L’hypergone M.Zuiko 8mm F/1,8

Publié le 13 juillet 2015 | Temps de lecture : 5 minutes
Taille comparative de l’hypergone M.Zuiko 8mm F/1,8 et de l’objectif M.Zuiko 75 mm F/1,8

Introduction

Un hypergone — ou fisheye en anglais — est un objectif qui se caractérise par sa courte distance focale (ici de 8mm) et surtout, son angle de vision voisin de 180°.

Ils sont habituellement dotés d’un pare-soleil fixe dont le but est moins d’éviter de capter les rayons obliques du soleil que de protéger des chocs légers, l’objectif bombé à l’avant.

Les images qu’ils produisent sont réformées; toutes les droites qui passent ailleurs que par le centre de l’image deviennent des courbes.

On peut redresser cette image en la projetant sur un écran sphérique ou en utilisant des logiciels appropriés. Ces derniers ne corrigent que partiellement la déformation induite par un hypergone.

Avantages

Les utilisateurs d’appareils micro-quatre-tiers ont à leur disposition un hypergone 7,5 mm F/3,5 à mise au point manuelle — vendu sous diverses marques dont Samyang — et, depuis 2010, l’hypergone automatique Lumix 8mm F/3,5.

Celui de Samyang est d’une netteté remarquable. Au moment d’écrire ces lignes, il n’existe pas d’étude qui le compare avec celui d’Olympus. Mais le Samyang est tellement près de la perfection qu’il est douteux que celui d’Olympus lui soit nettement supérieur.

En comparaison avec ses rivaux, celui d’Olympus est tropicalisé — c’est-à-dire qu’il est à l’épreuve de la pluie — et il est près de quatre fois plus lumineux (F/1,8 vs F/3,5).

Cette luminosité est sans grande importance en photographie de paysage par temps ensoleillé. Mais elle est fort utile pour la photographie d’intérieur lorsqu’il s’agit, par exemple, de photographier les plafonds peints de musées ou de palais nobiliaires. En effet, ces plafonds sont habituellement moins bien éclairés que les autres surfaces de la pièce.

De plus, il peut arriver que les dimensions de ce plafond soient telles que même un zoom grand-angulaire ne parvient pas à tout le capter.

Même si 8mm est une distance focale couverte par les zooms grand-angulaires variant de 7 à 14 mm, dans les faits ces zooms ont un angle de vision maximal de 114°. On est loin du 180° des hypergones.

L’hypergone de Samyang et celui de Panasonic pèsent respectivement 197g et 165g : celui d’Olympus, 315g, soit à-peu-près le poids (et le gabarit) du M.Zuiko 75 mm F/1,8 (voir la photo au début de ce texte).

Inconvénient

Afin d’éviter le vignettage et une réduction substantielle de leur angle de vision, on ne peut pas visser de filtre à l’avant des hypergones.

À ouverture maximale, la luminosité de l’hypergone d’Olympus est telle que la vitesse d’obturation par temps ensoleillé pourrait dépasser la vitesse maximale de certains appareils micro-quatre-tiers.

En photographie rapprochée, il peut être utile de profiter de la faible profondeur de champ de cette ouverture maximale. On peut donc espérer qu’éventuellement un fabricant chinois crée un capuchon métallique sur lequel on puisse visser un filtre à densité neutre.

Conclusion

Pour certains photographes, un hypergone est un outil spécialisé. Parmi ceux déjà disponibles, on trouve d’autres hypergones moins dispendieux et d’une qualité équivalente.

Là où le M.Zuiko 8mm F/1,8 est unique, c’est qu’il s’agit de l’hypergone le plus lumineux de l’histoire de la photographie.

Pour photographier à l’intérieur d’édifices, particulièrement dans des conditions de luminosité médiocre, l’hypergone d’Olympus est celui qui permet de prendre des images de qualité optimale.

Concrètement, que donne cet objectif en photographie architecturale, en photographie de rue, en photographie rapprochée et en photographie de paysage ?

Les photos ci-dessous en donnent un aperçu. Elles sont publiées en format 4:3, de manière à montrer l’image complète créée par l’hypergone sur un capteur µ4/3.

Photographie rapprochée et, conséquemment, flou d’arrière-plan
Photographie de rue
Cours Mont-Royal
Au parc Dorchester
Cuisine de rue au parc Dorchester
Intérieur de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde
Cliché d’hypergone
Édifice Jacques-Parizeau
Palais des congrès
Centre du commerce international
Place d’Armes
Choeur de la basilique Notre-Dame
Orgue de la basilique Notre-Dame
Vieux-Montréal
Rue Saint-Paul
Chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours
Restaurant Les Filles du Roy
Aux portes du Château Ramezay
Jardin botanique de Montréal
Jardin botanique de Montréal

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re photo) et hypergone M.Zuiko 8mm F/1,8 (les autres photos)
  1re photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm
  2e  photo : 1/2500 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
  3e  photo : 1/1250 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
  4e  photo : 1/500 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
  5e  photo : 1/4000 sec. — F/1,8 — ISO 160 — 8 mm
  6e  photo : 1/3200 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
  7e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 8 mm
  8e  photo : 1/4000 sec. — F/1,8 — ISO 100 — 8 mm
  9e  photo : 1/320 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
10e  photo : 1/2500 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
11e  photo : 1/1000 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
12e  photo : 1/4000 sec. — F/1,8 — ISO 125 — 8 mm
13e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 2000 — 8 mm
14e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 3200 — 8 mm
15e  photo : 1/2000 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
16e  photo : 1/4000 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
17e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 640 — 8 mm
18e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 8 mm
18e  photo : 1/3200 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
20e  photo : 1/4000 sec. — F/1,8 — ISO 125 — 8 mm
21e  photo : 1/4000 sec. — F/1,8 — ISO 160 — 8 mm

Autres textes relatifs à des objectifs photographiques :
La photo 3D avec l’Olympus OM-D e-m5
L’objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 : premières impressions
L’association du M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 et du multiplicateur de focale MC-14 en proxiphotographie
L’objectif M.Zuiko 60 mm Macro
Le Daguerreotype Achromat 64 mm F/2,9 Art Lens
L’objectif Helios 40-2 85 mm F/1,5 sur appareil m4/3

3 commentaires

| Photographie | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel