Le 2 juin dernier, à l’occasion d’une joute de hockey disputée entre les Canadiens de Montréal et les Jets de Winnipeg, l’attaquant Mark Scheifele a brutalement mis en échec Jake Evans immédiatement après que ce dernier eut compté un but.
Fonçant sur sa victime de 25 ans à vive allure, Scheifele a provoqué la commotion cérébrale d’Evans. Au cours de sa jeune carrière, c’est la quatrième fois que ce dernier quitte la glace sur une civière.
Dans le mode du hockey — sur lequel les autorités policières choisissent de fermer les yeux — cette agression n’est punissable que d’une interdiction de jouer pendant quelques joutes.
À la boxe, l’état pitoyable des vedettes en vieillissant est la preuve que les coups à la tête (plus nombreux dans ce sport) laissent des séquelles.
Il y eut un temps où le hockey était un sport où les vedettes se distinguaient par leur intelligence, leur rapidité et leur adresse.
Dès que l’enregistrement des joutes eut permis de montrer des reprises, les commentateurs vantaient les feintes qui avaient trompé l’adversaire et permis de compter un but.
On peut se demander quelle aurait été la carrière Maurice Richard si, à l’âge d’Evans, on s’était employé à l’handicaper physiquement par une série de commotions cérébrales.
Car le hockey n’est plus ce qu’il était.
Autrefois, l’équipe des Canadiens était composée exclusivement de ‘p’tis gars de la place’, c’est-à-dire de francoQuébécois et d’angloQuébécois qui, ensemble, faisaient la preuve que lorsque les gens d’ici s’unissent, ils font naitre des champions.
Aujourd’hui, dans tout le sport professionnel, les équipes sont formées de mercenaires venus principalement d’ailleurs qu’on paie à prix d’or pour défendre les couleurs locales.
Par cupidité, les patrons des clubs de hockey ont soumis notre sport national à l’impérialisme culturel américain.
Afin de faire naitre le gout de ce sport aux États-Unis — même là où il est naturellement étranger en raison du climat — on s’est laissé convaincre de modifier les règlements pour en faire un croisement entre le hockey d’origine et le rollerblade hollywoodien.
De nos jours, on ne montre plus les plus belles feintes; on dresse plutôt le palmarès annuel des meilleures mises en échec.
Dégénéré sous l’influence barbare des Américains, ce sport est un exemple de ce qui contribue à entretenir cette masculinité toxique chez nos adolescents, influencés par la glorification médiatique des brutes qu’on y voit à l’œuvre.
Référence :
Violente mise en échec de Scheifele: «J’aurais aimé un match ou deux supplémentaires» – Stéphane Auger
« Le 2 juin dernier, à l’occasion d’une joute de hockey disputée entre les Canadiens de Montréal et les Jets de Winnipeg, l’attaquant Mark Scheifele a brutalement mis en échec Jake Evens immédiatement après que ce dernier eut compté un but. »
En écrivant ce paragraphe, vous laissez l’impression que vos lecteurs n’ont aucune autre source d’info. Moi, j’ai dû voir la reprise une trentaine de fois…et lu une dizaine d’articles.
Je suis 100% d’accord avec votre conclusion.
Allez lire Macarthur dans Le Devoir et dites-moi si vous êtes d’accord avec mon commentaire.
Depuis quelque temps, environ 70 % des personnes qui consultent ce blogue habitent la Chine. D’autres viennent des États-Unis ou de pays francophones.
Cette internationalisation du blogue explique à la fois la croissance exponentielle du nombre de requêtes et le nombre relativement petit de commentaires qu’il suscite.
Ces gens ne suivent pas notre sport national et ont donc besoin d’une mise en contexte lorsque vient le temps de parler de hockey.
D’autre part, puisque je ne suis plus abonné au Devoir, pourrais-je vous demander de reproduire ici le commentaire que vous avez publié dans ce quotidien.
Merci de votre compréhension.