Créer un filtre Lee vissable

26 juin 2023

Introduction

Destinées à l’éclairage de scène, les pellicules de polymère coloré de la compagnie Lee se laissent traverser facilement par le rayonnement infrarouge des gros projecteurs.

Ce qui leur évite de chauffer. Et ce qui réduit d’autant les risques d’incendie.

Même si ces pellicules ne sont pas faites pour cela, elles peuvent également être taillées et être utilisées par les photographes.

Leur transparence sélective à l’infrarouge, mais aussi à la teinte visible qui les colore fait en sorte qu’elles créent des résultats qui sont impossibles à simuler par des moyens électroniques.

D’où leur intérêt.

Anatomie d’un filtre

Un filtre qu’on peut visser à un objectif photographique comporte trois parties :
• le filtre proprement dit (en bas, à droite),
• une monture qui sert à monter (ou à visser) ce filtre, et
• une bague de rétention qui sert à maintenir en place le filtre proprement dit dans sa monture (en bas, à gauche).

La compagnie britannique Kood International vend spécifiquement des montures et des bagues de rétention qui peuvent servir à créer des filtres vissables.

Mais il est plus économique d’acheter n’importe quel filtre à bas prix, de le démonter, et de détourner sa monture et sa bague de rétention à une autre fin.

Par souci d’économie, de plus en plus de vendeurs de filtres les expédient dans des enveloppes coussinées.

Je suggère de débourser quelques dollars de plus afin d’obtenir le boitier approprié puisque les filtres Lee vissables sont fragiles et, conséquemment, doivent absolument être entreposés dans un boitier.

En commandant un filtre ultraviolet de marque Kenko (comme celui ci-dessus), on obtient un boitier rigide transparent. En commandant un filtre polarisant de marque Rise(UK) ou un filtre de couleur de marque L.Green, on obtient un boitier translucide de plastique souple.

La fabrication d’un filtre Lee vissable


 
Chaque bague de rétention porte deux fentes perpendiculaires. En y insérant un tourne-vis de métal, on peut visser — ou, au contraire, en tournant dans le sens contraire des aiguilles d’une montre — extraire un filtre de sa monture.

Lorsqu’on éprouve de la difficulté à dévisser une bague de rétention, il suffit d’une goutte d’huile à moteur étalée au pourtour de cette bague et un séjour de dix minutes au congélateur pour qu’elle cède à votre volonté.

Après cela, on lavera le tout à l’eau chaude savonneuse ou mieux, en utilisant ces bains ultrasoniques qui servent à nettoyer les bijoux.

Il est à noter qu’il existe des filtres assemblés par thermofusion qui ne sont pas dévissables. S’ils se généralisent, cela compliquera la fabrication artisanale des filtres Lee vissables. Mais nous n’en sommes pas encore rendus là.


 
Placées sur une feuille de papier de soie, les pellicules Lee sont vendues enroulées sur elles-mêmes.

Il suffit de prendre le filtre proprement dit et de dessiner son pourtour sur ce papier pour que ce cercle serve à tailler la pellicule Lee.

Puis on place la rondelle de pellicule dans le creux de sa monture et on l’immobilise en y vissant la bague de rétention pour finalement obtenir votre filtre Lee vissable.

Un conseil : si ce dernier est destiné à faire partie d’un groupe de filtres utilisés ensemble (comme les trois filtres de l’infrarouge Rose bonbon), on prendra soin d’éviter de placer le filtre Lee à l’avant des autres, en raison de sa fragilité aux chocs et de la délicatesse des soins au nettoyage ou au dépoussiérage.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 60 mm F/2,8 Macro (3e photo) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/8,0 — ISO 3200 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 250 — 25 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 60 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel