Pendant deux ans, plus précisément entre septembre 2011 et septembre 2013, 45,8% des fruits et légumes biologiques inspectés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments contenaient des traces de pesticides.
Les produits les plus souvent atteints étaient les raisins, les fraises et les pommes alors que ceux qui ne l’étaient le moins étaient les carottes.
La plupart des produits testés étaient importés; seulement un cinquième avaient poussé au Canada.
Selon le directeur général de l’Association pour le commerce de produits biologiques, Matthew Holmes, les consommateurs de produits bio ne doivent pas s’attendent à un taux de pesticides nul dans les produits biologiques.
Effectivement, pendant des décennies, les pesticides ont tellement été utilisés qu’on en trouve partout.
De plus, des traces ne sont que des traces, c’est-à-dire des quantités insignifiantes. Qu’on en trouve un peu partout — y compris dans l’alimentation bio — ne dépend que du perfectionnement des méthodes pour les déceler. Donc, en soi, cela n’a rien de scandaleux.
Toutefois, ce qui est inquiétant, c’est d’apprendre que 1,8% de ces aliments contenaient tellement de pesticides qu’ils dépassaient les normes permises pour des aliments, qu’ils soient biologiques ou non. Dans la majorité des cas, il s’agissait de fongicides, utilisés afin de contrôler le développement de champignons et de moisissures.
Donc, lorsque cette contamination cesse d’être au niveau de traces mais devient tellement importante qu’elle dépasse les normes, l’Agence canadienne d’inspection des aliments se contente de regarder le train passer.
D’où la question : à quoi ça sert d’avoir des normes quand on ne fait rien pour les faire respecter ?
Pour sa défense, l’Agence affirme qu’elle n’a rien fait parce que la santé du public n’a pas été mise en danger.
La belle excuse.
Normalement, des normes sont édictées sous la recommandation d’experts. À l’examen de la littérature scientifique, ces experts estiment qu’il est raisonnable d’interdire la consommation d’aliments contaminés au-delà d’un certain niveau.
Mais depuis des années, le gouvernement Harper abdique de ses responsabilités de protéger le public. Dans le transport ferroviaire, on a vu le résultat.
Pour ce qui est de notre sécurité alimentaire, on se contente de documenter les infractions observées, sans intervenir. Le gouvernement conservateur se fait donc complice des fraudeurs qui violent ses propres normes de salubrité.
De plus, le Canada sert ainsi de dépotoir aux producteurs étrangers dont les produits seraient saisis aux États-Unis : grâce au laxisme de ceux qui sont responsables de notre sécurité, ces producteurs savent qu’ils peuvent impunément écouler leur marchandise au Canada.
Référence : Près de la moitié des aliments bio contaminés aux pesticides