Covid-19 : le cas de la République tchèque

Le 1 novembre 2020
Vue de Prague

Le 23 mars 2020, dès l’apparition du premier mort causé par la pandémie en République tchèque, ce pays devenait le premier en Europe à imposer le port du masque.

Le 23 mai, le nombre de morts par million d’habitants (mpm) atteignait 29, soit le cinquième de ce qu’on comptait au Québec après deux mois de pandémie, deux mois au cours desquels nos autorités sanitaires à nous déconseillaient le port du masque afin de laisser se développer l’immunité ‘naturelle’.

Le pont Charles

Le 1er juillet, dans la capitale tchèque, on organisait tout le long du pont Charles un immense banquet pour célébrer la fin de la crise du coronavirus.

Le 23 septembre, la République tchèque en était à 52 mpm, soit environ le douzième du bilan meurtrier au Québec.

Mais il aura suffi de cinq semaines supplémentaires pour que l’avance tchèque s’estompe en bonne partie; du 23 septembre au 29 octobre, le nombre de mpm sautait de 52 à 267 alors qu’il progressait lentement au Québec.

Actuellement, la République tchèque est, de loin, le pays européen le plus atteint par la pandémie.

Le nombre de cas actifs y est de 178 578 personnes sur une population de 10,7 millions d’habitants. Concrètement, une personne sur 69 dans tout le pays est présentement contagieuse.

Si vous preniez le métro de Prague, dites-vous que pour chaque tranche de 69 passagers, il y a une personne qui se transforme en ‘fontaine à Covid’ dès qu’elle se met à parler.

Mais que s’est-il passé entre le 23 septembre et le 29 octobre ?

Des élections.

À la fin de l’été, alors que de nombreux Tchèques revenaient de leurs vacances à l’Étranger, rapportant ainsi le virus, le parti populiste au pouvoir a hésité à prendre les mesures parce que des élections approchaient.

En effet, les 9 et 10 octobre se tenaient les élections régionales et le premier tour des élections sénatoriales.

Pour éviter que des mesures sanitaires impopulaires nuisent à l’élection d’alliés régionaux du parti au pouvoir, on a laissé faire la pandémie quelques semaines en se disant qu’on se reprendrait lorsque le scrutin serait terminé.

Les mains liés par la stratégie gouvernementale, Adam Vojtěch, ministre de la Santé, a démissionné le 21 septembre.

La suite était prévisible. La pandémie est comme un feu de broussaille; un moment d’inattention et la première chose qu’on voit, c’est que le brasier fait rage partout.

Références :
Covid-19 : évolution en six mois
La République tchèque, rattrapée par l’épidémie de Covid-19, prend des mesures drastiques
Legault mise sur l’«immunité naturelle» des Québécois

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