés en guerre, Nincheri a été emprisonné dans un camp à Petawawa. Ce n’est que plusieurs décennies plus tard qu’on a retiré la toile qui masquait cette partie de la fresque depuis le début de la guerre.

En plus de trois généraux fascistes, les personnes qui entourent le Duce sont Guglielmo Marconi (l’inventeur de le télégraphie sans fil, portant une écharpe tricolore aux couleurs de l’Italie), l’aviateur Otalo Balbo (à sa droite, portant une écharpe blanche), l’explorateur Louis-Amédée de Savoie (à la gauche de Marconi, portant une écharpe bleu poudre), et le sénateur Lawrence Wilson (derrière Marconi).

Conclusion

Cœur de la communauté italienne montréalaise depuis un siècle, l’église Notre-Dame-de-la-Défense a conservé son importance culturelle en dépit du fait que cette communauté est beaucoup moins concentrée dans la Petite Italie qu’elle l’était autrefois.

Restaurée dans les années 1960 au cout de cinq-millions de dollars, ce lieu de culte est un éclatant exemple de l’excellence dont sont capables ses meilleurs artisans.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs PanLeica 8-18 mm (1re photo), M.Zuiko 25 mm F/1,2 (2e et 3e photos) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (les autres photos)
  1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 8 mm
  2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
  3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
  4e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 2000 — 75 mm
  5e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1250 — 75 mm
  6e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1250 — 75 mm
  7e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 75 mm
  8e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1250 — 75 mm
  9e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 3200 — 75 mm
10e  photo : voir la deuxième photo
11e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 4000 — 75 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église Notre-Dame-de-la-Défense (5e partie)

Publié le 21 juillet 2019 | Temps de lecture : 2 minutes

La fresque de la croisée du transept

Voute de la croisée du transept

Pour célébrer de manière durable le cinquantième anniversaire de leur paroisse (née dix ans avant l’église), des paroissiens se sont cotisés pour que Nincheri refasse la décoration de la voute à la croisée du transept.

La Sainte Trinité

Le programme iconographique d’une église est toujours déterminé par les autorités religieuses.

Sur le thème imposé de la Sainte Trinité, Guido Nincheri a choisi de la représenter au milieu des créatures célestes irradiées par la Lumière Divine.

La hiérarchie céleste qu’il propose est basée sur des écrits théologiques qui remontent au Ve siècle de notre ère.

Depuis la création de cette fresque, cette hiérarchisation des créatures angéliques est officiellement délaissée par le Vatican. Mais elle est l’objet d’un engouement auprès de certains amateurs d’ésotérisme.

Quoiqu’on en pense, le résultat est fascinant.

La triade supérieure est le cercle le plus intime de la hiérarchie céleste. Il est composé successivement des Séraphins, des Chérubins et des Trônes. Ces créatures ont le privilège de servir Dieu, de l’approcher et de le contempler.

La deuxième triade est composée des Dominations, des Vertus et des Puissances. Ces créatures célestes correspondent aux aides que Dieu fournit aux hommes pour leur progression spirituelle.

Le dernier niveau est composé des Principes, des Archanges, et des Anges ordinaires. Ce sont les messagers de Dieu auprès des êtres humains. Seule la sainteté permet de les voir.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, hypergone 8 mm F/1,8 (1re photo) et objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (2e photo)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 500 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,0 — ISO 640 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église Notre-Dame-de-la-Défense (4e partie)

Publié le 20 juillet 2019 | Temps de lecture : 3 minutes

Le côté droit de la nef

Fonts baptismaux

Immédiatement à droite du chœur, se trouvent les fonts baptismaux de l’église.

Autel latéral droit

L’autel latéral droit, créé en 1964 par la firme Biagini Marmi, est surmonté d’une niche dans laquelle est placée une statue du Sacré-Cœur.

On notera les frises horizontales que Nincheri a ajoutées aux murs durant la première phase d’embellissement de l’église, entre 1924 et 1935.

Roses et grille

Au-dessus d’eux, les arcades de la galerie sont fermées de grilles en forme de croix.

Voute du bras droit du transept

Au bras droit du transept, l’hémicycle de la voute présente, sur fond azur, trois Servites de Marie qui ont été canonisés ou béatifiés : le bienheureux Bonaventure Buonaccorsi (1240-1315), saint Pérégrin Laziosi (1260-1345) et le bienheureux Ubald d’Adimari (1245-1315).

Rosace de la rue Alma

Sa rosace présente… douze jolies Italiennes peignées à la mode de l’époque. Au centre : les armoiries de Pie XI, pape de 1922 à 1939.

Madona della Difesa

Peu de temps après la consécration d’un sanctuaire à Casacalenda commémorant les apparitions de la Vierge dans la commune de Difesa, la sculptrice Amalia Dupré lui fit don d’une Madonna della Difesa.

Elle se caractérise par son bonnet (et non un voile) et ses mains écartées.

À Casacalenda, cette sculpture est placée dans une vitrine au-dessus du maitre-autel.

Dans les années 1910, avant même qu’ait débuté la construction de l’église montréalaise, des paroissiens en avaient commandé une copie.

Pendant des décennies, cette copie fut promenée dans les rues de la Petite Italie lors de processions religieuses.

En temps normal, on la trouve dans une niche dans le bras droit du transept.

Les saints fondateurs de l’Ordre

L’Ordre des Servites de Marie a été fondé par sept riches marchands de Florence qui, en 1233, décidèrent d’abandonner leurs affaires pour se consacrer à la vie religieuse. En 1888, ils furent canonisés collectivement, un précédent dans l’histoire du Vatican.

En 1964, Guido Nincheri a peint cette toile qui les représente. Elle se trouve également dans le bras droit du transept.

Luminaire

Devant cette toile, si on lève les yeux, on devrait voir un des luminaires installés à chaque coin de la croisée du transept.

Toiles à droite de l’entrée principale

Près de la sortie arrière, on aperçoit trois toiles d’Arnaldo Marchetti, peintes en 1963. De gauche à droite, elles représentent sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, saint Antoine Pucci (Servite de Marie) et sainte Francesca Cabrini (première citoyenne américaine canonisée).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M. Zuiko 75 mm F/1,8 (3e, 5e, 7e et 8e photos photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
3e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 500 — 75 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
5e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 75 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
7e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 6400 — 75 mm
8e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 75 mm
9e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église Notre-Dame-de-la-Défense (3e partie)

Publié le 19 juillet 2019 | Temps de lecture : 4 minutes

L’arrière de la nef

Médaillons des Sept Douleurs

Dressés en 1918, les plans de Guido Nincheri prévoyaient que l’arrière de la nef serait décoré de grands médaillons dorés représentant la Via dolorosa, c’est-à-dire les sept épisodes douloureux de la vie de Marie.

Mais il fallut attendre vingt ans pour que cela se fasse.

C’est un sculpteur d’origine florentine, Guido Casini, qui les créa de 1936 à 1939. Soulignons que l’or en feuille qu’il a appliqué sur le personnage du Christ n’a pas la même teinte que l’or appliqué ailleurs.

Sur la photo ci-dessus, de droite à gauche, on voit les trois dernières douleurs de la Vierge :
• Marie assiste à la mise à mort de Jésus,
• Marie accueille dans ses bras son fils mort lors de la Descente de croix,
• Marie abandonne le corps de son fils lors de la mise au tombeau.

Les ‘croix’ qui entourent chaque médaillon sont en réalité des poignards (au nombre de sept, évidemment) dont on ne voit que les manches.

Rosace sur la rue Dante

Installées en 1959 et 1960, les rosaces de cette église ont été dessinées par Nincheri. De l’intérieur de l’église, celle au-dessus de l’entrée principale est décorée du sigle des Servites de Marie (SM), sur fond azur, couronné de sept lis.

Sur l’hémicycle de la voute, entre les anges qui y sont représentés, on peut voir, sur fond azur, trois religieuses membres de l’Ordre des Servites de Marie qui ont été béatifiées : Élisabeth Picenardia (1428-1468), Julienne Falconieri (1270-1341, canonisée en 1737), et Jeanne Soderini (1301-1367).

Le côté gauche de la nef

Toiles à gauche de l’entrée principale

Dans la série de trois toiles qui nous accueillent, la première et la dernière ont été peintes en 1963 par Arnaldo Marchetti. Elles représentent saint Jean-Baptiste et saint François d’Assise.

Au centre, il s’agit d’une toile de Guido Nincheri, peinte en 1924. Elle représente sainte Julienne Falconieri, première supérieure des religieuses de l’Ordre des Servites de Marie. À remarquer : la finesse des traits de la sainte.

Sainte Maria Goretti

Au bras gauche du transept, on peut voir cette toile représentant sainte Maria Goretti, peinte par Guido Nincheri en 1952.

Stations du Chemin de Croix

Au fond du bras gauche du transept se trouvent sept des quatorze stations du Chemin de Croix.

Les sept autres se trouvent en face, au fond du bras droit du transept.

Le Chemin de Croix fut créé par Guido Casini à l’époque de son Via dolorosa.

Autel latéral gauche

L’autel latéral gauche est surmonté d’une statue de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. La niche dans laquelle elle se trouve est décorée grossièrement.

Autel latéral gauche, de près

Les deux autels latéraux actuels, en marbre polychrome, ont été exécutés par la firme Biagini Marmi de la ville de Pietrasanta (en Toscane) et livrés à l’église en 1964.

Chaire

Réalisée en 1933 par la firme florentine l’Arte del Marmo d’après les dessins de Nincheri, cette chaire ‘fait’ très néorenaissance avec sa dentelle de marbre de Carrare.

Depuis qu’on a retiré l’escalier qui y menait, cette chaire n’est que décorative.

Tout comme la cathédrale Saint-Étienne de Vienne — d’architecture gothique mais décorée d’autels baroques — l’église Notre-Dame-de-la-Défense se présente comme un temple d’architecture néoromane, mais dont la décoration intérieure a peu à peu glissé vers la Renaissance italienne, notamment dans le travail des marbres.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs PanLeica 8-18 mm (7e photo)M.Zuiko, 75 mm F/1,8 (4e et 8e photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/1,8 — ISO 6400 — 75 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/4,5 — ISO 5000 — 16 mm
8e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 75 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église Notre-Dame-de-la-Défense (2e partie)

Publié le 18 juillet 2019 | Temps de lecture : 3 minutes

Le chœur

Lorsque les paroissiens pénétrèrent pour la première fois dans leur nouvelle église, en 1919, celle-ci leur laissa une impression d’inachevé. L’intérieur était vaste, sans âme.

À part quelques statues polychromes placées temporairement dans leurs niches et le rideau placé de chaque côté du maitre-autel, tout était crème.

Chœur de l’église

Telle que Nincheri l’a conçue, la décoration intérieure de l’église prendra forme pendant plusieurs décennies.

Les apôtres Simon, Thomas, Mathias et Jude

Les fenêtres du chœur (au nombre de douze) sont décorées de vitraux. Ils comptèrent parmi les premières améliorations. Ajoutés en 1924, ils furent créés par Guido Nincheri et le Florentin Arnoldo Marchetti. Ils représentent les douze apôtres.

C’est à cette époque que les colonnettes qui séparent les fenêtres ont été peintes en faux marbre. Précisons que la frise de diablotins sous les fenêtres et les chapiteaux des colonnettes étaient déjà présents à l’ouverture.

Les apôtres Jean, Pierre, Paul et Jacques le Majeur

Autres éléments apparus entre 1924 et 1935 : ces rectangles azur ou orange brulé qui décorent alternativement l’abside du chœur.

Un des quatre motifs est le sigle de l’Ordre des Servites de Marie (SM), décoré de sept lys, une allusion à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, patronne de l’Ordre.

Le grand crucifix de bronze au-dessus du maitre-autel est une œuvre du Florentin Pasquale Sgandurra (1882-1956). Le marbre de Carrare qui le supporte est plus récent.

Chœur, de près

En 1951, le chœur subit une transformation majeure. Expédiés de Toscane en pièces détachées, le maitre-autel actuel et son hémicycle en marbre de Carrare remplacèrent l’ancien maitre-autel et le rideau coloré qui l’accompagnait.

Ils furent sculptés par les artisans de la firme Puliti de Pietrasanta.

Sous la Madone, le minuscule tabernacle encastré est fermé de portes de bronze.

La balustrade d’origine, également en marbre de Carrare, est décorée du sigle (SM) de l’Ordre des Servites de Marie.

Notre-Dame-de-la-Défense

En plus de mosaïques, le maitre-autel est agrémenté de marbre dont la couleur est assortie à celle de la sculpture de Notre-Dame-de-la-Défense placée dans sa niche.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (1re photo) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 500 — 75 mm
3e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 320 — 75 mm
4e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 500 — 75 mm
5e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 1250 — 75 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


La cathédrale de l’Assomption de Marie, à Trois-Rivières (fin)

Publié le 28 mars 2019 | Temps de lecture : 1 minute

Voici d’autres vitraux que Guido Nincheri a créé pour la cathédrale de Trois-Rivières.

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Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (5e et 6e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
3e  photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
5e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
6e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
7e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
8e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La cathédrale de l’Assomption de Marie, à Trois-Rivières (2e partie)

Publié le 27 mars 2019 | Temps de lecture : 2 minutes

De 1923 à 1967, le peintre et verrier montréalais Guido Nincheri s’affaira à créer 125 vitraux pour la cathédrale de Trois-Rivières, parallèlement à ceux qu’il créait pour l’église Saint-Léon-de-Westmount.

Même si cette dernière est généralement considérée comme son chef-d’œuvre, dans le cas précis de ses vitraux, l’artiste lui-même considérait que ceux de la cathédrale de Trois-Rivières étaient ce qu’il avait fait de mieux.

Ce qui est frappant, c’est l’étendue de la palette chromatique de Nincheri, osant ici de l’orange, là du vert lime, ailleurs du mauve, du pourpre, du corail et du bleu sarcelle.

Bref, on est loin des couleurs primaires des vitraux du Moyen-Âge.

Certains vitraux, probablement plus anciens, se caractérisent par la symétrie de la composition, le foisonnement des personnages, et le désir de limiter les effets de profondeur et de volume avec une utilisation parcimonieuse des jeux d’ombres et de lumière.

Moins symétriques, d’autres dénotent plus de liberté dans la composition de l’image, une maitrise de la lumière, et une audace chromatique extraordinaire.

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Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re, 7e et 8e photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/640 à 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
2e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
4e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
5e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
6e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
7e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
8e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 34 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église Saint-Léon de Westmount

Publié le 20 septembre 2017 | Temps de lecture : 8 minutes
Vue extérieure

Historique

Construite originellement de 1901 à 1903 d’après les plans de l’architecte Georges-Alphonse Monette, l’église Saint-Léon-de-Westmount fut la première église destinée aux Catholiques domiciliés à l’ouest de l’agglomération montréalaise.

À l’origine, l’église servait de lieu de culte à la fois aux Francophones et aux Anglophones catholiques de la paroisse. Ces derniers se doteront de leur propre église, non loin, en 1926.

Pour l’archevêché de Montréal, placer cette nouvelle église sous le patronage de Léon Ier (dit le Grand), pape de 440 à 461, était une manière de défier publiquement le culte protestant, déjà très présent dans cette partie de l’ile, qui remet en cause l’autorité papale.

En forme de croix grecque, l’église originelle s’avéra rapidement trop petite. En triplant la longueur de sa nef, l’église adopta en 1920 sa forme définitive d’une croix latine.

Les travaux d’agrandissement furent confiés au même architecte.

Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

Extérieur

Façade de l’église

Alors que l’ancienne façade triangulaire était surmontée d’un clocheton, la nouvelle donne accès à un vestibule en saillie surmonté d’une balustrade (ce que n’avait pas l’église originelle).

À droite de ce vestibule (ou narthex), se dresse un campanile (il s’agit d’un clocher indépendant ou annexé au bâtiment principal d’une l’église).

Un motif en damier décore l’extérieur du narthex et du campanile. Ce motif est obtenu par l’alternance de pierres lisses et de pierres martelées.

Au toit du campanile, les quatre coins se prolongent de gargouilles (à peine visibles sur la première photo) qui servent, comme toute gargouille, à évacuer l’eau de pluie.

Les maitres-artisans

La décoration intérieure fut confiée en 1928 au peintre et verrier montréalais Guido Nincheri. Celui-ci était d’origine florentine. Pendant plus de trente ans, celui-ci s’affaira à cette église qui constitue son chef-d’œuvre.

Tout fut conçu par Nincheri. En plus de la conception, il peignit lui-même les fresques et son atelier montréalais réalisa les vitraux.

Le travail du bois — les stalles du chœur, la balustrade du jubé, les portes du narthex — fut confié au Montréalais d’origine florentine Alviero Marchi.

Le bronze — les portes des confessionnaux, celles de la balustrade du chœur, le chemin de croix — fut coulé à Florence à partir des moules exécutées à Montréal par Federico Sciortino.

Tout le marbre sculpté fut importé de Florence.

Le mobilier liturgique en marbre — les autels, la chaire, la balustrade du chœur et les confessionnaux — furent exécutés par L’Arte del Marmo (ou Atelier de marbre) de Florence.

Les statues en marbre furent sculptées par Pasquale Sgandurra, un confrère de Nincheri à l’Académie des Beaux-Arts de Florence.

La décoration intérieure

Intérieur de l’église

L’église est dite de style néoroman en raison de ses arches semi-circulaires et de son campanile, typique de certaines églises italiennes du VIe siècle. Elle a toutefois un ampleur que n’aurait pas une église du haut Moyen Âge.

À gauche du chœur, une porte étroite donne accès à la sacristie. Celle à droite donne accès à la chapelle des Mariages et au baptistère.

Le vaisseau central est surmonté d’une voute en berceau reposant sur les piliers qui délimitent des bas-cotés servant d’allées latérales.

Les murs sont nus alors que toute la voute est décorée de fresques peintes par Nincheri de 1933 à 1937.

Très rarement utilisé en Amérique du Nord, l’art de la fresque consiste à peindre directement sur le plâtre frais, plutôt que sur une toile qui est ensuite collée sur les parois.

Tout comme les stalles du chœur, les bancs sont en noyer du Honduras, une espèce végétale aujourd’hui disparue.

Les allées sont revêtues de marbre polychrome. Sous les bancs, le sol est en terrazzo.

Nef près de la rencontre avec le transept

Commandés en 1925, l’autel et la chaire furent les premiers éléments du nouveau décor. Ils furent installés en 1927.

L’autel est entouré de stalles que le Florentin Alviero Marchi, immigré à Montréal en 1935, s’affaira à sculpter pendant une décennie.

Située à gauche, dans le chœur, la chaire est le seul élément important qui brise la rigoureuse symétrie intérieure de l’église.

Installée en 1939, la balustrade du chœur (ou table de communion) est également en marbre. Elle est fermée par des portes en bronze.

Bras gauche du transept
Chapelle dans le bras gauche du transept

Les bras du transept sont peu profonds. Cela donne une idée de la faible capacité de l’église avant son agrandissement.

Au fond des bras du transept, au-dessus des vitraux, sont représentés des groupes d’anges. Juste en dessous des vitraux s’alignent les plaques en bronze du chemin de croix.

Le bas des murs est décoré depuis 1933 de lambris en mosaïque de Florence.

Dans les coins du transept, on trouve deux chapelles (du côté du chœur) et deux confessionnaux (du côté de l’entrée) en marbre blanc. Tous ces éléments sont surmontés de statues.

Les sculptures des chapelles représentent la Vierge (bras gauche du transept) et saint Joseph portant l’Enfant Jésus endormi (bras droit du transept).

Les sculptures au-dessus des confessionnaux représentent sainte Anne et saint Jean Baptiste. Chacune des portes en bronze qui clôt l’endroit où prend place le confesseur pèse 136 kg.

Voute de la croisée du transept

La fresque qui orne la croisée du transept représente Dieu, entouré des symboles des quatre évangélistes, de personnages religieux et d’anges.

De chaque côté, au centre du bandeau jaunâtre qui décore le début de chaque bras du transept, on remarquera les quatre chevaliers de l’Apocalypse, représentés deux par deux, et caractérisés par la couleur de leur monture.

Arrière de l’église

Quatre orgues se sont succédé à cette église. D’abord celui dont l’église s’était doté dès l’ouverture. Puis un Casavant de 16 jeux (de 1909 à 1942). Puis un autre, d’une quarantaine de jeux, de la maison Odilon Jacques, rapidement jugé insatisfaisant mais conservé quand même de 1942 à 1995. Finalement, un orgue de 32 jeux du facteur Guilbault-Thérien, de Mascouche.

En peuplier peint, le buffet de l’orgue a été dessiné par Alain Fournier.

Sorties

La balustrade du jubé est ornée de musiciens et de choristes.

Bénitiers

Arrivées en 1958, les bénitiers furent les derniers de la décoration de l’église.

Détail des portes du narthex

Le narthex est séparé de la nef par des portes de bois.

Les portes latérales représentent les vices et les vertus (ci-dessus). Les portes centrales représentent saint Georges et trois archanges (Gabriel, Michel et Raphaël).

Vitraux du bras droit du transept (Le péché originel)
Détail des vitraux du bras droit du transept
La Nativité
La Présentation de Jésus au temple
L’Enfance du Christ
Le Dimanche des Rameaux
Vitraux du bras gauche du transept (La Passion et la Résurrection)

Guido Nincheri créera les vitraux de l’église de 1930 jusqu’au milieu des années 1950. Ils sont parmi les plus remarquables vitraux au monde.

Conclusion

Véritable œuvre d’Art, l’église Saint-Léon-de-Westmount est une des plus belles églises de Montréal.

Ouverte à longueur d’année, cette église est située quelques rues à l’ouest de la station de métro Atwater.

Réputée pour son acoustique, cette église mérite le déplacement.

Références :
Église Saint-Léon de Westmount
Genèse de l’église Saint-Léon de Westmount

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, hypergone 8 mm F/1,8 (3e, 4e et 7e photos), objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (5e photo), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re, 2e et 8e photos), M.Zuiko 25 mm F/1,2 (6e, 9e, 10e et 11e, 12e et 18e photos) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (13e, 14e, 15e, 16e et 17e photos)
  1re photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  2e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  3e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 2500 — 8 mm
  4e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 2500 — 8 mm
  5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 7 mm
  6e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm
  7e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 2500 — 8 mm
  8e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
  9e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 1250 — 25
10e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm
11e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 1600 — 25 mm
12e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
13e  photo : 1/320 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
14e  photo : 1/320 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
15e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
16e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 400 — 75 mm
17e  photo : 1/640 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
18e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel